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Cette vie et au-delà – Christophe Fauré

L’objectif principal de Christophe Fauré dans cet ouvrage est d’explorer la question fondamentale de la continuité de la conscience après la mort. Il ambitionne de donner un cadre scientifique et philosophique à des phénomènes souvent relégués au domaine du mysticisme ou de la croyance, tels que les expériences de mort imminente (EMI), les expériences de fin de vie (EFV) et les vécus subjectifs de contact avec des défunts (VSCD).

Message central

L’auteur défend l’idée que la conscience pourrait persister au-delà de la mort physique, en s’appuyant sur des témoignages, des études scientifiques, et une méthode phénoménologique rigoureuse. Il souhaite dépasser le cadre des croyances pour intégrer ces phénomènes dans une approche basée sur des données récurrentes et validées scientifiquement.

Approche méthodologique

Fauré adopte une méthodologie phénoménologique, qui consiste à analyser des récits personnels pour en extraire des essences communes. Il exclut les biais externes comme les expériences de médiumnité pour se concentrer uniquement sur des témoignages directs et spontanés. Son analyse s’appuie également sur des recherches scientifiques contemporaines publiées dans des revues prestigieuses comme The Lancet et sur des travaux menés par des experts internationaux tels que Bruce Greyson ou Pim Van Lommel.

Singularité de l’ouvrage

Ce qui distingue cet ouvrage est la combinaison entre une approche scientifique rigoureuse et une profonde humanité. Christophe Fauré ne se limite pas à un travail académique : il aborde ces phénomènes avec un souci constant de leur impact psychologique et spirituel sur les individus, notamment dans le cadre des soins palliatifs et du deuil.

Structure

  1. Première partie : Présentation des EMI, EFV, VSCD, et souvenirs de vies antérieures, appuyée par des données et des exemples précis.
  2. Deuxième partie : Réponses aux objections scientifiques, critique des postulats actuels sur la conscience, et discussion des implications des phénomènes étudiés.
  3. Troisième partie : Enseignements pratiques tirés de ces phénomènes pour accompagner la fin de vie, vivre le deuil, et enrichir le quotidien.
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Des phénomènes psychologiques et spirituels inhabituels

A partir d’extraits de Dans PSYCHOLOGIE TRANSPERSONNELLE ET ÉTATS MODIFIÉS DE CONSCIENCE de C. CHAMPAGNE – J. HENRY – M. ROJAS ZAMUDIO dont vous trouvez une analyse générale ici

Les expériences exceptionnelles telles que décrites dans le document explorant des phénomènes psychologiques et spirituels inhabituels qui interrogent les frontières entre le psychologique, le parapsychologique et le mystique. Voici un résumé clair et concis de ces expériences, accompagné d’une réflexion sur leur nature et leurs implications.

Qu’est-ce qu’une expérience exceptionnelle ?
Une expérience exceptionnelle, souvent qualifiée de « paranormale », implique une interaction inhabituelle avec l’environnement. Ces phénomènes rares, qu’ils soient spontanés ou provoqués, provoquent des émotions intenses et émergent souvent dans des contextes spécifiques tels que des états modifiés de conscience, des chocs émotionnels, ou des situations de crise existentielle.

Typologies des expériences exceptionnelles
Expériences de mort imminente (EMI)

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Voyage dans le royaume du subconscient

Titre : Voyage dans le royaume du subconscient
Auteur : Claude Nana Sunji
Édition : Les Éditions du Panthéon, 2024

Présentation du livre

“Voyage dans le royaume du subconscient” de Claude Nana Sunji est une exploration fascinante des profondeurs de l’esprit humain. L’auteur nous invite à une aventure intérieure qui dépasse les limites de la réalité matérielle et s’étend dans les territoires mystérieux de la spiritualité et de la métaphysique.
Le livre commence par une réflexion sur les potentialités inexploitées de l’être humain. Une idée répandue est que nous n’utilisons qu’une fraction de nos capacités cognitives, souvent estimée à seulement 10%. Claude Nana Sunji utilise cette prémisse pour guider le lecteur à travers une série de découvertes sur le fonctionnement du cerveau et les capacités psychiques, offrant une vision enrichie de ce que signifie réellement être humain. Le protagoniste, Edaucle, est un personnage complexe qui, par un concours de circonstances mystérieuses et prophétiques, est amené à renoncer à un voyage planifié pour explorer son subconscient. Deux femmes, dotées de perceptions extraordinaires, préviennent Edaucle des dangers de son voyage, ce qui le pousse à entreprendre une quête intérieure à la place. L’auteur décrit avec une précision captivante les émotions, les ressentis et les expériences extrasensorielles d’Edaucle. Le voyage de ce personnage devient rapidement une exploration des capacités spirituelles et métaphysiques de l’homme, avec des moments de découverte bouleversants sur la nature humaine et ses interactions avec l’univers.
Labeautière, un autre personnage clé, est une femme d’une beauté énigmatique et d’une sagesse profonde. Elle guide Edaucle dans sa quête, lui révélant les mystères de son propre esprit et l’aidant à naviguer dans les dimensions spirituelles et physiques. Leurs interactions sont empreintes d’une intensité mystique qui donne au récit une profondeur supplémentaire. Claude Nana Sunji ne se contente pas de raconter une histoire; il propose une réflexion profonde sur la condition humaine. Il examine comment les forces de la nature, la science et la spiritualité interagissent pour définir notre existence. L’auteur nous rappelle que chaque être humain est une “créature exceptionnelle” faite de poussières d’étoiles, évoluant avec des systèmes complexes et des capacités souvent insoupçonnées.
Le livre est également une célébration des interactions entre le matériel et le spirituel. L’auteur explique comment les émotions, les ressentis et les sensibilités humaines jouent des rôles extraordinaires dans notre vie quotidienne, souvent au-delà de notre compréhension rationnelle. Il explore comment ces éléments peuvent être harmonisés pour enrichir notre compréhension de nous-mêmes et de notre place dans l’univers. En abordant des concepts comme la synchronicité, la prémonition et la télépathie, Claude Nana Sunji pousse le lecteur à reconsidérer les limites de la connaissance humaine. “Voyage dans le royaume du subconscient” est une invitation à dépasser les frontières de la pensée conventionnelle et à embrasser une vision plus holistique et interconnectée de la réalité.

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La 1ère interview du Grand Manitou GPT sur la Spiritualité

La voix des fantômes

Proliférations

La diversité des rituels funéraires à travers le monde nous touche et nous fascine, en même temps qu’elle révèle des coutumes surprenantes. Les anthropologues et les historiens nous montrent l’extraordinaire variété des pratiques : crémations, décorations d’ossements, danses rituelles, expositions de cadavres, sépultures collectives ou dispersées. Ces traditions reflètent, avec un constant renouvellement d’étonnement, l’ingéniosité et la créativité avec lesquelles chaque société traite la mort. Ce domaine de pratiques est d’ailleurs au cœur des études anthropologiques : la façon dont les humains, malgré leur diversité, organisent et ritualisent la mort dévoile des aspects profonds de leur culture.

Pourtant, aborder les fantômes d’un point de vue anthropologique s’avère bien plus complexe. Contrairement aux pratiques funéraires bien définies, les fantômes échappent aux explications simples et aux règles établies. Leurs manifestations et les croyances qui les entourent ne suivent pas de logiques précises, ni même de frontières culturelles claires. D’une culture à l’autre, il est difficile de catégoriser les types de fantômes ou de cerner exactement les croyances autour d’eux. Dans certaines sociétés, ces êtres apparaissent lorsque des injustices non réparées les retiennent, tandis que dans d’autres, ils semblent incarner des peurs plus diffuses. Les fantômes, par leur nature incertaine, défient les efforts de classification, car ils touchent à des dimensions du vécu qui restent mouvantes et singulières.

