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La sagesse des ancêtres – Hazel Marie Volk

Hazer Marie Volk nous mène dans une exploration profonde de l’identité, de la spiritualité, de la culture et de la psychologie humaine. Et nous exhorte : “Réveillez votre lien au vivant”.

 

L’ouvrage, au fil des chapitres nous propose des “réflexions” des sortes de mises en situation étranges qui nous mènent ailleurs, au-delà de nos certitudes et de notre confort

 

Quelle est la profondeur et la signification de nos racines ancestrales, comment ces racines influencent-elles notre identité et notre rapport au monde, et comment pouvons-nous nous reconnecter à cette sagesse ancienne pour guider notre chemin dans le monde moderne? Les différentes sections abordent :

  1. L’identité des lointains ancêtres
  2. Renouer avec nos racines
  3. Retrouver notre humanité

Elle nous donne une clé de lecture : “Je vous invite à lire ce livre en compagnie d’autres personnes, d’amis, de voisins ou de membres de la famille. De vous réunir une fois par semaine ou une fois par mois, à la façon d’un groupe de lecture, en personne ou virtuellement, pour lire, ensemble, un paragraphe ou un chapitre afin de partager votre expérience et d’écouter celle des autres. Tout au long de cet ouvrage, vous trouverez des questions et des réflexions qui vous inviteront à ralentir et à vous immerger afin de donner votre propre sens au contenu. Des informations La Sagesse des ancêtres et des pratiques à explorer, afin de stimuler votre propre créativité, votre boussole intérieure, et ressentir ce qui vous semble juste. Je vous invite à vous munir d’un carnet pour noter ce qui émerge lors de vos discussions et réflexions. Lorsque viennent les temps de partage, n’oubliez pas de marquer une pause et de vous habituer à écouter sans trop commenter. Soyez ouvert à l’expérience des autres, à une perspective différente, à une sagesse nouvelle qui a le potentiel de vous inspirer et d’élargir votre horizon. Il s’agit d’une invitation à apprendre mutuellement, en utilisant les mots de ce livre comme des guides, des encouragements ou des moyens d’engager la conversation.

À la découverte de notre essence : un retour aux racines

Dans une ère dominée par le matérialisme et la déconnexion, ce nouvel ouvrage nous propose un périple introspectif, nous invitant à retrouver notre essence véritable. À travers son parcours personnel et ses explorations profondes, l’auteur aspire à nous ramener à nous-mêmes, non seulement en tant qu’individus mais aussi en tant que membres d’une communauté, qu’elle soit visible ou invisible. L’auteur aborde la notion troublante de la façon dont la société moderne nous a façonné. Elle suggère que nous avons été conditionnés à oublier qui nous sommes vraiment, perdus dans les mirages de la matérialité. Toutefois, le message central de cet ouvrage est un appel vibrant à raviver notre relation avec le monde naturel, à renouer avec nos racines sauvages et ancestrales qui semblent avoir été oubliées.
L’essence de son message est claire : nous sommes bien plus que ce que la société contemporaine prétend que nous sommes. En explorant les profondeurs de notre âme, nous pouvons déterrer les racines de cette illusion de déconnexion – une illusion qui nous a fait croire que nous sommes séparés de nous-mêmes, des autres et de notre planète. Mais le voyage vers cette redécouverte n’est pas dépourvu de défis. Comme l’auteure le souligne, faire face à l’inconfort d’une telle transformation est essentiel. C’est un rappel puissant que la plénitude de la vie réside en chacun de nous et qu’elle attend simplement d’être reconnue et célébrée. Elle nous guide vers une guérison systémique : “en réapprenant à danser sur le plan physique, émotionnel et spirituel avec l’ensemble de la Vie”. Plutôt que de chercher des solutions isolées, elle encourage à embrasser une transformation holistique, en réapprenant à interagir sur les plans physique, émotionnel et spirituel avec l’intégralité de la Vie.

L’authentique identité de nos ancêtres préhistoriques : bien plus qu’un simple cliché

La première partie de l’ouvrage met au défi les préconceptions tenaces que nous entretenons à propos de nos ancêtres préhistoriques. Loin de l’image des brutes primitives, souvent véhiculée par les médias et l’éducation, l’auteur dévoile une image bien différente et infiniment plus riche. Nos ancêtres préhistoriques étaient en réalité le produit de millions d’années d’évolution et d’adaptation à leur environnement. Ils possédaient une sagesse, des connaissances et des pratiques ancestrales qui ont laissé des empreintes indélébiles, encore visibles aujourd’hui. Pour preuve, l’auteur évoque la richesse culturelle des tribus autochtones contemporaines, qui, malgré les assauts de la colonisation, ont conservé des traditions et des croyances profondément enracinées.
L’un des messages les plus percutants de cette première partie est l’importance des mythes, des légendes et de la cosmogonie. Ces récits, bien plus que de simples histoires, sont des témoins précieux de la relation intime que nos ancêtres entretenaient avec la Terre. Ils respectaient et honoraient chaque territoire pour sa singularité, reconnaissant les besoins spécifiques de chaque lieu. Elle met également en lumière un point crucial : avant de s’aventurer à adopter les pratiques de cultures étrangères, il est essentiel de comprendre et d’honorer ses propres racines. Cette prise de conscience est un appel à la responsabilité et à l’intégrité, et un rappel que la véritable sagesse réside dans la compréhension de notre propre héritage.

