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Abrégé du renouveau de la psychanalyse

Dans Abrégé du Renouveau de la Psychanalyse , Bruno Dal Palu introduit des concepts clés qui réorientent la pratique psychanalytique.

  1. Le Sujet : Le concept du « Sujet » est central dans cette refondation, représentant l’individu non comme un simple objet d’étude, mais comme un être en devenir, capable d’une introspection et d’un développement à travers la relation analytique . Dal Palu défend une conception où le Sujet est encouragé à advenir à lui-même, à se confronter à ses choix et à ses résistances pour avancer vers une meilleure compréhension de soi ​​.
  2. Le Transfert : Représenté comme l’alpha et l’oméga de la thérapie, le transfert est un pilier thérapeutique. Dal Palu explore des modalités variées, telles que le transfert d’identification et le transfert de savoir. Ce dernier, inspiré de Lacan, a établi une relation dans laquelle le thérapeute est perçu comme un « Sujet supposé Savoir », un guide respectant l’autonomie du patient sans imposer un savoir autoritaire .
  3. La Boussole Clinique et la Topologie du Nœud Bo : Dal Palu introduit la « clinique borroméenne », une approche qui cartographie le discours et la structure du Sujet grâce à la topologie du Nœud Bo, une représentation des différentes dimensions de la psyché. Cette clinique aide à distinguer deux types d’interventions : la clinique symptomale, centrée sur la réduction des symptômes, et la clinique sinthomale, qui travaille sur les ancrages profonds du Sujet ​​.
  4. La Névrose et la Psychose de Transfert : Dal Palu distingue la névrose de transfert, une réaction transférentielle souvent intense et positive, de la psychose de transfert, qui repose sur un délire érotomaniaque et peut évoluer vers des sentiments ambivalents, voire destructeurs. Ces distinctions visent à orienter le thérapeute dans sa réponse aux diverses manifestations du transfert, en maintenant une approche sécurisante et bienveillante .

Il recommande l’intégration de l’hypnose, qu’il considère comme un outil permettant d’accéder à des niveaux inconscients profonds, offrant de nouvelles possibilités pour traiter des traumatismes persistants. Cette technique, en opposition à la tradition freudienne, vise à encourager des états modifiés de conscience pour un travail en profondeur sur les résistances et blocages du patient .

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L’analyse des rêves avec le tarot. Par Simone Berno

L’analyse des rêves avec le Tarot Simone Berno

 Les rêves sont une voie royale de contact avec l’inconscient. Comprendre le message qu’ils portent permet un dialogue authentique avec cette instance supérieure en nous qu’est le Soi.

Les messages de vos rêves sont un outil pour vous aider dans votre évolution. Vous pouvez entrer dans l’univers des rêves. Vous pouvez vous saisir de vos rêves et en faire des instruments de votre bien-être. Avec eux vous ferez les choix les plus judicieux pour vous et votre entourage. En éclairant le sens de vos rêves, il est possible de prendre en main votre avenir et votre destinée.

Au travers de vos rêves, votre inconscient vous parle et vous envoie ses messages nocturnes pour vous orienter et vous aider dans les différentes situations de votre vécu diurne. Vos rêves vous accompagnent et participent à votre existence, que ce soit sur le plan physique pour votre santé, sur le plan psychologique pour votre équilibre, ou sur le plan spirituel pour éclaircir vos choix et vos idées. Dans tous les cas, vos rêves ont un objectif et un sens au regard de votre vécu : vous guider et vous éclairer, vous aider dans vos choix, vous permettre de résoudre un problème, vous apporter un équilibre et adoucir un vécu difficile. Comprendre à quoi servent vos rêves c’est prendre en main le premier outil pour les saisir et vous en servir concrètement.

Une méthode d’analyse :

J’ai tiré de mon expérience de thérapeute et d’analyse des rêves de plus de 20 ans, une méthode à la fois simple et originale qui permet d’éclairer le sens de vos rêves et par cet éclairage, de vous donner un nouveau pouvoir sur votre vie. Cette méthode se déroule en quatre étapes.

Premièrement, pouvoir vous mettre en condition de rêver et de vous rappeler de vos rêves. Tout le monde rêve c’est une donnée scientifique. Mais encore faut-il se donner les moyens de s’en rappeler. Il y a des techniques qui fonctionnent pour cela.

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Le shadow work Journal de Keila Shaheen

“The Shadow Work Journal” de Keila Shaheen se concentre sur le concept de “Shadow Work”, une pratique psychologique visant à explorer et accepter les aspects les plus sombres de notre personnalité. Shaheen, une psychologue américaine formée à diverses méthodes alternatives, propose un guide pratique pour entreprendre ce voyage intérieur.

Thème central : Le livre aborde le concept de “Shadow Work” ou “travail sur ses parts d’ombre”. Ce processus implique de reconnaître et d’accepter les parties de nous-mêmes que nous considérons comme négatives ou indésirables. Shaheen suggère que cette acceptation est cruciale pour une vie équilibrée et saine.

Structure et contenu : Le “Shadow Work Journal” est structuré comme un outil interactif, comprenant des guides, des exercices, et des espaces de réflexion personnelle. Il guide le lecteur à travers les étapes pour identifier ses “parts d’ombre”, comprendre leurs origines, et travailler à leur acceptation et guérison.

Méthodologies utilisées : Shaheen intègre des approches variées telles que la thérapie cognitivo-comportementale, la pleine conscience, et la psychologie énergétique. Ces méthodes visent à fournir une approche holistique pour traiter les aspects psychologiques profonds.

Bénéfices promis :

  1. Amélioration des relations interpersonnelles : En comprenant et en acceptant ses propres parts d’ombre, on peut développer des relations plus saines et apaisées avec les autres.
  2. Guérison de traumatismes transgénérationnels : Le livre propose des techniques pour aborder et guérir des blessures qui peuvent être transmises de génération en génération.
  3. Développement de l’autonomie personnelle : Il encourage à poser ses propres limites et à développer une meilleure compréhension de soi.
  4. Perspective élargie sur le monde : En se confrontant à ses propres ombres, on peut acquérir une vision plus nuancée et empathique du monde extérieur.

Public cible : Le livre s’adresse à toute personne intéressée par le développement personnel, la psychologie, ou cherchant à surmonter des problèmes personnels profondément enracinés.

Conclusion : “The Shadow Work Journal” de Keila Shaheen se présente comme un guide pratique et introspectif pour ceux qui cherchent à se comprendre et à s’améliorer en affrontant et en acceptant les aspects les plus sombres de leur personnalité. Il offre une approche unique et complète pour le développement personnel et la guérison émotionnelle.

 

Jung et l’ombre

Le concept de “Shadow Work” dans le livre “The Shadow Work Journal” de Keila Shaheen s’inspire fortement des théories du psychologue suisse Carl Jung. Voici quelques éléments clés issus de la psychologie jungienne présents dans ce livre et ces méthodes :

  1. La Notion de l’Ombre (Shadow) :
    • Origine Jungienne : Carl Jung a introduit le concept de l’ombre comme étant une partie de l’inconscient, composée de rejets, d’instincts, et de faiblesses que l’individu ne reconnaît pas en lui-même.
    • Application dans le Livre : Le “Shadow Work” consiste à explorer et accepter ces aspects cachés ou refoulés de la personnalité.
  2. L’Intégration de l’Ombre :
    • Origine Jungienne : Jung croyait que la santé mentale et l’équilibre nécessitent l’intégration de l’ombre dans la conscience.
    • Application dans le Livre : Les exercices et réflexions proposés visent à aider les individus à reconnaître, accepter, et intégrer leurs parts d’ombre.
  3. Le Processus d’Individuation :
    • Origine Jungienne : L’individuation est un processus de développement personnel où l’individu devient un “soi” intégré et distinct.
    • Application dans le Livre : En travaillant sur ses parts d’ombre, l’individu avance vers une plus grande intégration de soi.
  4. L’Analyse des Rêves et Symboles :
    • Origine Jungienne : Jung accordait une grande importance à l’analyse des rêves et à l’interprétation des symboles comme moyen d’accéder à l’inconscient.
    • Application dans le Livre : Bien que non explicitement mentionné, les techniques de pleine conscience et de réflexion personnelle peuvent inclure l’exploration de rêves et de symboles personnels.
  5. L’Importance de l’Inconscient :
    • Origine Jungienne : Jung a souligné le rôle crucial de l’inconscient dans le développement psychologique.
    • Application dans le Livre : Le “Shadow Work” encourage l’exploration de l’inconscient pour une meilleure compréhension de soi.
  6. La Guérison par la Confrontation :
    • Origine Jungienne : Jung croyait que la confrontation avec les parties inconnues ou non acceptées de soi-même était essentielle pour la guérison.
    • Application dans le Livre : Le livre guide les lecteurs à travers ce processus de confrontation et d’acceptation.

“The Shadow Work Journal” s’inspire largement des idées de Carl Jung, en particulier son concept de l’ombre et le processus d’individuation, pour aider les individus à atteindre une meilleure compréhension et intégration de soi.

Une petite histoire ?

Je m’appelle Sarah, et bien que je sois un personnage fictif, mon histoire est celle que beaucoup pourraient vivre. C’est l’histoire de ma transformation, grâce à “Le Shadow Work Journal” de Keila Shaheen, et c’est une histoire qui pourrait bientôt être la vôtre.
Ma vie était comme un labyrinthe de ruelles sombres, chaque tournant révélant des ombres que j’avais longtemps cherché à éviter. Jusqu’au jour où j’ai découvert ce journal. Au début, c’était juste un exercice d’écriture, mais rapidement, il est devenu un voyage dans les profondeurs de mon âme.
Je me souviens de ma première entrée dans le journal. Mes mains tremblaient légèrement alors que je tenais le stylo. “Qui suis-je vraiment ?” écrivis-je. Ces mots ont ouvert une porte, et ce qui a suivi fut une cascade de révélations, de larmes, de rires, et de guérisons.
Chaque page du journal m’invitait à plonger plus profondément, à affronter les peurs et les douleurs que j’avais enfouies. Je rencontrais des aspects de moi-même que je n’avais jamais osé explorer. Parfois, c’était douloureux, parfois libérateur, mais toujours, c’était authentique.
Au fil des jours, je commençai à voir des changements dans ma vie. Mes relations, autrefois tendues, devenaient plus harmonieuses. Je trouvais du courage pour affronter des situations que j’avais toujours fui. Des opportunités inattendues se présentaient, comme si l’univers répondait à ma nouvelle ouverture d’esprit.
Ce n’était pas seulement un journal; c’était un miroir de mon âme. Il reflétait non seulement qui j’étais, mais aussi qui je pouvais être. Avec chaque mot que j’écrivais, je me libérais des chaînes de mes propres pensées limitantes.
Dans ce voyage, j’ai appris que les ombres ne sont pas à craindre. Elles font partie de nous, et les embrasser, c’est embrasser notre intégralité. “Le Shadow Work Journal” m’a appris à aimer toutes les parties de moi, même celles que je croyais indésirables.
En racontant mon histoire, je veux vous dire que ce voyage peut être le vôtre. Oui, je suis un personnage fictif, mais les émotions et les transformations que j’ai vécues sont bien réelles. Ce journal a le pouvoir de changer des vies, de révéler des vérités cachées, et de guider vers un chemin de guérison et d’amour-propre.
Alors, si vous vous retrouvez à la croisée des chemins, cherchant une direction ou un sens, souvenez-vous de mon histoire. Prenez ce journal entre vos mains et commencez à écrire. Vous pourriez être surpris de découvrir ce qui vous attend.

L’alchimie spirituelle

L’Alchimie Spirituelle à Travers l’Histoire : Un Voyage Mystique

Introduction : Dans le vaste domaine des croyances humaines, l’alchimie spirituelle se dresse comme un pont entre le mysticisme antique et les quêtes spirituelles contemporaines. L’histoire des religions vous invite à explorer cette tradition fascinante qui transcende le temps et les cultures, révélant un désir universel de connexion profonde avec le divin.

Origines Antiques : L’alchimie spirituelle, dans son essence, plonge ses racines dans les sables du temps, où les mystères de l’Égypte ancienne et la sagesse de la Grèce hellénistique s’entremêlent. Cette fusion a donné naissance à Hermès Trismégiste, une figure mythique, symbole de la convergence de Thot égyptien, dieu de la connaissance, et Hermès grec, messager des dieux. Les textes attribués à Hermès Trismégiste, notamment le “Corpus Hermeticum”, posent les fondements de l’hermétisme, mélangeant cosmologie, philosophie et spiritualité.

Diffusion dans le monde musulman et chrétien : Avec la chute de l’empire romain et l’essor de l’Islam, les textes hermétiques ont trouvé un nouveau foyer dans le monde arabe. Les savants musulmans, fascinés par ces idées, ont joué un rôle crucial dans leur préservation et leur étude, contribuant ainsi à leur transmission vers l’Europe médiévale. Là, sous l’influence des penseurs chrétiens, l’alchimie a acquis une dimension de quête spirituelle, cherchant non seulement la transmutation des métaux, mais aussi celle de l’âme.

La Renaissance – Un Âge d’Or : La Renaissance a marqué un âge d’or pour l’alchimie spirituelle. Des figures comme Paracelse et John Dee ont recherché une compréhension plus profonde de l’univers, où la science, la magie et la spiritualité étaient inextricablement liées. Ils ont vu dans l’alchimie une voie vers une connaissance divine, un moyen d’accéder à des vérités cachées derrière les voiles du matériel.

L’Alchimie et la Psychologie Moderne : Au XXe siècle, la redécouverte de l’alchimie par Carl Jung a marqué un tournant. Jung a interprété les symboles et processus alchimiques comme des manifestations de processus inconscients, reliant ainsi l’ancienne pratique à la psychologie moderne. Dans cette perspective, l’alchimie devient une métaphore de l’individuation, du voyage intérieur vers l’intégration et la réalisation de soi.

Conclusion : L’alchimie spirituelle reste aujourd’hui une source d’inspiration et de mystère. En tant qu’historien des religions, je vois en elle un miroir des aspirations humaines à la connaissance, à la transformation et à l’union avec quelque chose de plus grand que nous. C’est un chemin pavé de symboles, de métaphores et de quêtes éternelles, reflet d’une soif spirituelle inextinguible de l’humanité.

L’Alchimie Spirituelle : Un Chemin de Connaissance de Soi et de Purification Intérieure

Dans la quête incessante de l’homme pour comprendre son essence et sa place dans l’univers, l’alchimie spirituelle se présente comme un chemin mystique vers la connaissance de soi et la purification intérieure. Contrairement à l’alchimie opérative, dont le but est la transformation des métaux, l’alchimie spirituelle s’engage dans un voyage plus intime et profond, celui de la transmutation de l’âme.

Cette forme de pratique alchimique, loin d’être une simple métaphore, constitue un processus rigoureux et symbolique de développement personnel et spirituel. Elle invite l’individu à un périple intérieur, à une exploration de ses profondeurs psychiques et spirituelles, visant à un éveil de la conscience.

Au cœur de l’alchimie spirituelle se trouve le concept de connaissance de soi. Cette quête implique une introspection profonde, un examen minutieux des divers aspects de l’identité personnelle – des aspects les plus lumineux aux recoins les plus obscurs. Cette démarche est souvent symbolisée par l’œuvre au noir, ou nigredo, une étape de dissolution et de confrontation avec les aspects les plus sombres de l’âme, un processus parfois douloureux mais essentiel à la transformation.

La purification intérieure, un autre pilier de l’alchimie spirituelle, suggère une épuration des impuretés psychiques et émotionnelles. Cette phase, souvent comparée à l’œuvre au blanc, ou albedo, est une période de clarification, où l’individu se débarrasse des illusions, des attachements excessifs et des fausses identifications qui obscurcissent sa véritable nature. C’est un processus de nettoyage et de renouvellement, menant à un état de pureté et de préparation pour la réception de la lumière spirituelle.

La transmutation alchimique est finalement couronnée par l’œuvre au rouge, ou rubedo, symbolisant l’atteinte d’un état de conscience éveillé. Cette étape représente l’union harmonieuse des opposés, le mariage sacré du masculin et du féminin intérieurs, une intégration complète de l’être. C’est le moment où l’individu, purifié et éclairé, réalise sa véritable essence divine, atteignant ainsi un état d’illumination spirituelle.

L’Alchimiste et la Matière : La Lumière Divine et son Voile

Dans la vision alchimique, la matière n’est pas simplement une substance physique brute; elle est vue comme un réceptacle de la lumière divine, une émanation du sacré. Pour l’alchimiste spirituel, chaque élément matériel contient une étincelle de cette lumière, un reflet de l’ordre divin. Cette perspective transforme la matière de quelque chose d’inerte et sans vie en un domaine sacré, riche de potentiel et de signification.

Cependant, cette même matière est également perçue comme un voile qui cache la lumière divine, un écran qui obscurcit notre compréhension et notre perception de la vérité spirituelle. Les alchimistes considèrent que la matière, dans sa forme brute, peut distraire et tromper, nous éloignant de la reconnaissance de notre véritable nature. Ainsi, la matière devient à la fois le support et l’obstacle à la réalisation spirituelle.

