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Je suis à court de moyens pour expliquer à quel point c’est grave

Notre réflexion

En quoi la vérité, et la recherche de la vérité sont liées à la spiritualité ?

La vérité et la recherche de la vérité sont intrinsèquement liées à la spiritualité, car elles touchent à des aspects fondamentaux de l’existence humaine : le sens, l’authenticité, et la quête de l’absolu. Dans de nombreuses traditions spirituelles et philosophiques, la vérité n’est pas simplement une collection de faits ou de réalités objectives ; elle est vue comme une essence transcendante, une force qui relie l’individu à une réalité plus vaste, souvent divine ou cosmique.

  1. La vérité comme quête de sens

Dans le domaine de la spiritualité, la recherche de la vérité est souvent liée à la quête de sens dans la vie. La spiritualité pousse les individus à se poser des questions profondes : Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Quelle est ma place dans l’univers ? Ces interrogations sont fondamentalement des questions de vérité. L’individu cherche à découvrir une vérité plus profonde qui va au-delà des apparences superficielles de la vie quotidienne. La spiritualité incite à regarder au-delà du matériel pour découvrir une réalité plus subtile et significative. Cette quête de sens, souvent vue comme une recherche de vérité intérieure, est un processus d’éveil qui rapproche l’individu de sa véritable nature. L’individu cherche à aligner son existence sur une vérité plus élevée, que ce soit à travers la méditation, la prière, ou d’autres pratiques spirituelles.

  1. L’authenticité et la vérité intérieure

La recherche de la vérité, dans une perspective spirituelle, est également une recherche d’authenticité. De nombreuses traditions enseignent que l’individu doit se libérer des illusions, des faux-semblants et des croyances limitantes qui voilent sa perception de la réalité. Le chemin vers la vérité est souvent décrit comme un processus de dépouillement des couches d’ego et de fausse identité pour accéder à une vérité intérieure, plus pure et plus authentique. Cette notion est très présente dans des philosophies comme le bouddhisme, qui parle de la nécessité de transcender le “soi” égoïque pour réaliser la vacuité et l’interdépendance de toutes choses. Dans la mystique chrétienne, on trouve des concepts similaires avec l’idée de l’humilité et de la purification spirituelle, qui mènent à une vérité plus divine. Dans chaque tradition, la quête de la vérité est souvent présentée comme un voyage intérieur, un retour vers soi-même, où la vérité et l’authenticité sont synonymes de l’alignement avec le divin ou l’absolu.

  1. La vérité universelle et la connexion spirituelle

Au-delà de l’individu, la recherche de la vérité spirituelle implique souvent de découvrir une vérité universelle qui relie toutes choses. Dans de nombreuses croyances, la vérité est vue comme une force ou une énergie qui sous-tend l’univers. Elle est immuable, éternelle et omniprésente. Dans l’hindouisme, par exemple, le concept de “Satya” (vérité) est l’une des qualités les plus élevées. Satya ne concerne pas seulement la vérité dans le discours ou les actions, mais une vérité absolue qui est en harmonie avec le dharma (l’ordre cosmique). Dans cette optique, la quête de vérité spirituelle mène à la compréhension que tout est interconnecté, que l’individu fait partie d’un ensemble plus vaste. C’est une vérité qui transcende l’ego et les divisions illusoires de la réalité quotidienne. Ce processus est souvent décrit comme un éveil spirituel, où l’individu réalise que sa propre vérité intérieure est en fait un reflet de la vérité universelle. La recherche de cette vérité conduit à un sentiment d’unité avec l’univers et, dans certaines traditions, avec le divin.

  1. La vérité et l’éthique spirituelle

La vérité, dans le cadre de la spiritualité, est aussi un fondement éthique. De nombreuses traditions religieuses et spirituelles considèrent la vérité comme une vertu fondamentale. Par exemple, dans le christianisme, Jésus dit : “Je suis le chemin, la vérité et la vie”, liant ainsi la vérité à l’expérience de Dieu. Dans le bouddhisme, l’un des préceptes éthiques est de ne pas mentir, car être en désaccord avec la vérité est considéré comme une barrière au progrès spirituel. Cette insistance sur la vérité dans la parole et l’action est aussi liée à l’idée que la vérité nous libère, en ce sens qu’elle nous rapproche de notre essence véritable et nous éloigne de l’illusion. Vivre en accord avec la vérité, dans un sens spirituel, c’est aligner ses pensées, ses paroles et ses actions avec ce qui est juste et authentique. Cela implique de ne pas tromper, ni soi-même ni les autres, car la tromperie crée des illusions qui nous éloignent de la compréhension de la réalité. C’est un principe universellement partagé dans presque toutes les grandes religions, qu’il s’agisse de la vérité dans les actions quotidiennes ou dans les intentions plus profondes.