 

À la croisée des chemins spirituels : l’impact occidental et le retour aux sources

La deuxième partie du livre jette un regard critique sur l’engouement spirituel de l’Occident et son influence souvent non désirée sur les cultures vers lesquelles il gravite. L’auteur met en lumière une réalité troublante : bien que la quête spirituelle soit intrinsèquement noble, elle peut involontairement prolonger les ombres du passé colonial. Cependant, loin de s’attarder sur la critique, le cœur de cette partie est un vibrant appel à un retour aux sources. L’auteur nous incite à renouer avec le dialogue interspèces, à nous réinsérer dans le paysage naturel et à redécouvrir le sol sacré sous nos pieds. Il évoque une triste réalité : de nombreux rituels et traditions occidentaux ont été perdus au fil du temps. Toutefois, l’espoir n’est pas perdu. En se tournant vers nos ancêtres et en écoutant attentivement la Terre, il est possible de retrouver l’essence de ces pratiques et de les adapter à notre époque moderne. Retrouver la sagesse de nos ancêtres va au-delà de simples rituels. C’est un voyage pour redécouvrir ce que signifie réellement être humain. Elle nous défie de dépasser les tabous et les conditionnements sociétaux pour embrasser une humanité plus authentique, déconditionnée.

 

Réintégrer l’émotion et la sagesse corporelle : la clé pour un futur respectueux de la Vie

La troisième partie plonge profondément dans l’importance des émotions et de la sagesse corporelle pour vivre en harmonie avec la philosophie de nos ancêtres. Elle souligne la nécessité urgente de se reconnecter à nos corps et à nos communautés pour assimiler pleinement les expériences que la vie nous offre. L’auteur nous présente une vision claire : le retour aux rituels n’est pas seulement une tendance, mais une nécessité. Dans notre société moderne, où la dissociation et la déconnexion sont monnaie courante, les rituels agissent comme des ponts, nous guidant vers une intégration profonde de notre être. Ils sont le miroir d’une transition intérieure qui, lorsqu’elle est vécue pleinement, nous permet de jouer un rôle actif dans la création d’un avenir plus lumineux. Ce n’est pas un appel à l’individualisme. L’auteur insiste sur le fait que notre transformation intérieure a le pouvoir de déclencher des changements collectifs. En embrassant pleinement notre humanité, en honorant nos émotions et en célébrant la sagesse de notre corps, nous sommes mieux armés pour construire un monde qui respecte la Vie et qui chérit les générations futures.

En glanant quelques idées dans l’ouvrage

Au-delà du Chamanisme : La Conscience Universelle de l’Humanité

La profonde connexion que partagent les peuples autochtones avec la nature est à la fois édifiante et déconcertante pour le monde occidental. Cette symbiose, où le chaman puise sa force, sert de prisme à travers lequel l’auteur explore le mal-être fondamental de l’Occident : notre déconnexion croissante d’avec le monde naturel. Plutôt que de s’aventurer immédiatement dans le néo-chamanisme ou de rechercher des enseignements auprès de tribus traditionnelles, l’auteur suggère une introspection authentique. Il nous incite à évaluer la profondeur de notre lien avec la nature. Comment pouvons-nous renouer, nous immerger de manière intuitive et sensorielle dans le monde qui nous entoure, avant de prétendre assimiler la richesse des enseignements autochtones ? Au cœur de cette quête se trouve une observation percutante. Dans les communautés tribales, ceux qui guérissent ne se glorifient généralement pas de leur rôle. Ils l’acceptent avec humilité, comme tout autre membre de la tribu assurant des fonctions essentielles. La guérison, bien que précieuse, n’est pas perçue comme une vocation exceptionnelle, mais plutôt comme une contribution parmi tant d’autres à la communauté. Cette vision démocratise notre lien ancestral avec la Terre. Nous sommes tous, à la base, des êtres de la nature, dotés d’un patrimoine culturel riche et respectueux du vivant. La capacité de percevoir les mondes invisibles ne nous confère pas un statut spécial mais renforce plutôt notre humanité. Il ne s’agit pas de revendiquer des titres exotiques pour justifier une affinité avec le spirituel. Chaque individu possède en lui le potentiel de renouer avec cette sagesse ancestrale, à condition de le cultiver avec intention et persévérance. L’auteur nous lance un défi : retrouver nos racines en puisant l’inspiration des cultures traditionnelles, sans les usurper. Il nous invite à réapprendre l’art de l’écoute, en prêtant attention à la Terre sous nos pieds, signe tangible de notre appartenance à un tout plus vaste.

Laisser la Terre nous porter

Citation

“Ici en France, la Terre m’appelle à un rééquilibrage, à laisser couler mes larmes et à ressentir mes émotions pour pouvoir à nouveau ouvrir mon cœur, aimer, honorer, et vénérer la Vie. Je pense qu’elle nous invite à danser, prier, jouer et chanter à nouveau, à joindre nos voix à la sienne pour que, dans l’écho des montagnes, des déserts, des rivières, des forêts et des grottes du monde entier, nos voix atteignent chaque humain, comme une invitation à rejoindre le mouvement. Ce n’est qu’en renouant avec la Terre nourricière, individuellement et collectivement, que nous pourrons ramener l’équilibre dans un monde dominé par l’homme.”