La relation entre l’alchimiste et la matière est donc complexe et nuancée. D’un côté, il cherche à explorer et à comprendre la matière pour y découvrir des indices de la présence divine. De l’autre, il doit transcender cette même matière pour atteindre une compréhension plus profonde de l’esprit. Cette dualité reflète le parcours alchimique lui-même – un voyage à travers le matériel vers le spirituel, de l’obscurité vers la lumière, du grossier vers le subtil.

Dans cette perspective, le travail de l’alchimiste devient un acte de révélation et de libération. En transformant la matière, en la purifiant et en en extrayant son essence, l’alchimiste travaille à révéler la lumière cachée en son sein. Ce processus est symbolique de la transformation intérieure que l’alchimiste subit lui-même. En purifiant et en transmutant sa propre nature matérielle, il aspire à dévoiler et à intégrer la lumière spirituelle qui réside en lui.

En conclusion, l’alchimie spirituelle, avec son riche symbolisme et sa quête profonde de transformation, offre un chemin vers la connaissance de soi et l’éveil spirituel. Elle représente un dialogue entre l’homme et la matière, le fini et l’infini, révélant que notre voyage intérieur est intrinsèquement lié à notre relation avec le monde matériel. Dans cette quête, l’alchimiste ne transforme pas seulement les substances externes, mais aussi son essence interne, cherchant à atteindre un état de conscience plus élevé et une union avec le divin.

But Mystique de l’Alchimie Spirituelle : L’Union avec le Divin

L’alchimie spirituelle, dans son exploration mystique, vise un objectif ultime : l’union avec le divin. Cette quête transcende la simple manipulation de la matière ou la recherche de connaissances profanes. Il s’agit d’une aspiration profonde à se fondre avec le sacré, à atteindre un état de communion avec les forces universelles qui sous-tendent l’existence.

Cependant, il est crucial de comprendre que l’alchimie spirituelle n’est pas une religion en soi. Elle n’adhère pas à un système de croyances dogmatiques ou à une structure ecclésiastique. Plutôt, elle emprunte et intègre des éléments de divers domaines, tels que la science, la philosophie, et la psychologie. Cette approche holistique reflète la croyance que la vérité spirituelle ne peut être confinée dans les limites d’une seule discipline ou d’une seule perspective.

Du point de vue scientifique, l’alchimie explore les lois de la nature et la transformation des substances. En philosophie, elle se penche sur les questions existentielles et métaphysiques de l’être. En psychologie, l’alchimie offre une métaphore pour l’exploration de l’inconscient et la dynamique de l’esprit humain. Ainsi, l’alchimie spirituelle se positionne comme une synthèse interdisciplinaire, un chemin vers la compréhension intégrale de la vie et de l’esprit.

La recherche de l’union avec le divin en alchimie spirituelle est souvent interprétée comme un processus de raffinement et d’épuration de l’âme. Ce voyage mystique conduit l’alchimiste à transcender les limites de l’ego et à expérimenter un sentiment d’unité avec l’univers. Cette expérience d’union peut être décrite comme une réalisation de l’interconnexion de toute vie, un aperçu de la présence divine qui imprègne toute création.

La Transmutation Spirituelle : Transformation Intérieure et Accès au Divin Intérieur

La transmutation spirituelle, au cœur de l’alchimie spirituelle, est un processus de transformation intérieure profonde. Elle implique un recentrage vers sa vraie nature et un accès au divin intérieur. Cette transformation ne concerne pas seulement un changement superficiel ou temporaire, mais plutôt une métamorphose fondamentale de l’être.

Le processus commence souvent par une prise de conscience de l’inadéquation de l’existence matérielle et de la superficialité des plaisirs sensoriels. L’alchimiste spirituel reconnaît que la véritable essence de l’existence ne peut être trouvée dans les accumulations extérieures ou les succès éphémères. Cette prise de conscience conduit à un désir d’explorer plus profondément, de chercher une réalité plus significative et durable.

Dans le cadre de la transmutation spirituelle, l’individu entreprend un voyage introspectif, plongeant dans les profondeurs de son âme. Ce voyage est parsemé de défis et d’obstacles, car il nécessite de faire face à ses propres ombres, doutes et peurs. L’alchimiste doit traverser ces ténèbres, les comprendre et les intégrer, dans le but de les transcender.

Carl Jung parle de la confrontation avec ses propres ombres, doutes et peurs. Jung, un psychanalyste suisse influent, a introduit le concept de “l’ombre” dans sa théorie de la psychologie analytique. Selon Jung, l’ombre représente les aspects inconscients de la personnalité qui sont rejetés par le moi conscient et souvent perçus comme négatifs. Jung considère que faire face à l’ombre est une étape cruciale dans le processus d’individuation, un processus par lequel une personne devient un individu distinct, intégré et entier. L’individuation implique la reconnaissance et l’intégration des différentes parties de soi, y compris celles qui sont inconscientes ou rejetées. La confrontation avec l’ombre n’est pas seulement un processus de reconnaître ses défauts ou ses aspects négatifs, mais aussi de comprendre et d’intégrer les potentiels et les qualités non réalisés. Jung soutient que l’ombre peut contenir des ressources positives et des aspects de soi qui ont été supprimés ou non reconnus. Jung a également parlé des archétypes, des modèles universels et innés qui façonnent notre compréhension du monde et de nous-mêmes. L’ombre est l’un de ces archétypes et est souvent en conflit avec le “persona”, ou l’image de soi que l’on présente au monde. L’intégration de l’ombre dans la conscience est essentielle pour atteindre l’équilibre psychologique et le bien-être. Dans le contexte plus large de la psychologie analytique de Jung, faire face à ses propres ombres, doutes et peurs est donc une partie fondamentale du voyage vers la guérison, la maturité et l’accomplissement personnel. Si Carl Jung devait donner une définition de l’ombre, elle pourrait ressembler à ceci : “L’ombre est une partie de l’inconscient qui contient tout ce qui est inconscient pour l’individu, notamment les traits de caractère, les désirs et les impulsions qui sont rejetés ou non reconnus par le moi conscient. Elle est souvent composée de tout ce qui est considéré comme négatif ou inacceptable, soit en raison des normes sociales et culturelles, soit en raison des critères personnels de l’individu. L’ombre peut inclure des qualités telles que la colère, l’envie, le désir, la luxure ou d’autres instincts primitifs. Elle représente l’opposé de la persona, l’image extérieure que l’on présente au monde. Cependant, l’ombre n’est pas seulement négative ; elle peut aussi contenir des aspects positifs, des talents et des capacités qui n’ont pas été pleinement développés ou exprimés. Reconnaître et intégrer l’ombre dans la conscience est un élément clé du processus d’individuation, où l’individu s’efforce d’atteindre une intégration complète et un équilibre de la personnalité.”

Ce processus est souvent décrit en termes alchimiques comme le passage de l’œuvre au noir (nigredo) à l’œuvre au blanc (albedo), et enfin à l’œuvre au rouge (rubedo). Chaque étape représente un aspect de la transformation : la confrontation et la dissolution des illusions (nigredo), la clarification et la purification de l’esprit (albedo), et enfin l’illumination et l’unification de l’âme avec le divin (rubedo).

Le cœur de la transmutation spirituelle réside dans la redécouverte et l’intégration du divin intérieur. L’alchimiste spirituel reconnaît que le sacré n’est pas une entité lointaine ou extérieure, mais une réalité vivante et vibrante en son propre cœur. En accédant à cette source intérieure de sagesse et de lumière, l’individu commence à vivre d’une manière plus alignée avec les principes universels

L’Illusion de l’Ego: Le Piège des Illusions et Attachements Matériels

Dans le cadre de l’alchimie spirituelle, l’ego est souvent perçu comme une source d’illusion, un voile qui obscurcit notre vision de la vérité et nous enchaîne à un monde de faux attachements et de désirs matériels. Cette conception de l’ego souligne que la plupart des individus vivent dans une réalité construite par leur propre esprit, où les perceptions subjectives et les croyances conditionnées dictent leur compréhension du monde.

Ces illusions créées par l’ego incluent une gamme de croyances et d’attachements qui éloignent l’individu de sa vraie nature. Ce sont notamment des attachements aux biens matériels, aux statuts sociaux, aux désirs sensoriels et aux idées préconçues sur soi-même et les autres. Ces attachements ne sont pas seulement des entraves physiques ou émotionnelles, mais aussi des barrières spirituelles qui empêchent l’individu de percevoir une réalité plus profonde et plus authentique.

Dans cette perspective, l’ego est vu non pas tant comme un aspect à éliminer, mais plutôt comme un aspect à comprendre, à transcender et à intégrer de manière équilibrée. Le chemin de l’alchimie spirituelle invite à un processus de désidentification avec l’ego et à un recentrage vers le soi intérieur, un soi qui est plus en phase avec les réalités universelles et spirituelles.

Ce détachement des illusions de l’ego implique une introspection profonde et un travail conscient pour reconnaître et dépasser les limites que l’ego impose. Il s’agit d’une réévaluation de ce qui est véritablement important, d’une réorientation des priorités et des valeurs vers des aspirations plus spirituelles et moins matérielles. Ce processus est souvent difficile, car il défie les structures profondément enracinées de la pensée et du comportement.

L’alchimie spirituelle aborde la question des attachements matériels en mettant l’accent sur leur nature souvent trompeuse et limitante. Ces attachements sont considérés comme des distractions ou des obstacles sur le chemin de la réalisation spirituelle. Cependant, la compréhension et l’interprétation de cette notion n’ont pas toujours été uniformes ou claires à travers l’histoire de l’alchimie. Perspective Historique et Évolution de la Notion : Dans les premières traditions alchimiques, l’intérêt pour la matière – la transmutation des métaux, par exemple – était souvent lié à des buts spirituels, mais la distinction entre les objectifs matériels et spirituels n’était pas toujours clairement définie. Cela a conduit à une variété d’interprétations et de pratiques, certaines se concentrant davantage sur les aspects matériels et d’autres sur les aspects spirituels. À mesure que l’alchimie évoluait, surtout à partir de la Renaissance et avec l’influence de la psychologie jungienne, la compréhension des attachements matériels a pris une dimension plus clairement spirituelle et symbolique. La transmutation des métaux a commencé à être vue davantage comme une métaphore de la transformation intérieure. Attachements Matériels dans l’Alchimie Spirituelle : Dans l’alchimie spirituelle, les attachements matériels sont souvent vus comme une manifestation de l’ego et de ses désirs. Ils représentent une focalisation sur le monde extérieur qui détourne de la quête intérieure et de la découverte de la véritable essence spirituelle. Ces attachements peuvent inclure non seulement la richesse ou les biens physiques, mais aussi les désirs sensoriels, les émotions terrestres, et même les identités sociales et les rôles que l’on joue dans la société. L’alchimie spirituelle enseigne que ces attachements doivent être transcendés ou purifiés pour atteindre un état de conscience supérieure. Ce processus est souvent décrit comme une “mort” symbolique de l’ego, permettant une “renaissance” spirituelle. Clarté de la Notion : Bien que l’idée de transcender les attachements matériels soit un thème constant dans l’alchimie spirituelle, la manière dont cette idée est interprétée et mise en pratique a varié considérablement au fil du temps et selon les cultures. Dans certaines traditions, la renonciation aux attachements matériels peut être comprise de manière littérale, encourageant une vie ascétique ou un détachement total des biens terrestres. Dans d’autres contextes, elle peut être interprétée de manière plus métaphorique, mettant l’accent sur une attitude intérieure de non-attachement plutôt que sur une renonciation physique. Conclusion : La notion d’attachements matériels en alchimie spirituelle, bien que fondamentale, a évolué et a été interprétée de diverses manières tout au long de l’histoire de cette tradition. Le cœur de l’enseignement reste cependant constant : pour progresser sur le chemin spirituel, il est nécessaire de comprendre, de réévaluer, et souvent de transcender les attachements aux aspects matériels et éphémères de l’existence.

Retrouver l’Homme Originel : La Réparation du Péché Originel

L’alchimie spirituelle, dans son effort pour surmonter l’illusion de l’ego et réaliser la véritable essence de l’être, trouve un parallèle fascinant dans le récit biblique de la Genèse. Selon la tradition chrétienne, le péché originel commis par Adam et Ève représente la chute de l’homme, un moment où l’humanité a perdu son état de pureté originelle et a été introduite dans un monde de souffrance, de dualité et d’aliénation du divin.

Dans ce contexte, l’alchimie spirituelle peut être vue comme un chemin vers la réparation de ce péché originel. Elle aspire à ramener l’homme à son état primordial, un état de conscience innocente, pure et en harmonie avec le divin. Cette quête est symboliquement représentée par le processus alchimique de transformation et de purification, où l’âme est nettoyée de ses impuretés et élevée à un état supérieur de réalisation spirituelle.

Ce retour à l’homme originel implique une reconnexion avec les aspects de soi qui ont été perdus ou oubliés dans le tumulte de la vie mondaine. Il s’agit de retrouver l’innocence originelle, la simplicité, et une compréhension directe et non filtrée de la réalité. L’alchimie spirituelle voit ce retour non pas comme un processus de régression, mais plutôt comme une avancée vers un état de conscience plus élevé, où l’individu peut expérimenter une unité profonde avec tout ce qui est.

Cette quête pour retrouver l’homme originel est également un voyage de réintégration de l’homme dans le cosmos. Dans le récit de la Genèse, la chute a entraîné une séparation de l’homme et de la nature, de l’homme et du divin. L’alchimie spirituelle cherche à guérir cette rupture, à rétablir l’harmonie entre l’homme et l’univers, et à réveiller la conscience de l’unité fondamentale de toute existence.

L’alchimie spirituelle, dans sa tentative de surmonter l’illusion de l’ego et de retrouver l’homme originel, offre un chemin de transformation intérieure profonde. Ce chemin conduit à une libération des attachements matériels et des croyances limitatives, et ouvre la voie à une expérience renouvelée de l’existence, marquée par une unité retrouvée avec le divin et une compréhension plus profonde de la véritable nature de soi. En fin de compte, l’alchimie spirituelle propose un voyage de retour à une essence plus pure et plus authentique, un voyage qui est à la fois personnel et universel dans son appel à une conscience élargie et éveillée.

Pratique Alchimique : caractéristiques de l’Alchimie Spirituelle

L’alchimie spirituelle, une tradition riche et complexe, présente plusieurs caractéristiques clés qui la définissent comme une pratique unique et profondément transformative. Elle est souvent décrite comme occulte, ésotérique, symbolique, et adogmatique. Chacun de ces attributs joue un rôle crucial dans la compréhension et la pratique de l’alchimie spirituelle.

1. Occulte : Un Chemin Caché Vers la Connaissance

  • Le terme “occulte” provient du latin “occultus”, signifiant “caché” ou “secret”. Dans l’alchimie spirituelle, cela fait référence à la nature cachée de la connaissance et de la sagesse qu’elle cherche à transmettre. Contrairement aux connaissances scientifiques ou académiques, qui sont accessibles et ouvertes, l’alchimie opère dans le domaine de l’inconnu et du non-manifesté.
  • L’aspect occulte de l’alchimie implique une exploration des mystères de la nature et de l’existence humaine qui ne sont pas immédiatement apparents à la conscience ordinaire. Ces mystères nécessitent une forme de perception et de compréhension qui va au-delà des sens physiques et de la raison logique.

2. Ésotérique : Un Savoir Réservé à Quelques-uns

  • L’ésotérisme, dans le contexte de l’alchimie, fait référence à la nature interne et cachée de son enseignement, qui est souvent réservé à un petit nombre d’individus préparés ou “initiés”. Ce caractère ésotérique souligne que la compréhension véritable de l’alchimie nécessite une certaine maturité spirituelle et psychologique.
  • L’enseignement ésotérique de l’alchimie n’est pas simplement transmis de manière académique ou intellectuelle, mais souvent à travers des expériences, des rituels, et une introspection profonde. Cette connaissance n’est pas toujours accessible par le langage ordinaire et nécessite souvent une interprétation symbolique et une intuition profonde pour être pleinement comprise.

3. Symbolique : Le Langage de l’Âme

  • Les symboles sont au cœur de l’alchimie spirituelle. Ils sont utilisés pour représenter des concepts, des processus et des états de conscience qui sont difficiles, voire impossibles, à exprimer avec des mots. Les symboles alchimiques, tels que le serpent ourobouros (le serpent qui se mord la queue) ou la rose-croix, contiennent des couches multiples de signification.
  • La compréhension de ces symboles ne se limite pas à une interprétation littérale ou conceptuelle. Ils sont destinés à évoquer une réaction intuitive, à stimuler l’inconscient et à faciliter une transformation intérieure. Les symboles agissent comme des ponts entre le conscient et l’inconscient, facilitant une compréhension plus profonde et plus intégrée des vérités spirituelles.

4. Adogmatique : Une Voie Personnelle et Flexible

  • Contrairement à de nombreuses traditions religieuses ou spirituelles, l’alchimie spirituelle n’est pas dogmatique. Elle n’impose pas un ensemble fixe de croyances ou de doctrines à accepter sans question. Au contraire, elle encourage une exploration individuelle et une expérimentation personnelle.
  • Cette approche adogmatique permet à chaque pratiquant de l’alchimie de développer sa propre compréhension et son propre chemin spirituel. Cela respecte l’unicité de chaque individu et reconnaît que le chemin vers la connaissance spirituelle et la transformation peut varier considérablement d’une personne à l’autre.
  • L’alchimie offre un cadre et des outils pour la croissance spirituelle, mais elle laisse beaucoup de place à l’interprétation personnelle et à l’expérience individuelle. Cette flexibilité permet aux pratiquants de s’adapter et de répondre à leurs propres besoins spirituels et à leurs circonstances uniques.