  1. L’illusion comme obstacle à la vérité spirituelle

Dans de nombreuses traditions spirituelles, l’illusion est présentée comme l’ennemi de la vérité. Par exemple, dans l’hindouisme et le bouddhisme, le concept de “Maya” désigne le monde de l’illusion, qui nous empêche de percevoir la vérité ultime. L’illusion est ce qui nous fait croire que le monde matériel, nos désirs ou nos peurs, sont la réalité ultime, alors qu’en vérité, ces aspects sont transitoires et superficiels. L’objectif de la spiritualité est souvent de dissiper cette illusion afin d’accéder à la véritable nature de l’existence. Cette libération de l’illusion est ce que l’on appelle souvent l’illumination ou l’éveil. Les pratiques spirituelles comme la méditation, le yoga, ou la prière sont des moyens pour calmer le mental, voir à travers les illusions de l’ego, et accéder à une vérité plus profonde qui transcende l’individu.

  1. La vérité comme transcendance de l’ego

Enfin, la recherche de la vérité spirituelle est souvent liée à la transcendance de l’ego. L’ego est ce “moi” individuel qui s’attache à des identités superficielles — la réussite matérielle, les titres, les possessions — et qui nous empêche de voir la vérité plus large de notre existence. Dans de nombreuses traditions mystiques, on enseigne que pour atteindre la vérité, il faut dépasser l’ego, se libérer de ses illusions et comprendre que la vraie nature de l’existence va au-delà du soi individuel. Là encore, il s’agit d’un principe commun à de nombreuses philosophies spirituelles. Dans la Kabbale juive, dans le soufisme islamique ou dans le taoïsme, on retrouve cette idée que la vérité ultime n’est atteinte qu’en renonçant à l’illusion de l’individualité et en reconnaissant l’unité fondamentale de toutes choses.

Que ce soit à travers la découverte de la vérité intérieure, la réalisation de la vérité universelle ou la transcendance des illusions de l’ego, la vérité est au cœur du voyage spirituel. Elle nous relie à nous-mêmes, aux autres et à une réalité plus vaste qui transcende le monde matériel.

Le message de l’auteur, Charlie Warzel, dans son texte “Je suis à court de moyens pour expliquer à quel point c’est grave” exprime une profonde inquiétude face à la dissociation d’une partie significative de la population américaine avec la réalité. L’auteur dénonce le fait que des théories du complot et des désinformations massives ne sont plus simplement des phénomènes de marge, mais des constructions intentionnelles, alimentées par des figures influentes et amplifiées par les plateformes numériques. Il va plus loin en suggérant que cette crise n’est pas qu’une simple question de manipulation de l’information, mais une attaque culturelle qui vise à discréditer toute institution ou personne opérant dans le monde réel, qu’il s’agisse de météorologues, journalistes, scientifiques, ou fonctionnaires.

L’état d’esprit traduit est celui d’un profond désespoir. Warzel semble accablé par l’ampleur du phénomène et la difficulté croissante à lutter contre ces mensonges massivement répandus et acceptés comme des vérités. Il déplore également le cynisme des figures publiques et des médias qui, consciemment ou non, propagent des fausses informations, même en sachant qu’elles sont fausses. Le texte montre un pessimisme face à l’avenir d’une société où la vérité devient relative, dominée par des “réalités alternatives” que des millions choisissent volontairement d’adopter.

Un petit storytelling comique ?


Les questions clés que nous devrions nous poser après avoir lu cet article :

  1. Comment en sommes-nous arrivés à une société où la vérité elle-même est contestée ?
    • L’article nous incite à réfléchir sur les racines profondes de cette crise de vérité et sur le rôle des plateformes numériques et des figures publiques dans sa diffusion.
  2. Pourquoi autant de personnes choisissent-elles délibérément de croire en des mensonges, même face à des preuves contraires ?
    • La question explore la psychologie collective derrière l’adhésion à des théories conspirationnistes et la méfiance envers les institutions.
  3. Quels sont les effets à long terme de cette “fracture de la réalité” sur la cohésion sociale et la démocratie ?
    • L’auteur suggère que cette rupture dans la perception de la réalité met en péril la capacité d’une société à fonctionner harmonieusement, ce qui appelle à une réflexion sur l’avenir démocratique.
  4. Comment pouvons-nous, en tant qu’individus, contribuer à combattre cette marée de désinformation ?
    • Le texte invite à réfléchir sur la responsabilité individuelle face à la consommation et à la diffusion d’informations, et sur les actions concrètes pour contrer les effets néfastes de la désinformation.

Le texte nous pousse à remettre en question notre propre rapport à l’information et à envisager les conséquences sociales, politiques et culturelles d’une société où la vérité est constamment déformée.

Charlie Warzel aborde de manière approfondie une crise de désinformation et de fracture de la réalité qui affecte les États-Unis, et qui a des conséquences bien plus graves qu’une simple propagation de fausses nouvelles. Warzel décrit un phénomène social et culturel inquiétant, où une part croissante de la population choisit délibérément de se couper de la réalité factuelle pour adhérer à des récits alternatifs, souvent ancrés dans la peur, la méfiance et le ressentiment. Ce texte met en lumière des questions fondamentales sur la nature de la vérité dans une société hyperconnectée et les dangers de ce que l’auteur appelle “une attaque culturelle” contre les institutions et individus qui incarnent la réalité factuelle.