L’écopsychologie

“C’est en m’intéressant à l’écopsychologie que j’ai pu mettre du sens sur ce que je ressentais et comprendre que notre éloignement progressif du monde naturel influence nos vies au quotidien. Une blessure collective que l’auteur Chellis Glendinning qualifie de « traumatisme originel 1 », rappelant que notre nature humaine profonde est vouée à vivre en participant et en étant en relation avec le monde naturel. Elle suggère que « la dégradation de ces relations a eu un impact majeur sur la façon dont nous construisons notre identité personnelle et collective ». Que « ce traumatisme originel se traduit par une désorientation constante, un manque de sentiment d’appartenance, vécu consciemment ou inconsciemment » qui « influence également la façon dont nous traitons la Terre, dont nous nous traitons les uns les autres ».
Une blessure qui entrave nos capacités « à atteindre une pleine maturité émotionnelle et psychologique »”

Conclusion

Devenir l’ancêtre de demain

Etats Modifiés de Conscience EMC et Expériences de Mort Imminente EMI

Les états modifiés de conscience (EMC) désignent toute condition durant laquelle la perception, les pensées ou les sentiments diffèrent de la normale. Ces états peuvent être provoqués par de nombreuses raisons, telles que la méditation, le jeûne, l’isolation sensorielle, l’utilisation de drogues psychédéliques, la transe, les rêves, certaines maladies neurologiques et d’autres méthodes ou situations.

 également appelées “near-death experiences” (NDE) en anglais, sont des phénomènes vécus par certaines personnes ayant été à la limite entre la vie et la mort ou ayant traversé une situation de danger extrême. Ces expériences peuvent inclure des sensations de flottement hors du corps, le passage à travers un tunnel, la rencontre avec des êtres lumineux, une revue de sa vie, des sensations de paix ou encore l’expérience d’un autre monde.
Recherche sur les EMI : Dr. Jean-Pierre Jourdan : Il est l’un des chercheurs français les plus renommés sur le sujet des EMI. Il a consacré de nombreuses années à l’étude de ces phénomènes et a publié un livre intitulé “Deadline” qui détaille ses recherches. IALD : L’Association Internationale pour l’Étude des États de Mort Imminente (IALD ou IANDS en anglais) est une organisation qui s’intéresse aux EMI. La branche française de cette association participe à des conférences et des événements pour partager les connaissances sur le sujet. Reconnaissance Médicale : Les EMI sont de plus en plus reconnues et étudiées par la communauté médicale française. Des médecins, neurologues, et cardiologues ont documenté des cas d’EMI et cherchent à comprendre les mécanismes cérébraux pouvant expliquer ces expériences. Explications Neurologiques : Certains chercheurs suggèrent que les EMI pourraient être le résultat d’activités neurologiques spécifiques, telles que la libération massive d’endorphines, des perturbations dans le lobe temporal, ou l’effet de l’anoxie cérébrale (manque d’oxygène dans le cerveau). Approche Multidisciplinaire : En France, comme dans d’autres pays, la recherche sur les EMI adopte une approche multidisciplinaire. Elle combine la médecine, la psychologie, la neurologie, et parfois même la philosophie et la théologie pour essayer de comprendre ce phénomène complexe.
L’intérêt croissant pour ce phénomène en France est à la fois médical et sociétal. La recherche continue de progresser pour tenter de comprendre ces expériences, leurs implications, et leur signification pour ceux qui les vivent.

Cette vie et au-delà – Christophe Fauré

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L'objectif principal de Christophe Fauré dans cet ouvrage est d'explorer la question fondamentale de la continuité de la conscience après la mort. Il ambitionne de donner un cadre scientifique et philosophique à des phénomènes souvent relégués au domaine du mysticisme...

La Conscience Au-delà de la Mort : Une Nouvelle Perspective

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Expériences de Mort Imminente : La Conscience s'éteint-elle vraiment ? Voir aussi : Des phénomènes psychologiques et spirituels inhabituels et Cette vie et au-delà - Christophe Fauré Le sujet des expériences de mort imminente (EMI), ou encore des phénomènes entourant...

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Mahorikatan: Danse-Transe et Neurosciences

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MAHORIKATAN : De la danse à la transe, en douceur

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Dans cette interview exclusive pour Spiritualités Magazine, Philippe Lenaif, créateur de la méthode Mahorikatan, nous plonge dans son parcours fascinant et les bienfaits remarquables de cette danse de transe douce. Philippe Lenaif utilise la musique comme élément central de Mahorikatan. Expert en sémantique musicale, il choisit des morceaux capables d’harmoniser émotionnellement les participants. Mahorikatan se développe principalement en Belgique et en France, avec des sessions régulières à Bruxelles, Paris, Lyon et l’île de Ré. Philippe prévoit également de former de nouveaux animateurs pour étendre cette pratique à travers l’Europe. En parallèle, il collabore avec des chercheurs en neurosciences pour valider scientifiquement les bienfaits de Mahorikatan et prépare la publication d’un livre qui détaillera sa démarche et ses découvertes.

Dream Machine, expansion de conscience, bien-être

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Dans notre quête de l'éveil et de l'harmonie, nous explorons souvent des guides et des pratiques pour transcender le tumulte de la vie quotidienne. La "Dream Machine" de la Maison des Thérapies Douces offre une révolution dans ce voyage. Fondée sur la...