Les fantômes échappent également aux clivages culturels et sociaux,

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Vous trouverez aussi une réflexion de spiritualités Magazine :

  • Les fantômes comme acteurs dans un contexte social et culturel
  • La transformation du défunt en interlocuteur
  • L’énaction comme processus de (ré)invention de la mort et du souvenir
  • Les fantômes comme miroirs de l’énaction collective
  • Les fantômes comme manifestant des qualités qui dépassent les intentions des vivants.
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Promets-moi de vivre

Ce qui marque dans Promets-moi de vivre d’Yves Le Bihan, c’est d’abord un style empreint d’une profondeur psychologique marquée par des dialogues intenses et des descriptions minutieuses. À travers des échanges passionnés et des introspections intimes, l’auteur déploie un univers où les émotions sont palpables et les personnages confrontés à des dilemmes moraux profonds. Cela se traduit par une tension narrative qui croît au fil des pages, amenant le lecteur à une immersion totale dans les relations complexes et souvent conflictuelles des protagonistes. L’auteur conduit une exploration des luttes internes et des choix difficiles auxquels les individus sont confrontés, en particulier dans le contexte de relations amoureuses ou professionnelles tumultueuses. Cette intention est servie par une écriture qui se veut directe et sans complaisance, dévoilant la vulnérabilité des personnages tout en leur accordant une certaine dignité. Par exemple, les personnages sont souvent aux prises avec des émotions contradictoires – amour, colère, regret, espoir – et cela les rend profondément humains, accessibles au lecteur qui peut facilement s’identifier à leurs dilemmes et ressentis.
Le plaisir de lecture réside dans cette mise en scène intense, où chaque détail et chaque réplique participent à bâtir un climat de suspense émotionnel. L’auteur joue habilement avec les attentes du lecteur, oscillant entre instants de répit et de grande intensité dramatique. Ce style unique repose sur une analyse fine des relations humaines, avec une plume à la fois poétique et acerbe, créant un contraste qui capte l’attention et rend chaque interaction riche en sous-entendus.

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L’analyse des rêves avec le tarot. Par Simone Berno

L’analyse des rêves avec le Tarot Simone Berno

 Les rêves sont une voie royale de contact avec l’inconscient. Comprendre le message qu’ils portent permet un dialogue authentique avec cette instance supérieure en nous qu’est le Soi.

Les messages de vos rêves sont un outil pour vous aider dans votre évolution. Vous pouvez entrer dans l’univers des rêves. Vous pouvez vous saisir de vos rêves et en faire des instruments de votre bien-être. Avec eux vous ferez les choix les plus judicieux pour vous et votre entourage. En éclairant le sens de vos rêves, il est possible de prendre en main votre avenir et votre destinée.

Au travers de vos rêves, votre inconscient vous parle et vous envoie ses messages nocturnes pour vous orienter et vous aider dans les différentes situations de votre vécu diurne. Vos rêves vous accompagnent et participent à votre existence, que ce soit sur le plan physique pour votre santé, sur le plan psychologique pour votre équilibre, ou sur le plan spirituel pour éclaircir vos choix et vos idées. Dans tous les cas, vos rêves ont un objectif et un sens au regard de votre vécu : vous guider et vous éclairer, vous aider dans vos choix, vous permettre de résoudre un problème, vous apporter un équilibre et adoucir un vécu difficile. Comprendre à quoi servent vos rêves c’est prendre en main le premier outil pour les saisir et vous en servir concrètement.

Une méthode d’analyse :

J’ai tiré de mon expérience de thérapeute et d’analyse des rêves de plus de 20 ans, une méthode à la fois simple et originale qui permet d’éclairer le sens de vos rêves et par cet éclairage, de vous donner un nouveau pouvoir sur votre vie. Cette méthode se déroule en quatre étapes.

Premièrement, pouvoir vous mettre en condition de rêver et de vous rappeler de vos rêves. Tout le monde rêve c’est une donnée scientifique. Mais encore faut-il se donner les moyens de s’en rappeler. Il y a des techniques qui fonctionnent pour cela.

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Ton âme est un chemin

Le voyage spirituel

L’ouvrage Ton âme est un chemin de Emmanuel Godo utilise l’œuvre de Dante pour explorer le voyage spirituel d’un lecteur contemporain, plongeant dans une réflexion intérieure profonde. Voici une analyse complète de ses intentions, du message, de l’approche, de la méthode singulière, et une série de questions clés à se poser en tant que lecteur.
Emmanuel Godo cherche à utiliser l’œuvre de Dante, La Divine Comédie, non pas comme un simple texte littéraire, mais comme un guide introspectif, invitant le lecteur à se confronter aux ténèbres intérieures pour atteindre la lumière. L’intention semble de guider vers une redécouverte spirituelle de soi, en faisant écho aux grandes étapes du voyage de Dante et en interprétant ces étapes comme des symboles du cheminement personnel vers la vérité et la transcendance.

Le message principal repose sur la transformation intérieure : la nécessité de se confronter à ses propres faiblesses et d’accepter le mal et la souffrance pour mieux évoluer. L’œuvre souligne le besoin de cohérence morale et spirituelle, et la façon dont l’homme moderne peut s’inspirer de l’expérience de Dante pour s’extirper de la superficialité du quotidien. Godo invite ses lecteurs à voir la vie comme un pèlerinage vers une meilleure compréhension de soi et de son essence spirituelle.

L’approche de Godo est intime et immersive. Plutôt que de se limiter à un commentaire analytique, il partage un dialogue imaginaire, comme une lecture partagée entre lui et un autre personnage. Cette méthode rend l’expérience spirituelle tangible et accessible, utilisant un style narratif pour engager le lecteur à participer activement au cheminement proposé. Ce dialogue imaginaire rend l’approche vivante et invite à la méditation en abordant les dilemmes moraux de façon humaine et personnelle.
Godo utilise un mélange d’exégèse, de commentaire littéraire et de méditation personnelle. Il aborde La Divine Comédie par une lecture quotidienne et parcimonieuse, encourageant un processus d’assimilation lente et profonde. La structure en étapes et en figures symboliques permet de réfléchir sur des thèmes universels, tels que l’amour, la justice, la colère, et l’orgueil, tout en reliant chaque étape aux dilemmes contemporains. La méthode s’apparente ainsi à une thérapie spirituelle, où chaque acte de lecture est un acte de transformation personnelle.

Des thèmes universels

Emmanuel Godo explore plusieurs thèmes universels traités par Dante dans La Divine Comédie, en les reliant aux dilemmes intérieurs de tout être humain. Ces thèmes, essentiels à l’œuvre de Dante, trouvent des échos dans notre expérience contemporaine, permettant au lecteur de se connecter à des vérités humaines intemporelles.

1. La Quête de soi et du sens

Dante et le thème de la quête existentielle : Dès le début de son voyage, Dante se retrouve “au milieu du chemin de [sa] vie” dans une forêt obscure, symbole d’égarement spirituel. Ce thème de la quête de soi est central, et Dante représente l’homme en quête de sa propre essence, traversant les couches de l’Enfer pour comprendre la nature du bien et du mal. Emmanuel Godo insiste sur le fait que cette quête pousse chacun à dépasser les illusions et la superficialité pour se reconnecter à un idéal plus élevé.

2. Le Bien et le Mal

Le mal comme part intégrante de la compréhension du bien : Dante descend dans l’Enfer pour comprendre les conséquences de chaque péché, du plus superficiel au plus grave. Godo souligne ici que le voyage de Dante n’est pas une simple condamnation des damnés, mais un processus d’apprentissage où le poète apprend la gravité des actes humains. Ce thème enseigne que le mal ne peut être surmonté que par la confrontation et la connaissance de soi. Pour Godo, comprendre le mal, c’est aussi mieux comprendre ses propres faiblesses.

3. L’Amour et la Justice divine

L’amour comme force motrice de l’univers : Dans le voyage de Dante, l’amour occupe une place centrale, représenté par Béatrice, son amour perdu, mais aussi par l’amour divin qui ordonne la justice. L’amour et la justice divine structurent chaque cercle de l’Enfer et les châtiments qui y sont infligés, conçus selon la logique du « contrappasso », ou la punition appropriée à la nature du péché commis. Godo interprète cette justice comme un appel à une cohérence morale, où chaque choix porte ses conséquences, rappelant que l’amour véritable doit guider l’homme au-delà des désirs éphémères.