La crise de la désinformation : plus qu’une simple manipulation de l’information

Selon Warzel, la désinformation qui inonde les réseaux sociaux et influence les perceptions de millions de personnes n’est pas seulement le fruit d’une manipulation accidentelle ou de simples erreurs. C’est un phénomène intentionnel, alimenté par des acteurs influents qui y trouvent des bénéfices politiques, financiers ou idéologiques. Il cite des exemples frappants liés aux ouragans Milton et Helene, où des théories du complot délirantes — telles que l’idée que ces tempêtes auraient été créées comme des “armes météorologiques” par le gouvernement américain — ont prospéré en ligne, attirant des millions de vues.

L’auteur illustre comment ces théories sont non seulement absurdes, mais dangereuses. Elles conduisent à la méfiance à l’égard des autorités légitimes, comme la FEMA (Federal Emergency Management Agency), et incitent même à des comportements violents envers les responsables gouvernementaux. Warzel nous rappelle que la désinformation actuelle n’est pas nécessairement conçue pour convaincre ou changer les croyances des sceptiques, mais pour conforter ceux qui préfèrent s’enfermer dans des récits alternatifs qui confirment leurs peurs et leurs ressentiments envers le système.

La fracture de la réalité : une attaque contre la rationalité

L’une des idées centrales de Warzel est que cette crise va au-delà de la simple propagation de fausses nouvelles. Nous assistons, selon lui, à une véritable “fracture de la réalité”. Les individus qui s’abandonnent à des théories du complot ou qui diffusent volontairement des informations fausses ne sont plus seulement des victimes de la manipulation : ce sont des participants actifs à une entreprise plus vaste de construction d’une “réalité alternative”. Ils refusent de confronter les faits, préférant des récits qui renforcent leurs croyances préexistantes et leur sentiment de marginalisation.

C’est ce qu’il appelle la “post-vérité”, un état où les faits objectifs importent moins que les sentiments et les croyances subjectives. Dans cet univers, la véracité d’une information devient secondaire par rapport à l’émotion qu’elle provoque ou à la manière dont elle résonne avec un certain groupe. L’exemple donné d’une image générée par l’IA d’une petite fille tenant un chiot pendant un ouragan, partagée des milliers de fois même après avoir été démasquée comme fausse, illustre cette idée. Pour ceux qui l’ont partagée, le fait que l’image soit “symbolique” de la souffrance était plus important que sa véracité.

Ce refus d’accepter les faits est profondément ancré dans la psychologie de certains groupes, qui voient la réalité telle qu’elle est dépeinte par les médias, les scientifiques ou les autorités comme une menace directe à leur vision du monde. Cette fracture est rendue possible, voire encouragée, par l’architecture des plateformes numériques, qui récompensent la diffusion rapide d’informations émotionnelles ou polarisantes, même lorsque celles-ci sont fausses. La diffusion de la désinformation devient un moyen de maintenir les divisions sociales et politiques et d’alimenter la méfiance envers toute forme d’autorité.

Les implications : une attaque contre les institutions de la vérité

Warzel met également en lumière une attaque plus large contre toutes les institutions et personnes qui incarnent la vérité et la réalité objective. Les scientifiques, les météorologues, les journalistes et les fonctionnaires publics sont devenus les cibles principales de cette guerre culturelle. Parce que leur rôle est de rapporter des faits, de décrire la réalité telle qu’elle est et de gérer les conséquences des événements, ils représentent une menace directe pour ceux qui préfèrent vivre dans un univers alternatif où tout est le fruit d’une vaste conspiration. Cette méfiance envers les autorités et les experts ne se contente pas d’être théorique. Elle a des répercussions réelles et dangereuses. Les employés de la FEMA, par exemple, ont fait face à des menaces de violence de la part de citoyens qui croient que l’agence complote contre eux. Les fonctionnaires qui tentent de faire respecter des mesures de santé publique, de gestion de crise ou d’information sur le changement climatique sont régulièrement harcelés, et dans certains cas, leur vie est mise en danger.
Ce phénomène a été exacerbé sous la présidence de Donald Trump, qui, selon Warzel, a contribué à légitimer ces récits alternatifs et à éroder la confiance dans les institutions. Mais il souligne que cela ne s’arrêtera pas avec la fin de son mandat. Le problème est maintenant institutionnalisé dans une partie de la société américaine, et ses effets se feront sentir bien au-delà de l’arène politique.

Les défis à venir : rétablir un cadre pour la vérité

Pour Warzel, le défi est désormais de trouver un moyen de reconstruire un cadre commun pour la vérité dans une société profondément divisée. Il ne s’agit pas simplement de lutter contre la désinformation avec des faits, car, comme il le souligne, les faits seuls ne suffisent plus à convaincre ceux qui préfèrent une réalité alternative. L’enjeu est bien plus large : il s’agit de rétablir un environnement où la vérité, la science et les faits peuvent à nouveau être acceptés comme des bases communes pour le débat et la prise de décision collective. La tâche est immense, car elle nécessite de reconstruire la confiance dans les institutions et de contrecarrer les plateformes numériques qui, par leur nature même, favorisent la diffusion rapide de la désinformation. Warzel laisse entendre que ce processus sera long et difficile, et qu‘il n’y a pas de solution simple à cette crise culturelle qui touche désormais les fondements mêmes de la démocratie et de la société civile.

