Conférence / Débat pour créer des ponts entre les spiritualités
Une question qui s’inscrit bien dans les orientations de Spiritualités Magazine : le sens de la quête de chacun s’inscrit dans une démarche de recherche et d’élévation de conscience personnelles… Connaître les chemins si divers de la spiritualité, comprendre leurs apports particuliers et leurs intentions communes, choisir sa propre démarche, partager dans un élan de fraternité universelle…
Que souhaitent nous apporter les intervenants du colloque ?
Des éléments de fond, en rappelant un colloque précédent :
Voilà comment Mme le Professeur Claude Le Fustec exposait la problématique de la spiritualité :
«… Comment nommer ce qui déborde les positivités de l’existence ?
Comment caractériser la quête esthétique, politique ou existentielle, que différents acteurs sociaux cherchent à approcher en des domaines aussi variés que l’art et la littérature, la sociologie, l’éducation, la philosophie de l’environnement ou les soins médicaux ? Au-delà des termes mystique et religieux, trop connotés et, à plusieurs égards, réducteurs de l’expérience humaine dans sa diversité, la notion du spi rituel s’invite depuis plu sieurs décennies dans ces considérations épistémologiques.
Dans le domaine des soins de santé, plusieurs chercheurs ont recensé des centaines de définitions différentes du spirituel et malgré une certaine confusion sémantique, veulent garder le terme.
Dans les études indigènes, la notion de spiritualité permet de rendre compte de la singularité des rationalités autochtones dans leurs rapports au monde et à la notion de nature.
En philosophie de l’environnement et dans la pensée de la décroissance, le spirituel s’avère aujourd’hui un incontournable pour penser la crise climatique et proposer des solutions durables aux défis contemporains
Dans une philosophie athée également, ou résolument loin des traditions religieuses, un discours autour du spirituel s’affirme.
Dans les lettres et les arts contemporains, constitués par détachement du religieux,la question du spirituel ne fait pas moins
débat. Les problématiques de l’inquiétude de l’absolu (Jossua 2000), de l’immémorial (Thélot 2011), de l’émerveillement (Boblet 2011), de la beauté (Froidefond & Rabaté 2016) entre autres, hantent toujours la littérature.
Dans la «théorie française», même, se révèle une dimension spirituelle insoupçonnée (Caputo 1997).
De plus en plus clairement avec le déclin des références religieuses en Occident et la complexification du rapport à la transcendance (C. Taylor 2007), il devient impératif de repenser le lien entre esthétique et spiritualité (cf. la collection «Esthétique et spiritualité» chez E.M.E., 2012 et s.).»
Ce texte nous semble toujours d’actualité et bien qu’il ne nous sera pas possible lors du colloque du samedi 8 décembre 2018 de tout aborder, la qualité des intervenants et leurs implications dans une recherche personnelle et partagée nous incitent à penser que nous vivrons, à cette occasion, un grand moment de réflexion.