4. La Solitude et la Communion

La solitude spirituelle et la recherche d’un guide : Virgile, représentant la raison et la sagesse antique, accompagne Dante et incarne le besoin de guidance dans les moments de doute. Dante découvre que les âmes damnées, bien qu’en groupe, sont en réalité profondément seules, coupées de Dieu et de l’amour. Godo suggère que cette solitude est un avertissement : vivre sans but plus élevé isole l’âme et la prive de sens, alors que l’accompagnement spirituel et la recherche de la lumière offrent une vraie communion.

5. La Rébellion et la Rédemption

Les cycles de rébellion et de recherche de la rédemption : Les damnés de l’Enfer sont ceux qui ont refusé de se tourner vers une voie supérieure, préférant la satisfaction immédiate de leurs désirs et leur rébellion contre l’ordre divin. Dante voit la rédemption comme un chemin ardu, qui nécessite de plonger dans les ténèbres pour mieux les dépasser. Godo montre ici que Dante illustre la responsabilité de l’homme dans ses choix et le pouvoir de se libérer du cycle du vice en cherchant une purification intérieure.

6. La Mort et la Vie Éternelle

La vie comme un voyage vers l’éternité : Le parcours de Dante montre que la mort n’est pas une fin, mais une continuation de ce que l’on a choisi d’être. La Divine Comédie place la vie humaine dans un cadre éternel, où chaque acte a des répercussions au-delà de l’existence terrestre. Selon Godo, Dante nous rappelle que chaque instant est une préparation pour l’au-delà, où l’âme trouvera la paix ou l’errance selon ses choix.

7. La Vérité et l’Illusion

Éclairer les illusions et atteindre la vérité : Dante traverse les étapes de l’Enfer, confronté à des illusions de pouvoir, de gloire et de satisfaction personnelle. Chaque damnation montre une vérité cachée derrière l’illusion des désirs égoïstes. Godo interprète cela comme un appel à la lucidité : la vie authentique consiste à voir au-delà des illusions, à accepter sa propre vulnérabilité, et à se tourner vers un bien supérieur.

Thèmes universels abordés dans le Paradis

  1. La soif de transcendance
    Dante crée le néologisme trasumanar (outrepasser l’humain), pour exprimer l’aspiration de l’âme à dépasser les limites humaines vers une dimension divine. Ce terme illustre une expérience mystique intense que le poète s’efforce de transmettre, bien que les mots semblent inadaptés à rendre l’immensité spirituelle de cette vision​
  2. Le parcours de lumière et la contemplation divine
    Le Paradis est décrit comme un voyage de l’âme enlevée par le désir de rejoindre la source divine. La montée à travers les cieux symbolise le rapprochement de l’âme vers Dieu, chaque niveau de Paradis représentant un degré de pureté et de connaissance accrue. Le voyage se termine dans une vision de lumière intense, dans laquelle Dieu est à la fois le centre et l’enveloppe de cette lumière
  3. La beauté croissante et le rôle de Béatrice
    Au fil de l’ascension, la beauté de Béatrice s’intensifie, symbolisant l’épanouissement spirituel du poète. Béatrice n’est pas seulement une figure aimée, mais une médiatrice entre l’humain et le divin, capable de rendre la perfection divine accessible au regard humain. Sa présence guide Dante, et sa beauté croissante marque chaque étape de l’élévation spirituelle du poète​
  4. L’ordre cosmique et la vision mystique
    Dans le Paradis, Béatrice explique à Dante l’ordre divin et la hiérarchie céleste, avec chaque âme placée selon la volonté divine. Ce cosmos harmonieux, en opposition au chaos humain, réconcilie la perception du monde avec une vérité éternelle et immuable, où chaque être est pleinement intégré à un tout harmonieux, sous la lumière divine
  5. L’extase et le dépassement de soi
    Dans les chants finaux, Dante fait face aux limites de son être en contemplant la lumière divine, atteignant un état d’extase qui le force à regarder Béatrice pour ne pas être consumé. Cette expérience ultime, où il voit la lumière en forme de rivière dorée, représente la frontière où l’âme touche au mystère divin, à l’orée de la compréhension totale​

L’ascension dans le Paradis de Dante, interprétée par Godo, est une invitation à comprendre la vie comme un chemin spirituel, où chaque étape rapproche de l’amour et de la lumière divins. La présence de Béatrice, qui mène Dante à travers les cieux, rappelle que la quête spirituelle est aussi un acte d’amour, de dépassement et de dévouement. Le Paradis devient alors la réalisation ultime d’un ordre divin qui répond à la folie du monde terrestre en montrant une harmonie parfaite.

Les châtiments des damnés

Les châtiments des damnés sont des illustrations allégoriques des péchés qu’ils ont commis, chaque peine étant adaptée à la nature du vice du pécheur (le principe du contrappasso). Voici un aperçu des principaux châtiments infligés selon les cercles de l’Enfer :

  1. La Luxure : Les âmes luxurieuses sont emportées par des vents violents, symbolisant leur incapacité à maîtriser leurs passions et leurs désirs impétueux de leur vivant. Ce châtiment incarne la nature instable de leurs appétits charnels​
  2. L’Avarice et la Prodigalité : Les avares et les prodigues, incapables de mesure, poussent des fardeaux avec leur poitrine et s’invectivent mutuellement. Leur châtiment reflète leur relation déséquilibrée avec les biens matériels ; même morts, ils ne peuvent abandonner leur obsession pour la possession ou la dépense​
  3. La Violence et la Trahison : Dans les cercles inférieurs, Dante rencontre les violents, qui sont plongés dans des rivières de sang bouillant, et les traîtres, qui sont figés dans la glace. La violence et la trahison, considérées comme des offenses ultimes, reçoivent des punitions correspondant à la froideur ou la chaleur de leurs actions destructrices​
  4. Les Hérétiques : Ils sont enfermés dans des sépulcres en feu, symbolisant leur rejet de la doctrine de l’immortalité de l’âme. Ces flammes, qui brûlent éternellement, incarnent leur refus des vérités éternelles​
  5. Les Blasphémateurs et les Voleurs : Certains damnés, tels que les blasphémateurs, subissent des morsures de serpents ou renaissent perpétuellement en cendres, illustrant la vanité de leur existence. Ce cycle de destruction et de régénération sans but figure l’absurdité d’une vie détournée du divin​.
  6. La Traîtrise envers les bienfaiteurs : Dans la Tolomée, une zone du neuvième cercle, ceux qui ont trahi les lois sacrées de l’hospitalité sont punis pour avoir rompu ce lien social fondamental. Cette trahison, l’un des pires péchés selon Dante, les condamne à une damnation éternelle

À travers ces châtiments, Dante présente une conception poétique et morale où chaque acte néfaste entraîne une conséquence éternelle qui vise à illustrer la gravité du péché en question.

Je suis à court de moyens pour expliquer à quel point c’est grave

Notre réflexion

En quoi la vérité, et la recherche de la vérité sont liées à la spiritualité ?

La vérité et la recherche de la vérité sont intrinsèquement liées à la spiritualité, car elles touchent à des aspects fondamentaux de l’existence humaine : le sens, l’authenticité, et la quête de l’absolu. Dans de nombreuses traditions spirituelles et philosophiques, la vérité n’est pas simplement une collection de faits ou de réalités objectives ; elle est vue comme une essence transcendante, une force qui relie l’individu à une réalité plus vaste, souvent divine ou cosmique.