Prendre soin de mes parents qui vieillissent

L’ouvrage Prendre soin de mes parents qui vieillissent d’Annick Taquet-Assoignons aborde une problématique universelle mais souvent négligée : le rôle de l’enfant aidant face à la vieillesse et la dépendance de ses parents. L’intention de l’auteure est claire : offrir des outils de réflexion et de gestion à ceux qui se retrouvent dans cette position, souvent imposée et peu préparée. Voici un résumé détaillé de l’intention, du message, de l’approche et de la méthode de l’auteure, ainsi que sa singularité :

Annick Taquet-Assoignons vise à sensibiliser et accompagner les “enfants aidants”, ceux qui prennent soin de leurs parents âgés et souvent dépendants. Elle cherche à reconnaître la complexité émotionnelle et physique de ce rôle, tout en offrant des outils concrets pour mieux l’appréhender. L’auteure souhaite prévenir l’épuisement et les difficultés psychologiques qui en découlent, en mettant l’accent sur l’importance de protéger ses propres ressources.

Le message central du livre est que la prise en charge d’un parent vieillissant n’est pas une tâche simple, ni naturelle, et qu’elle peut avoir un impact profond sur la vie personnelle, émotionnelle et sociale de l’aidant. Il est essentiel de ne pas négliger son propre bien-être, tout en assumant cette responsabilité. Le livre propose de réhabiliter ce rôle, souvent vu comme un devoir, en montrant qu’il est possible de trouver un équilibre entre l’aide apportée au parent et le respect de ses propres limites.

L’approche de l’auteure est à la fois personnelle et professionnelle. Elle utilise des témoignages, des expériences personnelles et son expertise en psychologie pour aborder les multiples facettes du rôle d’aidant. Le livre est structuré pour guider les lecteurs dans une réflexion progressive sur leur propre situation, en posant des questions à chaque étape pour les amener à prendre du recul sur leurs responsabilités.

Chaque chapitre aborde une thématique liée à la prise en charge d’un parent vieillissant, suivi de questions introspectives et de conseils pratiques.

 Cette méthode vise à permettre aux aidants de mieux comprendre leur situation, d’identifier les domaines où ils se sentent en difficulté et d’appliquer des stratégies concrètes pour améliorer leur quotidien. L’auteure met aussi en avant des outils spécifiques, comme l’échelle de Zarit, pour évaluer la charge mentale et physique.

  1. La perte d’autonomie du parent
  • Thématique : La perte d’autonomie du parent peut être progressive ou soudaine, causant un bouleversement familial.
  • Réponses essentielles :
    • L’importance de préserver la dignité et l’autonomie du parent, même en situation de dépendance.
    • La nécessité pour l’enfant aidant de trouver un équilibre entre l’aide apportée et la non-infantilisation du parent.
    • Recommandation de valoriser les petites réussites du parent plutôt que de se focaliser sur ses échecs​ .
  1. Un « fardeau » trop lourd à porter ?
  • Thématique : Le sentiment de fardeau ressenti par les aidants, souvent écrasant.
  • Réponses essentielles :
    • Utilisation de l’échelle de Zarit pour évaluer l’ampleur du fardeau.
    • L’aidant est encouragé à revenir régulièrement sur cette évaluation pour mieux comprendre sa situation émotionnelle et matérielle​.
  1. Des pertes et des deuils
  • Thématique : Les pertes (physiques, émotionnelles) et les deuils associés à la maladie du parent.
  • Réponses essentielles :
    • Chaque étape de la maladie entraîne une nouvelle forme de deuil.
    • L’aidant doit s’adapter à ces pertes tout en évitant de se laisser submerger par la tristesse​ ​ .
  1. Pourquoi moi ?
  • Thématique : Pourquoi certains enfants prennent la responsabilité principale d’aidant.
  • Réponses essentielles :
    • Les motivations des enfants aidants varient (solidarité, sentiment de dette, désir de reconnaissance).
    • La perception de ce rôle peut être influencée par des attentes familiales ou sociétales​ .
  1. Et lorsque je suis un professionnel de la santé ?
  • Thématique : Le cas des aidants qui sont aussi professionnels de la santé.
  • Réponses essentielles :
    • Distinguer son rôle de soignant et celui de proche est difficile.
    • L’importance de déléguer certaines tâches pour préserver la relation parent/enfant​ .
  1. Des besoins ?
  • Thématique : Reconnaître les besoins des aidants.
  • Réponses essentielles :
    • Les besoins de l’aidant sont souvent ignorés ou mis de côté.
    • Il est crucial de reconnaître ces besoins pour éviter l’épuisement et maintenir un équilibre​ .
  1. Où et comment m’informer ?
  • Thématique : Les sources d’information pour les aidants.
  • Réponses essentielles :
    • Rechercher des ressources et des informations sur les aides disponibles peut soulager la charge mentale et logistique de l’aidant.
  1. Gérer mes émotions
  • Thématique : La gestion des émotions des aidants, souvent contradictoires.
  • Réponses essentielles :
    • Reconnaître et accepter ses émotions (colère, tristesse, amour) est essentiel pour préserver une relation saine avec le parent malade.
    • La gestion des émotions passe par la pleine conscience et des techniques comme l’Analyse Transactionnelle​ ​ .
  1. Développer mon assertivité
  • Thématique : L’importance de l’assertivité dans la relation aidant/parent.
  • Réponses essentielles :
    • L’assertivité permet de poser des limites et de protéger ses propres besoins tout en respectant ceux du parent​