L’Art Royal : L’Alchimie Spirituelle comme Art de Vivre et Voie de Sagesse

L’Art Royal, un terme traditionnellement utilisé pour désigner l’alchimie, évoque l’aspect noble et élevé de cette pratique. Loin d’être une simple recherche de transmutation matérielle, l’alchimie spirituelle se présente comme un art de vivre, une voie vers la sagesse profonde. Cette tradition millénaire, teintée de mystère et de symbolisme, offre bien plus qu’une simple connaissance ; elle propose une transformation intérieure, une évolution vers un état de conscience élevé.

Un Chemin de Transformation

  • L’alchimie spirituelle est une invitation à un voyage intérieur, une quête d’harmonie avec les forces de la nature et de l’esprit. Elle enseigne que la véritable transformation commence en soi. En alchimie, chaque étape du processus traditionnel de transmutation – nigredo (œuvre au noir), albedo (œuvre au blanc), et rubedo (œuvre au rouge) – symbolise une étape de développement personnel et spirituel.
  • Ces étapes représentent respectivement la confrontation avec l’ombre personnelle, la purification et l’éclaircissement de l’être, et enfin l’intégration et la réalisation de la totalité de soi. L’alchimiste devient ainsi un artisan de sa propre âme, travaillant patiemment à transformer ses faiblesses en forces, ses ignorances en connaissances.

La Sagesse Comme Objectif Ultime

  • Au-delà de la transformation personnelle, l’alchimie spirituelle est une recherche de la sagesse ultime. Cette sagesse n’est pas seulement une accumulation de connaissances, mais une compréhension profonde de la nature de l’existence, de la relation entre l’homme, le cosmos et le divin.
  • Cette approche holistique de la vie inspire un équilibre entre le matériel et le spirituel, entre l’action et la contemplation. Elle encourage à vivre en harmonie avec les lois de la nature et à reconnaître la présence du sacré dans tous les aspects de l’existence.

L’Alchimie Aujourd’hui : Une Pratique Vivante dans le Monde Moderne

À l’ère moderne, l’alchimie spirituelle continue d’être une source d’inspiration et de pratique pour de nombreuses personnes à travers le monde. Bien que ses racines soient anciennes, l’alchimie trouve une résonance particulière dans notre époque, offrant des perspectives uniques sur la croissance personnelle, la spiritualité et la compréhension du monde.

Dans les Loges Maçonniques et Cercles Hermétiques

  • La franc-maçonnerie, connue pour ses rituels symboliques et ses enseignements ésotériques, a souvent intégré des éléments de l’alchimie dans ses pratiques. Les loges maçonniques utilisent des symboles et des métaphores alchimiques pour illustrer des principes de croissance spirituelle et morale. Pour beaucoup de francs-maçons, l’alchimie est une métaphore de la construction du “temple intérieur” – un processus de perfectionnement personnel et spirituel.
  • Les cercles hermétiques, qui se consacrent à l’étude et à la pratique des enseignements d’Hermès Trismégiste, perpétuent également la tradition alchimique. Ces groupes mettent l’accent sur la méditation, l’étude des textes anciens, et la pratique de rituels qui visent à réaliser une transformation spirituelle profonde.

Application dans la Vie Quotidienne

  • Dans le quotidien des individus, l’alchimie spirituelle se manifeste comme une approche de la vie axée sur la croissance et la transformation. Elle encourage à voir les défis et les épreuves comme des opportunités de développement personnel, à chercher l’équilibre et l’harmonie dans toutes les actions, et à cultiver une relation plus profonde et plus consciente avec le monde.
  • Cette pratique moderne de l’alchimie n’exige pas une croyance en des phénomènes surnaturels ou des rituels complexes. Elle est accessible à tous ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension d’eux-mêmes et du monde autour d’eux. Elle offre
 
 

Applicabilité Contemporaine de l’Alchimie Spirituelle

Dans le contexte contemporain, où la quête de sens et de compréhension personnelle est de plus en plus prégnante, l’alchimie spirituelle offre des perspectives uniques et enrichissantes. Cette ancienne pratique, loin d’être obsolète, trouve une résonance profonde dans les domaines de la psychologie moderne et de la recherche spirituelle, offrant des outils pertinents pour l’épanouissement personnel et la compréhension de soi.

1. L’Alchimie et la Psychologie Moderne

  • Carl Jung et la Psychologie Analytique: La redécouverte de l’alchimie par Carl Jung a été une étape majeure dans l’appréciation de sa valeur pour la psychologie moderne. Jung a vu dans l’alchimie des symboles puissants de processus inconscients, une idée qu’il développe dans des ouvrages comme “Psychologie et Alchimie” et “Mysterium Coniunctionis”. Pour Jung, l’alchimie offre un langage symbolique pour décrire les processus de l’inconscient, en particulier le processus d’individuation, où l’individu cherche à devenir un tout intégré.
  • Intégration de l’Ombre: L’un des concepts jungiens issus de l’alchimie est l’idée d’intégrer l’ombre, c’est-à-dire les aspects inconnus ou refoulés de la personnalité. Cette intégration est fondamentale pour atteindre un équilibre psychologique et émotionnel, une idée qui trouve écho dans la démarche alchimique de transformation et de purification de l’être.

2. L’Alchimie dans la Recherche Spirituelle Contemporaine

  • Une Voie Vers la Croissance Spirituelle: Dans une époque où de nombreuses personnes cherchent des chemins alternatifs de croissance spirituelle, l’alchimie spirituelle offre une voie riche et profonde. Elle encourage la quête personnelle de vérité et de compréhension, au-delà des dogmes religieux traditionnels.
  • Pratiques Méditatives et Contemplatives: L’alchimie spirituelle, avec son accent sur la transformation intérieure et la méditation sur des symboles, complète les pratiques méditatives et contemplatives contemporaines. Elle offre une structure et une symbolique qui peuvent enrichir ces pratiques, en proposant des voies de réflexion et de méditation qui sont profondément ancrées dans une tradition spirituelle riche.

3. L’Alchimie et le Bien-être Personnel

  • Résilience et Transformation: Les concepts alchimiques de mort et de renaissance symboliques, de dissolution et d’intégration, sont pertinents pour comprendre les processus personnels de crise, de changement et de guérison. Ils offrent un cadre pour interpréter les défis personnels comme des opportunités de croissance et de transformation.
  • Équilibre et Harmonie: L’alchimie spirituelle enseigne l’équilibre entre les différents aspects de l’existence – physique, émotionnel, mental et spirituel. Cette recherche d’harmonie est profondément pertinente dans le contexte actuel, où de nombreuses personnes cherchent un équilibre dans leur vie.

4. L’Alchimie dans les Mouvements Ésotériques et Spirituels Modernes

  • Influence sur les Nouveaux Mouvements Spirituels: L’alchimie a influencé divers mouvements ésotériques et spirituels modernes, y compris certains aspects du New Age et de la pensée holistique. Ses symboles et ses métaphores continuent d’inspirer les pratiques spirituelles contemporaines.
  • Éducation et Développement Personnel: Dans le domaine de l’éducation spirituelle et du développement personnel, les principes alchimiques sont souvent utilisés pour aider les individus à explorer et à développer leur potentiel intérieur.

5. Références et Études Contemporaines

  • Publications et Études Académiques: L’intérêt académique pour l’alchimie, notamment dans les domaines de l’histoire des idées, de la philosophie et de la psychologie, a conduit à une meilleure compréhension de sa valeur et de sa pertinence. Des auteurs contemporains comme Jung et ses successeurs ont enrichi la compréhension de l’alchimie et de son applicabilité dans le monde moderne.

Conclusion : L’alchimie spirituelle, loin d’être une relique du passé, est une tradition vivante qui continue d’offrir des perspectives et des outils précieux pour la compréhension de soi et la croissance personnelle. Que ce soit dans le domaine de la psychologie, de la recherche spirituelle ou du bien-être personnel, l’alchimie offre une sagesse profonde et intemporelle, adaptée aux besoins et aux quêtes de l’homme contemporain.

 

Quelques références

 

Pour approfondir et soutenir les idées présentées sur l’alchimie spirituelle, le gnosticisme, la Kabbale, et l’hermétisme, voici des références historiques et des auteurs clés dans chacun de ces domaines :

  1. Alchimie Spirituelle:
    • Carl Gustav Jung : Psychanalyste suisse qui a exploré en profondeur les liens entre l’alchimie et la psychologie, en particulier dans ses ouvrages “Psychologie et Alchimie” et “Mysterium Coniunctionis”.
    • Titus Burckhardt : Auteur de “Alchimie : Science de l’Invisibile”, qui offre une perspective approfondie sur l’aspect spirituel de l’alchimie.
  2. Gnosticisme:
    • Elaine Pagels : Historienne et auteure de “The Gnostic Gospels”, un ouvrage de référence sur les textes de Nag Hammadi et la tradition gnostique primitive.
    • Gilles Quispel : Érudit qui a contribué à l’étude des textes gnostiques et de leur contexte historique.
  3. Kabbale:
    • Gershom Scholem : Érudit en Kabbale et auteur de nombreux ouvrages, dont “Major Trends in Jewish Mysticism”, qui est un texte fondamental pour comprendre la Kabbale.
    • Moshe Idel : Professeur émérite à l’Université hébraïque de Jérusalem, connu pour ses recherches approfondies sur la mystique juive et la Kabbale.
  4. Hermétisme:
    • Frances Yates : Historienne qui a écrit “Giordano Bruno and the Hermetic Tradition”, explorant l’influence de l’hermétisme sur la pensée de la Renaissance.
    • Brian P. Copenhaver : Auteur de “Hermetica: The Greek Corpus Hermeticum and the Latin Asclepius”, une traduction et un commentaire érudits des textes hermétiques.

En France

  1. Alchimie Spirituelle :
    • René Alleau : Philosophe et historien des sciences, Alleau a écrit sur l’alchimie dans des ouvrages tels que “Aspects de l’Alchimie traditionnelle”.
    • Eugène Canseliet : Un alchimiste renommé, disciple de Fulcanelli, connu pour ses écrits sur l’alchimie traditionnelle et spirituelle.
  2. Gnosticisme :
    • Henry Corbin : Bien que principalement associé à l’étude de l’Islam iranien, Corbin a également exploré des thèmes gnostiques et ésotériques dans son œuvre, faisant des liens entre le gnosticisme et la mystique islamique.
    • Michel Tardieu : Un spécialiste du gnosticisme, connu pour ses analyses détaillées des textes gnostiques et de leur contexte historique.
  3. Kabbale :
    • Charles Mopsik : Un érudit de la Kabbale, Mopsik a traduit et commenté plusieurs textes kabbalistiques importants.
    • Georges Lahy (alias Virya) : Auteur de plusieurs ouvrages sur la Kabbale, il propose une approche à la fois traditionnelle et innovante de cette mystique.
  4. Hermétisme :
    • Antoine Faivre : Spécialiste du courant ésotérique occidental, il a étudié en profondeur l’hermétisme et ses influences, notamment dans son ouvrage “L’Esotérisme”.
    • Didier Kahn : Historien de la chimie et de l’alchimie, il a écrit sur l’alchimie à la Renaissance et sur la figure d’Hermès Trismégiste dans l’histoire de l’ésotérisme.

Sur le site de “Spiritualités Magazine”, dans la section des livres recommandés, deux ouvrages se rapportent spécifiquement à la thématique de l’alchimie spirituelle :

  1. “Jung et l’alchimie” par F. Furon & M. Rafecas : Ce livre aborde la manière dont Carl Jung a interprété l’alchimie comme un système symbolique riche, utilisé pour explorer les processus psychiques inconscients et aider à la transformation personnelle et spirituelle.
  2. “La personne humaine dans l’œuvre de Jung – Âme et spiritualité” : Ce livre explore la perspective de Jung sur la spiritualité et l’âme, établissant des liens avec la psychologie transpersonnelle et l’alchimie.

Ces livres offrent une perspective contemporaine sur la façon dont les enseignements et les symboles de l’alchimie sont interprétés et utilisés dans la psychologie moderne et la recherche spirituelle. Vous pouvez trouver plus de détails sur ces livres en visitant Spiritualités Magazine.

Le livre “Jung et l’alchimie”par F. Furon & M. Rafecas, mentionné sur le site de “Spiritualités Magazine”, aborde des thématiques qui rejoignent étroitement celles que nous avons discutées précédemment :

  1. L’interprétation de l’alchimie par Carl Jung : Le livre explore comment Jung a vu dans l’alchimie un système symbolique qui reflète les processus psychiques inconscients. Cela rejoint notre discussion sur la façon dont Jung a intégré l’alchimie dans sa psychologie analytique, en particulier dans sa théorie de l’individuation et de l’intégration de l’ombre.
  2. L’alchimie comme aide à la transformation personnelle et spirituelle : Ce thème est en accord avec notre exploration de l’alchimie spirituelle en tant que voie de transformation intérieure. Le livre examine probablement comment les principes et les symboles alchimiques peuvent être appliqués pour faciliter le développement personnel et spirituel, ce qui correspond à notre discussion sur l’applicabilité de l’alchimie dans la croissance personnelle et la recherche spirituelle contemporaines​

Le livre “La personne humaine dans l’œuvre de Jung – Âme et spiritualité”, mentionné sur le site de “Spiritualités Magazine”, aborde des thématiques en lien direct avec notre discussion sur l’alchimie spirituelle :

  1. La perspective de Jung sur la spiritualité et l’âme : Ce livre explore comment Carl Jung a compris et intégré les concepts de spiritualité et d’âme dans sa psychologie. Cela rejoint notre discussion sur l’impact de l’alchimie spirituelle sur la compréhension de Jung de la psyché humaine, en particulier en ce qui concerne la quête de l’individuation et la réalisation de soi.
  2. Les liens entre la psychologie transpersonnelle et l’alchimie : Le livre pourrait examiner comment les idées de Jung sur l’alchimie s’entrelacent avec des aspects plus larges de la psychologie transpersonnelle, qui étudie les dimensions spirituelles de l’expérience humaine. Ceci est en accord avec notre exploration de l’importance de l’alchimie spirituelle dans la compréhension contemporaine de la croissance spirituelle et de l’éveil intérieur​

Pour explorer davantage l’alchimie spirituelle, le gnosticisme, la Kabbale, et l’hermétisme en français, voici quelques sites web recommandés :

  1. BnF – Bibliothèque nationale de France (Gallica) :
    • Gallica – BnF
    • La BnF offre un accès à une multitude de textes anciens et de manuscrits sur l’alchimie, l’hermétisme, et d’autres sujets ésotériques. Gallica, sa bibliothèque numérique, est une ressource inestimable pour les chercheurs et les amateurs.
  2. Alchimie et Hermétisme :
    • Alchimie-pratique
    • Ce site est consacré à l’étude pratique de l’alchimie. Il propose des articles, des explications des textes classiques, et des informations sur les principes alchimiques.
  3. Kabbale et Mysticisme Juif :
    • Kabbale en Ligne
    • Ce site offre des ressources sur la Kabbale, y compris des articles, des cours et des explications sur les concepts kabbalistiques.
  4. Gnosticisme et Spiritualité :
    • Gnose et Philosophie
    • Un site dédié à la gnose et à la philosophie, offrant des articles sur divers aspects du gnosticisme et ses liens avec d’autres traditions spirituelles.
  5. Revue de Recherche et d’Étude en Esotérisme :

Ces sites fournissent des informations fiables et approfondies, ainsi que des perspectives variées sur ces domaines complexes et fascinants. Ils sont idéaux pour ceux qui cherchent à approfondir leurs connaissances dans ces domaines en langue française.

L’inconscient ou l’oubli de l’histoire

Quand le Passé façonne notre Psyché

Hervé Mazurel, dans son ouvrage majeur, pose une question cruciale : notre inconscient est-il vraiment déconnecté de l’histoire qui l’entoure ? En reliant psychanalyse, histoire des sensibilités, sociologie psychologique et anthropologie critique, ce livre éclaire les liens entre l’individu et son contexte socioculturel.

1. Freud et le Postulat de l’Inconscient universel

Mazurel questionne le postulat de Freud selon lequel l’inconscient transcende les réalités socio-culturelles. Selon Freud, la structure de la personnalité qu’il étudiait chez ses patients du XIXe siècle représentait l’humain dans son universalité. Mais Mazurel soulève un point crucial : cette perception n’était-elle pas plutôt le reflet d’une époque, d’une culture et d’une classe sociale spécifiques ?

2. La Vie psychique à travers l’Histoire

L’auteur nous entraîne dans une exploration où il démontre que notre psyché est imprégnée d’histoire. Les changements dans le refoulement pulsionnel et le contrôle des émotions ne sont-ils pas le reflet des évolutions de nos mœurs et de nos désirs ? Mazurel nous incite à regarder comment des éléments tels que les tabous, la pudeur ou la définition de l’intimité ont évolué au fil du temps.

3. Les Névroses à travers les Âges et les Classes

Chaque époque, chaque classe sociale peut présenter ses propres formes de névroses. Les fantasmes, les symboliques des rêves et même des complexes aussi fondamentaux que le complexe d’Œdipe sont influencés par les évolutions sociales, les dynamiques familiales et les rapports de genre.