  1. La vérité comme quête de sens

Dans le domaine de la spiritualité, la recherche de la vérité est souvent liée à la quête de sens dans la vie. La spiritualité pousse les individus à se poser des questions profondes : Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Quelle est ma place dans l’univers ? Ces interrogations sont fondamentalement des questions de vérité. L’individu cherche à découvrir une vérité plus profonde qui va au-delà des apparences superficielles de la vie quotidienne. La spiritualité incite à regarder au-delà du matériel pour découvrir une réalité plus subtile et significative. Cette quête de sens, souvent vue comme une recherche de vérité intérieure, est un processus d’éveil qui rapproche l’individu de sa véritable nature. L’individu cherche à aligner son existence sur une vérité plus élevée, que ce soit à travers la méditation, la prière, ou d’autres pratiques spirituelles.

  1. L’authenticité et la vérité intérieure

La recherche de la vérité, dans une perspective spirituelle, est également une recherche d’authenticité. De nombreuses traditions enseignent que l’individu doit se libérer des illusions, des faux-semblants et des croyances limitantes qui voilent sa perception de la réalité. Le chemin vers la vérité est souvent décrit comme un processus de dépouillement des couches d’ego et de fausse identité pour accéder à une vérité intérieure, plus pure et plus authentique. Cette notion est très présente dans des philosophies comme le bouddhisme, qui parle de la nécessité de transcender le “soi” égoïque pour réaliser la vacuité et l’interdépendance de toutes choses. Dans la mystique chrétienne, on trouve des concepts similaires avec l’idée de l’humilité et de la purification spirituelle, qui mènent à une vérité plus divine. Dans chaque tradition, la quête de la vérité est souvent présentée comme un voyage intérieur, un retour vers soi-même, où la vérité et l’authenticité sont synonymes de l’alignement avec le divin ou l’absolu.

  1. La vérité universelle et la connexion spirituelle

Au-delà de l’individu, la recherche de la vérité spirituelle implique souvent de découvrir une vérité universelle qui relie toutes choses. Dans de nombreuses croyances, la vérité est vue comme une force ou une énergie qui sous-tend l’univers. Elle est immuable, éternelle et omniprésente. Dans l’hindouisme, par exemple, le concept de “Satya” (vérité) est l’une des qualités les plus élevées. Satya ne concerne pas seulement la vérité dans le discours ou les actions, mais une vérité absolue qui est en harmonie avec le dharma (l’ordre cosmique). Dans cette optique, la quête de vérité spirituelle mène à la compréhension que tout est interconnecté, que l’individu fait partie d’un ensemble plus vaste. C’est une vérité qui transcende l’ego et les divisions illusoires de la réalité quotidienne. Ce processus est souvent décrit comme un éveil spirituel, où l’individu réalise que sa propre vérité intérieure est en fait un reflet de la vérité universelle. La recherche de cette vérité conduit à un sentiment d’unité avec l’univers et, dans certaines traditions, avec le divin.

  1. La vérité et l’éthique spirituelle

La vérité, dans le cadre de la spiritualité, est aussi un fondement éthique. De nombreuses traditions religieuses et spirituelles considèrent la vérité comme une vertu fondamentale. Par exemple, dans le christianisme, Jésus dit : “Je suis le chemin, la vérité et la vie”, liant ainsi la vérité à l’expérience de Dieu. Dans le bouddhisme, l’un des préceptes éthiques est de ne pas mentir, car être en désaccord avec la vérité est considéré comme une barrière au progrès spirituel. Cette insistance sur la vérité dans la parole et l’action est aussi liée à l’idée que la vérité nous libère, en ce sens qu’elle nous rapproche de notre essence véritable et nous éloigne de l’illusion. Vivre en accord avec la vérité, dans un sens spirituel, c’est aligner ses pensées, ses paroles et ses actions avec ce qui est juste et authentique. Cela implique de ne pas tromper, ni soi-même ni les autres, car la tromperie crée des illusions qui nous éloignent de la compréhension de la réalité. C’est un principe universellement partagé dans presque toutes les grandes religions, qu’il s’agisse de la vérité dans les actions quotidiennes ou dans les intentions plus profondes.

  1. L’illusion comme obstacle à la vérité spirituelle

Dans de nombreuses traditions spirituelles, l’illusion est présentée comme l’ennemi de la vérité. Par exemple, dans l’hindouisme et le bouddhisme, le concept de “Maya” désigne le monde de l’illusion, qui nous empêche de percevoir la vérité ultime. L’illusion est ce qui nous fait croire que le monde matériel, nos désirs ou nos peurs, sont la réalité ultime, alors qu’en vérité, ces aspects sont transitoires et superficiels. L’objectif de la spiritualité est souvent de dissiper cette illusion afin d’accéder à la véritable nature de l’existence. Cette libération de l’illusion est ce que l’on appelle souvent l’illumination ou l’éveil. Les pratiques spirituelles comme la méditation, le yoga, ou la prière sont des moyens pour calmer le mental, voir à travers les illusions de l’ego, et accéder à une vérité plus profonde qui transcende l’individu.

  1. La vérité comme transcendance de l’ego

Enfin, la recherche de la vérité spirituelle est souvent liée à la transcendance de l’ego. L’ego est ce “moi” individuel qui s’attache à des identités superficielles — la réussite matérielle, les titres, les possessions — et qui nous empêche de voir la vérité plus large de notre existence. Dans de nombreuses traditions mystiques, on enseigne que pour atteindre la vérité, il faut dépasser l’ego, se libérer de ses illusions et comprendre que la vraie nature de l’existence va au-delà du soi individuel. Là encore, il s’agit d’un principe commun à de nombreuses philosophies spirituelles. Dans la Kabbale juive, dans le soufisme islamique ou dans le taoïsme, on retrouve cette idée que la vérité ultime n’est atteinte qu’en renonçant à l’illusion de l’individualité et en reconnaissant l’unité fondamentale de toutes choses.

Que ce soit à travers la découverte de la vérité intérieure, la réalisation de la vérité universelle ou la transcendance des illusions de l’ego, la vérité est au cœur du voyage spirituel. Elle nous relie à nous-mêmes, aux autres et à une réalité plus vaste qui transcende le monde matériel.

Le message de l’auteur, Charlie Warzel, dans son texte “Je suis à court de moyens pour expliquer à quel point c’est grave” exprime une profonde inquiétude face à la dissociation d’une partie significative de la population américaine avec la réalité. L’auteur dénonce le fait que des théories du complot et des désinformations massives ne sont plus simplement des phénomènes de marge, mais des constructions intentionnelles, alimentées par des figures influentes et amplifiées par les plateformes numériques. Il va plus loin en suggérant que cette crise n’est pas qu’une simple question de manipulation de l’information, mais une attaque culturelle qui vise à discréditer toute institution ou personne opérant dans le monde réel, qu’il s’agisse de météorologues, journalistes, scientifiques, ou fonctionnaires.

L’état d’esprit traduit est celui d’un profond désespoir. Warzel semble accablé par l’ampleur du phénomène et la difficulté croissante à lutter contre ces mensonges massivement répandus et acceptés comme des vérités. Il déplore également le cynisme des figures publiques et des médias qui, consciemment ou non, propagent des fausses informations, même en sachant qu’elles sont fausses. Le texte montre un pessimisme face à l’avenir d’une société où la vérité devient relative, dominée par des “réalités alternatives” que des millions choisissent volontairement d’adopter.

Un petit storytelling comique ?


Les questions clés que nous devrions nous poser après avoir lu cet article :

  1. Comment en sommes-nous arrivés à une société où la vérité elle-même est contestée ?
    • L’article nous incite à réfléchir sur les racines profondes de cette crise de vérité et sur le rôle des plateformes numériques et des figures publiques dans sa diffusion.
  2. Pourquoi autant de personnes choisissent-elles délibérément de croire en des mensonges, même face à des preuves contraires ?
    • La question explore la psychologie collective derrière l’adhésion à des théories conspirationnistes et la méfiance envers les institutions.
  3. Quels sont les effets à long terme de cette “fracture de la réalité” sur la cohésion sociale et la démocratie ?
    • L’auteur suggère que cette rupture dans la perception de la réalité met en péril la capacité d’une société à fonctionner harmonieusement, ce qui appelle à une réflexion sur l’avenir démocratique.
  4. Comment pouvons-nous, en tant qu’individus, contribuer à combattre cette marée de désinformation ?
    • Le texte invite à réfléchir sur la responsabilité individuelle face à la consommation et à la diffusion d’informations, et sur les actions concrètes pour contrer les effets néfastes de la désinformation.