 

Ce qui distingue cet ouvrage, c’est l’attention particulière portée à l’aspect émotionnel et psychologique du rôle d’aidant. L’auteure n’hésite pas à aborder les sentiments négatifs, comme la colère, la culpabilité, et la tristesse, tout en soulignant que ces émotions sont normales et doivent être reconnues. Sa vision se démarque par l’idée que devenir l’aidant de son parent n’est pas seulement un devoir filial, mais un chemin qui demande une adaptation psychologique profonde. Enfin, elle insiste sur l’idée que ce rôle peut révéler des aspects inattendus des relations familiales, tant positifs que négatifs, et qu’il est important de se préparer à ces changements.

Questions clés à se poser en tant que lecteur

  1. Comment me suis-je retrouvé dans ce rôle d’aidant ? Est-ce une obligation ou un choix ?
  2. Quels sont les impacts émotionnels que ce rôle a sur ma vie quotidienne ?
  3. Ai-je identifié mes limites dans ce rôle ? Comment puis-je les respecter sans culpabiliser ?
  4. Comment équilibrer mon besoin de prendre soin de mes parents tout en préservant mon propre bien-être ?
  5. Comment puis-je demander de l’aide ou déléguer certaines responsabilités sans me sentir dévalorisé ?
  6. Est-ce que j’accepte ou refuse la réalité de la maladie et de la dépendance de mon parent ?
  7. Comment gérer mes relations avec les autres membres de ma famille autour de cette responsabilité partagée ?
  8. Quelles stratégies puis-je mettre en place pour éviter l’épuisement émotionnel et physique ?

La spiritualité dans ce livre

Dans Prendre soin de mes parents qui vieillissent, la spiritualité apparaît sous diverses formes, particulièrement dans le lien entre l’âme et le corps. L’auteur, Annick Taquet-Assoignons, consacre un chapitre intitulé Les soins de l’âme et du corps pour aborder cette dimension. Le message central de ce chapitre est que la prise en charge d’un parent vieillissant ne concerne pas seulement le physique, mais aussi l’aspect spirituel et émotionnel de l’aidant et du parent.

L’ambivalence

L’auteure explore l’idée d’ambivalence émotionnelle, une coexistence simultanée de sentiments opposés. Cette ambivalence, dit-elle, est omniprésente chez l’aidant, qui ressent à la fois de l’amour et de la frustration, de la tendresse et de l’épuisement. Elle compare cette ambivalence à une lutte intérieure entre un “ange” et un “démon” (référence à Milou dans Tintin), des voix qui symbolisent les forces opposées dans le psychisme de l’aidant. Cette lutte révèle l’aspiration à prendre soin et à changer tout en se sentant prisonnier de ses obligations .

La parole intérieure et la pleine conscience

Le livre incite les aidants à se libérer de leur parole intérieure constante, ce flux de pensées qui accompagne leur quotidien et peut devenir oppressant. L’auteur propose de cultiver la pleine conscience (mindfulness), une pratique spirituelle qui permet de se concentrer sur l’instant présent, de mettre de côté les pensées négatives et de retrouver une forme de paix intérieure. Cette approche, bien que simple en apparence, exige une attention quotidienne, en particulier pour ceux qui, comme les aidants, vivent des situations émotionnellement et physiquement éprouvantes .

La méditation, intégrée dans la pratique de la pleine conscience, est également proposée comme un moyen de se reconnecter à soi-même et de prendre du recul par rapport aux difficultés du quotidien. En faisant cet “arrêt sur image”, les aidants peuvent mieux comprendre leurs insatisfactions et ainsi puiser dans leurs ressources internes pour trouver un équilibre entre leurs pensées positives et négatives .

La bienveillance envers soi-même

Dans une approche profondément spirituelle, l’auteure exhorte les lecteurs à faire preuve de bienveillance envers eux-mêmes, à accepter leurs erreurs et à ne pas se juger trop sévèrement. La quête de perfection, souvent présente chez les aidants, est une source de souffrance, et la pratique spirituelle devient ici un moyen de renouer avec l’acceptation de soi et la réalité de ses limites .

