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Fragile


 

Voir : La vie intérieure

Tu te sens tout à coup fragile, si fragile. Le bloc que tu maintenais, vaille que vaille, pour exister, pour faire face, s’est fendillé puis aussitôt des pans entiers de ton être s’écroulent. Tu n’es pas le seul, souviens-toi. Ton regard se portait, tout en compassion, sur les gestes fragiles de ton vieux père, sur les balbutiements de vie de ce bébé, sur le visage aimé qui dort, serein. Ils étaient sur la ligne de crête, à mi-chemin entre la pleine vie et sa menace : adversité, souffrance, disparition. L’instant porte parfois les stigmates du temps. Réjouis-toi : tu as vécu ce sentiment intense qui, de l’autre, t’as donné le plus beau du répit. Pour toi-même, recueilles cette rosée du matin que la vie qui va ne peut assécher.
La vie intérieure

Fraicheur

Je rentrais de l’école avec ma grand-mère et m’abandonnais à cette chaleur d’un début d’été du Midi. Caresse pointue et sèche. La porte du vieil immeuble de l’Avenue Clémenceau, tout près des allées Paul Riquet, me semblait immense et lourde. Elle l’ouvrit, je m’y glissais et atterrissais dans un autre monde, j’arrivais au port. Fraicheur généreuse, enveloppante, stimulante, de la grande entrée, parfum de vin qui monte des caves, mêlée à une légère odeur d’essence, la moto de mon oncle. Accents occitans, « Petit, tu m’aides à porter ? ». J’abordais le grand escalier de pierre et sa rampe. C’était presque frisquet maintenant. Il me prêta toute l’énergie nécessaire. Là-haut, au dernier étage qui surplombait des toits de tuiles brûlantes, dans la cuisine, des pains de glace nous attendaient dans le garde-manger aux casiers de bois. Nous allions boire de l’eau fraiche et du sirop de menthe.

Anamnèse

Tendresse

Une méditation sur/de la tendresse – Laisser la tendresse agir en nous. Un sentiment que nous avons tous connu et nous relie au plus profond de la vie intérieure, de la relation entre tous les humains.

Voir : La vie intérieure

Au plus profond de moi, la plénitude de l’amour,
certitude calme doucement lumineuse,
nimbée de l’intérieur par son sourire à elle, à lui, la tendresse.
Respiration de la tendresse,
détend la vie bien plus loin que le temps,
déplie le corps au plus loin de l’étendue,
déploie l’espace au plus profond du lieu,
vibre le son dans ses ultimes ondes.
Tendresse, le cosmos s’enchante,
le microcosme et le macrocosme ont déjà pris fusion,
en un même frisson humain,
dévoilement intime de la part avec le tout,
le multiple apaise l’un,
je demeure.

Jean-Marc Blancherie

La vie intérieure

Printemps

Je suis moi-même et mon regard au loin, à ma fenêtre. Au printemps, les feuilles, les petiotes, nous laissent encore voir les autres feuilles, derrière elles.
Éphémère transparence. Se faire connaître, discrètement, sans rien cacher, donner de l’immensité au regard, l’autre renouvèle nous-même sans le répéter, l’espace se vit en ouverture, en horizon, toujours, au-delà, un horizon. Faire de ma vie un printemps, de tendres pousses humaines, discrètes et qui ne cachent rien, ne veulent rien, sinon la vie, des horizons approchent tendrement, comme ce vent si doux qui balance les jeunes pousses, un être et un autre, ni derrière ni devant, créer de la lumière, simplement.  

La vie intérieure

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