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Titre : Politique et mystique juive
Auteur : Rav Uriel Aviges, avec la collaboration de Bernard Drai
Éditeur : Les Éditions du Panthéon, 2024

Présentation du livre

Politique et mystique juive, écrit par Rav Uriel Aviges en collaboration avec Bernard Drai, est une œuvre captivante et profonde qui explore l’interaction entre la politique et la mystique au sein de la tradition juive. Ce livre, publié par Les Éditions du Panthéon, propose une analyse érudite et introspective des textes sacrés du judaïsme, en particulier de la Torah, pour extraire des enseignements sur les stratégies politiques et les dynamiques de pouvoir.

Une exploration des récits bibliques

Le livre s’ouvre sur une analyse du Livre de l’Exode, mettant en lumière les actions politiques des personnages bibliques tels que les sages-femmes hébreues et Moïse. Rav Uriel Aviges examine les différentes approches face à l’oppression : la dissimulation et la manipulation des sages-femmes qui sauvent les enfants hébreux, et l’acte de violence de Moïse contre l’Égyptien. Ces récits montrent les limites des stratégies politiques basées sur la ruse ou la force brute, soulignant l’importance du dialogue véritable comme solution durable aux crises sociales.

Le dialogue politique et la mystique

L’une des thèses centrales de l’ouvrage est que la véritable solution politique réside dans le dialogue, un concept qui va au-delà de la simple communication. Pour Rav Uriel Aviges, dialoguer en politique signifie faire parler l’autre en soi-même, nécessitant une mise en scène intérieure de l’autre. En se mettant dans la peau de l’autre, on devient capable de comprendre ses motivations et de trouver un terrain d’entente. Cette approche est illustrée par la relation complexe entre Moïse et Pharaon, où Moïse doit apprendre à voir Pharaon comme une marionnette pour pouvoir dialoguer avec lui efficacement.

La politique comme quête mystique

Le livre établit un lien profond entre la politique et la mystique juive. La Torah, selon l’auteur, présente le dialogue politique comme une quête mystique visant à atteindre une conscience supérieure de Dieu. Les miracles et les prodiges de la sortie d’Égypte ne sont pas simplement des événements surnaturels, mais des éléments de mise en scène nécessaires pour permettre aux protagonistes de reconnaître l’existence d’une force divine au-dessus d’eux. Ce concept est illustré par le dialogue entre Moïse et Pharaon et les dix plaies d’Égypte, où chaque plaie est une étape vers la prise de conscience de la souveraineté divine.

La domination et la trahison de la confiance

Un autre thème majeur de l’ouvrage est la nature de la domination et de la trahison de la confiance. Rav Uriel Aviges explore comment l’asservissement des Hébreux par les Égyptiens découle d’un abus de confiance plutôt que d’une simple démonstration de force. Cette idée est développée à travers l’analyse du comportement de Pharaon, qui, malgré sa peur des Hébreux, laisse Moïse grandir dans son palais, sabotant ainsi son propre plan de domination. La prise de pouvoir est présentée comme intrinsèquement autodestructrice, un acte qui finit toujours par se retourner contre l’oppresseur.

La naissance d’une nation et le mythe fondateur

Le livre aborde également la naissance de la nation israélite et le mythe fondateur de la Pâque. Rav Uriel Aviges met en lumière les incohérences apparentes dans le récit de la sortie d’Égypte pour souligner que l’histoire ne doit pas être interprétée de manière littérale ou révisionniste. Il insiste sur le fait que la Torah nous enseigne à connaître sans nécessairement comprendre, à accepter la réalité divine sans chercher à la rationaliser. Cette approche permet de préserver la profondeur mystique et spirituelle du judaïsme.

À qui s’adresse ce livre ?

Politique et mystique juive s’adresse particulièrement à ceux qui s’intéressent à l’intersection entre la théologie, la philosophie et la politique. Il est idéal pour les étudiants en études religieuses, les théologiens, les philosophes, et toute personne cherchant à approfondir sa compréhension du judaïsme et de ses enseignements sur la vie politique et spirituelle. Les lecteurs apprécieront l’érudition de Rav Uriel Aviges et la clarté avec laquelle il expose des concepts complexes, les rendant accessibles sans sacrifier leur profondeur.

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Domination et violence selon l’auteur

Dans “Politique et mystique juive”, Rav Uriel Aviges explore en profondeur les thèmes de la domination et de la violence à travers les récits bibliques et la pensée juive. Voici une synthèse des points clés qu’il aborde sur ces sujets.