Une histoire imaginée à la lecture de ce livre

En un temps lointain, dans une maison nichée entre collines et forêts, vivait une femme prénommée Catherine, qui autrefois, avec une gaieté naturelle, trouvait le monde empli de mélodies. Pourtant, la lumière de sa joie s’était estompée, car un fardeau invisible s’était posé sur ses frêles épaules : sa mère, autrefois vive et alerte, était désormais prisonnière des rets de l’âge. Catherine, veuve de longue date et mère de deux fils, se tenait, seule et résignée, dans l’ombre du devoir filial. Son cœur était lourd, oppressé par les devoirs quotidiens qui s’imposaient à elle depuis que la déchéance physique de sa mère avait pris le pas sur leur relation d’antan.

Chaque matin, le chant du coq annonçait une nouvelle journée de lutte, non contre un dragon ou un chevalier ennemi, mais contre le temps, ce dévoreur implacable. “Autrefois,” pensait-elle, “je pouvais savourer des heures paisibles, occupée à mes propres affaires. Mais désormais, ma vie n’est plus la mienne.” Ses rêves d’indépendance, longtemps construits avec soin, s’étaient dissipés comme la brume au lever du jour. Désormais, elle passait ses journées à s’occuper de sa mère, tout en contemplant de loin ces heures précieuses qu’elle espérait un jour retrouver.

Un matin d’hiver, alors que les premières lueurs du jour teintaient les cimes des arbres, Catherine s’en allait chercher sa mère, celle-ci alitée et incapable de se lever seule. Tandis qu’elle se penchait sur le corps frêle et recroquevillé, elle sentit une ombre s’étendre dans son cœur, une colère sourde qui, jusque-là, avait été refoulée. Cette colère, cette frustration, n’était point dirigée contre sa mère, mais plutôt contre la destinée cruelle qui avait inversé les rôles entre elles.

Sa mère, autrefois maîtresse de maison et pilier de la famille, se tenait là, dépendante, fragile, semblable à un enfant. “Pourquoi dois-je porter seule ce fardeau ?” se demandait Catherine. Elle n’avait point de frères ou de sœurs avec qui partager cette tâche harassante. “Je n’ai jamais imaginé que ma vie, celle que j’avais envisagée sereine et libre, se transformerait en une suite interminable de soins et de sacrifices.”

Les semaines passaient, et la tension entre les deux femmes ne faisait que croître, malgré le silence qui régnait dans la demeure. Ce silence, tel un poison, s’insinuait dans chaque recoin de leur relation. Catherine voulait aimer sa mère comme autrefois, mais chaque soin apporté, chaque heure passée à la toilette, à préparer les repas ou à l’assister pour ses besoins les plus élémentaires, lui semblait une perte de sa propre vie, un coup de poignard dans ses propres rêves. “Comment supporter cette charge sans perdre mon âme ?” pensait-elle chaque nuit avant de sombrer dans un sommeil agité.

Puis, un jour, alors qu’elle s’évertuait à maintenir les apparences de la sérénité, la colère refoulée éclata. “Mère,” dit-elle avec un ton qu’elle ne se reconnaissait point, “je ne puis plus porter ce poids seule. Pourquoi suis-je la seule à m’occuper de toi ? Ai-je été désignée ainsi par quelque sortilège ? Où sont les autres, ceux qui devraient aussi veiller sur toi ?”

Sa mère, ébranlée par ces mots, la regarda avec des yeux emplis de tristesse et de désarroi. “Ma chère fille,” répondit-elle avec une voix tremblante, “je n’ai jamais voulu que tu deviennes ma seule gardienne. Mais le destin nous a piégées toutes deux. Je suis prisonnière de mon corps défaillant, et toi, tu es prisonnière de ton devoir envers moi.”

Ces paroles résonnèrent dans le cœur de Catherine comme une cloche lourde de sens. La rage s’effondra, laissant place à une immense tristesse. Elle comprit alors que sa mère aussi était enchaînée par cette situation. Elles étaient toutes deux captives, non pas l’une de l’autre, mais des aléas impitoyables du temps.

Les jours qui suivirent, Catherine chercha des réponses dans les écrits anciens et dans les conseils de sages, espérant découvrir comment alléger ce fardeau partagé. Elle apprit qu’il était possible de demander de l’aide, de ne point porter seule cette charge. Et, bien que la culpabilité ne disparût point totalement, elle trouva des moyens de déléguer certaines tâches à d’autres, pour que son cœur puisse, ne serait-ce que pour quelques instants, retrouver une once de légèreté.

Ainsi, l’histoire de Catherine et de sa mère devint une leçon pour ceux qui, tels des chevaliers affrontant des batailles invisibles, luttaient contre l’usure des années et les responsabilités imposées par le destin.

Ethique, déontologie, et technologies

Transcription

Ethique, déontologie, technologie

De la philo, de la tech, C’est philothèque alors ? Emmanuelle, quand on évolue dans le monde de l’i a, on entend souvent parler d’éthique, mais aussi de déontologie. Et j’ai l’impression qu’on met souvent les   mots sur le même plan. Du coup, je me demandais s’il y avait une différence entre les   alors.

Effectivement, il y a une différence, éthique et déontologie sont   mots qui sont très souvent utilisés de manière interchangeable ou utilisés comme s’ils étaient   choses équivalentes. Pourtant, si on regarde vraiment de plus près ces   substantifs, Eh bien on s’aperçoit qu’il renvoie à   choses à la fois différentes et intrinsèquement liées.