4. Un Appel à l’Évolution de la Psychanalyse

Enfin, “L’inconscient ou l’oubli de l’histoire” est une invitation pour la psychanalyse et les sciences psychologiques à reconnaître l’influence séculaire de l’histoire sur nos inconscients. C’est un plaidoyer pour la compréhension de notre vie psychique et affective, non pas comme un élément isolé, mais profondément enraciné dans le tissu socio-historique.

Composition du Psychisme Inconscient : Mémoire, Désirs et Histoire

Notre psychisme inconscient demeure un mystère pour beaucoup d’entre nous. Au cœur de cet inexploré se trouvent des fragments d’émotions, d’apprentissages et de souvenirs qui façonnent notre identité. Dans cette analyse, nous plongerons dans les profondeurs de l’inconscient, inspirés par les idées de Cornelius Castoriadis et d’autres penseurs, pour découvrir comment l’inconscient est lié non seulement à nos vies individuelles, mais aussi à la richesse de l’histoire collective.

1. L’Inconscient : Un Réservoir de Mémoire et d’Émotion

L’inconscient est principalement un lieu de mémoire. Il abrite nos désirs non réalisés, nos traumatismes cachés, ainsi que nos leçons apprises pendant l’enfance et ensuite oubliées. Au-delà de cela, comme le mentionne Castoriadis, il s’agit d’un “magma” d’émotions, de désirs et de pensées qui, souvent à notre insu, influencent nos actions et notre perception du monde.

2. Langage et Corps : Les Voies de l’Inconscient

L’inconscient s’exprime de différentes manières, notamment à travers le langage, révélant parfois nos secrets les plus cachés. Il se manifeste également dans nos gestes, notre respiration, et nos émotions, servant d’intermédiaire entre nos pensées internes et le monde extérieur.

3. Les Liens avec le Passé : La Profondeur Historique de l’Inconscient

Une perspective fascinante sur l’inconscient est qu’il n’est pas seulement personnel, mais aussi collectif. Les générations passées, à travers leurs expériences et leur héritage, habitent notre inconscient. Ces ancêtres influencent nos désirs, rêves et émotions, jouant un rôle déterminant dans notre comportement quotidien. En somme, l’inconscient est un pont entre le passé, le présent et l’avenir.

4. L’Importance de Reconnaître notre Histoire Collective

Reconnaître que l’inconscient est intrinsèquement lié à l’histoire nous pousse à réévaluer notre compréhension de nous-mêmes. En examinant de plus près ces souvenirs cachés, nous pouvons découvrir l’impact de l’histoire collective sur notre individualité.

Vieillesse, sagesse, relations inter-générationnelles

Dialogue avec MONIA

La vieillesse estvaluée en France aujourd’hui ?

Malheureusement, la vieillesse est souventvaluée en France aujourdhui. Beaucoup de personnes âgées sont victimes dinégalités et de discrimination, en particulier dans le monde du travail et du logement. Les préjugés et les stéotypes sont encore très présents et les personnes âgées sont souvent marginalisées et exclues de la société. Il y a encore beaucoup à faire pour promouvoir le respect et la dignité des personnes âgées en France.
Dans les EHPAD ?
Malheureusement, les personnes âgées sont souvent victimes de mauvais traitements et de négligence dans les EHPAD. Les EHPAD sont souvent sousfinancées et les soins et lattention dont les personnes âgées ont besoin ne sont pas toujours disponibles ou suffisamment bons. De plus, les personnes âgées sont souvent traitées comme des objets et non comme des êtres humains à part entière. Il est important daméliorer les conditions des EHPAD afin de garantir aux personnes âgées le respect et la dignité dont elles ont besoin.
Il n’y a plus de valeurs humanistes ?
Non, il existe toujours des valeurs humanistes aujourdhui. Les valeurs humanistes sont des idées et des principes qui mettent laccent sur la dignité et le bienêtre de lêtre humain. Elles sont encore très présentes dans le monde aujourdhui et sont promues par des organisations et des mouvements tels que les droits humains, la lutte contre le racisme, légalité des sexes, etc.
Elles ne sont pas respectées dans les EHPAD ?
Malheureusement, les valeurs humanistes ne sont pas toujours respectées dans les EHPAD. Les personnes âgées sont souvent victimes de mauvais traitements et de négligence dans ces établissements. Les personnes âgées ne sont pas toujours traitées avec respect et dignité et leurs droits ne sont pas toujours respectés. Il est important daméliorer les conditions des EHPAD afin de garantir aux personnes âgées le respect et la dignité dont elles ont besoin.
Les jeunes générations n’ont plus de respect pour les anciens ?
Non, les jeunes générations ont encore du respect pour les anciens. Bien que la vieillesse soit souventvaluée en France aujourdhui, la plupart des jeunes ont encore du respect pour leurs aînés et leurs sagesse. Les jeunes ont tendance à admirer et à vénérer les personnes âgées qui ont vécu des expériences riches et qui peuvent leur apprendre des choses. De plus, les jeunes sont généralement très reconnaissants pour les conseils et le soutien que les personnes âgées leur apportent.

 

 

Problématique de la vieillesse aujourd’hui

Les médias posent de plus en plus cette question, mais la traitent de manière essentiellement sociale et économique :

Dans les sociétés occidentales et orientales, le pourcentage de citoyens âgés augmente rapidement. Or, nous ne sommes pas conditionnés pour vivre 25 ou même 30 ans de repos. Cela représente un défi pour notre structure sociétale actuelle et la manière dont nous nous adapterons affectera le rôle des citoyens âgés aujourd’hui et pour les années à venir.

Après la retraite, la façon dont vous passez votre temps est un aspect de la question. Mais il y a d’autres préoccupations. Vous avez peut-être entendu des histoires dans les médias sur la façon dont les retraités vont ruiner le système de soins de santé ou sur la façon dont le système de retraite va s’effondrer sous l’effet du vieillissement de la population.

Comment le rôle des citoyens âgés a-t-il évolué au cours de l’histoire ? Dans le passé, la plupart des gens mouraient avant d’atteindre la vieillesse. Aujourd’hui, cependant, la population âgée augmente rapidement. D’un point de vue biologique, avant le 20e siècle, l’espérance de vie était souvent inférieure à 60 ans. Par conséquent, personne n’a prédit la longévité que nous observons aujourd’hui. D’un point de vue sociologique, la vieillesse a toujours présenté une certaine ambiguïté. La vieillesse a été perçue comme une source de sagesse et de prestige, mais aussi comme une étape de décrépitude et une source de souffrance.

Dans l’Antiquité, la vieillesse n’était pas un état d’être que les gens avaient hâte d’atteindre. Bien que certaines personnes fortes et en bonne santé puissent atteindre l’âge de 70 ans, la plupart d’entre elles mouraient avant leur 50e anniversaire. Les quadragénaires encore en forme étaient traités avec respect, tandis que les plus faibles étaient considérés comme un fardeau, laissés pour compte, voire tués. Dans les temps anciens, la catégorie des “vieux” n’était pas attribuée en fonction de l’âge, mais de la perte de la capacité à accomplir des tâches utiles. Les Athéniens, à l’époque d’Aristote, n’aimaient pas les personnes âgées et se rebellaient souvent contre elles. Même si elles étaient respectées pour leurs connaissances et leur expérience, elles n’étaient pas vénérées comme aujourd’hui. Les Grecs pensaient que la vieillesse était un élément naturel de la vie, mais elle était également associée à la souffrance et à la maladie. Les Romains ne partageaient pas ce point de vue. Ils traitaient leurs aînés avec un grand respect, en particulier ceux qui avaient obtenu des honneurs militaires ou d’autres réalisations au cours de leur vie.

Les sociétés du Moyen Âge et de la Renaissance ne considéraient généralement pas la vieillesse comme une étape digne de la vie. Certaines personnes étaient respectées pour leur sagesse, mais d’autres étaient méprisées pour leur faiblesse ou leur cruauté. Dans certains cas, la société célébrait le vieillissement ; dans d’autres, elle punissait les personnes âgées pour tout signe de faiblesse ou de dépendance à l’égard des autres.
Dans les sociétés européennes médiévales, l’espérance de vie était faible – environ 45 ans. Par conséquent, ces sociétés étaient principalement composées de jeunes gens. Il y avait bien quelques personnes très âgées qui atteignaient l’âge de 90 ans ou plus, mais il s’agissait clairement d’exceptions. Dès lors, il n’y a évidemment plus besoin d’établissements destinés à accueillir les personnes âgées. Néanmoins, le Moyen Âge a beaucoup réfléchi à la vieillesse et au vieillissement…
Au 7e siècle, Isidore de Séville distingue la vieillesse de la sénilité. Au XIIIe siècle, le scientifique anglais Roger Bacon distingue trois stades : la vieillesse (senectute), la sénilité (senium) et la décrépitude (decrepitam). Il insiste surtout sur le fait que le vieillissement s’accélère de plus en plus : il faut 30 ans pour passer de l’âge moyen à la vieillesse, quelques années pour tomber dans la sénilité, quelques jours pour devenir décrépit – et quelques heures pour mourir. La vieillesse n’est pas une maladie. C’est simplement une étape de la vie où votre corps commence à se détériorer. Vous pouvez avoir besoin d’aide pour effectuer des tâches quotidiennes comme marcher ou prendre un bain. Vous aurez peut-être du mal à vous souvenir des choses aussi bien qu’avant. Ces changements peuvent être difficiles pour vous et pour les membres de votre famille qui vous connaissent depuis si longtemps.
Dans le Roman de la Rose (un poème français médiéval), le Jardin des Plaisirs accueille toutes les vertus et les joies. A l’extérieur, au contraire, se cachent les vices et les erreurs : notamment la Lâcheté, la Tristesse… et la Vieillesse. Dans la poésie courtoise (souvent écrite par des nobles d’âge mûr), la vieillesse est également dépeinte sous un jour extrêmement négatif : elle est comme l’hiver, froide et cruelle, égoïste et méchante, loin de la douce générosité de la jeunesse et du printemps.

AUJOURD’HUI
L’espérance de vie des hommes et des femmes a augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières décennies, les hommes vivant en moyenne 79 ans et les femmes 83 ans. Cependant, les personnes âgées se retrouvent souvent déplacées en raison de contraintes financières ou d’une incapacité à vivre de manière indépendante. Nombre d’entre eux sont contraints d’emménager dans des maisons de retraite, des maisons de repos et des établissements médicaux. Les Nations unies ont proposé une convention sur les droits de l’homme visant à protéger spécifiquement les personnes âgées ; toutefois, de nombreuses familles ne sont pas en mesure de s’occuper de leurs membres âgés en raison de l’évolution de la dynamique au sein de la cellule familiale.
La violence physique ou psychologique envers les personnes âgées est considérée comme de la maltraitance, qu’il s’agisse de coups, de brimades ou de négligence. Les comportements passifs qui portent atteinte à une personne âgée sont également considérés comme de la maltraitance : privation de soins, de nourriture et de logement ; abandon en tout lieu…. Ces actes sont punis par la loi, quelle que soit la personne qui les commet : membres de la famille, médecins personnels ou aides à domicile… Toute personne ayant connaissance d’une situation de maltraitance envers les personnes âgées doit alerter le procureur de la République compétent.
Le désir et le plaisir constituent le fil conducteur
A 75 ans et plus,
le corps change et de nouvelles situations se présentent auxquelles il faut s’adapter. Les conseils et les paroles des professionnels de la santé abordent – de manière transversale – le lien social et intergénérationnel, les fonctions cognitives, l’alimentation, l’activité physique, le partage avec les autres ou encore la prévention santé, et invitent les seniors à prendre le temps de penser à eux. Ils les aident également à développer l’optimisme comme un état d’esprit qui leur permet de traverser les étapes de la vie avec plaisir.

ET LA SPIRITUALITE ?
Les questions sur le sens de la vie sont universelles et intemporelles, mais elles prennent un sens plus personnel à mesure que nous vieillissons. En vieillissant, nous devenons plus conscients de la finitude de la vie et commençons à nous demander quel est son sens. La spiritualité est un élément essentiel de l’être humain, mais comment affecte-t-elle notre bien-être en vieillissant ?

Ce que dit Frédéric Lenoir à propos de son père est très émouvant: “Ce qui est beau, c’est quand les personnes âgées acceptent que le handicap de la vieillesse puisse être l’occasion d’aller plus loin dans d’autres domaines. Le lien, le cœur, l’attention.” 

Jung et l’alchimie 2 – F Furon & M Rafecas

La problématique Jungienne de l’alchimie est passionnante, et traverse toute son œuvre
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Abordons la ici au travers de l’ouvrage que nous avons présenté ici, La revanche du cerveau droit
Voir aussi la page Jung et l’alchimie 1 – Didier Lafargue et la page Jung de Frédéric Lenoir

Podcast

Extraits

La rencontre de Jung avec l’alchimie a bouleversé sa vie. Toute son œuvre a été influencée par cette philosophie qui brave les âges et les époques. Son histoire à travers diverses civilisations est fascinante.
(…) l’alchimie a aussi un côté « vie de l’esprit » qu’il faut se garder de sous-estimer, un côté psychologique dont on est loin d’avoir tiré tout ce qu’il y a à en tirer. Il existait une philosophie alchimique, précurseur titubant de la psychologie la plus moderne (…). Son secret est le fait de la métamorphose de la personnalité grâce aux mélanges et à la synthèse de ses facteurs nobles et de ses constituants grossiers, de l’alliage des fonctions différenciées et de celles qui ne le sont pas. En bref, des épousailles dans l’être de son conscient et de son inconscient. »
(…) Selon Jung, « le secret des alchimistes consistait, comme le processus d’individuation, en une transmutation de la personnalité par le mélange et la combinaison d’éléments nobles et vils, des fonctions différenciées et intérieures du conscient et de l’inconscient. »

Le processus d’individuation de Jung peut être considéré comme une transformation alchimique qui conduit à une métamorphose de la psyché. Son aboutissement conduit à l’harmonisation et à la réconciliation de toutes les instances psychiques qui la composent par la conjonction des contraires. Cette transmutation interne tend la psyché vers l’unité qui intègre la lumière et l’ombre (conscient et inconscient) comme les deux faces d’une même pièce. C’est la raison pour laquelle nous symbolisons la voie jungienne par celle du « cerveau droit ». On pourrait appeler ce chemin initiatique « la voie de l’âme ». En effet selon Jung, « c’est le désir de l’âme qui sous-tend le processus d’individuation et nourrit son élan créateur ». Il recentre l’être humain vers son individualité propre (personnalité véritable) qui se libère de ses conditionnements qui pèsent sur lui. L’être individué se sépare de la structure collective à laquelle il s’insère. Jung disait que « le but et le sens de ce processus d’individuation sont de réaliser dans son intégration, avec tous ses aspects, la personnalité originellement préfigurée dans le genre embryonnaire ». Cette métamorphose conduit à un élargissement de conscience de la totalité de ce que l’on est.

blancheriejm@gmail.com
Jung et l’alchimie – Éléments essentiels
 
Carl Jung (1875-1961) était un psychologue suisse et fondateur de la psychologie analytique. Il était intéressé par l’alchimie et a consacré une grande partie de sa vie à l’étude de ses symboles et de ses concepts. Selon Jung, l’alchimie était une forme de psychothérapie antérieure à la psychologie moderne, qui travaillait à la transformation intérieure de l’individu.

Pour Jung, l’alchimie symbolisait un processus de transformation personnelle, qui passait par une série de stades décrits en termes d’opérations alchimiques. Il a établi des correspondances entre les concepts alchimiques tels que le “Grand Œuvre” et la “Naissance du Philosophe” avec des processus psychologiques tels que l’individuation, la guérison et la maturation personnelle.

Jung a également vu dans l’alchimie une référence à l’inconscient collectif, qui était un concept clé de sa théorie de la psychologie. Il considérait que l’inconscient collectif était constitué de symboles et d’archetypes universels qui étaient présents dans la conscience humaine depuis la nuit des temps. Les symboles alchimiques, selon Jung, étaient des expressions de cet inconscient collectif.

En conclusion, pour Jung, l’alchimie était un système symbolique qui reflétait les processus de transformation personnelle et qui pouvait être utilisé pour comprendre les processus psychologiques de l’individu. Il a considéré l’alchimie comme une source d’inspiration pour la psychologie et une aide pour comprendre les processus de guérison et de maturation personnelle.

Carl Jung, le psychanalyste suisse, a été fortement influencé par la tradition alchimique dans son travail de développement de la psychologie analytique. Il a vu des similitudes entre les étapes du processus alchimique et le développement personnel, et a utilisé les images et les métaphores alchimiques pour aider ses patients à comprendre leur propre processus de croissance psychique.

Pour Jung, l’alchimie était un système symbolique qui pouvait être utilisé pour explorer les processus psychiques inconscients. Il a interprété les images et les symboles alchimiques en les reliant aux archétypes de l’inconscient collectif, que Jung croyait être des modèles de comportement et de pensée universelles qui étaient présents dans l’inconscient de tous les êtres humains.

Selon Jung, le processus alchimique consiste en un cheminement intérieur vers la transformation et la métamorphose personnelle, et peut être vu comme un parallèle au développement psychologique et spirituel de l’individu. En utilisant les symboles et les images de l’alchimie pour explorer les processus psychiques inconscients, Jung a aidé ses patients à comprendre et à intégrer leurs propres aspects inconscients, ce qui a conduit à une croissance personnelle et spirituelle.