Le texte nous pousse à remettre en question notre propre rapport à l’information et à envisager les conséquences sociales, politiques et culturelles d’une société où la vérité est constamment déformée.

Charlie Warzel aborde de manière approfondie une crise de désinformation et de fracture de la réalité qui affecte les États-Unis, et qui a des conséquences bien plus graves qu’une simple propagation de fausses nouvelles. Warzel décrit un phénomène social et culturel inquiétant, où une part croissante de la population choisit délibérément de se couper de la réalité factuelle pour adhérer à des récits alternatifs, souvent ancrés dans la peur, la méfiance et le ressentiment. Ce texte met en lumière des questions fondamentales sur la nature de la vérité dans une société hyperconnectée et les dangers de ce que l’auteur appelle “une attaque culturelle” contre les institutions et individus qui incarnent la réalité factuelle.

La crise de la désinformation : plus qu’une simple manipulation de l’information

Selon Warzel, la désinformation qui inonde les réseaux sociaux et influence les perceptions de millions de personnes n’est pas seulement le fruit d’une manipulation accidentelle ou de simples erreurs. C’est un phénomène intentionnel, alimenté par des acteurs influents qui y trouvent des bénéfices politiques, financiers ou idéologiques. Il cite des exemples frappants liés aux ouragans Milton et Helene, où des théories du complot délirantes — telles que l’idée que ces tempêtes auraient été créées comme des “armes météorologiques” par le gouvernement américain — ont prospéré en ligne, attirant des millions de vues.

L’auteur illustre comment ces théories sont non seulement absurdes, mais dangereuses. Elles conduisent à la méfiance à l’égard des autorités légitimes, comme la FEMA (Federal Emergency Management Agency), et incitent même à des comportements violents envers les responsables gouvernementaux. Warzel nous rappelle que la désinformation actuelle n’est pas nécessairement conçue pour convaincre ou changer les croyances des sceptiques, mais pour conforter ceux qui préfèrent s’enfermer dans des récits alternatifs qui confirment leurs peurs et leurs ressentiments envers le système.

La fracture de la réalité : une attaque contre la rationalité

L’une des idées centrales de Warzel est que cette crise va au-delà de la simple propagation de fausses nouvelles. Nous assistons, selon lui, à une véritable “fracture de la réalité”. Les individus qui s’abandonnent à des théories du complot ou qui diffusent volontairement des informations fausses ne sont plus seulement des victimes de la manipulation : ce sont des participants actifs à une entreprise plus vaste de construction d’une “réalité alternative”. Ils refusent de confronter les faits, préférant des récits qui renforcent leurs croyances préexistantes et leur sentiment de marginalisation.

C’est ce qu’il appelle la “post-vérité”, un état où les faits objectifs importent moins que les sentiments et les croyances subjectives. Dans cet univers, la véracité d’une information devient secondaire par rapport à l’émotion qu’elle provoque ou à la manière dont elle résonne avec un certain groupe. L’exemple donné d’une image générée par l’IA d’une petite fille tenant un chiot pendant un ouragan, partagée des milliers de fois même après avoir été démasquée comme fausse, illustre cette idée. Pour ceux qui l’ont partagée, le fait que l’image soit “symbolique” de la souffrance était plus important que sa véracité.

Ce refus d’accepter les faits est profondément ancré dans la psychologie de certains groupes, qui voient la réalité telle qu’elle est dépeinte par les médias, les scientifiques ou les autorités comme une menace directe à leur vision du monde. Cette fracture est rendue possible, voire encouragée, par l’architecture des plateformes numériques, qui récompensent la diffusion rapide d’informations émotionnelles ou polarisantes, même lorsque celles-ci sont fausses. La diffusion de la désinformation devient un moyen de maintenir les divisions sociales et politiques et d’alimenter la méfiance envers toute forme d’autorité.

Les implications : une attaque contre les institutions de la vérité

Warzel met également en lumière une attaque plus large contre toutes les institutions et personnes qui incarnent la vérité et la réalité objective. Les scientifiques, les météorologues, les journalistes et les fonctionnaires publics sont devenus les cibles principales de cette guerre culturelle. Parce que leur rôle est de rapporter des faits, de décrire la réalité telle qu’elle est et de gérer les conséquences des événements, ils représentent une menace directe pour ceux qui préfèrent vivre dans un univers alternatif où tout est le fruit d’une vaste conspiration. Cette méfiance envers les autorités et les experts ne se contente pas d’être théorique. Elle a des répercussions réelles et dangereuses. Les employés de la FEMA, par exemple, ont fait face à des menaces de violence de la part de citoyens qui croient que l’agence complote contre eux. Les fonctionnaires qui tentent de faire respecter des mesures de santé publique, de gestion de crise ou d’information sur le changement climatique sont régulièrement harcelés, et dans certains cas, leur vie est mise en danger.
Ce phénomène a été exacerbé sous la présidence de Donald Trump, qui, selon Warzel, a contribué à légitimer ces récits alternatifs et à éroder la confiance dans les institutions. Mais il souligne que cela ne s’arrêtera pas avec la fin de son mandat. Le problème est maintenant institutionnalisé dans une partie de la société américaine, et ses effets se feront sentir bien au-delà de l’arène politique.

Les défis à venir : rétablir un cadre pour la vérité

Pour Warzel, le défi est désormais de trouver un moyen de reconstruire un cadre commun pour la vérité dans une société profondément divisée. Il ne s’agit pas simplement de lutter contre la désinformation avec des faits, car, comme il le souligne, les faits seuls ne suffisent plus à convaincre ceux qui préfèrent une réalité alternative. L’enjeu est bien plus large : il s’agit de rétablir un environnement où la vérité, la science et les faits peuvent à nouveau être acceptés comme des bases communes pour le débat et la prise de décision collective. La tâche est immense, car elle nécessite de reconstruire la confiance dans les institutions et de contrecarrer les plateformes numériques qui, par leur nature même, favorisent la diffusion rapide de la désinformation. Warzel laisse entendre que ce processus sera long et difficile, et qu‘il n’y a pas de solution simple à cette crise culturelle qui touche désormais les fondements mêmes de la démocratie et de la société civile.

Le symbolisme du chat

Dans ma cervelle se promène
Ainsi qu’en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l’entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s’apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C’est là son charme et son secret.

Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.

Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n’a pas besoin de mots.

Non, il n’est pas d’archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,

Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu’harmonieux !

II

De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu’un soir
J’en fus embaumé, pour l’avoir
Caressée une fois, rien qu’une.

C’est l’esprit familier du lieu ;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire ;
Peut-être est-il fée, est-il dieu ?

Quand mes yeux, vers ce chat que j’aime
Tirés comme par un aimant
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même

Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

Spiritualités Magazine – L’alchimie

 

Le dernier numéro du magazine papier – Octobre 2024

Un numéro de 60 pages sur l’alchimie, à votre disposition ici

 

Voici une présentation imagée et analytique de ce nouveau numéro de Spiritualités Magazine

Déroulez dans les pages vers le bas

L’article qui présente ce numéro du Magazine

Ce numéro de Spiritualités Magazine explore un large éventail de thèmes liés à la spiritualité, l’alchimie, la philosophie et la quête de transformation intérieure. Il propose une aventure spirituelle et philosophique, invitant le lecteur à plonger dans les mystères de l’existence et à découvrir des voies de réenchantement du monde. Les auteurs mettent en avant une série de sujets profondément liés à la quête de la lumière intérieure, la transformation de l’âme et la sagesse ancestrale.