Bien qu’il n’y ait pas de définition arrêtée de l’éthique, il est admis que c’est la discipline de la philosophie qui traite du bien et du mal. Ou plus précisément, en tout cas selon moi, de l’évaluation axiologique d’un acte sur le spectre qui va de l’acceptable à l’inacceptable.   

La déontologie, quant à elle ?Eh bien, c’est une théorie, une des théories de l’éthique. Une dimension qui renvoie, comme son étymologie l’indique, au discours sur les devoirs ou à la science des devoirs. Et donc l’éthique et la déontologie sont   choses différentes, la  seconde étant incluse dans la première. Y a donc pas de pertinence à utiliser un mot pour l’autre, ni de les mettre sur le même plan.    

Ah d’accord, donc on a la philosophie dont fait partie l’éthique, qui elle même est inclus dans la déontologie. Donc la déontologie, c’est une branche de l’éthique, c’est ça ?Alors c’est.C’est exactement ça et c’est le point très important. La déontologie, c’est en effet une théorie de l’éthique, donc une sous branche de la philosophie.    

Pourtant, elle est aussi très utilisée dans le monde juridique. Les déontologues ou les responsables de la déontologie dans les entreprises sont d’ailleurs très rarement des philosophes ou des éthiciens, mais très majoritairement des juristes. Et c’est ce qui pose problème. Quand un éthicien parle avec un ou une déontologue, les   utilisent le même mot, mais ils n’en ont pas la même compréhension.  

Alors pour comprendre ça, il faut faire un petit passage par l’histoire. Le mot déontologie est inventé en      par Jamie Bentham, qui est un des pères du conséquentialisme qui, avec la déontologie, tu le sais, et l’éthique de la vertu font ce que l’on appelle les théories continentales de l’éthique. Bentham, qui était un contemporain, Kant, était avant tout un jurisconsulte et donc pétri de pensée juridique.

Quand il crée le terme, il leur donne une définition assez sommaire, ce qu’on appelle une définition nominale. La déontologie, selon Bentham, Eh bien, c’est une division de l’éthique, également appelée éthique dichastique, qui a pour objet, je le cite, d’indiquer si telle ou telle action doit ou ne doit pas être faite.

En l’occurrence, comme l’affirme Bentham, Eh bien, la déontologie, elle cherche à influer sur la volonté. Donc ce qu’on constate, c’est un tropisme juridique très marqué et une conception de la déontologie très top down pour dire ça en anglais. Les règles, en fait, sont établies par une autorité légitime et doivent être suivies.    

On doit s’y conformer. Oh là là, d’accord, donc tout ça, ça sonne un peu comme un combat entre la philosophie et les juristes, c’est ça, non ?Bah c’est là où le bât blesse en fait, hein.Si pour Bentham, la déontologie, elle vise l’édiction de règles qui doivent être suivies, pour Kant, qui est philosophe et pas juriste, il s’agit de se donner à soi-même des règles qui, si et seulement si elles passent le test d’universalité, deviendront des impératifs catégoriques et donc des règles qui qui devront être pardon appliquées.    

Contrairement à Bentham, Kant, qui ne se contente pas de définir mais théorise la déontologie, adopte une approche bottom up et c’est l’individu qui, au travers de ce qu’on appelle la volution, c’est à dire sa capacité de vouloir autonome, se donne des règles et vérifie leur validité avant de les rendre obligatoires.   

La déontologie n’influe donc pas sur la volonté, comme chez Bentham, elle en est l’émanation. Ce que Kant nous dit, Eh bien, c’est que si j’agis d’une manière acceptable sur le plan éthique par simple conformité à une norme. Notamment en raison du risque de sanction. Alors mon acte a moins de valeur sur le plan moral que si j’agis par devoir, c’est à dire en suivant une conviction profonde que je me suis faite.    

Si par ailleurs, l’acte posé par conformité à la norme n’est pas le produit de ma volonté, alors il perd toute sa valeur morale. Le problème, au final, ne réside pas dans la légitimité ou l’illégitimité de l’une ou l’autre des   approches, mais dans la difficulté d’articuler une approche juridique et une approche philosophique de la déontologie.    

Si le signifiant, c’est à dire le mot déontologie est commun aux   approches, c’est signifié, c’est à dire leur sens diffère grandement selon moi. La difficulté avec l’approche juridique par la conformité, Eh bien, c’est qu’elle est rapidement, ou en tout cas elle peut rapidement se transformer en conformisme et devenir un frein à l’esprit critique.   

French tech, esprit critique pour tech éthique.

 

La Guerre des Ombres Numériques : Asma Mhalla et le Règne des BigTech

UN CONTE : D’après un article de philosophie Magazine : Asma Mhalla : “L’IA change la nature même de nos concepts politiques”

En un temps où les royaumes étaient secoués par des forces invisibles et puissantes, où les mystères du monde ancien se trouvaient mêlés aux prodiges des nouvelles technologies, une voix s’éleva pour mettre en garde les seigneurs de l’époque. Asma Mhalla, érudite et sage parmi les sages, portait dans son cœur le fardeau de ceux qui voient les ombres grandir là où les autres n’aperçoivent que lumière.