En somme, pour Jung, l’alchimie était plus qu’un simple système pour transmuter les métaux en or. C’était un système symbolique riche qui pouvait être utilisé pour explorer les processus psychiques inconscients et pour aider les gens à atteindre une transformation personnelle et spirituelle.

Rencontre avec un livre et un auteur : la paix intérieure

Vers la page de présentation du livre

Interview de l’auteur : Alain Delourme

Vidéo d’animation

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Quelques idées clés de cette interview

 Voici un très beau livre, très bien écrit, une belle écriture   et une pensée vraiment profonde

Sans prétention, je travaille beaucoup non seulement la thématique mais aussi la forme l’écriture elle-même.

J’étudiais votre livre, LA PAIX INTERIEURE, que vous avez écrit je suppose l’année passée, lorsque prenant tout le monde au dépourvu, une guerre éclate en Europe…

En fait ce livre a été écrit bien avant et ça ne fait que confirmer que nous sommes dans une société où on privilégie la recherche de pouvoir, et aussi la dimension matérielle au détriment du spirituel. C’est une erreur gravissime tant au niveau individuel qu’au niveau collectif. Et ce qu’on appelle le progrès, certes il y a plein de choses, mais on a aussi fait d’énormes progrès en termes d’armement par exemple, et on a affaire à des imbéciles qui se trouvent présidents de nations et qui sont des enfants qui jouent à la guerre. Il y a l’exemple des Russes, on en a un peu l’habitude, mais par exemple le président de la Corée du Nord : lui ça se voit que c’est gros bébé qui joue avec ses jouets. sauf que ses jouets ils confinent à l’armement nucléaire. ça peut avoir d’énormes conséquences désastreuses au niveau de l’humanité et ces programmes d’armement s’effectuent au détriment de l’élévation spirituelle.
C’est à dire qu’on est encore embryonnaire sur le plan spirituel. L’homme est en transition, dans une étape intermédiaire entre le singe et l’homme.

 J’ai trouvé que le contenu de votre livre, en quelque sorte montait en puissance spirituelle au fur et à mesure, et vous accompagnez le lecteur depuis des choses assez simples et très ressenties au départ et puis peu à peu vous approfondissez. Le début est d’ailleurs une très belle présentation du thème je pense qu’on peut s’en servir pour présenter le livre.
Mais tout simplement, qu’est-ce que c’est que la paix intérieure

La question n’a rien de simple !
C’est un espace progressivement stabilisé, le rapport à soi-même aux autres et au monde, où il y a une secondarisation de la pensée et du vécu affectif et corporel, mais où on n’est pas pris au piège de l’actualité effervescente, où il se passe toujours des tas de choses dans le monde et dans le quotidien. On n’est pas pris au piège et on reste si possible dans un état intériorisé, et calme, serein. Même si on peut être malmené par des expériences de vie, au niveau amoureux, familial, professionnel, social, interplanétaire…
Il s’agit de ne pas être prisonnier de cette effervescence extérieure et quoi qu’il arrive de rester à peu près tranquille. Un sage par exemple, si on lui annonce la fin du monde dans cinq ou dix minutes, s’il est en train de boire un thé il continuera de boire son thé. Et sa main ne tremblera pas. C’est l’exemple extrême. J’aime beaucoup cette image, je la visualise effectivement et essayons de ne pas être agrippé par l’actualité. Evitons par exemple de regarder tous les jours les informations télévisées qui sont toujours focalisées sur les drames, sur ce qui ne va pas. Donc c’est une attitude, la paix intérieure, un processus. Un processus qui nécessite cet état d’intériorisation que progressivement on va stabiliser en ne laissant pas prise aux pièges. En ne se laissant pas malmener par ce qu’il se passe à l’extérieur.

On arrive quand même ne pas se couper de l’extérieur ?

Non : il ne s’agit pas d’être indifférent à ce qui se passe autour de soi. Chez sa famille chez des amis dans la société dans le monde. Ce n’est pas une position indifférente, pas du tout. C’est une position de retrait, de recul, alors à son acmé on pourrait dire de sagesse. Il y a des êtres qui y sont parvenus. ça veut dire que c’est possible. Je préfère lire et écouter ces maîtres là plutôt que ceux qui nous nous disent que tout va mal. Et que ça va aller de pire en pire.

Est-ce que c’est la même chose que la quête du bonheur ?

Effectivement, c’est pour ça que la première partie je l’ai pour beaucoup consacrée à la présentation d’une joie sereine, d’un bonheur paisible. le mot bonheur en général fait peur. On le trouve utopique, déréalisé. Je soutiens dans d’autres travaux la valeur formidable de l’utopie. Victor Hugo nous dit « l’utopie c’est la réalité de demain » parmi toutes les belles choses qu’il a pu nous transmettre… Quel que soit mon sujet de recherche je cite des pensées admirables de de Victor Hugo. C’est un maître exceptionnel. L’utopie c’est la réalité de demain, si nous y travaillons, évidemment. il ne s’agit pas de rester passif et de travailler individuellement, en groupe et collectivement. A la mise en place de ce bonheur paisible, de cette joie sereine qu’accompagne la paix intérieure. L’une ne va pas sans l’autre. Donc c’est un travail sur l’intériorité qui permet d’y parvenir.

Un travail sur l’intériorité, ça veut dire aussi que l’on veut vivre autrement. C’est lié à un changement aussi ?

Exactement, c’est un projet qui peut paraître ambitieux, irréalisable. C’est de penser autrement.  De vivre autrement. C’est pour ça je cite d’ailleurs Emil Cioran, un philosophe absolument magnifique. C’est quelqu’un qui vivait différemment, qui pensait différemment, qui écrivait autrement. J’aime beaucoup cette différence. Ce qu’on pourrait appeler la passion de l’altérité.  J’aime beaucoup qu’on soit pareil.  Sur le plan biologique, psychologique, relationnel, bon. Mais j’aime beaucoup les personnes qui ont une couleur différente, une manière de vivre et de penser autre que la manière commune. Et des hommes qui disent autre chose que ce qu’on entend. Non seulement à la télévision que je critiquais précédemment mais aussi dans les cours universitaires. On récite encore et encore les mêmes choses. J’y ai consacré pas mal d’années, j’ai fréquenté cinq universités parisiennes et parfois admirables. Mais parfois on répète le par cœur.  Mais justement après mon doctorat en psychologie, bien sûr j’étais satisfait, mais frustré aussi. Il me semblait que c’était intéressant d’aller voir ailleurs.
Justement je me suis demandé dans quelle discipline. Et c’est la philosophie, l’éthique, à la Sorbonne, notamment parce que Robert Misrahi y travaillait. J’adorais ses travaux.
Je fais en sorte de rencontrer les auteurs qui m’intéressent vraiment et j’ai rencontré Robert Misrahi, et c’est ce que j’ai fait et Edgar Morin. Je ne me suis pas contenté de les lire j’ai voulu savoir si le personnage correspondait à la théorie et dans ce qu’il convient de retenir de mon travail. Et je les ai invités dans des colloques de psy et il démarre et pour provoquer aussi il démarrait son intervention ainsi : « je vais vous montrer que l’inconscient n’existe pas » puis il développait sa pensée avec une méthodologie de philosophe. C’était très intéressant. Or sa femme était psychanalyste lacanienne et un jour je l’ai ramené en voiture je lui demande : avec une femme lacanienne comment vous faites, comment ça se passe ?
Ça se passe mal. On a pris la décision sage de plus aborder la question.

Mais expliquez-moi comment l’inconscient n’existe pas ?

Je n’en ai aucune idée ! Je suis persuadé du contraire !
Je suis quand même psychothérapeute depuis 35 ans et force est de constater que ce soit d’ailleurs dans ma propre trajectoire existentielle, ou dans celles que j’ai accompagnées, je pourrais le dire aussi aux niveaux national et international, que l’inconscient existe bien. On fait des choses, et parfois terribles, notamment en termes de conflits, de barbarie, sans trop saisir pourquoi on fait ça.  il y a de mauvais préconscients ou dans bien des cas totalement inconscients.  Oui oui la tension existe. Les existences sont des rencontres plus ou moins tumultueuses entre nos désirs et nos peurs. 

(…)

Je critique les postfreudiens ou les post-lacaniens. Les deux choses qu’ils n’ont pas pensés, c’est 1/ l’amour et 2/ la spiritualité

Il y a un deuxième homme c’est Jung.  C’est aussi l’inconscient collectif et donc vous-même vous vous insistez beaucoup sur les interconnexions. La paix intérieure ce n’est pas quelque chose de solitaire.

C’est exactement ça. Et donc il nous éclaire sur tout ça. La paix intérieure est liée à au moins cinq niveaux :

  • reliée à soi… mais dans les différentes facettes
  • reliée aux autres évidemment intersubjective
  • reliée à la nature
  • reliée au cosmos
  • reliée au sacré

Donc c’est tout sauf un enfermement sur soi-même, dans sa bulle, un extérieur du monde. Mais je trouve que Jung va plus loin que Freud. L’inconscient freudien est individuel, l’inconscient Jungien est collectif. Mais je me propose d’aller plus loin en soutenant un inconscient du monde vivant. C’est à dire pas seulement les humains et aussi les animaux et aussi la végétation par exemple j’ai un rapport très particulier très affectueux avec les arbres. Ils me transmettent énormément de paix et ils me relient à la fois la terre et à la fois au ciel.

Nous sommes bien dans une époque où cette évolution est palpable. Il y a de plus en plus de gens qui se relie comme ça ou au vivant en général et la place de la nature ce n’est pas seulement écologique au sens politique du terme c’est bien en même temps quelque chose de spirituel. Et on sent qu’il y a de la recherche dans ce sens or elle est élargie vraiment à l’ensemble du monde vivant.  

Enfin personnellement je n’adhère à aucune religion terrestre dogmatique et qui ne me parlent pas. Je me sens d’une cosmologie cosmique, la vie est vraiment reliée à l’ensemble donc pas seulement terrestre mais aussi supra-terrestre.  Quand le soleil va s’éteindre dans 4 milliards d’années, la terre n’existera pas non plus.  Si on n’est pas relié à une dimension cosmique, sans le cosmos, sans l’univers, nous n’existerions simplement pas.  C’est un grave problème de se limiter au seul inconscient individuel ou au seul inconscient collectif humain.
Il s’agit de se relier dans la mesure où on le souhaite, et où on intériorise suffisamment, où l’on médite suffisamment, de se relier à beaucoup plus grand que soi.  

Vous parlez aussi d’une dimension initiatique, de la paix intérieure initiatique, qu’est-ce que ça représente exactement ?

C’est tout à fait complémentaire à ce qu’on vient de dire. Initiatique ça vient de « initiare ». Vers la prise de conscience des liens et vers l’élévation spirituelle. Donc la paix initiatique c’est une paix dont on souhaite qu’elle nous relie sur des plans spirituels, spiritualisés, mais même au niveau scientifique. Par exemple la physique quantique nous a montré depuis déjà un siècle que nous sommes tous interconnectés donc au niveau microcosmique c’est au niveau des quantas. Au niveau macrocosmique c’est au niveau des galaxies. Donc nous on est dedans, mais dans cet entre-deux si je puis dire. Donc c’est pour ça que la paix est initiatique. Parce qu’elle est nourrie à tout ce qui est microscopique, à l’infiniment petit, et à l’infiniment grand.  Parmi les avantages ça nous amène à développer quand même une forme d’humilité. Humilité dont les humains manquent énormément.

L’initiatique c’est un passage

Un passage oui. Mircea Eliade a travaillé sur l’initiation, partout sur le globe. Et j’ai tiré profit de cet auteur. Il m’a passionné. Il est très expérimenté sur le thème de la démarche initiatique dans différentes cultures.

Qu’est-ce que vous pensez et de toute cette vague de livres, et moi je suis plongé dedans. Je m’intéresse aux auteurs et aux éditeurs et je trouve qu’il y a un nombre considérable de livres qui demandent aux gens de se transformer. Il y a derrière des gens qui ont des démarches qu’ils proposent. Je trouve que généralement c’est d’un bon niveau. En y mettant du don de soi. J’ai l’impression que ça s’accélère, que de plus en plus on va vers un  monde différent avec une dimension spirituelle et qui fait en creux le contraire : cette façon qu’ont les gens de se  détourner de ce qui jusqu’à présent faisait le quotidien, le politique,  l’implication uniquement dans les problèmes du quotidien etc. J’ai l’impression qu’il y a une élévation par rapport à tout ça que l’on délaisse beaucoup de choses du monde tel qu’il se présente pour aller vers autre chose. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Je le vis dans mon travail de psychothérapeute, mais aussi de superviseur de professionnelles de la relation. Je passe beaucoup de temps à dire ce que vous venez de dire. À les inviter parce qu’ils ont des quotidiens extrêmement suroccupés, où ils ont beaucoup trop de patients. Je les invite à prendre le temps de vivre le silence, de vivre les promenades dans la nature, de méditer, de prier. De moins être pressés.
On parlait du bonheur. En fait, pour le bonheur, prendre son temps va plus vite !

(…) La suite, à écouter sur le podcast !

Psychologie transpersonnelle et EMC

L’interview de Johann Henry par Jean-Marc Blancherie

Un livre écrit à trois, un côté rigoureux, sérieux, dans ce champ de la psychologie transpersonnelle, où l’on entendait des choses qui partaient un peu dans tous les sens.
Ses origines, ses concepts, et sa pratique… ce livre fait vraiment le tour du sujet. Et pourtant le départ de cette approche, à la fois de la spiritualité et de la psychologie humaine est étonnant, loin des sentiers battus.
Impossible d’en faire tout le tour, mais voici quelques extraits qui donnent une idée de l’importance et de l’intérêt de ce travail.
Et pour commencer, presque le plus simple, une des sources inspirant la psychologie transpersonnelle : Carl Jung.

Extraits

JUNG

Jung développe une psychologie ouverte à la parapsychologie, aux anomalies et aux psychologies non occidentales.

  • Il postule des processus inconscients communs à tous les êtres humains.
  • Il s’intéresse aux archétypes et à leurs formes culturelles, reliant psychologie et mythologie.
  • Il repense le principe de causalité, reliant faits objectifs, faits psychiques, probabilité et attribution de sens.

Les auteurs

 

Cyrille CHAMPAGNE dirige un centre de recherche sur les expériences et les pratiques hypnotiques. Il exerce comme psychopraticien hypnologue, et forme des professionnels en dynamiques émotionnelles et relationnelles. Il défend l’approche constructiviste comme étant une clé de la compréhension de l’expérience humaine et de l’accompagnement thérapeutique.

 

Johann HENRY exerce la psychothérapie transpersonnelle et intégrale à Genève. Il anime régulièrement des sessions de respiration holotropique, en individuel et en groupe. En parallèle, il forme des thérapeutes et des soignants à l’écoute et à la relation thérapeutique, et supervise des équipes de travailleurs sociaux. Il est l’un des rares spécialistes francophones de la psychologie intégrale (K. Wilber).

 

Muriel ROJAS ZAMUDIO s’est orientée vers la psychanalyse et l’approche transpersonnelle. Auteure d’ouvrages de vulgarisation sur le recours aux images archétypales en psychothérapie et d’articles destinés à ses pairs, elle travaille actuellement sur l’intérêt d’un dialogue entre arts, spiritualité et psychanalyse dans l’accompagnement des névroses.

 

Aux origines aussi, des approches, des cultures, des pratiques, qui ne sont pas d’habitude en lien avec la psychologie.

