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La non dualité

Extraits – Swami Atmananda

La voie de l’éveil immédiat

On entend beaucoup parler aujourd’hui de la voie radicale, de la véritable non-dualité, c’est-à-dire la voie de l’éveil immédiat. Soudain la voie abrupte et donc l’abandon de toute pratique : c’est la voie de la non pratique, en fait. Cette voie est bien documentée dans la tradition, elle fait partie de la tradition zen, de la tradition (…). Mais elle est réservée aux chercheurs avancés.

 

La pratique ne sert qu’à éliminer les obstacles qui sont sur le chemin

La pratique comme je le disais ne sert qu’à éliminer les obstacles qui sont sur le chemin. Ce n’est pas la pratique qui peut mener à l’éveil. Il faut d’abord que la pratique puisse se défaire du praticien et de la praticienne. C’est le but de la pratique.  C’est en fait de dissoudre celui ou celle qui pratique, tant qu’il y a un « je » qui pratique. C’est comme la carotte et le bâton, pour cette pratique. Elle perpétue la séparation, elle perpétue la dualité et donc quelque part c’est très confortable c’est vrai que les gens soient pendant 20 ans pendant 30 ans pendant 40 ans dans une pratique parce que, en fait, c’est une manière d’éviter la grande mort à choix on continue avec la pratique on se sent bien dans la pratique. de temps en temps on a de belles expériences donc les enseignements de la non pratique c’est à dire de l’abandon de la pratique sont seulement destinés à ceux et celles qui ont pratiqué suffisamment pour être stabilisée dans la tension dans la tension.

 

Ne plus être le jouet, la victime, des passions du mental

On voit bien dans les enseignements que l’assistance est sur samhadana, c’est-à-dire cette faculté du mental de pouvoir se recueillir. C’est la notion de recueillement dans le christianisme, le mental sans distraction, donc ne plus être le jouet, la victime, des passions du mental. Donc ça c’est le but de la pratique. Donc une fois que cela est acquis la pratique ne sert plus de rien. Donc il nous faut passer un 2e niveau. Et quelle est la nature de ce 2e niveau ? c’est se laisser guider par la grâce. La culmination de la pratique c’est le un, c’est le fait de se soumettre totalement, de s’abandonner totalement. Donc au départ on a un maître, on a un enseignement, et on pratique cet enseignement. Et puis on arrive à un moment donné à ressentir la guidance intérieure, c’est-à-dire le guru intérieur

 

Cette présence pure en moi

Et c’est là qu’il faut s’abandonner au guru intérieur le guru extérieur sert toujours de guide, de moniteur, de coach, en cas de difficulté, en cas de discernement. Mais il faut donc de plus en plus s’abandonner au guru intérieur c’est à dire à cette présence pure en moi le jeu profond qui va guider la sabana et donc ici la pratique se transforme en Saint abandon pour reprendre cette expression de la mystique chrétienne.  (…)

Les enseignements de l’éveil ne s’adressent qu’à ceux qui sont fatigués de cette vie personnelle Ils ne s’adressent pas à une recherche effrénée de plaisirs du monde. il faut que l’être humain ait rencontré la frustration et pas seulement les rencontres et la frustration mais qu’il ait réfléchi sur la frustration.

 

Ce qui manque c’est la réflexion sur l’expérience

Parce que les expériences s’accumulent de vie en vie. Ce qui manque c’est la réflexion sur l’expérience donc l’être humain ne veut pas apprendre de ses expériences non ? maintenant si on réfléchit à l’impermanence de toute chose, à la brièveté d’une vie humaine, au fait que nous sommes voués à la séparation, aux séparations des êtres chers, à la séparation des objets, séparation de tout ce que nous avons accumulé et acquis à tous les niveaux… donc cela devrait nous faire réfléchir sur la vanité de cette expérience de vie.

 

Ce bonheur est au fond de moi il est dans mon être dans ma propre présence

Et donc les enseignements de l’éveil s’adressent à ceux et celles qui sont arrivés à ce point de réflexion à cette maturité spirituelle que le bonheur que je cherche en vain dans les situations dans les relations dans les choses n’est pas là. Ce bonheur est au fond de moi il est dans mon être dans ma propre présence je suis déjà ce bonheur. Ce bonhomme n’est pas séparé de moi c’est parce que je me suis séparé de moi-même que je le cherche ailleurs. Maintenant ce qu’on voit aujourd’hui avec la médiatisation des enseignements de l’évêque qui avant étaient plutôt prodigués dans le cadre plus intime de la relation maître disciple c’est que cet enseignement touche beaucoup de gens qui sont quand même encore embourbés dans les recherches mondaines, dans la réalité de ce monde, et que ces enseignements provoquent comme un sursaut de conscience, comme un réveil. Et donc voilà c’est pas plus mal. C’est ainsi que voilà, la vie a choisi de se manifester.