La sagesse des ancêtres – Hazel Marie Volk

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Cette vie et au delà – Dr Christophe Fauré

Docteur Christophe Fauré : Une exploration au-delà du cartésien

La vie, la mort et ce qui pourrait exister après celle-ci ont toujours suscité de nombreuses interrogations. Parmi les chercheurs et experts qui se sont penchés sur ces questions, le Dr Christophe Fauré, médecin, se démarque par son approche unique et sa volonté de comprendre au-delà de la vision cartésienne.
Lorsqu’un patient commence par dire : “Docteur, je suis quelqu’un de très cartésien mais…”, on peut s’attendre à ce qui suit. Une histoire d’Expérience de Mort Imminente (EMI), d’Expérience de Fin de Vie (EFV) ou de contact avec un défunt qui remet en question tout rationalisme.

Le Dr Fauré a été témoin de ces témoignages bouleversants à de nombreuses reprises. Au-delà de l’étrangeté apparente, ce qui a réellement retenu son attention, c’est l’impact positif profond qu’ont ces expériences sur ceux qui les vivent. Nombreux sont ceux qui sont revenus de ces épisodes transformés, avec une perspective renouvelée sur la vie. Sa mission, en tant que médecin, est claire : aider et apaiser. Ces récits, sources inestimables de réconfort pour de nombreuses personnes, ne pouvaient donc pas être ignorés. Cela l’a poussé à approfondir ses recherches, à consulter diverses sources et à se plonger dans une quête de compréhension. Aujourd’hui, Dr Fauré nous invite à explorer ces phénomènes avec lui. Une exploration qui promet d’aller bien au-delà de ce que l’on pourrait imaginer. Nous plongeant dans les questions qui ont hanté l’humanité depuis la nuit des temps : qu’existe-t-il après la mort ? Notre conscience survit-elle à notre départ physique ? Quelle est véritablement la nature de notre conscience ?
Si ces questions vous intriguent, sachez que vous n’êtes pas seul. Rejoignez le Dr Fauré dans cette quête fascinante et peut-être trouverez-vous des réponses à vos propres interrogations.

L’étude des phénomènes insaisissables à travers la phénoménologie : Un regard scientifique

Plongeons-nous dans une problématique fascinante : comment étudier des expériences aussi éthérées que les Expériences de Mort Imminente (EMI), les Vécus Subjectifs de Contact avec un Défunt (VSCD) et les Expériences de Fin de Vie (EFV)? La seule source d’information provient des témoignages, mais sont-ils suffisamment robustes pour soutenir des études scientifiques ?
La réponse est affirmativement positive, grâce à une méthode de recherche profonde et respectée : la phénoménologie.

Qu’est-ce que la phénoménologie ?
La phénoménologie est une démarche scientifique axée sur l’étude des expériences vécues. Issue des grandes écoles de pensée du XXe siècle, elle a inspiré des penseurs de renom comme Merleau-Ponty, Sartre et Levinas. Sa pertinence s’étend à divers domaines comme la psychiatrie, les sciences humaines et de l’éducation. Cette approche cherche à comprendre l’essence d’une expérience, en s’affranchissant des doctrines ou des idées préconçues. La phénoménologie, dans sa pureté, s’efforce d’éviter toute interprétation en capturant la réalité de l’individu. Le Dr. Christophe Fauré a adopté cette méthode pour étudier les témoignages de centaines de milliers de personnes ayant vécu ces expériences extraordinaires. C’est un point crucial, car cela valide leur pertinence dans un cadre scientifique.

Dans son ouvrage, le Dr. Fauré choisit une démarche méthodique.
La première partie explore divers phénomènes tels que les EMI, VSCD, EFV et les souvenirs de vies antérieures.
La deuxième partie confronte ces expériences avec les objections et contre-arguments contemporains, tout en remettant en question les hypothèses actuelles sur la conscience.
Enfin, la troisième partie est consacrée aux enseignements que l’on peut tirer de ces phénomènes et comment ils peuvent éclairer notre quotidien.

Quelques unes des leçons qu’en tire l’auteur à la fin de l’ouvrage

Les bouleversements induits par les Expériences de Mort Imminente (EMI)

Les Expériences de Mort Imminente (EMI) constituent un phénomène fascinant et mystérieux qui, une fois vécu, laisse rarement la personne inchangée. Ces expériences profondes transforment la vision de la vie, le rapport à soi, à autrui, mais aussi les perceptions et les valeurs matérielles. Voici comment.

1. Conception renouvelée de la vie et de la mort
Suite à une EMI, une transformation profonde de la perspective sur la vie et la mort s’opère. Cette vision modifiée se manifeste par :

  • Diminution de la peur de la mort : Une confiance renforcée en la survie de la conscience après la mort physique émerge.
  • Éveil spirituel : Bien que moins religieuses, les personnes se déclarent plus spirituelles, se détachant des dogmes pour embrasser une quête de spiritualité personnelle.
  • Joie de vivre et sérénité : Vivre pleinement le moment présent, minimiser les tracas quotidiens et ressentir parfois une mission de vie définie devient une réalité.

2. Reconnaissance et acceptation de soi
Une EMI engendre également :

  • Soif de connaissance : Beaucoup affirment avoir eu accès à la “connaissance universelle”, suscitant un désir d’apprendre et de développement personnel.
  • Augmentation de la confiance et de l’estime de soi : Une vision renouvelée de soi surgit, impactant positivement l’image de soi.

