BAGLISTV aborde la transe sur le plan de la spiritualité, de l’ésotérisme ou de la psychologie des profondeurs, du sacré, comme ici. Je dirai, aujourd’hui, sur le plan aussi de la psychologie transpersonnelle et des états modifiés de conscience.
“Les phénomènes de transe ont de tout temps existé et cependant, la pensée officielle dominante ne les prend pas vraiment au sérieux. Nous nous interrogeons pourtant: que se passe-t-il lors d’une transe ? Quelle partie de l’humain y est-elle convoquée ?”
Extraits de BAGLISTV
– Les phénomènes de transe sont connus depuis très, très longtemps et je dirais qu’ils sont restés dans toutes les autres cultures que la culture occidentale. Et encore, il faudrait voir du point de vue de l’histoire de l’Occident (…).
Je pense par exemple aux possédés de Saint Médard au dix-huitième siècle (1) Voir en bas de page l’émotion de Voltaire ! dans laquelle on voit quand même que c’est quelque chose qui est très communément partagé. Mais on voit bien comment aujourd’hui aussi souvent on a une espèce de réticence devant ce genre de phénomène. Comme si on n’arrivait pas à les penser comme si on ne pouvait pas les faire rentrer. Dans le cadre de notre part. Mais notre pensée officielle acceptée est dominante et justement, nous voudrions réfléchir à nouveaux frais, à à ce genre de phénomène, se demander ce qui s’y passe exactement, ce qui est convoqué de l’humain et pour aborder ce sujet (…)
– On peut regarder en France ce qui se passe notamment dans les centres antidouleurs où je pense à peu près 80% des centres antidouleurs où intégrés la Transe à travers l’Hypnose et l’Hypnose est notre façon actuelle et culturelle d’utiliser la transe qui est pratiquée dans un tas d’autres cultures. Et depuis très longtemps. Et on voit bien les effets dans le domaine de la douleur, de l’utilisation de cette de cette transe avec une meilleure gestion de l’émotionnel liée à la douleur. Et puis même sur la sensation elle-même de de la douleur. Et puis on voit aussi l’efficacité de la transe à travers l’hypnose pour un tas de pathologies différentes.
– La transe nous ouvre sur un monde différent c’est à dire une autre réalité. C’est pour ça que je, j’ai rejoins Yung dans la majorité de ses concepts et ses pensées car je trouve que effectivement la transe permet ce processus d’individuation car la transe permet de toucher des registres de la psyché qu’on n’arrive pas à toucher dans des contextes de thérapie classique.
– La transe est un objet extrêmement sérieux à étudier dans toutes ses dimensions (…). La transe qui qui signifie en fait passer d’un État à un autre. On sait que les états de conscience peuvent être modifiées. Des États qui sont extrêmement favorables à l’accès à un matériel qui est impossible d’avoir ou de voir se présenter où se présentifie lors de d’approches classiques pour certains et aussi des expériences. Enfin, la transe transite vers des états élèves de la conscience, c’est à dire que peuvent avoir effectivement permettre au sujet de mettre à jour ce qui pose problème et qui était complètement enfoui dans le fin fond de la psyché de la vie psychique.
Mais pour les esprits sceptiques et rationalistes, il fallait bien que, aujourd’hui en 2022, France Culture… s’intéresse à la transe, aux états modifiés de conscience.
Enfin la légitimation arrive !
Ecoutez !
Verbatim de l’émission
Les scientifiques s’intéressent de plus en plus à la Transe, et oui, soit l’exercice qui consiste à transiter vers un État modifié de conscience, et ce par des moyens divers, chamaniques, hypnotiques, médiumniques bien d’autres longtemps.
La culture occidentale l’ont approchée au prisme de l’Ethnologie et maintenant Guillaume les États modifiés de conscience suscités par la transe rencontrent dans la communauté scientifique un intérêt renouvelé. Pourquoi cette fois ? Pour leurs vertus thérapeutiques ? Illustration parmi d’autres de ce changement d’approche et de réputation. Depuis le mois de novembre dernier, l’Université Paris 8 propose des cours d’introduction à “Transe et état de conscience modifiée destiné aux professionnels de santé”. Une première mondiale. Antoine bioy, Psychologue, professeur de psychologie clinique et psychopathologie, co-responsable de cette formation, nous explique le regain d’intérêt.
J’ai toujours un intérêt croissant pour le fait de savoir qu’est ce qui provoque le changement en fait chez les personnes du point de vue thérapeutique. On va dire au début du 20e siècle et particulièrement la 2e partie du 20e siècle. On a commencé à isoler ce que l’on a appelé les États de conscience modifiés. Alors en fait, on les connaît sous d’autres termes : la sophrologie qui sont des pratiques, utilisant déjà ce que l’on va appeler, donc, les états de transe et le fait que ces états là soient déjà utilisés dans le champ du thérapeutique ouvre aussi la possibilité à d’autres pratiques telles que là transe cognitive auto induite et puis également d’autres pratiques. Qui commencent à se développer dans différents pays pour arriver à formaliser les modalités de prise en charge qui conviennent à une catégorie de patients qui va croissant, c’est à dire globalement de l’enfant, jusque à la personne âgée.
Dans Le Monde, Annick COJEAN, a enquêté sur le sujet
https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2022/02/11/quand-la-science-s-interesse-aux-pouvoirs-de-la-transe_6113216_5463015.html
“Comment la transe modifie-t-elle l’activité cérébrale ? Cette pratique ancestrale présente dans de très nombreuses cultures est désormais étudiée dans les laboratoires. Dans ce podcast, Annick Cojean, grande reporter au « Monde », revient sur les recherches en cours sur cet état modifié de conscience.”
(1) Voltaire, Le Siècle de Louis XIV, chap. 37 « Du jansénisme », 1751
Quelques personnes du parti, qui allèrent prier sur le tombeau, eurent l’imagination si frappée, que leurs organes ébranlés leur donnèrent de légères convulsions. Aussitôt la tombe fut environnée du peuple ; la foule s’y pressait jour et nuit. Ceux qui montaient sur la tombe donnaient à leurs corps des secousses, qu’ils prenaient eux-mêmes pour des prodiges. Les fauteurs secrets du parti encourageaient cette frénésie. On priait en langue vulgaire autour du tombeau : on ne parlait que de sourds qui avaient entendu quelques paroles, d’aveugles qui avaient entrevu, d’estropiés qui avaient marché droit quelques moments ; les prodiges étaient même juridiquement attestés par une foule de témoins qui les avaient presque vus, parce qu’ils étaient venus dans l’espérance de les voir… Le tombeau du diacre Pâris fut le tombeau du jansénisme dans l’esprit de tous les honnêtes gens. Ces farces auraient eu des suites sérieuses dans des temps moins éclairés. Il semblait que ceux qui les protégeaient ignorassent à quel siècle ils avaient affaire2.