 

On parle de l’éveil partout

Aujourd’hui donc on parle de l’éveil partout. On trouve dans toutes les librairies des livres sur l’éveil. On le trouve sur YouTube. C’est un peu la grâce à notre époque d’un côté on a semble-t-il une médiatisation qui pour ainsi dire accentue l’identification personnelle comme Facebook. D’un autre côté on a des Facebook qui sont des Facebook de l’éveil. Donc c’est un peu le l’ambiguïté de notre époque. C’est sûr que fondamentalement le faire ne peut aboutir à l’éveil. L’éveil n’est pas une conséquence, n’est pas le résultat d’un faire quelconque, parce que si on est déjà ce que l’on cherche y a rien à faire. Ça veut dire qu’il faut arrêter de faire, arrêter d’être dans cette action de faire effrénée qui n’est qu’une projection de notre personnalité (…)

 

Laisser place à la présence

Voilà laisser place à la présence. Elle pourrait être dans la présence. Il n’y a plus de faire ce n’est plus un faire c’est un non-faire. mais pour arriver au non-faire il y a beaucoup de choses à faire et donc il y a une préparation il y a une préparation peut être ne fusse que participer à des séminaires, à des formations en week-end pour apprendre à défaire, à défaire tout cet édifice, cette structure que nous avons construit sur le sens du personnel (…) Disons que la pratique est indispensable mais elle est provisoire c’est le premier nettoyage qui permet de stabiliser le mental. En fait la pratique préliminaire c’est le premier pas vers la grâce. Autrement dit aide-toi le ciel t’aidera. En fait l’éveil ne se produit que par la grâce et parce qu’au moment où l’éveil se produit on sait avec une complète certitude que ça n’a rien à voir avec la personne avec l’individu qui pratiquait ceci ou cela. Parce qu’encore une fois c’est l’éveil de la conscience. Et par contre ceux qui ont connu un éveil temporaire, un spontané on appelle ça un éveil sauvage alors se lancent dans une pratique effrénée et bien sûr n’arrivent jamais à retrouver l’éveil. Pourquoi parce que ce qui avait été donné à voir gratuitement spontanément, qui était pure grâce, maintenant le je personnel veut retourner à ce grand bonheur…  Comme si le bonheur était une chose. Et donc dans cette pratique est à nouveau une dualité. Se créer un. et donc il est impossible de revenir à l’éveil puisque l’éveil n’est pas une chose à atteindre une chose à acquérir un l’éveil c’est ma nature essentielle. non tout ce que je peux faire ne pourra jamais conduire à l’éveil et ce que je fais part du postulat si vous voulez que j’existe en tant que chercheur. il va bien avoir un praticien dans ma pratique .

 

Quand la pratique devient spontanée

C’est quand la pratique devient spontanée, devient comme une habitude spontanée, que voilà le praticien le praticien pratique le mène à l’éveil. De même qu’après le premier grand éblouissement se met en pratique donc de la « demeurance » qui est spontanée. On voit bien dans la vie du jeune (… ?)  que après l’éveil fulgurant survenu à l’âge de 16 ans on a une dizaine d’années au moins où il était dans une pratique très austère.   Mais en fait c’est une pratique sans praticien. Ce n’est pas une pratique qu’il avait choisie, c’était plutôt une réponse spontanée et en fait on sait aujourd’hui que voilà c’était cette (… ?)   spontanée s’est mise en place pour purifier totalement le mental. (…)

Donc lorsque nous n’arrivons pas à nous connecter à la conscience il nous faut l’aide d’une autre forme consciente pour nous aider à nous connecter. Donc le gourou ultimement c’est la conscience cette force qui nous guide et qui peut prendre plusieurs formes.   C’est bien sûr le gourou soit dans le corps grossier le corps physique ou le gourou dans certaines subtiles qui apparaît dans la méditation qui apparaît en vision. C’est le mot de gourou mais ce que le gourou c’est la conscience elle-même. C’est le gourou c’est-à-dire le principe du guru qui n’est autre que l’inconscience donc tant que je ne puis me connecter avec ma présence au plus fond de moi-même j’ai besoin d’un ami spirituel qui va m’aider à me connecter et donc le gourou est d’abord cet ami bienveillant. Qui connait le chemin qui connaît les embûches les difficultés sur le chemin et qui va nous aider à résoudre ces problèmes pratiques sur le chemin. Donc c’est un guide c’est un coach mais ce n’est pas quelqu’un qui soit séparé de moi au contraire Le gourou apparaît comme une propre présence et donc si le disciple ou le chercheur est suffisamment ancré dans sa propre présence il reconnaît il se reconnaît lui-même où elle-même dans le gourou et donc ça c’est le grand choc.

Jean Herbert l’écrivait dans un très beau livre que j’avais lu quand j’étais adolescent que les occidentaux qui approchent un ( ?) réalisé en Inde peuvent ressentir ce grand choc. En fait ce grand choc n’est autre que le contact avec soi-même à travers le maître. Donc l’intimité de la relation dont on parle beaucoup. On dit que c’est la plus grande intimité c’est au-delà même d’un couple humain car il n’y a rien de plus intime à soi que la conscience, que l’être profond, et donc toute la relation maître disciple n’est autre que de faciliter cette réalisation de l’être et du coup cette relation la plus intime. Ça n’a rien à voir avec ce que nous considérons comme intimité un sur le plan humain psychologique, c’est bien au-delà de ça.

Néo-Advaïta[ (Wikipedia)

Un courant plus récent, généralement désigné sous le terme générique « non-dualité », mais correspondant plus précisément par ses racines à un Néo-Advaïta5 ou Néo-Védanta6 est apparu en Occident dans la seconde moitié du xxe siècle. Ses promoteurs sont généralement des occidentaux qui ont été disciples de maîtres indiens et sont retournés dans leur pays pour exposer leur compréhension de ce système de philosophie (Jean KleinArnaud DesjardinsAndrew CohenEckhart TolleFrancis Lucille) .

 

 

 

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