Les thèmes principaux


I. Réenchantement du Monde par l’Alchimie

L’alchimie comme métaphore de l’évolution personnelle

L’article qui présente ce numéro du Magazine commence par une réflexion sur l’alchimie, non pas seulement comme une ancienne pratique ésotérique, mais comme une métaphore de l’évolution spirituelle individuelle. L’alchimie est décrite comme un processus de transformation intérieure, où l’individu transmute ses ténèbres en sagesse. Face aux défis contemporains tels que l’ignorance et le fanatisme, l’alchimie apparaît comme une réponse spirituelle profonde. Cette perspective offre une manière poétique et symbolique de percevoir le cheminement spirituel comme un processus d’évolution continue.


II. Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz

Un voyage initiatique en sept jours

L’article se penche sur l’ouvrage mystique Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz, un texte fondateur de la tradition rosicrucienne. Ce texte est interprété comme une allégorie du voyage spirituel, divisé en sept jours représentant des épreuves et des transformations symboliques. À travers ce voyage initiatique, le lecteur est invité à accomplir sa propre transfiguration alchimique, une transformation profonde de l’être qui conduit à la sagesse et à la réalisation spirituelle.


III. L’Art Royal et l’Alchimie Spirituelle

Union symbolique et transcendance

Dans cette partie, l’auteur aborde la dimension spirituelle de l’alchimie à travers des symboles tels que le mariage du Soleil et de la Lune, et la naissance de la pierre philosophale. L’alchimie spirituelle est ici un processus d’union et de transcendance, permettant à l’initié de dépasser les frontières matérielles et spirituelles pour accéder à une nouvelle forme d’harmonie universelle. Cette section renforce l’idée que la quête spirituelle est une voie d’équilibre et d’union des contraires.


IV. Le Processus Alchimique : Dissolution, Purification et Recomposition

L’article décrit ensuite les étapes principales du processus alchimique : la dissolution de la matière première, sa purification et enfin la recomposition en une substance harmonieuse. Ce processus alchimique est mis en parallèle avec une forme de méditation profonde, où l’individu se met en dialogue avec la nature, cherchant à vibrer en accord avec le cosmos et à manipuler des énergies invisibles pour atteindre une harmonie universelle.


V. Introduction à la Kabbale

Mysticisme juif et application moderne

Une autre partie importante de l’article concerne l’introduction à la Kabbale, une tradition mystique juive. L’auteur retrace les origines de la Kabbale, ses concepts clés tels que l’Arbre de Vie et les Sephiroth, et son application dans la vie moderne. La Kabbale est présentée comme une voie d’accès à une compréhension plus profonde de la réalité, où le lecteur peut explorer des significations littérales, allégoriques, homilétiques et mystiques des textes.


VI. Physique Quantique et Spiritualité

Interconnexion et rôle de l’observateur

Dans une démarche plus moderne, l’article fait un lien entre la physique quantique et la spiritualité. Il expose l’idée que tout est interconnecté dans l’univers, et que la conscience joue un rôle central dans la création de la réalité. Ce rapprochement entre science et mysticisme ouvre une réflexion sur les potentialités infinies de la réalité, où l’observateur est au cœur de la manifestation du monde.


VII. Carl Gustav Jung et l’Alchimie

L’intégration des symboles alchimiques dans la psychologie analytique

Le texte explore également l’œuvre de Carl Gustav Jung, et plus particulièrement son intérêt pour l’alchimie. Jung a vu dans les symboles alchimiques une représentation des processus psychologiques de transformation. L’alchimie, pour Jung, était un cadre pour comprendre le développement intérieur, reliant l’inconscient collectif et le processus d’individuation. Ce passage met en lumière la continuité des idées alchimiques dans la pensée moderne et leur influence sur la psychologie contemporaine.


VIII. L’Alchimie, le Christianisme et les Cathédrales

Complémentarité entre spiritualité chrétienne et alchimie

L’article traite ensuite de la relation entre l’alchimie et le christianisme, en particulier dans l’architecture sacrée des cathédrales. L’auteur soutient que l’alchimie prolonge la vision chrétienne de la transformation de l’homme et de la nature, illustrée par des symboles présents dans les cathédrales, qui représentent des enseignements spirituels et alchimiques.


IX. Symboles Archétypiques Universels

L’arbre, le cercle et la croix

Le texte conclut en revenant sur les symboles archétypiques qui jalonnent à la fois la tradition alchimique et les mythes universels. Ces symboles, comme l’arbre (croissance), le cercle (unité) et la croix (intersection entre le divin et l’humain), sont décrits comme des repères spirituels à travers lesquels l’humanité comprend ses propres cycles de transformation.


X. Invitation à la Découverte et à la Transformation Spirituelle

Exploration, transformation, illumination

L’article se termine par une invitation à explorer ces différentes voies spirituelles, de l’alchimie à la Kabbale, en passant par la physique quantique et la psychologie jungienne. Le lecteur est encouragé à changer sa perception de la réalité et à trouver sa propre voie spirituelle vers l’illumination.


Conclusion

L’article qui présente ce numéro du Magazine présente une vaste exploration des mystères spirituels et ésotériques à travers des traditions variées telles que l’alchimie, la Kabbale et les idées de Carl Gustav Jung. Chaque section est une porte d’entrée vers une réflexion plus profonde sur la transformation intérieure, la quête de la lumière et l’harmonie universelle. En proposant un voyage à travers ces concepts complexes, l’article invite le lecteur à se réapproprier ces traditions anciennes pour une quête spirituelle moderne et personnelle.

 

Prendre soin de mes parents qui vieillissent

L’ouvrage Prendre soin de mes parents qui vieillissent d’Annick Taquet-Assoignons aborde une problématique universelle mais souvent négligée : le rôle de l’enfant aidant face à la vieillesse et la dépendance de ses parents. L’intention de l’auteure est claire : offrir des outils de réflexion et de gestion à ceux qui se retrouvent dans cette position, souvent imposée et peu préparée. Voici un résumé détaillé de l’intention, du message, de l’approche et de la méthode de l’auteure, ainsi que sa singularité :

Annick Taquet-Assoignons vise à sensibiliser et accompagner les “enfants aidants”, ceux qui prennent soin de leurs parents âgés et souvent dépendants. Elle cherche à reconnaître la complexité émotionnelle et physique de ce rôle, tout en offrant des outils concrets pour mieux l’appréhender. L’auteure souhaite prévenir l’épuisement et les difficultés psychologiques qui en découlent, en mettant l’accent sur l’importance de protéger ses propres ressources.

Le message central du livre est que la prise en charge d’un parent vieillissant n’est pas une tâche simple, ni naturelle, et qu’elle peut avoir un impact profond sur la vie personnelle, émotionnelle et sociale de l’aidant. Il est essentiel de ne pas négliger son propre bien-être, tout en assumant cette responsabilité. Le livre propose de réhabiliter ce rôle, souvent vu comme un devoir, en montrant qu’il est possible de trouver un équilibre entre l’aide apportée au parent et le respect de ses propres limites.

L’approche de l’auteure est à la fois personnelle et professionnelle. Elle utilise des témoignages, des expériences personnelles et son expertise en psychologie pour aborder les multiples facettes du rôle d’aidant. Le livre est structuré pour guider les lecteurs dans une réflexion progressive sur leur propre situation, en posant des questions à chaque étape pour les amener à prendre du recul sur leurs responsabilités.

Chaque chapitre aborde une thématique liée à la prise en charge d’un parent vieillissant, suivi de questions introspectives et de conseils pratiques.

 Cette méthode vise à permettre aux aidants de mieux comprendre leur situation, d’identifier les domaines où ils se sentent en difficulté et d’appliquer des stratégies concrètes pour améliorer leur quotidien. L’auteure met aussi en avant des outils spécifiques, comme l’échelle de Zarit, pour évaluer la charge mentale et physique.