LES DOCTRINES DU THÉOSOPHISME ET DU NEW AGE

À la fin du XIXe siècle, différents courants de croyances quant au fonctionnement de l’esprit humain et de l’expérience humaine sont en concurrence dans l’idéologie populaire européenne, récemment libérée des dogmes religieux institutionnels et portée par la philosophie méthodique et relativiste des lumières. La psychologie expérimentale, qui s’inspire des méthodologies de la biologie, émerge progressivement via les travaux de Gustave Fechner (1801-1887), Wilhelm Wundt (1832-1920) et Théodule Ribot (1839-1916). Cette discipline ne pénètrera l’idéologie populaire qu’au milieu du XXe siècle par la diffusion des propositions conceptuelles de psychanalystes, telles que la notion d’inconscient de Sigmund Freud (1856-1939), ou de comportementalistes, telles que la notion de conditionnement d’Ivan Pavlov (1849-1936),

LES INFLUENCES CULTURELLES

(…) Ainsi émerge en Occident un « dualisme conscience-énergie », réunissant les courants autrefois nommés « spiritualistes » et « psychofluidistes », puis « spirites » et « magnétiseurs », où le corps humain possèderait un statut psychophysique qui se nommera bientôt « énergétique » ; et où l’esprit humain serait une partie d’une conscience au-delà de l’individuel, littéralement transpersonnelle, dotée de pouvoirs sur la matière, et permettant une relation dialogique avec des agents surnaturels. À partir des années 1920, cette doctrine est véhiculée par le new-age, qui se développe au travers de très nombreux ouvrages, et s’ancre dans l’imaginaire populaire occidental . Dans les années 1950, la culture américaine s’en empare, alors qu’il connaît un essor considérable dopé par le mouvement hippie des années 1960. Marque de son intégration au niveau socioculturel, la métaphysique conscience-énergie commence à être mobilisée comme une véritable épistémologie (au sens d’un cadre explicatif des phénomènes vécus). C’est-à-dire qu’elle va désormais servir, populairement, de base conceptuelle pour interpréter et appréhender de nombreuses expériences : personnelles, émotionnelles, familiales, motivationnelles, religieuses…

LES PHASES DE KEN WILBER

Il est l’un des fondateurs de la psychologie transpersonnelle, et a évolué vers la “Psychologie intégrale”. Il est connu pour son modèle de développement de la conscience selon 8 stades. Ces stades se répartissent selon 3 phases :

  • Prépersonnelle : c’est le stade de l’enfant, marqué par l’égocentrisme tant dans ses relations interpersonnelles que dans ses processus cognitifs. Le Surmoi, représentant notamment l’intégration des normes sociales transmises par l’éducation, n’est pas encore suffisamment opérationnel. La conscience prépersonnelle agit librement au gré de ses pulsions, elle est donc potentiellement « déviante » du point de vue de la société. Ce stade est prédominé par les processus corporels ;
  • Personnelle : c’est le stade de l’adulte qui a bien intégré les normes sociales du vivre ensemble (stade névrotique pour la psychanalyse). L’individu trouve son identité en lien avec le groupe social auquel il participe et y constitue un facteur de stabilité. Grâce au développement du mental, la conscience devient progressivement capable de se mettre à la place de l’autre, et de comprendre des points de vue différents du sien
  • Transpersonnelle : c’est le stade où la conscience transcende à la fois le corps et le mental, prédominant dans les deux stades précédents, pour entrer dans un rapport au monde « vivant et immédiat », c’est-à-dire en dehors des catégorisations héritées du mental et de l’éducation. La conscience s’éveille ainsi progressivement au « monde de l’Esprit », invisible tant pour les yeux physiques que pour le mental. Du fait qu’il transcende les règles sociales, l’individu en conscience transpersonnelle est potentiellement perçu comme un élément subversif au sein de la société.

Ces trois phases correspondent donc à des modes de fonctionnement foncièrement différents • prépersonnelle personnelle —+ transpersonnelle prérationnelle -+ rationnelle -+ transrationnelle subconscient —+ conscience de soi -+ supraconscient…

L’EXPLORATION ET L’UTILISATION DE L’IMAGINAIRE

L’utilisation de l’imaginaire est très présente dans les techniques reliées à la psychothérapie transpersonnelle. Le phénoménologies et les comportements induits par l’activité imaginative autorisent à catégoriser les expériences mobilisant l’imaginaire comme des états modifiés de Conscience. En effet, ces expériences répondent bien au critère de « déviation de l’expérience subjective par rapport aux normes de l’individu Dans les cultures occidentales, les individus portent très rarement leur attention sur des contenus imaginaires activement stimulés, et l’utilisation active de l’imaginaire constitue pour eux une expérience subjective très inhabituelle et hors-norme. Par utilisation de l’imaginaire, nous entendons ici une expérience d’immersion complète de l’attention dans les représentations imaginales : non pas de simples évocations, mais de véritables perceptions de contenus imaginés,  sous forme d’images (symboles, paysages, personnages), de sons (ambiances, dialogues), et de sensations physiques (intéroception, toucher, système vestibulaire). Il ne s’agit donc pas de « penser à » une situation imaginaire, mais bien imaginer activement les contenus et d’en expérimenter le vécu. L’imaginaire est alors vécu dans le corps, et apparait subjectivement comme véhiculé par les capteurs sensoriels, de manière très analogue à l’expérience du rêve. Cette caractéristique conduit Robert Desoille (1890-1966) à désigner ces expériences par le vocable “rêve éveillé”. Toutefois, à la différence du rêve, le sujet reste parfaitement conscient que l’expérience est imaginée, et il la différencie du monde sensible. (…) Ces expériences imaginales sont accessibles de manière étonnamment rapide, elles ne nécessitent que très peu d’entraînement pour être vécues de manière stable et profonde, et semblent se déployer de manière automatique dès qu’elles sont stimulées. Au XXe siècle, plusieurs chercheurs se sont intéressés à des techniques permettant d’explorer ainsi l’imaginaire.
(…) De notre observation, aujourd’hui seules quelques méthodes d’accompagnement utilisent, à des degrés divers, des techniques imaginales approfondies : psychothérapie transpersonnelle, psychosynthèse, hypnose, sophrologie, yoga nidra et néo-chamanisme. Toutefois, si les praticiens de ces méthodes mobilisent ces techniques et en observent des effets, les ressorts de celles-ci leur restent majoritairement inconnus. Les correspondances que nous avons indiquées entre phénoménologie imaginale, états de conscience spécifiques et affects spécifiques, incitent à approfondir la recherche dans ce domaine.

VERS LE DEVELOPPEMENT TRANSPERSONNEL

quand le développement personnel vise à révéler la singularité de l’individu au-delà des conditionnements du collectif, lui permettant ainsi de trouver et d’exprimer librement son plein potentiel (passage de la dépendance à l’indépendance), le développement transpersonnel serait l’ensemble des outils et des pratiques favorisant l’émergence et le déploiement de cette conscience transpersonnelle, holonique, simultanément individuelle et collective, singulière et universelle, formelle et (progressivement) subtile. En renforçant la conscience non pas du Moi (conscience prépersonnelle égocentrique), ni même du Je (conscience personnelle ethnocentrée voire mondo-centrée), mais celle du Nous (conscience transpersonnelle kosmocentrée qui transcende et inclut à la fois le Moi et le Je), le développement transpersonnel aiderait à libérer le potentiel des collectifs, qu’ils soient petits (une famille, une équipe) ou plus vastes (la société, l’humanité), voire interespèces (incluant les vivants humains et non humains). Tandis que le développement personnel a permis aux individus de se différencier en tant que cellule, unique, autonome et efficace, les pratiques de développement transpersonnel permettraient de (ré)intégrer la conscience-cellule individuelle au sein de la conscience-organe (groupe) à laquelle elle participe, elle-même intégrée dans la conscience-organisme (métagroupe) au sein de laquelle elle œuvre, et ainsi de suite.

DES PRATIQUES PSYCHOTHERAPEUTIQUES INTEGRATIVES

L’exemple de Johann Henry (l’interviewé) : alliant essentiellement inspirations psychanalytique, gestaltiste, transpersonnelle et intégrale. Son intérêt, tant dans ses recherches que dans sa pratique clinique, se porte tout particulièrement sur l’accompagnement de la délicate transition entre les stades de conscience dits « personnels » et les stades dits « transpersonnels ». À cette fin, il aime explorer, notamment dans les sessions de groupe qu’il anime, le potentiel d’alliance entre la respiration holotropique, la méditation, les pratiques corporelles et le psychodrame transpersonnel.

Celui de Muriel Rojas Zamudio : diplômée en Arts et Lettres (arts scéniques et plastiques), avant de s’orienter vers la psychanalyse puis la psychologie transpersonnelle. Elle se positionne en tant que praticienne dont le travail se nourrit d’apports multiréférentiels — auteurs et techniques que la clinique invite à (re)visiter —, c’est dans les médiations artistiques et l’art-thérapie éclairés par la psychanalyse qu’elle a finalement trouvé l’espace exploratoire lui permettant d’articuler ce qui fonde sa pratique : l’expression artistique comme forme de langage de l’imaginaire, la posture du thérapeute comme pivot de l’accompagnement, et le questionnement du vécu, passé ou présent, comme ouverture vers un au-delà du Moi (identité ontologique, inscription dans l’espèce humaine, sens de l’expérience humaine, etc.).

Cyrille Champagne : ses recherches questionnent les effets cognitifs et comportementaux des techniques et des grilles de lecture mobilisées par les différentes pratiques de l’accompagnement (thérapies, développement personnel, coaching…). En particulier, elles étudient les interactions entre attentes, expériences vécues, et interprétations de ces expériences. Cyrille Champagne enseigne sur ces thèmes, sous forme de conférences « Hypnologie », rediffusées en vidéo sur la chaîne YouTube de I’ARCHE. Il soutient une information publique quant aux aprioris culturels et quant aux finalités des différentes pratiques de l’accompagnement, et il défend l’intérêt d’une éducation à la psychologie, à la relation à autrui, et à une hygiène cognitive et émotionnelle.

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Coups de cœur LIVRES& PODCAST

Jung – de Frédéric Lenoir

 

Jung. Un voyage vers soi

Frédéric Lenoir nous convie à un voyage vers soi… vers le soi. C’est ce que propose, bien au-delà de la cure analytique, Jung, aux humains, à l’homme moderne. Car il s’agit bien, aujourd’hui, de réenchanter le monde : “En évoquant le monde occidental moderne, Jung souligne l’extraordinaire progrès de la conscience humaine et tous les avantages qui en découlent : différenciation, connaissance, morale universelle des droits de l’homme, progrès scientifiques et techniques, etc. Mais il déplore aussi le prix à payer de cet essor si intense et si rapide de la conscience et dénonce une triple amputation de l’homme moderne : rupture avec la  nature, avec le passé, avec le cœur et l’intériorité.” (F. Lenoir p. 302)

Le soi ?

L’exemple du Soi et du Moi qu’il faut distinguer précisément, est caractéristique et essentiel à l’œuvre de Jung, qui écrit  :  ” Le moi n’étant que le du champ conscientiel ne se confond pas avec la totalité de la psyché ; ce n’est qu’un complexe parmi beaucoup d’autres. Il y a donc lieu de distinguer entre le moi et le Soi, le moi n étant que le sujet de ma conscience, alors que le Soi est le sujet de la totalité, y compris l’inconscient. En ce sens, le Soi serait une grandeur (idéelle) qui comprend en elle le moi. Il apparaît volontiers dans l’imagination inconsciente sous l’aspect d’une personnalité supérieure ou idéale, un peu comme le Faust de Goethe ou le Zarathoustra de Nietzsche “(Les types psychologiques 1921).
Comme pour tous les concepts que nous présente Frédéric Lenoir, l’éclairage est simple, complet. Il explique : “Terme emprunté à la philosophie hindoue des Upanishad, le Soi représente donc le centre de la totalité de l’âme (conscience, inconscient personnel et inconscient collectif), comme le moi est le centre de la conscience. Il en est aussi le principe directeur, le guide.”

L’ensemble des concepts psychanalytiques Jungiens sont restitués par Frédéric Lenoir, qui est un grand pédagogue en même temps qu’un chercheur. Et d’abord, bien sûr, le conscient, l’inconscient, en éclairant l’origine de ce dernier à partir de Spinoza, le philosophe dont il est aussi spécialiste.

Le dialogue du conscient et de l’inconscient

“Jung constate que le conscient et l’inconscient font rarement coïncider complètement leurs contenus et leurs tendances, En fait, l’inconscient se comporte, face la conscience, sur un mode de compensation ou de complémentarité. Jung fait aussi le constat d’une césure de plus en plus importante chez l’homme moderne entre le conscient et l’inconscient, source de névroses et de psychoses.” (p. 95). La méthode de Jung va consister à travailler par introspection à suspendre le jugement conscient, pour favoriser l’émergence des contenus inconscients de la psyché.

Un explorateur de l’âme humaine

Ce livre de plus de 300 page se lit, s’étudie, sinon se dévore, sans mal, que l’on connaisse déjà le génie de Jung ou qu’on le découvre. Il débute avec un éclairage de sa vie, qui éclaire son parcours de “découvreur”, sa “pensée imaginative et la fonction transcendante”. On comprend très bien comment toute cette œuvre est reliée à une réflexion sur la religion, et devient en même temps une révolution de la psychologie et une approche spirituelle approfondie. Frédéric Lenoir consacre une grande partie de l’ouvrage à “l’expérience intérieure” : le concept jungien du “numineux”, la “nécessité d’une vie symbolique”, la problématique d’un Dieu extérieur au divin intérieur…

Quelques thèmes que nous allons aborder progressivement en podcast

Pensée imaginative, fonction transcendante, imagination active

L’inconscient collectif

L’archétype

Le Yin et le Yang (anima et animus), Y-king et synchronicité

Le processus d’individuation

 

 

 

Frédéric Lenoir vous donne ici la substantifique moelle de cet ouvrage important…
Mais je vous conseille quand-même de le lire, le méditer, et trouver, cultiver, votre Soi, votre processus d’individuation.

 

 

Ce que dit Frédéric Lenoir de la spiritualité

” La spiritualité n’existe pas en dehors de l’intériorité. Sinon, on verse dans l’idéologie. Dans ce « Petit Traité de vie intérieure », j’ai voulu unifier l’expérience mystique, la psychologie des profondeurs et la philosophie, parce qu’elles nous disent la même chose de l’être humain. De ses contradictions, de ses parts d’ombre et des forces de bonté enfouies dans le cœur de tout être humain. Il faut apprendre à se connaître et à s’aimer. Que l’on soit croyant ou athée, c’est le point de départ de la quête spirituelle.”

La conscience animale – Livre et interview

 

Backlight majestic cat in the darkcertaine

L’amour

Ce mystérieux sentiment inconditionnel des animaux présents à nos cotés est une opportunité inespérée pour sortir de siècles de conditionnements qui nous ont désorientés de notre désir, nous éloignant de notre nature authentique. Nous pouvons retrouver le chemin de cette première source accessible qui nous ramènera progressivement a considérer une source première, à la fois plus lointaine mais si proche ; je l’appellerai Source divine, christique Source de vie. A cette condition, nous pourrons nous libérer progressivement de nos monstres intérieurs qui hantent depuis si longtemps notre abîme d’inconscience comme des ombres captivantes de notre caverne. Séparés du dedans, la folie meurtrière s’est emparée de l’esprit humain. Elle cessera son emprise dans la conscience d’être de nouveau reliés à la grande toile cosmique qui enveloppe et harmonise tout ce qui est. Il nous faut donc remettre en dedans de nous ce que nous avons, pendant si longtemps, projeté en dehors. Pour cela, il est nécessaire de comprendre la réalité extérieure comme une création illusoire à interpréter. A cette condition seulement, nous pouvons accéder au monde sensible, celui que les animaux connaissent bien et que notre âme vient reconnaître ici-bas à travers l’expérience humaine.

Tout est vivant de nous et nous sommes vivants du tout

Tout attend d’être contacté et c’est cette expérience que nous faisons quand nous vivons au plus près de la nature extérieure ou de notre intériorité, ou bien des deux ! La résurgence du chamanisme et, comme nous le disions plus haut, la parole donnée progressivement aux peuples autochtones montrent à quel point nous avons besoin de rester cri lien avec notre nature « sauvage » qui est avant tout énergétique, Mais celle-ci nous effraie comme nous paraît hostile ce monde fascinant de nos propres profondeurs parce qu’il s’en racine dans des temps immémoriaux quand la conscience n était pas encore émergente. Nous touchons là au vaste champ de l’inconscient si cher à l’expérience intérieure (le C. Jung. L’être humain porte en lui les mémoires des différents règnes. C’est ainsi que, pendant la vie intra-utérine et jusque vers trois ans, l’enfant passe par tous ces stades et récapitule la phylogénèse (histoire de l’évolution des espèces). Les médecines traditionnelles ne s’y trompent pas quand elles nous soignent avec la lithothérapie grâce au minéral, avec la phytothérapie et l’aromathérapie grâce au végétal et enfin avec des substances actives extraites d’animaux en homéopathie. La recherche s’est même emparée du domaine des venins par exemple pour proposer des applications thérapeutiques scientifiquement validées.

L’âme, une énergie

Revenons sur une notion qui n’est pas toujours très claire : celle de l’âme. Nous devons avant tout la considérer comme une énergie, ce qu’elle est bien évidemment. Mais le préciser permet d’éviter l’éternelle préoccupation comptable ! En effet, nous sommes tellement identifiés à notre individualité que nous assimilons l’âme à notre corps. Pour la plupart des gens, une personne = une âme. Mais la réalité spirituelle est bien plus complexe et il conviendrait davantage de raisonner en termes de collectif (un soleil) dont les rayons sont les émanations qui viennent déclencher l’expérience dans la matière à travers tous les règnes. L’espèce humaine porte donc l’émanation qui est à la fois dans le minéral, le végétal et l’animal. Ce n’est pas une question de chronologie, de temporalité, mais de coexistence. La seule différence réside dans l’éveil de la conscience qui embrasse simultanément tous les règnes. Cette conscience est Une, c’est pourquoi il est possible d’entrer en contact avec l’ensemble du vivant à tout instant. Le primatologue Frans de Waal donne cette image toute simple de l’iceberg : sa partie immergée, la plus importante, correspond à ce qui réunit toutes les espèces animales, nous compris. La minuscule partie émergée correspond à la spécificité humaine. Les sciences humaines sont dingues de ce tout petit bout-là ! Mais pour moi, scientifique, l’iceberg est intéressant dans son ensemble.

Notre nature sauvage

(…) nous avons besoin de rester en  lien avec notre nature « sauvage » qui est avant tout énergétique, Mais celle-ci nous effraie comme nous paraît hostile ce monde fascinant de nos propres profondeurs parce qu’il s’en racine dans des temps immémoriaux quand la conscience n était pas encore émergente. Nous touchons là au vaste champ de l’inconscient si cher à l’expérience intérieure (C. Jung). L’être humain porte en lui les mémoires des différents règnes. C’est ainsi que, pendant la vie intra-utérine et jusque vers trois ans, l’enfant passe par tous ces stades et récapitule la phylogénèse (histoire de l’évolution des espèces). Les médecines traditionnelles ne s’y trompent pas quand elles nous soignent avec la lithothérapie grâce au minéral, avec la phytothérapie et l’aromathérapie grâce au végétal et enfin avec des substances actives extraites d’animaux en homéopathie. La recherche s’est même emparée du domaine des venins par exemple pour proposer des applications thérapeutiques scientifiquement validées.