3. Transformation dans la relation à autrui
L’EMI modifie profondément le rapport à l’autre :

  • Priorité à l’amour : L’expérience d’un amour inconditionnel avec un être de lumière renforce la capacité d’amour et d’empathie envers autrui.
  • Amélioration des relations interpersonnelles : L’entraide, la tolérance, la compassion prennent une place prépondérante. Le jugement des autres devient moins pesant.

4. Émergence de perceptions extrasensorielles
Certaines personnes témoignent de nouvelles capacités, telles que la télépathie ou les rêves prémonitoires, à la suite d’une EMI.

5. Changements d’ordre matériel
Les valeurs matérielles sont réévaluées :

  • Désintérêt pour le matérialisme : Les biens matériels perdent de leur importance, tout comme le statut social, la compétition et la réussite financière.

 

L’EMI : Une transformation de la perception de soi et de la continuité de la conscience

Les Expériences de Mort Imminente (EMI) constituent un bouleversement de la perception qu’un individu a de lui-même, de sa nature et de sa place dans l’univers. Voici comment ces perceptions se transforment.

1. Désidentification au corps
Au cours de notre vie, nous associons souvent notre identité à notre enveloppe physique, ce qui engendre la peur de la mort. Une EMI offre une perspective différente :

  • Conscience hors du corps : Durant l’EMI, des personnes se perçoivent hors de leur corps, remettant en question l’idée que “si mon corps cesse d’exister, je cesse d’exister.”
  • Détachement vis-à-vis du corps : Observer son propre corps à distance crée un sentiment de détachement, le percevant parfois comme un vêtement usé, superflu.
  • L’essence spirituelle vécue : La conviction que notre véritable essence transcende le corps devient pour beaucoup une réalité palpable.

2. Rencontres avec des proches décédés
Un élément majeur renforçant la conviction d’une vie après la mort est la rencontre avec des êtres chers disparus :

  • Interactions avec les défunts : Ces échanges, teintés d’émotions, de partages et parfois de conflits, sont vécus comme de véritables interactions avec des entités conscientes.
  • Promesse de retrouvailles : Ces êtres chers promettent souvent une réunion future, renforçant l’idée de la pérennité de la conscience.

3. Continuité de la conscience avant et après cette vie
La notion de continuité de la conscience ne se limite pas à la vie après la mort. Pour certains, elle s’étend aussi à une existence préalable :

  • Souvenirs d’une vie antérieure : Suite à une EMI, certains envisagent l’existence d’une conscience avant leur naissance actuelle, souvent en lien avec des récits d’enfants parlant de vies antérieures.
  • Réincarnation : L’idée que la conscience pourrait se manifester à travers plusieurs existences, ou réincarnations, est alors envisagée comme une option réaliste, réduisant la peur de la mort.

 

L’EMI et la Conscience Interconnectée

Les Expériences de Mort Imminente (EMI) nous plongent dans une dimension qui dépasse les frontières de notre compréhension ordinaire, mettant en lumière l’universalité et l’interconnexion de la conscience.

1. Une Conscience Universelle
Les témoignages d’EMI dépeignent une conscience qui ne se limite pas aux individus mais qui imprègne toute existence, vivante ou non :

  • Connexion intime avec tout : Au cours de leur EMI, les individus ressentent une profonde connexion avec tout, qu’il s’agisse d’autres personnes ou d’éléments de la nature. Certains parlent de leur capacité à lire les pensées et ressentir les émotions d’autrui.
  • Tout est interconnecté : Un témoignage typique exprime : “Quand je regarde une fleur, un oiseau ou une forêt, je ressens que c’est une partie de moi. Nous sommes tous interconnectés.”

2. La Notion d’Interdépendance
Ce concept n’est pas uniquement spirituel. Il reflète la réalité :

  • Interconnexion universelle : Comme le bouddhisme l’explique, tout est lié dans un réseau infini d’interconnexions. Cela s’illustre à travers les conséquences complexes du dérèglement climatique.
  • Impact de nos actions : Chaque action ou parole a des répercussions sur soi et sur les autres, un principe fondamental en thérapie systémique. Cela est résumé par un témoignage : “Ce que je fais de bien à autrui, je le fais à moi-même et vice versa.”

3. Respect pour le Vivant
La prise de conscience de cette interdépendance conduit souvent à une profonde révérence pour toute forme de vie :

  • Préservation de l’environnement : Suite à leur EMI, beaucoup adoptent une attitude plus écologique, comprenant l’importance de protéger la Terre.

4. L’Unité de la Conscience
Au-delà de l’individualité, les personnes ayant eu une EMI ressentent une fusion avec une conscience plus large :

  • Conscience individuelle vs. universelle : Bien que leur conscience personnelle demeure distincte, elle est vécue comme une expression d’une conscience plus vaste, unifiée et globale.

L’inconscient ou l’oubli de l’histoire

Quand le Passé façonne notre Psyché

Hervé Mazurel, dans son ouvrage majeur, pose une question cruciale : notre inconscient est-il vraiment déconnecté de l’histoire qui l’entoure ? En reliant psychanalyse, histoire des sensibilités, sociologie psychologique et anthropologie critique, ce livre éclaire les liens entre l’individu et son contexte socioculturel.

1. Freud et le Postulat de l’Inconscient universel

Mazurel questionne le postulat de Freud selon lequel l’inconscient transcende les réalités socio-culturelles. Selon Freud, la structure de la personnalité qu’il étudiait chez ses patients du XIXe siècle représentait l’humain dans son universalité. Mais Mazurel soulève un point crucial : cette perception n’était-elle pas plutôt le reflet d’une époque, d’une culture et d’une classe sociale spécifiques ?