  1. La perte d’autonomie du parent
  • Thématique : La perte d’autonomie du parent peut être progressive ou soudaine, causant un bouleversement familial.
  • Réponses essentielles :
    • L’importance de préserver la dignité et l’autonomie du parent, même en situation de dépendance.
    • La nécessité pour l’enfant aidant de trouver un équilibre entre l’aide apportée et la non-infantilisation du parent.
    • Recommandation de valoriser les petites réussites du parent plutôt que de se focaliser sur ses échecs​ .
  1. Un « fardeau » trop lourd à porter ?
  • Thématique : Le sentiment de fardeau ressenti par les aidants, souvent écrasant.
  • Réponses essentielles :
    • Utilisation de l’échelle de Zarit pour évaluer l’ampleur du fardeau.
    • L’aidant est encouragé à revenir régulièrement sur cette évaluation pour mieux comprendre sa situation émotionnelle et matérielle​.
  1. Des pertes et des deuils
  • Thématique : Les pertes (physiques, émotionnelles) et les deuils associés à la maladie du parent.
  • Réponses essentielles :
    • Chaque étape de la maladie entraîne une nouvelle forme de deuil.
    • L’aidant doit s’adapter à ces pertes tout en évitant de se laisser submerger par la tristesse​ ​ .
  1. Pourquoi moi ?
  • Thématique : Pourquoi certains enfants prennent la responsabilité principale d’aidant.
  • Réponses essentielles :
    • Les motivations des enfants aidants varient (solidarité, sentiment de dette, désir de reconnaissance).
    • La perception de ce rôle peut être influencée par des attentes familiales ou sociétales​ .
  1. Et lorsque je suis un professionnel de la santé ?
  • Thématique : Le cas des aidants qui sont aussi professionnels de la santé.
  • Réponses essentielles :
    • Distinguer son rôle de soignant et celui de proche est difficile.
    • L’importance de déléguer certaines tâches pour préserver la relation parent/enfant​ .
  1. Des besoins ?
  • Thématique : Reconnaître les besoins des aidants.
  • Réponses essentielles :
    • Les besoins de l’aidant sont souvent ignorés ou mis de côté.
    • Il est crucial de reconnaître ces besoins pour éviter l’épuisement et maintenir un équilibre​ .
  1. Où et comment m’informer ?
  • Thématique : Les sources d’information pour les aidants.
  • Réponses essentielles :
    • Rechercher des ressources et des informations sur les aides disponibles peut soulager la charge mentale et logistique de l’aidant.
  1. Gérer mes émotions
  • Thématique : La gestion des émotions des aidants, souvent contradictoires.
  • Réponses essentielles :
    • Reconnaître et accepter ses émotions (colère, tristesse, amour) est essentiel pour préserver une relation saine avec le parent malade.
    • La gestion des émotions passe par la pleine conscience et des techniques comme l’Analyse Transactionnelle​ ​ .
  1. Développer mon assertivité
  • Thématique : L’importance de l’assertivité dans la relation aidant/parent.
  • Réponses essentielles :
    • L’assertivité permet de poser des limites et de protéger ses propres besoins tout en respectant ceux du parent​

 

Ce qui distingue cet ouvrage, c’est l’attention particulière portée à l’aspect émotionnel et psychologique du rôle d’aidant. L’auteure n’hésite pas à aborder les sentiments négatifs, comme la colère, la culpabilité, et la tristesse, tout en soulignant que ces émotions sont normales et doivent être reconnues. Sa vision se démarque par l’idée que devenir l’aidant de son parent n’est pas seulement un devoir filial, mais un chemin qui demande une adaptation psychologique profonde. Enfin, elle insiste sur l’idée que ce rôle peut révéler des aspects inattendus des relations familiales, tant positifs que négatifs, et qu’il est important de se préparer à ces changements.

Questions clés à se poser en tant que lecteur

  1. Comment me suis-je retrouvé dans ce rôle d’aidant ? Est-ce une obligation ou un choix ?
  2. Quels sont les impacts émotionnels que ce rôle a sur ma vie quotidienne ?
  3. Ai-je identifié mes limites dans ce rôle ? Comment puis-je les respecter sans culpabiliser ?
  4. Comment équilibrer mon besoin de prendre soin de mes parents tout en préservant mon propre bien-être ?
  5. Comment puis-je demander de l’aide ou déléguer certaines responsabilités sans me sentir dévalorisé ?
  6. Est-ce que j’accepte ou refuse la réalité de la maladie et de la dépendance de mon parent ?
  7. Comment gérer mes relations avec les autres membres de ma famille autour de cette responsabilité partagée ?
  8. Quelles stratégies puis-je mettre en place pour éviter l’épuisement émotionnel et physique ?

La spiritualité dans ce livre

Dans Prendre soin de mes parents qui vieillissent, la spiritualité apparaît sous diverses formes, particulièrement dans le lien entre l’âme et le corps. L’auteur, Annick Taquet-Assoignons, consacre un chapitre intitulé Les soins de l’âme et du corps pour aborder cette dimension. Le message central de ce chapitre est que la prise en charge d’un parent vieillissant ne concerne pas seulement le physique, mais aussi l’aspect spirituel et émotionnel de l’aidant et du parent.

L’ambivalence

L’auteure explore l’idée d’ambivalence émotionnelle, une coexistence simultanée de sentiments opposés. Cette ambivalence, dit-elle, est omniprésente chez l’aidant, qui ressent à la fois de l’amour et de la frustration, de la tendresse et de l’épuisement. Elle compare cette ambivalence à une lutte intérieure entre un “ange” et un “démon” (référence à Milou dans Tintin), des voix qui symbolisent les forces opposées dans le psychisme de l’aidant. Cette lutte révèle l’aspiration à prendre soin et à changer tout en se sentant prisonnier de ses obligations .

La parole intérieure et la pleine conscience

Le livre incite les aidants à se libérer de leur parole intérieure constante, ce flux de pensées qui accompagne leur quotidien et peut devenir oppressant. L’auteur propose de cultiver la pleine conscience (mindfulness), une pratique spirituelle qui permet de se concentrer sur l’instant présent, de mettre de côté les pensées négatives et de retrouver une forme de paix intérieure. Cette approche, bien que simple en apparence, exige une attention quotidienne, en particulier pour ceux qui, comme les aidants, vivent des situations émotionnellement et physiquement éprouvantes .

La méditation, intégrée dans la pratique de la pleine conscience, est également proposée comme un moyen de se reconnecter à soi-même et de prendre du recul par rapport aux difficultés du quotidien. En faisant cet “arrêt sur image”, les aidants peuvent mieux comprendre leurs insatisfactions et ainsi puiser dans leurs ressources internes pour trouver un équilibre entre leurs pensées positives et négatives .

La bienveillance envers soi-même

Dans une approche profondément spirituelle, l’auteure exhorte les lecteurs à faire preuve de bienveillance envers eux-mêmes, à accepter leurs erreurs et à ne pas se juger trop sévèrement. La quête de perfection, souvent présente chez les aidants, est une source de souffrance, et la pratique spirituelle devient ici un moyen de renouer avec l’acceptation de soi et la réalité de ses limites .

Une histoire imaginée à la lecture de ce livre

En un temps lointain, dans une maison nichée entre collines et forêts, vivait une femme prénommée Catherine, qui autrefois, avec une gaieté naturelle, trouvait le monde empli de mélodies. Pourtant, la lumière de sa joie s’était estompée, car un fardeau invisible s’était posé sur ses frêles épaules : sa mère, autrefois vive et alerte, était désormais prisonnière des rets de l’âge. Catherine, veuve de longue date et mère de deux fils, se tenait, seule et résignée, dans l’ombre du devoir filial. Son cœur était lourd, oppressé par les devoirs quotidiens qui s’imposaient à elle depuis que la déchéance physique de sa mère avait pris le pas sur leur relation d’antan.

Chaque matin, le chant du coq annonçait une nouvelle journée de lutte, non contre un dragon ou un chevalier ennemi, mais contre le temps, ce dévoreur implacable. “Autrefois,” pensait-elle, “je pouvais savourer des heures paisibles, occupée à mes propres affaires. Mais désormais, ma vie n’est plus la mienne.” Ses rêves d’indépendance, longtemps construits avec soin, s’étaient dissipés comme la brume au lever du jour. Désormais, elle passait ses journées à s’occuper de sa mère, tout en contemplant de loin ces heures précieuses qu’elle espérait un jour retrouver.