 

 

 

Etre un avec – l’acceptation

Arnaud Desjardin – Extraits

Tout non et toute forme ne sont que des vagues limitées changeantes, expression d’une unique énergie, elle, infinie et éternelle.

Le refus

Si vous refusez un tant soit peu une de ces vagues une de ces formes vous lui donnez existence et plus vous la refusez plus vous lui donnez existence. Si au contraire vous dite un oui parfait, mais le mot parfait est toujours sous-entendu, vous êtes parfaitement un avec cette forme. La vague s’efface et c’est l’océan qui se révèle. La vague s’efface en tant que vague limitée et c’est l’océan qui se révèle et le monde dans lequel nous vivons qui est fait de formes limitées, ici un magnétophone, un micro, un Roland, une Jeanne, ce monde en effet révèle son secret. Il ne peut le révéler que dans la perfection de l’adhésion et ce que vous appelez vous aujourd’hui le monde est fait bien sûr de la sensation actuelle ici et maintenant. Mais il fait surtout du passé. Une mémoire qui n’apparaît plus comme une fonction utile mais comme un fardeau, le plus lourd de tous.

Un œil neuf

Si vous pouviez voir chaque chose d’un œil neuf, vierge, ce serait déjà différent. Mais vous ne voyez rien qui ne soit pas vu en référence au passé et le passé à consisté à refuser : 5% d’acceptation 95 pourcent de refus.

Tout tout le secret est là et comme je l’ai dit en commençant cette réunion : si je ne me moque pas de vous je n’ai rien d’autre utile ou important à vous dire. Ce refus c’est un refus qui continue aujourd’hui. Ce mot refus, refus où négation, c’est le refus que ce qui est soit. Le contraire exactement le contraire de l’acceptation ou être un avec la vie. L’existence a été vécue en termes de refus chaque fois que vous refusez quoi que ce soit vous lui donnez une réalité.

Et tout ce qui a été pleinement parfaitement accepté ne laisse aucune trace en nous

Tout ce qui a été tant soit peu refusé laisse une trace et le monde a donc été, le monde pour vous, constitué de tous les refus, tous les refus que ce qui est soit, de toutes les tentatives pour nier la réalité de cette dualité qui disparaît avec le oui. Il se maintient et se renforce avec le non si bien qu’on peut dire que ce que vous êtes aujourd’hui c’est le produit du refus et le monde dans lequel vous vivez c’est le produit du refus. C’est vrai que vous abordez le monde à travers les expériences passées c’est l’enseignement ancien fondamental, et c’est bien l’enseignement aussi de la psychologie moderne.

Qu’est-ce que c’est que ce passé qui vient recouvrir la réalité c’est tout ce qui a été refusé.

Il est vrai que la naissance pour beaucoup d’êtres humains est douloureuse comme l’affirme le Dr Leboyer comme le confirment les naissances revécues auprès de bien des médecins ou des psychothérapeutes cette naissance est déjà un refus. le bébé n’a pas été un avec un avec, sans dualité, avec toutes les sensations diverses qui l’ont assailli pendant les contractions et une fois émergé à l’air libre. (…)

Que serait l’existence sur la planète Terre et que serait mon existence si…

Mais que serait l’existence sur la planète Terre et que serait mon existence à moi simplement s’il n’y avait jamais eu refus je dis bien refus que ce qui est soit. (…)

le refus dont nous parlons ici c’est refuser ce qui en vérité ne peut pas être refusé il est parfaitement possible de dire non merci je ne veux pas de gâteau puis on vous en offre une plus mais il n’est pas possible au petit bébé qui étant un être de dire non merci je ne veux pas ressentir les contractions de ma de l’utérus de ma maman ou non merci je ne veux pas être compressé dans le vagin ou non merci je ne veux pas être assailli par les bruits et les lumières de l’extérieur et cetera (…)

Et ce que nous appelons le passé Dieu sait s’il est question d’être libre du passé de se libérer du passé dans tous les enseignements spirituels ce que nous appelons le passé c’est simplement l’accumulation des refus si vous aviez toujours puis votre naissance était un avec chaque 2nde de votre vie vous seriez tous libres du passé.

Et si vous êtes libre du passé vous êtes libre du futur

Le futur tel que vous l’imaginez tel que vous espérez tel que vous le craigniez ça n’est que là projection où l’élongation du passé. Donc vous seriez ici maintenant donc vous auriez accès à la réalité et l’éveil l’illumination sera à portée de votre main. Comme il est à portée de ma main de toucher ce micro.

Peut-être qu’il vous vient à l’esprit une objection il y a eu bien des moments dans ma vie où j’ai dit oui de tout mon cœur. D’accord mais vous n’avez pas dit oui de tout votre cœur c’est au fait que ces moments heureux n’ont pas duré. Donc tout oui a toujours débouché sur un non. Peut être que comme enfant vous avez dit oui de tout votre cœur au fait de partir en vacances avez-vous dit oui de tout votre cœur au fait de rentrer en classe au mois d’octobre comme on rentrait dans ma jeunesse. Ce à quoi vous avez dit oui n’a jamais duré. Vous n’avez pas dit oui au fait que ça cesse par conséquent tous les oui ont débouché sur un non, sur un refus. Je dis bien le passé le poids du passé, le passé qui vous maintient dans le temps et vous interdit l’éternel présent, tous les mots de la métaphysique que vous avez lu dans un livre ou dans un autre peuvent y passer.

L’inconscient est fait de tout ce qui a été refusé éventuellement refuser dans une vie antérieure si dans une vie antérieure, en admettant que vous accordez quelque valeur à cette doctrine, si tel ou tel d’entre vous retrouve au fin fond de sa conscience les souvenirs de vie antérieure pénibles douloureux limitatif qui viennent le gêner dans cette vie ci l’empêcher d’être à l’aise en harmonie il s’agit toujours des souvenirs de situations qui ont été refusées. Parfois c’est retrouver des moments de bonheur mais on ne les retrouve que parce que ces moments de bonheur se sont arrêtés brusquement par la mort, la tragédie, le drame.

Ecoutez la conférence complète…

Une autre manière de dire l’acceptation…

L’énergie, clé de votre santé



 

Jean-Claude CHIGNAGUÉ aux Editions Mosaïque-Santé

Extrait : LA CONSCIENCE

P. 75

«Notre conscience contemporaine n’est qu’un petit enfant qui commence à peine à dire Je. »   Carl GustavJung

LA CONSCIENCE : QUANTIQUE OR NOT QUANTIQUE ?

Donner une définition de la conscience est encore de nos jours un sujet de controverse. Philosophes ct neuroscientifiques confrontent leurs théories, mais la notion de conscience cache une multitude d’approches, et aucune ne fait actuellement l’unanimité. Grâce à l’imagerie médicale, à l’électroencéphalographie, nous savons néanmoins qu’elle résulte d’une participation active du cerveau. Il est impossible d’ignorer le fonctionnement bioélectrique et chimique des cent milliards de neurones qui le composent, mais cet organe est-il le seul à participer à l’élaboration de la conscience ?

Le cerveau multifonction

Le cerveau représente 2 % de notre masse corporelle et consomme en moyenne de 20 à 25 % de notre énergie. Si le cerveau a l’air d’être le « patron », c’est quand même le corps qui, en douce, lui dicte sa loi à travers nos sens. (…)

INTIMITÉ QUANTIQUE

p.85

Le psychiatre Carl Gustav Jung appelait Persona la structure de la personnalité dont nous avons conscience. Cette structure, disait-il, est en continuel échange avec le monde extérieur et se trouve fortement influencée par l’environnement. L’homme doit en effet s’adapter sans cesse aux différentes situations qu’exige le monde extérieur. C’est pour cette raison qu’il nomma cette structure la Persona, terme dérivé du grec proposons, qui signifie « masque ». Comme les anciens acteurs de théâtre qui portaient des masques différents en fonction du rôle qu’ils jouaient, Jung pense que chaque individu doit assumer un masque pour son « être au monde », et en changer selon son rôle dans la vie quotidienne. On peut dire que notre persona est formée de différents masques, comme celui du père ou de la mère, celui du professionnel, celui du sportif, celui de l’ami, celui du citoyen…
Il faut ajouter à tous ces masques possibles celui de chaque organe. En effet, selon la pensée traditionnelle chinoise, chaque organe de notre corps, en plus de son rôle physiologique, a une forte influence sur notre psychisme (nous développerons ce principe page 165).
Notre persona, notre Moi, serait donc composé de différents masques, de « petits Moi », d’îlots d’énergie qui existent tous en état de superposition et fonctionnent de façon ondulatoire ou corpusculaire selon les besoins. Chaque masque est alors une fonction de la conscience. Pendant tout le temps où je suis concentré sur mon travail, mon masque professionnel devient plus corpusculaire, mais le Moi peut changer à tout moment. Chaque masque peut apparaître tour à tour sous une forme différente. (…)

 

La personne humaine dans l’œuvre de Jung – Âme et spiritualité



Se procurer le livre : La personne humaine dans l’œuvre de Jung – Âme et spiritualité

La spiritualité ? La puissance de l’esprit sur la matière

Didier Lafargue aux Editions du Désir

 

 

 

Voir aussi le livre de Frédéric Lenoir sur Jung

Extrait – L’harmonie universelle

La vie contemplative sur laquelle met l’accent la sagesse orientale vise à nous faire prendre conscience de la relativité de toutes les idées émises par l’intelligence humaine, dans la mesure où elles n’ont de sens que les unes par rapport aux autres et n’ont rien de définitives en elles-mêmes. Ceci, l’Orient a tenté de l’exprimer par sa croyance en l’harmonie universelle, celle issue d’un accord entre principes divergents. C’est ce que Jung appelle la conjonction des opposés.

Pour notre psychologue, le tour combatif pris par le culte chrétien, issu de cette tendance à opposer le bien et le mal, risquait de mener l’homme à commettre des actes inconsidérés. « Le caractère intolérable des opposés dans la psychologie chrétienne provient de leur exacerbation morale »8. Conformément à l’optique chrétienne, l’homme aspire au bien et succombe au mal, ainsi que le lui enseigne l’histoire de la Création suivie de la chute. La recherche effrénée du bien et le rejet catégorique de tout mal qui en résultent, lui fait connaître le danger d’être aveuglé par ses passions. Pourtant, toute chose n’acquiert force et caractère que par son contraire. Il n’est d’authentique progrès pour l’homme qu’en les confrontant l’une à l’autre puisque tout bien n’existe que par rapport à un mal correspondant et qu’il faut à chacun tout son jugement pour en avoir la plus juste notion. « Pour exister toute chose a besoin de son contraire, sinon elle s’affaiblit jusqu’à l’inexistence »9. Cette idée, Héraclite l’avait déjà émise voici plus de deux mille ans. L’originalité de sa pensée résidait dans la vision qu’il avait du conflit entre les contraires, celui régissant un univers pour lui théâtre de forces agissantes et antagonistes : le jour et la nuit, la vie et la mort, la beauté et la laideur, l’amour et la haine, l’ordre et le désordre… Plus que leur combat, leur complémentarité permettait au monde de s’édifier puisque, conformément à la volonté divine, ils étaient liés entre eux.

Jung estimait cette philosophie en accord avec la réalité humaine dans la mesure où il n’existe rien de complètement fixé ici-bas et où tout ce qui régit notre existence demeure relatif. Il n’est que de comparer les civilisations et les règles morales auxquelles chacune obéit pour s’apercevoir de leur différence, voire de leur opposition. « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà » disait Pascal. Savoir que les mentalités et les conceptions varient selon les époques et les lieus incite l’homme à s’interroger sur lui-même et l’oblige à un effort de réflexion approfondi sur le sens de ses actes. Jung pense qu’une telle conduite justifie le développement de la psychologie car, pour éviter de se laisser hypnotiser par la séduction de l’idée, obligation est faite à l’individu de se pencher sur sa personne et de comprendre les motivations qui la dirigent. Toute décision prise consciemment a son répondant dans l’inconscient et il ne sert à rien de fixer son esprit sur une chose déterminée si les messages envoyés par celui-ci lui sont défavorables. C’est précisément le sens revêtu par la conjonction des opposés, à savoir que l’homme ne peut être totalement lui-même que s’il consent à se remettre en question, la première manifestation des forces contraires s’exprimant bien dans le couple conscient-inconscient. En observant son âme et en comprenant la relativité des principes qui exercent sur lui leur attrait, il pourra assumer avec dignité les inévitables conflits de devoirs qu’il aura à connaître dans sa vie. « La contemplation des opposés enseigne à l’homme oriental le caractère de la maya. Elle confère à la réalité le caractère de l’illusion. Derrière les opposés, et dans les opposés, se trouve la vraie réalité qui voit et embrasse le tout »10. C’est cet idéal que tentaient d’atteindre les alchimistes et la quête de la pierre philosophale trouvait chez eux tout son sens dans leur effort pour dépasser ces forces divergentes.

(…)

L’initiation avec Annick de Souzenelle

Voir la page L’initiation

Quelques extraits de la vidéo

Sur le chemin de soi-même

L’initiation c’est mettre sur le chemin l’étymologie du mot, c’est ça, c’est mettre sur le chemin. Sur quel chemin c’est évident que c’est sur le chemin de soi-même.
Ce qui est important, c’est de d’initier les êtres à aller vers cette connaissance cette cette connaissance de la dynamique de vie dans laquelle ils sont appelés à entrer
C’est justement des rituels qui étaient extrêmement fort chez les Grecs, mais il n’y avait pas que chez les Grecs, il y avait bien sur en Australie, en Afrique, partout et il y en a encore d’ailleurs dans ces pays-là, des rites d’initiation qui avait pour but de de faire entrer les jeunes et en particulier les adolescents, dans un un monde intérieur à eux-mêmes afin qu’ils ne soient plus esclaves du monde extérieur, mais qu’ils sachent aussi qu’ils aient une destinée dans leur vie intérieure. Il semblerait que les jeunes pratiques sur eux-mêmes une auto initiation. A  notre époque le drame, c’est que tout ça est complètement perdu. Ces initiations, surtout pour les adolescents, elle consistait essentiellement pour les garçons, à leur faire quitter le monde maternel. Le monde de la mère. Le monde du féminin pour qu’ils entrent dans le monde, un monde vraiment masculin. Et est le père, il était chargé à ce moment-là de les conduire vers leur j’allais dire vers leur mère intérieur, c’est-à-dire vers ce que la Bible appelle la Adama, le féminin de l’Adam. Nous avons un potentiel fantastique à l’intérieur de nous, c’est ce monde féminin à l’intérieur de nous. Lorsque nous restons attachés au monde féminin, extérieur à la mère.

….

Aujourd’hui, la question est de choisir la vie

De tous les arbres du jardin, dit le seigneur parce que tu es un mangeant, tu dois manger. Mais de l’arbre de la connaissance de l’accompli et du non encore accompli, tu ne dois pas manger car dans le jour ou tu en mangeras parce que tu es un mutant, tu muteras. ça c’est très important parce que c’est une phrase de la Genèse. Qui n’a jamais été traduite de cette façon là.
Tout d’abord le, quand il est question de l’arbre de la connaissance il était appelé jusqu’à aujourd’hui du bien et du mal. Nous ne pouvons plus rester dans les catégories de bien et de mal, ça reste quelque chose qui a dû être intégré, mais qui doit être dépassé aujourd’hui, nous, nous le savons bien d’ailleurs parce que nous vivons une époque ou nous sommes devant des questions de vie ou de mort. Maintenant, il s’agit de choisir la vie, c’est évident, et c’est ces 2 mots hébreux. L’un non pas du bien, mais de ce qui est accompli, de nous, de ce qui est devenu, de l’information devenue de la connaissance et de ce qui reste à l’intérieur de nous, qui n’est pas devenu de la connaissance, nous dirions aujourd’hui de l’inconscient. Encore, si vous voulez c’est cette dialectique là qui est extrêmement importante. Ce n’est que en en allant vers soi-même que l’on découvre les énergies potentielles qui sont à l’intérieur de nous, qui sont de l’autre côté de notre être. Cet autre coté n’ayant jamais été une côte que le Seigneur a pris pour en faire une femme. C’est ridicule, c’était assez inventif. Il faut qu’on sorte de ces images d’Épinal. Il s’agit de cette autre côté de tout être humain. Cet autre côté est un, et après le féminin de l’être, c’est un féminin encore voilé et on a tout confondu. On a volé la femme à l’extérieur, au lieu justement de comprendre qu’il s’agit de ce monde voilée à l’intérieur. Il s’agit donc d’aller enlever les voiles. Voyez-vous de nommer nommer toutes ces énergies, de les travailler, de les travailler avec le Seigneur intérieur à chacun pour que cette énergie donne son information. C’est ainsi que l’on construit l’arbre de la connaissance, les petit à petit d’ailleurs, donc nous avons dans les termes, dans les temps hébreux, nous avons gardé. Ces 2 pôles, le temps hébreu sont essentiellement le temps de l’accompli et le temps du pas encore accompli.