2. La Vie psychique à travers l’Histoire

L’auteur nous entraîne dans une exploration où il démontre que notre psyché est imprégnée d’histoire. Les changements dans le refoulement pulsionnel et le contrôle des émotions ne sont-ils pas le reflet des évolutions de nos mœurs et de nos désirs ? Mazurel nous incite à regarder comment des éléments tels que les tabous, la pudeur ou la définition de l’intimité ont évolué au fil du temps.

3. Les Névroses à travers les Âges et les Classes

Chaque époque, chaque classe sociale peut présenter ses propres formes de névroses. Les fantasmes, les symboliques des rêves et même des complexes aussi fondamentaux que le complexe d’Œdipe sont influencés par les évolutions sociales, les dynamiques familiales et les rapports de genre.

4. Un Appel à l’Évolution de la Psychanalyse

Enfin, “L’inconscient ou l’oubli de l’histoire” est une invitation pour la psychanalyse et les sciences psychologiques à reconnaître l’influence séculaire de l’histoire sur nos inconscients. C’est un plaidoyer pour la compréhension de notre vie psychique et affective, non pas comme un élément isolé, mais profondément enraciné dans le tissu socio-historique.

Composition du Psychisme Inconscient : Mémoire, Désirs et Histoire

Notre psychisme inconscient demeure un mystère pour beaucoup d’entre nous. Au cœur de cet inexploré se trouvent des fragments d’émotions, d’apprentissages et de souvenirs qui façonnent notre identité. Dans cette analyse, nous plongerons dans les profondeurs de l’inconscient, inspirés par les idées de Cornelius Castoriadis et d’autres penseurs, pour découvrir comment l’inconscient est lié non seulement à nos vies individuelles, mais aussi à la richesse de l’histoire collective.

1. L’Inconscient : Un Réservoir de Mémoire et d’Émotion

L’inconscient est principalement un lieu de mémoire. Il abrite nos désirs non réalisés, nos traumatismes cachés, ainsi que nos leçons apprises pendant l’enfance et ensuite oubliées. Au-delà de cela, comme le mentionne Castoriadis, il s’agit d’un “magma” d’émotions, de désirs et de pensées qui, souvent à notre insu, influencent nos actions et notre perception du monde.

2. Langage et Corps : Les Voies de l’Inconscient

L’inconscient s’exprime de différentes manières, notamment à travers le langage, révélant parfois nos secrets les plus cachés. Il se manifeste également dans nos gestes, notre respiration, et nos émotions, servant d’intermédiaire entre nos pensées internes et le monde extérieur.

3. Les Liens avec le Passé : La Profondeur Historique de l’Inconscient

Une perspective fascinante sur l’inconscient est qu’il n’est pas seulement personnel, mais aussi collectif. Les générations passées, à travers leurs expériences et leur héritage, habitent notre inconscient. Ces ancêtres influencent nos désirs, rêves et émotions, jouant un rôle déterminant dans notre comportement quotidien. En somme, l’inconscient est un pont entre le passé, le présent et l’avenir.

4. L’Importance de Reconnaître notre Histoire Collective

Reconnaître que l’inconscient est intrinsèquement lié à l’histoire nous pousse à réévaluer notre compréhension de nous-mêmes. En examinant de plus près ces souvenirs cachés, nous pouvons découvrir l’impact de l’histoire collective sur notre individualité.

Psychologie transpersonnelle et EMC

L’interview de Johann Henry par Jean-Marc Blancherie

Un livre écrit à trois, un côté rigoureux, sérieux, dans ce champ de la psychologie transpersonnelle, où l’on entendait des choses qui partaient un peu dans tous les sens.
Ses origines, ses concepts, et sa pratique… ce livre fait vraiment le tour du sujet. Et pourtant le départ de cette approche, à la fois de la spiritualité et de la psychologie humaine est étonnant, loin des sentiers battus.
Impossible d’en faire tout le tour, mais voici quelques extraits qui donnent une idée de l’importance et de l’intérêt de ce travail.
Et pour commencer, presque le plus simple, une des sources inspirant la psychologie transpersonnelle : Carl Jung.

Extraits

JUNG

Jung développe une psychologie ouverte à la parapsychologie, aux anomalies et aux psychologies non occidentales.

  • Il postule des processus inconscients communs à tous les êtres humains.
  • Il s’intéresse aux archétypes et à leurs formes culturelles, reliant psychologie et mythologie.
  • Il repense le principe de causalité, reliant faits objectifs, faits psychiques, probabilité et attribution de sens.

Les auteurs

 

Cyrille CHAMPAGNE dirige un centre de recherche sur les expériences et les pratiques hypnotiques. Il exerce comme psychopraticien hypnologue, et forme des professionnels en dynamiques émotionnelles et relationnelles. Il défend l’approche constructiviste comme étant une clé de la compréhension de l’expérience humaine et de l’accompagnement thérapeutique.

 

Johann HENRY exerce la psychothérapie transpersonnelle et intégrale à Genève. Il anime régulièrement des sessions de respiration holotropique, en individuel et en groupe. En parallèle, il forme des thérapeutes et des soignants à l’écoute et à la relation thérapeutique, et supervise des équipes de travailleurs sociaux. Il est l’un des rares spécialistes francophones de la psychologie intégrale (K. Wilber).