La domination comme abus de confiance

L’auteur met en lumière le lien entre la prise de pouvoir et la trahison de la confiance. Selon la logique présentée, notamment en se basant sur la philosophie hégélienne, la domination est fondamentalement un acte de trahison. Celui qui domine le fait par peur de l’autre, et non par une simple supériorité de force ou de capacité. Par exemple, Pharaon, en prenant le pouvoir et asservissant les Hébreux, trahit la confiance initiale de Joseph et de ses descendants​

La violence politique et ses limites

Rav Uriel Aviges critique également l’efficacité de la violence comme outil politique. Il illustre ce point à travers l’histoire de Moïse tuant un Égyptien, acte qui conduit à une escalade de la violence et oblige Moïse à fuir. Cet événement montre que la violence n’est pas une solution durable aux problèmes sociaux et politiques, car elle génère davantage de conflits plutôt que de les résoudre​

La nature autodestructrice de la domination

L’auteur affirme que la domination est intrinsèquement autodestructrice. Il explique que Pharaon, malgré sa domination sur les Hébreux, finit par détruire son propre royaume en poursuivant une politique oppressive et violente. Cette analyse est enrichie par des références aux récits du Midrash où il est décrit que la violence de Pharaon, notamment le massacre des nouveau-nés hébreux, finit par se retourner contre lui et son peuple​

La violence religieuse

Un autre aspect abordé est celui de la violence religieuse. Rav Uriel Aviges discute de l’histoire de Caïn et Abel, où la violence surgit d’un contexte religieux et sacrificiel. Caïn tue Abel non pas pour des raisons matérielles, mais parce que son sacrifice a été rejeté par Dieu. Cette interprétation souligne que la violence peut naître de la ferveur religieuse mal orientée et de la jalousie spirituelle​

La solution du dialogue

En opposition à la violence, l’auteur prône le dialogue comme seule véritable solution politique. Il cite des exemples bibliques où le dialogue et la communication ont permis de résoudre des conflits de manière durable. Par exemple, la relation entre Moïse et Pharaon démontre que c’est par le dialogue et la reconnaissance mutuelle que les crises peuvent être surmontées, et non par la force ou la ruse

La véritable autorité doit être basée sur la confiance et le dialogue, et non sur la peur et la coercition. Sa lecture des textes sacrés offre une perspective unique qui allie la mystique juive à une critique profonde des dynamiques politiques modernes.


 

Dans “Politique et mystique juive”, Rav Uriel Aviges aborde plusieurs aspects de l’Islam, offrant une perspective nuancée et respectueuse de cette religion. Voici une synthèse des points clés discutés par l’auteur.

Sabbataï Tsvi et la conversion à l’Islam

L’auteur examine l’épisode historique de Sabbataï Tsvi, un rabbin turc qui se proclamait Messie et qui a fini par se convertir à l’Islam en affirmant avoir reçu un ordre divin. Rav Aviges souligne que cette conversion n’a pas été universellement condamnée par les sommités rabbiniques de l’époque, comme le Gaon de Vilna et Yonathan Eybeschütz. Ces sages comprenaient que, fondamentalement, la conversion à l’Islam, une religion monothéiste, ne posait pas de problème. Ils ont perçu l’Islam comme compatible avec certaines pratiques juives, tant que celles-ci n’ajoutaient pas de nouveaux commandements aux 613 mitsvot de la Torah​

La rivalité entre Ismaël et Isaac

Rav Aviges discute également de la rivalité entre Ismaël et Isaac, les deux fils d’Abraham, en expliquant que cette rivalité a des racines bibliques mais qu’elle n’est pas nécessairement inéluctable. Il mentionne que, selon Rachi, Ismaël s’est repenti de ses fautes envers Isaac et que les deux frères ont enterré leur père ensemble, montrant une possibilité de réconciliation. L’auteur ajoute que l’Islam est l’héritier du judaïsme et que cette relation doit être envisagée sous un angle positif, mettant fin à l’idée fausse d’un Islam intrinsèquement hostile​

L’influence de l’Islam sur le judaïsme

Rav Aviges reconnaît l’influence significative de l’Islam sur la pensée juive, notamment sur des figures comme Moïse Maïmonide et son fils Abraham Maïmonide, qui furent inspirés par le soufisme, un courant mystique musulman. Cette influence a conduit à une clarification et à un rejet plus ferme de la corporéité du divin dans le judaïsme orthodoxe. Les contributions philosophiques et théologiques de Maïmonide ont été fortement imprégnées par l’Islam, bien plus que par la pensée grecque, et ces idées se sont durablement imposées dans le judaïsme​

L’Islam et le messianisme prématuré

L’auteur évoque le concept de “messianisme prématuré” pour décrire l’approche de l’Islam envers le monothéisme universel. Rav Aviges explique que l’Islam, dans sa diffusion prosélyte, cherche à supprimer les particularismes, ce qui peut représenter un danger pour l’identité juive. Il note que cette diffusion universelle est une forme de messianisme, mais prématurée selon la tradition juive, qui voit le messianisme comme un processus historique progressif vers un idéal absolu​

Les musulmans et la loi juive

Rav Aviges aborde également le statut des musulmans selon la halakha (loi juive). Il mentionne que, du point de vue de la loi juive, les musulmans, en respectant les sept commandements noahides, peuvent être considérés comme des “Justes parmi les nations” et méritent une part dans le monde à venir. Il ajoute qu’il est possible, selon certains avis rabbinique, de vivre maritalement avec un musulman ou une musulmane, bien que cette question soit complexe et nécessite des décisions spécifiques des autorités rabbiniques​

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