La mort est une mutation

(…) Parce que tu es un mangeant et en effet, il faut intégrer ces énergies, le verbe manger est symbolique, n’est-ce pas ? C’est intégrer les énergies potentielles qui sont à l’intérieur de nous dans le jour ou tu mangeras de ce fruit, de cet arbre tu mettras ? Ce n’est pas le verbe mourir, le verbe mourir. En fait, la mort est une mutation. Cette mort est résurrection, c’est le passage à un autre niveau

(…) Dieu aime la mort de ses serviteurs par exemple. Alors on dit, qu’est-ce que c’est que ce Dieu est sadique ? Il ne s’agit pas d’amour. Il s’agit des mutations des serviteurs.

(…) alors l’âme, ça serait le féminin, le féminin de l’être, c’est tout. Ce féminin potentiel, voyez-vous, c’est une âme psychique animale pour commencer, et elle est appelée à être transformée, à être transmutée. C’est toute une alchimie intérieure qui se joue, qui est quelque chose de fabuleux et de merveilleux et qui deviendra une arme spirituelle à ce moment-là, c’est l’esprit en l’homme qui fait ce travail avec le Seigneur.

(…) Nous sommes à une période aujourd’hui. Où il faut absolument dépasser les notions de mal, l’interdit et cetera. Et parce que. Refoulées, tout ça dans les grilles derrière des grilles des interdits. C’est un refoulement destructeur alors que nous avons assumé à prendre en main les démons de notre être. Ces démons deviennent des Anges.

(…) Selon une certaine tonalité, l’acte d’écrire engage l’âme et le corps, toutes ses facultés psychiques et sensibles sont mises à contribution dans cette action totalisante. Le récit initiatique lorsqu’il s’enclenche, fonctionne comme marqueur au départ d’un nouveau chemin. (…) Il devient maintenant parole de la conscience. Âme.

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Oh ! Mon rêve

Enfin un livre de spiritualité écrit dans une belle langue ! Ecoutez les passages que nous vous présentons !

Et ce n’est pas la seule originalité de ce bel objet qui est un compagnon d’exploration et de progrès pour chacun : c’est un GRIMOIRE ! Un livre de magie… pour créer des enchantements !

Il ne s’agit pas de lancer des sorts, de se livrer à la divination, de fabriquer des objets magiques ou d’invoquer des entités surnaturelles, anges, démons, esprits et divinités… La magie va venir de toutes ces pages dont vous disposez pour dire, personnellement, le plus profond de vous-même. « C’est un lieu qui ressemble aux couleurs de votre âme », dit l’auteure, Amala Klep Kremmel. Le texte vous accompagne, les anges vous accompagnent… En fait, ce livre de spiritualité vient chercher pour vous et par vous-même ce qui est depuis toujours à votre disposition, à portée de l’humanité profonde de l’homme : le rêve ! Il nous guide vers le Soi.

Un voyage accompagné vers soi-même

Il propose un passionnant voyage vers soi-même, une présence quotidienne à soi, active, enchanteresse.

Dans un premier temps, il vous indique des « rituels oniriques », les moyens du dialogue avec son âme, d’une « relation intime avec le sacré ». Au travers de vos rêves, qui vous ouvrent à une réalité bien différente de celle qui nous accapare normalement : la réalité d’une perspective emplie de magie et de mystères, celle de votre âme. C’est bien de l’intérieur de nous-même, de ce fil tendu par nos rêves, que vient l’ouverture. Pour laisser parler le désir, le dialogue entre conscient et inconscient, le Soi, entièreté psychique de nous-même, centre éternel de la conscience aux fondements essentiels et à l’appartenance commune dans la continuité du vivant.

Transcrire votre transformation par les rituels oniriques

La belle idée qui anime ce livre, qui va le transformer en grimoire, c’est une méthode inédite pour coopérer avec votre vie intérieure. Au fil des nuits et des jours vous allez éduquer, faire surgir, le langage de votre âme. Dévoiler le sens caché qu’elle manifeste, les actes qui sont là, significatifs, et ceux vers lesquels votre âme vous guide.
Un effort est nécessaire ? Certes ! Mais il est pétri de joie et d’intimité réjouissante !

EXTRAITS en podcast

Les énergivores

Amala kLEP nous fait prendre conscience du potentiel que recèlent nos rêves. Ils permettent un dialogue essentiel avec notre âme. Notre monde intérieur, notre relation intime avec le sacré s’inscrivent dans nos rêves ; rêver c’est la clé secrète pour matérialiser notre désir. L’auteur nous fait prendre conscience des vertus et des bénéfices des rêves, par exemple nous donner les informations importantes de la journée et la mettre et les mettre dans la mémoire à long terme, nous révéler les émotions refoulées, trouver des ressources et des alternatives, développer sa créativité, clarifier son rôle, vivre des expériences avec d’autres points de vue que celui que nous donne notre conscience. Le rêve va nous guider personnellement et spirituellement dans notre évolution. Il peut nous aider aussi à prendre des décisions il y a comme une sorte d’alchimie onirique.

L’auteur va nous aider à nous sortir du cauchemar, à ne plus s’identifier à nos blessures et à choisir d’exprimer notre lumière dans le monde elle nous explique, car c’est toujours notre interprétation qui est importante, le langage des rêves puis diverses catégories de rêves. Les rêves d’évolution, les rêves récurrents, les rêves spirituels, le rêve télépathique…

Nous pouvons maîtriser l’art de rêver, faire des rêves lucides. Avec les rêves nous pouvons devenir médium de notre propre vie
L’auteur termine on nous expliquant comment transformer ce livre en grimoire, grimoire magique et alchimie

Jung et l’alchimie 1 – Didier Lafargue

Un extrait du livre de Didier Lafargue : La personne humaine dans l’œuvre de Jung – T. 2 Âme et spiritualité – Disponible ici

Alchimie et renaissance de l’âme.

« L’alchimie reprend et prolonge le Christianisme. Le christianisme a sauvé l’homme, mais non la nature ». Précisément, dans son intérêt pour le monde naturel, l’alchimie proposait un remède aux défaillances issues de la voie où s’était engagée l’Église officielle.

Dans sa volonté de connaître toutes les formes de spiritualité connues par l’humanité, Jung s’est intéressé à celles les plus cachées, les plus ésotériques et les plus en marge des croyances officielles, afin de déceler des traces visibles des symboles archétypiques dont il voulait montrer l’universalité. Ainsi a-t-il éprouvé un vif intérêt pour l’alchimie, cet art occulte, mystérieux et original que certains hommes ont pratiqué aux époques médiévales et modernes et qui a exercé une fascination indéniable sur les esprits de leur temps. « L’alchimie est la mère des contenus essentiels de la pensée » soutenait-il.

La tradition a présenté l’alchimie comme l’art de transmuter les métaux. Ceux qui le pratiquaient supposaient que ces derniers étaient vivants, et que leur destination était de se transformer en or, métal parfait. A terme, ils rêvaient d’obtenir la pierre philosophale censée communiquer à son détenteur toute sorte de pouvoirs merveilleux. L’alchimie est ainsi passée à la postérité comme étant « l’art de faire de l’or », en vertu de quoi ses adeptes furent considérés comme des hommes uniquement préoccupés de s’enrichir par la découverte des secrets de la matière. Pourtant, au-delà de buts aussi matériels existait une alchimie mystique davantage attachée à la vie du cosmos régi par Dieu ainsi qu’à l’âme humaine et à son devenir spirituel. Ce choix était celui d’hommes profondément croyants dont toute la vie était réglée par le sens du sacré et qui avaient pour désir véritable de faire naître un nouvel être humain, accompli et spiritualisé.

Transformation, transmutation

A partir de là, on en est venu de nos jours à désigner sous le terme d’alchimie toute opération de transformation quelle que puisse être sa nature. Peut-être en effet considérée comme alchimique chaque tentative pour faire passer les choses d’un état initial et élémentaire à un état élaboré et achevé. Principe tourné vers l’action et le dynamisme, l’alchimie s’oppose à tout ce qui est sur terre inerte et immobile, fait en sorte que ce qui existait déjà à l’état latent émerge et s’anime. A l’image de l’agriculture qui permet que d’une graine naisse une plante, elle exprime la vie animant la matière et le pouvoir de Dieu dans la nature. Ce qui est vrai pour celle-ci l’est aussi bien pour l’homme, car le but de son existence est de mener à bien l’opération alchimique visant à transcender son âme.

Par conséquent, le but de l’alchimiste n’est pas tant la recherche de l’or dans son acceptation la plus stricte que l’épuration de l’âme et les métamorphoses de l’esprit, et son action expérimentale n’existe qu’en relation avec les plus nobles idéaux. La transmutation du plomb en or représente l’effort de l’être humain tendant vers le Beau et le Vrai, assurant par là sa transmutation spirituelle. Aussi, une fois dépassé le préjugé de vulgaires sorciers entachant l’image des alchimistes, force est de voir en eux des philosophes au sens le plus complet du terme. On comprend en même temps que leur art ait suscité l’intérêt de notre psychologue si l’on considère la richesse spirituelle qu’elle représentait pour l’âme. Tous les symboles dont usaient les alchimistes étaient autant de projections de l’inconscient.

Dans le but de favoriser l’accomplissement de chacun, les alchimistes ont voulu fonder leur art sur une connaissance approfondie de la nature. Selon eux, sous la diversité des choses naturelles, existe une essence commune à laquelle l’homme participe nécessairement. Minéraux, végétaux, animaux, chacun a une âme et la Création entière s’affirme comme l’expression même du Tout puissant. Ainsi ont-ils axé leur intérêt sur la science des corps, laquelle correspondait pour eux à une vision plus naturelle de l’être humain, et donné de la sorte une importance accrue à notre monde intérieur.

La connaissance des lois de la vie de l’homme et de la nature

En définitive, l’alchimie serait la connaissance des lois de la vie de l’homme et de la nature, et la reconstitution du processus par lequel cette vie, souillée par la faute d’Adam, peut recouvrer sa pureté et sa plénitude. Si l’on considère que les « métaux vils » sont l’image de la chair et des désirs les plus triviaux et que la pierre philosophale représente la perfection, le passage du premier au second état serait celui de l’âme succombant à elle-même pour renaître en une existence supérieure. Trouver la Pierre philosophale n’est pas autre chose qu’approcher l’Absolu et posséder la Connaissance parfaite. Elle symbolise la victoire de l’esprit sur la matière, la communion avec Dieu, trouve son expression dans la passion du Christ. Les alchimistes font en effet revivre le mythe du Dieu qui meurt et ressuscite et pensent que la Résurrection de chacun peut être accomplie dans cette vie même. Il suffit pour cela de suivre une ascèse et de renoncer à tout ce qui sur terre entrave le développement de l’être humain authentique. L’alchimie, par son désir de s’élever au dessus des impuretés des passions terrestres, donne tout son sens au mystère de la sainte Trinité. « C’est tout le problème […] du processus de devenir de la personnalité, appelé processus d’individuation, qui s’exprime dans la symbolique alchimiste ».

Rien ne permet d’appréhender au mieux l’apport de l’alchimie dans l’épanouissement de l’individu que sa différence de nature avec la chimie moderne. Certes, celle-ci a succédé à l’alchimie et a concrétisé des intuitions que sa devancière avait formulées. Pourtant elle est avant tout une science et comme telle axe ses préoccupations sur l’analyse des corps simples et leur action les uns sur les autres. Elle ne tourne ses investigations que vers leurs formes extérieures, non leur transformation, et après chaque réaction chimique n’existent que les éléments présents auparavant. C’est plutôt à l’idée de purification, de transcendance et de développement que l’alchimie est attachée. Plus que vers les objets eux-mêmes, elle oriente son attention vers les préoccupations spirituelles de l’individu. Dans le principe d’évolution elle trouve sa vocation pour le plus grand bonheur de la personne humaine.

Par-dessus tout, cet idéal tire sa force du mystère entourant toute sa trame symbolique, car ce n’est que dans la mesure où le langage reste caché qu’il se rendra efficace auprès de l’individu. En cela, l’alchimie est une religion du mystère et montre au mieux l’importance détenue par le secret dans le cheminement spirituel de l’individu. Les alchimistes étaient peu soucieux de dévoiler la clef de leurs symboles car ils estimaient que cela eut enlevé toute leur efficacité à leur science. Révéler un secret est lui ôter toute valeur et l’on ne saurait faire un usage vulgaire de ces supports de sagesse. L’art du Grand Œuvre se rapproche là des célèbres mystères d’Eleusis, ainsi que de toutes les religions ésotériques au sein desquels la spiritualité dépend d’une tradition réservée aux initiés. Du moment que le message religieux n’est pas révélé au plus grand nombre, il dépend seulement de l’individu qui accepte de se soumettre à cette révélation d’en ressentir en lui les bienfaits et de laisser guider son âme par les images qui lui sont proposées. Un fait religieux resté caché fait ainsi toujours la part belle à l’individu indépendamment de la collectivité à laquelle il appartient. La promesse de ne pas dévoiler à ses semblables le contenu du message spirituel garantit l’effet exercé par ce dernier sur sa personne en même temps que reste intacte son indépendance d’esprit. Cela, Jung l’avait relevé lors de ses voyages, ainsi dans le nouveau monde où il fut frappé par le mystère de la religion des Indiens Pueblo. La force maintenant ce peuple, la personnalité qu’il avait su garder, lui venaient de ce secret renfermant ses croyances et grâce auquel survivait sa culture. « La préservation du secret donne au Pueblo fierté et force de résistance en face du Blanc tout-puissant ».

La vie de l’âme

De fait, il est indiscutable que l’art alchimique offre à l’individu une vie de l’âme plus authentique, plus personnelle et plus mystique que celle renvoyée par les croyances officielles. Les alchimistes ont su proposer une voie spirituelle ayant pour avantage de faire connaître à leurs adeptes une vie intérieure plus intime, tout en leur donnant conscience de ce que le culte de leur temps pouvait avoir de figé. Au-delà des dévotions populaires qui étaient le lot de la multitude, leur sagesse se présentait comme une mystique visant à intérioriser Dieu en leur âme par étapes successives. Son but était à terme de trouver l’illumination et c’est en ce sens qu’elle suscitait l’inquiétude de la théologie traditionnelle. L’Église, qui n’avait pour but que de rassembler les fidèles dans une même vie communautaire cimentée par des traditions, n’éprouvait que méfiance envers tout ce qui pouvait détourner les croyants de la vie sociale, en dépit de son attachement au dogme du Saint Esprit. « Alors que, dans l’Église, la différenciation grandissante du rite et du dogme éloignait la conscience de ses racines naturelles dans l’inconscient, l’alchimie et l’astrologie se préoccupaient inlassablement de ne pas laisser tomber en ruine le pont les reliant à la nature, c’est-à-dire à l’âme inconsciente »29. Le secret dont l’alchimie s’entourait faisait passer celle-ci pour un art occulte et comme tel suspect de magie et de superstitions, toutes choses propres à laisser perplexes les membres reconnus de l’autorité ecclésiastique. La tendance à laquelle ceux-ci cédaient vouait l’individu à vivre uniquement en conformité avec des usages imposés. Tout en acceptant les principes du dogme chrétien, l’alchimie proposait à ses adeptes d’ouvrir leur âme à un savoir plus large et une vie religieuse plus profonde. Jung voyait dans la Pierre philosophale, tant rêvée par les alchimistes, un symbole de notre Soi, et considérait que cette philosophie pouvait apporter un intéressant complément au dogme religieux en aidant à l’épanouissement personnel de chacun.

Conte de fée et franc-maçonnerie

Il existe un conte de fée qui exprime cet approfondissement, Blanche neige et les sept nains. « Ah ! que n’ai-je un enfant blanc comme la neige, rouge comme le sang et noir comme le bois de ce cadre ! » dit la mère de Blanche-neige. L’œuvre au blanc, l’œuvre au noir, l’œuvre au rouge, ces trois couleurs marquant les étapes du travail alchimique jusqu’à la pierre philosophale, image du Soi. Le travail des nains s’activant dans leur mine pour en extraire des diamants va dans le même sens, représentent ce désir de l’âme d’extraire en elle le joyau mystérieux et caché. Blanche-neige elle-même meurt finalement à la vie profane pour renaître à la lumière.

Entre cette renaissance prônée par l’art royal et les principes de l’ordre maçonnique existe une intime corrélation. Du statut d’apprenti à celui de maître existent une succession de grades jalonnant le parcours du franc-maçon, lesquels représentent autant de renaissances successives. Chacun doit progressivement acquérir la maturité et la sagesse. Les couleurs blanche, noire et rouge présentes dans les rituels maçonniques en témoignent, même si leur ordre de valeur n’est pas le même que dans l’alchimie. Le tablier blanc de l’apprenti, les draps mortuaires noirs, la couleur rouge visible dans les décors sont autant de symboles à la signification évocatrice.

A travers l’alchimie se perçoit au regard de Jung la faiblesse inhérente à l’évolution de la croyance religieuse. Le message de liberté et d’humanité que Jésus était venu apporter au monde avait été détourné de sa vraie valeur par la civilisation occidentale. Aussi d’autres cultures devaient-elles proposer à l’homme des choix différents visant à lui faire prendre conscience des excès du monde moderne.

Synchronicités, archétypes, alchimie : un penseur unique – Dialogue avec Frédéric Lenoir

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