 

Muriel ROJAS ZAMUDIO s’est orientée vers la psychanalyse et l’approche transpersonnelle. Auteure d’ouvrages de vulgarisation sur le recours aux images archétypales en psychothérapie et d’articles destinés à ses pairs, elle travaille actuellement sur l’intérêt d’un dialogue entre arts, spiritualité et psychanalyse dans l’accompagnement des névroses.

 

Aux origines aussi, des approches, des cultures, des pratiques, qui ne sont pas d’habitude en lien avec la psychologie.

LES DOCTRINES DU THÉOSOPHISME ET DU NEW AGE

À la fin du XIXe siècle, différents courants de croyances quant au fonctionnement de l’esprit humain et de l’expérience humaine sont en concurrence dans l’idéologie populaire européenne, récemment libérée des dogmes religieux institutionnels et portée par la philosophie méthodique et relativiste des lumières. La psychologie expérimentale, qui s’inspire des méthodologies de la biologie, émerge progressivement via les travaux de Gustave Fechner (1801-1887), Wilhelm Wundt (1832-1920) et Théodule Ribot (1839-1916). Cette discipline ne pénètrera l’idéologie populaire qu’au milieu du XXe siècle par la diffusion des propositions conceptuelles de psychanalystes, telles que la notion d’inconscient de Sigmund Freud (1856-1939), ou de comportementalistes, telles que la notion de conditionnement d’Ivan Pavlov (1849-1936),

LES INFLUENCES CULTURELLES

(…) Ainsi émerge en Occident un « dualisme conscience-énergie », réunissant les courants autrefois nommés « spiritualistes » et « psychofluidistes », puis « spirites » et « magnétiseurs », où le corps humain possèderait un statut psychophysique qui se nommera bientôt « énergétique » ; et où l’esprit humain serait une partie d’une conscience au-delà de l’individuel, littéralement transpersonnelle, dotée de pouvoirs sur la matière, et permettant une relation dialogique avec des agents surnaturels. À partir des années 1920, cette doctrine est véhiculée par le new-age, qui se développe au travers de très nombreux ouvrages, et s’ancre dans l’imaginaire populaire occidental . Dans les années 1950, la culture américaine s’en empare, alors qu’il connaît un essor considérable dopé par le mouvement hippie des années 1960. Marque de son intégration au niveau socioculturel, la métaphysique conscience-énergie commence à être mobilisée comme une véritable épistémologie (au sens d’un cadre explicatif des phénomènes vécus). C’est-à-dire qu’elle va désormais servir, populairement, de base conceptuelle pour interpréter et appréhender de nombreuses expériences : personnelles, émotionnelles, familiales, motivationnelles, religieuses…

LES PHASES DE KEN WILBER

Il est l’un des fondateurs de la psychologie transpersonnelle, et a évolué vers la “Psychologie intégrale”. Il est connu pour son modèle de développement de la conscience selon 8 stades. Ces stades se répartissent selon 3 phases :

  • Prépersonnelle : c’est le stade de l’enfant, marqué par l’égocentrisme tant dans ses relations interpersonnelles que dans ses processus cognitifs. Le Surmoi, représentant notamment l’intégration des normes sociales transmises par l’éducation, n’est pas encore suffisamment opérationnel. La conscience prépersonnelle agit librement au gré de ses pulsions, elle est donc potentiellement « déviante » du point de vue de la société. Ce stade est prédominé par les processus corporels ;
  • Personnelle : c’est le stade de l’adulte qui a bien intégré les normes sociales du vivre ensemble (stade névrotique pour la psychanalyse). L’individu trouve son identité en lien avec le groupe social auquel il participe et y constitue un facteur de stabilité. Grâce au développement du mental, la conscience devient progressivement capable de se mettre à la place de l’autre, et de comprendre des points de vue différents du sien
  • Transpersonnelle : c’est le stade où la conscience transcende à la fois le corps et le mental, prédominant dans les deux stades précédents, pour entrer dans un rapport au monde « vivant et immédiat », c’est-à-dire en dehors des catégorisations héritées du mental et de l’éducation. La conscience s’éveille ainsi progressivement au « monde de l’Esprit », invisible tant pour les yeux physiques que pour le mental. Du fait qu’il transcende les règles sociales, l’individu en conscience transpersonnelle est potentiellement perçu comme un élément subversif au sein de la société.

Ces trois phases correspondent donc à des modes de fonctionnement foncièrement différents • prépersonnelle personnelle —+ transpersonnelle prérationnelle -+ rationnelle -+ transrationnelle subconscient —+ conscience de soi -+ supraconscient…