Un jour, alors que les dignitaires de l’Union européenne s’apprêtaient à graver dans le marbre une loi inédite sur l’intelligence artificielle, Asma Mhalla fut conviée à donner son avis. “Ne vous méprenez pas,” commença-t-elle, d’une voix aussi douce que l’acier affûté, “l’intelligence artificielle n’est pas qu’un simple assemblage de techniques. Elle est le socle d’une nouvelle ère, une infrastructure colossale où se tissent les destins des nations.”

Elle parlait des câbles sous-marins, des satellites en orbite, des systèmes d’information et des supercalculateurs, tous aux mains des puissants marchands du numérique, ces BigTech qui, à l’instar des barons d’autrefois, avaient su capter non des terres, mais des milliards de données. Karl Marx, dont les écrits résonnaient encore comme un écho lointain dans les couloirs des châteaux, avait désigné l’infrastructure comme l’ensemble des moyens de production, alors détenus par le grand capital. Asma Mhalla, elle, voyait ces nouveaux maîtres du monde comme l’InfraSystème, une force insidieuse qui, bien que hors de portée des lois classiques, façonnait désormais le fait social, économique, et même militaire.

“Il est bien que l’IA soit enfin encadrée,” poursuivit-elle, ses yeux perçant les esprits présents comme la pointe d’une épée, “mais ce que vous proposez n’est qu’un voile jeté sur un gouffre sans fond.” En effet, les seigneurs européens, dans leur noble ambition, avaient rédigé des lois pour contraindre ces géants à respecter leurs règles. Mais les failles étaient déjà visibles : des amendes infligées à ces titans n’étaient que des grains de sable sur leurs vastes plages dorées. De plus, les exemptions accordées à certains États laissaient entrevoir des brèches béantes dans cette nouvelle législation.

Mais la profondeur du problème, expliqua Asma Mhalla, résidait ailleurs. “L’IA, par sa nature même, transforme nos concepts politiques. Le réel et le virtuel, le vrai et le faux, le privé et le public, tous ces dualismes que nous chérissons se fondent désormais l’un dans l’autre.” Elle évoqua la démocratie symbiotique, un concept où l’État, jadis tout-puissant, sous-traite ses pouvoirs à des entités privées, ces dernières devenant autant de leviers dans les mains des gouvernants. “La souveraineté n’est plus verticale, elle est mouvante,” déclara-t-elle, révélant ainsi l’étendue de la transformation qui attendait les nations.

Cependant, la véritable inquiétude de Asma Mhalla était plus profonde encore. Les technologies, dans leur double usage, servaient des causes aussi bien justes que malveillantes. “Comment séparer le bienveillant du malveillant quand l’un et l’autre se cachent sous le même masque ?” s’interrogea-t-elle. Les États tentaient de réguler, mais toujours en retard, comme un chevalier tentant de pourfendre un dragon déjà envolé.

Mais le plus inquiétant, aux yeux de Asma Mhalla, était la mutation de la guerre elle-même. “Les combats cyber-hybrides ne sont pas seulement des affrontements classiques. Ils épaississent le brouillard de la guerre, mêlant le vrai au faux, le civil au militaire, dans une danse macabre où les acteurs privés se mêlent aux armées.” Ainsi, la guerre moderne se jouait sur des fronts multiples et invisibles, où la désinformation et les attaques cybernétiques devenaient des armes plus redoutables que les épées et les canons d’autrefois.

La sage Asma Mhalla n’était cependant pas pessimiste pour autant. Elle voyait dans ce monde nouveau des opportunités pour les États capables de comprendre et de manier ces nouvelles forces. Mais, avertissait-elle, seuls les BigStates, ces États qui ont su faire éclore leurs propres BigTech, pourraient survivre dans cette arène impitoyable. “La souveraineté, de nos jours,” expliqua-t-elle, “n’est plus l’indépendance, mais la capacité de tenir un rapport de force, d’être opportuniste, de jouer sur plusieurs fronts à la fois.”

Asma Mhalla termina son discours par un appel à la clairvoyance. “Nos dirigeants doivent cesser de se bercer d’illusions, de s’accrocher à des rêves irréalistes. Il est temps de reconnaître la réalité telle qu’elle est, de préparer nos stratégies non pas pour un futur idéal, mais pour le présent, avec ses défis et ses dangers bien réels.”

Ainsi, dans cette cour où les alliances se nouaient et se dénouaient comme des fils dans un métier à tisser, Asma Mhalla laissa les esprits en ébullition, sachant que son avertissement, tel un poison doux mais puissant, s’infiltrerait dans les consciences des seigneurs du royaume. La bataille pour le contrôle des esprits et des machines ne faisait que commencer, et ceux qui en comprendraient les règles en sortiraient vainqueurs. Les autres, hélas, seraient condamnés à n’être que des spectateurs impuissants du grand jeu de la souveraineté technologique.

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