L’EXPLORATION ET L’UTILISATION DE L’IMAGINAIRE

L’utilisation de l’imaginaire est très présente dans les techniques reliées à la psychothérapie transpersonnelle. Le phénoménologies et les comportements induits par l’activité imaginative autorisent à catégoriser les expériences mobilisant l’imaginaire comme des états modifiés de Conscience. En effet, ces expériences répondent bien au critère de « déviation de l’expérience subjective par rapport aux normes de l’individu Dans les cultures occidentales, les individus portent très rarement leur attention sur des contenus imaginaires activement stimulés, et l’utilisation active de l’imaginaire constitue pour eux une expérience subjective très inhabituelle et hors-norme. Par utilisation de l’imaginaire, nous entendons ici une expérience d’immersion complète de l’attention dans les représentations imaginales : non pas de simples évocations, mais de véritables perceptions de contenus imaginés,  sous forme d’images (symboles, paysages, personnages), de sons (ambiances, dialogues), et de sensations physiques (intéroception, toucher, système vestibulaire). Il ne s’agit donc pas de « penser à » une situation imaginaire, mais bien imaginer activement les contenus et d’en expérimenter le vécu. L’imaginaire est alors vécu dans le corps, et apparait subjectivement comme véhiculé par les capteurs sensoriels, de manière très analogue à l’expérience du rêve. Cette caractéristique conduit Robert Desoille (1890-1966) à désigner ces expériences par le vocable “rêve éveillé”. Toutefois, à la différence du rêve, le sujet reste parfaitement conscient que l’expérience est imaginée, et il la différencie du monde sensible. (…) Ces expériences imaginales sont accessibles de manière étonnamment rapide, elles ne nécessitent que très peu d’entraînement pour être vécues de manière stable et profonde, et semblent se déployer de manière automatique dès qu’elles sont stimulées. Au XXe siècle, plusieurs chercheurs se sont intéressés à des techniques permettant d’explorer ainsi l’imaginaire.
(…) De notre observation, aujourd’hui seules quelques méthodes d’accompagnement utilisent, à des degrés divers, des techniques imaginales approfondies : psychothérapie transpersonnelle, psychosynthèse, hypnose, sophrologie, yoga nidra et néo-chamanisme. Toutefois, si les praticiens de ces méthodes mobilisent ces techniques et en observent des effets, les ressorts de celles-ci leur restent majoritairement inconnus. Les correspondances que nous avons indiquées entre phénoménologie imaginale, états de conscience spécifiques et affects spécifiques, incitent à approfondir la recherche dans ce domaine.

VERS LE DEVELOPPEMENT TRANSPERSONNEL

quand le développement personnel vise à révéler la singularité de l’individu au-delà des conditionnements du collectif, lui permettant ainsi de trouver et d’exprimer librement son plein potentiel (passage de la dépendance à l’indépendance), le développement transpersonnel serait l’ensemble des outils et des pratiques favorisant l’émergence et le déploiement de cette conscience transpersonnelle, holonique, simultanément individuelle et collective, singulière et universelle, formelle et (progressivement) subtile. En renforçant la conscience non pas du Moi (conscience prépersonnelle égocentrique), ni même du Je (conscience personnelle ethnocentrée voire mondo-centrée), mais celle du Nous (conscience transpersonnelle kosmocentrée qui transcende et inclut à la fois le Moi et le Je), le développement transpersonnel aiderait à libérer le potentiel des collectifs, qu’ils soient petits (une famille, une équipe) ou plus vastes (la société, l’humanité), voire interespèces (incluant les vivants humains et non humains). Tandis que le développement personnel a permis aux individus de se différencier en tant que cellule, unique, autonome et efficace, les pratiques de développement transpersonnel permettraient de (ré)intégrer la conscience-cellule individuelle au sein de la conscience-organe (groupe) à laquelle elle participe, elle-même intégrée dans la conscience-organisme (métagroupe) au sein de laquelle elle œuvre, et ainsi de suite.

DES PRATIQUES PSYCHOTHERAPEUTIQUES INTEGRATIVES

L’exemple de Johann Henry (l’interviewé) : alliant essentiellement inspirations psychanalytique, gestaltiste, transpersonnelle et intégrale. Son intérêt, tant dans ses recherches que dans sa pratique clinique, se porte tout particulièrement sur l’accompagnement de la délicate transition entre les stades de conscience dits « personnels » et les stades dits « transpersonnels ». À cette fin, il aime explorer, notamment dans les sessions de groupe qu’il anime, le potentiel d’alliance entre la respiration holotropique, la méditation, les pratiques corporelles et le psychodrame transpersonnel.

Celui de Muriel Rojas Zamudio : diplômée en Arts et Lettres (arts scéniques et plastiques), avant de s’orienter vers la psychanalyse puis la psychologie transpersonnelle. Elle se positionne en tant que praticienne dont le travail se nourrit d’apports multiréférentiels — auteurs et techniques que la clinique invite à (re)visiter —, c’est dans les médiations artistiques et l’art-thérapie éclairés par la psychanalyse qu’elle a finalement trouvé l’espace exploratoire lui permettant d’articuler ce qui fonde sa pratique : l’expression artistique comme forme de langage de l’imaginaire, la posture du thérapeute comme pivot de l’accompagnement, et le questionnement du vécu, passé ou présent, comme ouverture vers un au-delà du Moi (identité ontologique, inscription dans l’espèce humaine, sens de l’expérience humaine, etc.).

Cyrille Champagne : ses recherches questionnent les effets cognitifs et comportementaux des techniques et des grilles de lecture mobilisées par les différentes pratiques de l’accompagnement (thérapies, développement personnel, coaching…). En particulier, elles étudient les interactions entre attentes, expériences vécues, et interprétations de ces expériences. Cyrille Champagne enseigne sur ces thèmes, sous forme de conférences « Hypnologie », rediffusées en vidéo sur la chaîne YouTube de I’ARCHE. Il soutient une information publique quant aux aprioris culturels et quant aux finalités des différentes pratiques de l’accompagnement, et il défend l’intérêt d’une éducation à la psychologie, à la relation à autrui, et à une hygiène cognitive et émotionnelle.

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