Un matin d’hiver, alors que les premières lueurs du jour teintaient les cimes des arbres, Catherine s’en allait chercher sa mère, celle-ci alitée et incapable de se lever seule. Tandis qu’elle se penchait sur le corps frêle et recroquevillé, elle sentit une ombre s’étendre dans son cœur, une colère sourde qui, jusque-là, avait été refoulée. Cette colère, cette frustration, n’était point dirigée contre sa mère, mais plutôt contre la destinée cruelle qui avait inversé les rôles entre elles.

Sa mère, autrefois maîtresse de maison et pilier de la famille, se tenait là, dépendante, fragile, semblable à un enfant. “Pourquoi dois-je porter seule ce fardeau ?” se demandait Catherine. Elle n’avait point de frères ou de sœurs avec qui partager cette tâche harassante. “Je n’ai jamais imaginé que ma vie, celle que j’avais envisagée sereine et libre, se transformerait en une suite interminable de soins et de sacrifices.”

Les semaines passaient, et la tension entre les deux femmes ne faisait que croître, malgré le silence qui régnait dans la demeure. Ce silence, tel un poison, s’insinuait dans chaque recoin de leur relation. Catherine voulait aimer sa mère comme autrefois, mais chaque soin apporté, chaque heure passée à la toilette, à préparer les repas ou à l’assister pour ses besoins les plus élémentaires, lui semblait une perte de sa propre vie, un coup de poignard dans ses propres rêves. “Comment supporter cette charge sans perdre mon âme ?” pensait-elle chaque nuit avant de sombrer dans un sommeil agité.

Puis, un jour, alors qu’elle s’évertuait à maintenir les apparences de la sérénité, la colère refoulée éclata. “Mère,” dit-elle avec un ton qu’elle ne se reconnaissait point, “je ne puis plus porter ce poids seule. Pourquoi suis-je la seule à m’occuper de toi ? Ai-je été désignée ainsi par quelque sortilège ? Où sont les autres, ceux qui devraient aussi veiller sur toi ?”

Sa mère, ébranlée par ces mots, la regarda avec des yeux emplis de tristesse et de désarroi. “Ma chère fille,” répondit-elle avec une voix tremblante, “je n’ai jamais voulu que tu deviennes ma seule gardienne. Mais le destin nous a piégées toutes deux. Je suis prisonnière de mon corps défaillant, et toi, tu es prisonnière de ton devoir envers moi.”

Ces paroles résonnèrent dans le cœur de Catherine comme une cloche lourde de sens. La rage s’effondra, laissant place à une immense tristesse. Elle comprit alors que sa mère aussi était enchaînée par cette situation. Elles étaient toutes deux captives, non pas l’une de l’autre, mais des aléas impitoyables du temps.

Les jours qui suivirent, Catherine chercha des réponses dans les écrits anciens et dans les conseils de sages, espérant découvrir comment alléger ce fardeau partagé. Elle apprit qu’il était possible de demander de l’aide, de ne point porter seule cette charge. Et, bien que la culpabilité ne disparût point totalement, elle trouva des moyens de déléguer certaines tâches à d’autres, pour que son cœur puisse, ne serait-ce que pour quelques instants, retrouver une once de légèreté.

Ainsi, l’histoire de Catherine et de sa mère devint une leçon pour ceux qui, tels des chevaliers affrontant des batailles invisibles, luttaient contre l’usure des années et les responsabilités imposées par le destin.

Mahorikatan: Danse-Transe et Neurosciences

MAHORIKATAN®, DANSE-TRANSE &NEUROSCIENCES Selon une étude scientifique, la pratique de la danse-transe Mahorikatan® engendre des bénéfices physiques, émotionnels et psychiques. Une récente étude, publiée en mai dernier dans la revue Neuroscience of Consciousness par la presse universitaire d’Oxford, vient de mettre en évidence les bénéfices associés à la pratique de Mahorikatan®, une transe douce basée sur la danse. Cette discipline novatrice, actuellement en plein développement, a été créée par Philippe LENAIF, expert en résolution de traumas et spécialiste des états modifiés de conscience. Une sensation de bien-être immédiat et des effets durables De quoi parle-t-on ? Mahorikatan® est une danse qui, peu à peu, de manière douce, conduit ses participants à un état modifié de conscience. Dès la première séance, cette discipline permet à chacun de renouer avec lui-même, tout en recouvrant une réelle harmonie psychique. Un art de vivre retrouvé qui, en France comme en Belgique, séduit de plus en plus de trentenaires. Une session dure en moyenne trois heures. Selon l’étude pilotée par l’Université et le CHU de Liège, les bénéfices associés à cette pratique sont à la fois physiques, émotionnels et psychiques. Outre les effets habituels de la transe, l’étude relève que Mahorikatan® se distingue chez les participants par certains ressentis spécifiques : un grand sentiment d’unité, un ressenti de dissolution corporelle qui aboutit à la sensation d’être en harmonie avec l’univers, ainsi qu’une profonde libération émotionnelle ; l’ensemble ayant des conséquences positives sur la psyché, les relations sociales et la vie privée

La création selon la mystique juive

D’après un texte de André Attia, publié ici aux Editions du Désir

La CRÉATION Selon la MYSTIQUE JUIVE 

André ATTIA

 

Le chemin maçonnique est un chemin de vérité et de sincérité.

Aussi ne puis-je commencer sans la  “séquence émotion” qui m’étreint depuis longtemps.

Blanchi sous le harnais de l’école laïque et républicaine, temple de la Raison, je me souviens encore des sarcasmes avec lesquels j’accueillais ce que je qualifiais alors d’élucubrations que mon grand-père citait en toutes circonstances, issues, disait-il, d’un livre mystérieux, le Zohar.

Par un curieuse ironie de l’Histoire, mes recherches maçonniques m’ont fait rencontrer et comprendre ces allégories poétiques et ésotériques.

Alors, ce soir, grand-père, le souffle mystique qui illuminait tant ton visage ne sera sans doute pas là…. Mais je vais tenter, sans trop te trahir j’espère, de faire connaître à nos Frères, avec des mots profanes, cette antique sagesse qui n’a jamais cessé d’éclairer les chemins de la connaissance. C’est ma façon à moi de te rendre hommage.

Pour vivre dans une relative sérénité et établir un rapport apaisé, sinon harmonieux, avec ce qui le dépasse, l’Homme a d’abord peint sur les parois des rochers puis il a inventé des divinités tutélaires. L’émergence du monothéisme n’a pas fait disparaître ses angoisses mais en les intériorisant, il a ouvert l’univers mental à un questionnement infini et donc a singulièrement compliqué les réponses.

En effet, comment un seul Dieu, invisible de surcroit, innommable, inconnaissable dans son essence même, peut-il dissiper les ténèbres dans lesquelles vivent les Hommes et résumées dans la triple interrogation inscrite dans le célèbre tableau de Paul Gauguin :  “Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?”.

La Kabbale est née de cette problématique : proposer un modèle cohérent et intelligible sur l’origine, penser le sens du monde et définir la place de l’Homme dans ce monde. La foi de Jérusalem et la Raison d’Athènes sont convoquées à la compréhension du monde.

La Kabbale a une origine mythique. Elle s’inscrit dans un récit imaginaire qui porte une vérité première fondatrice qui s’accomplit dans l’espace de l’Univers et le temps de l’Histoire.

Cette vérité émerge dans cette idée fondamentale qu’au Sinaï, la parole divine ne s’est pas entièrement révélée, qu’il y a encore du caché à dévoiler sous cette parole :  “Nous vivons sur l’écorce de la réalité”, dit le Zohar.

Et sous le visible des apparences, des trésors restent à découvrir pour ceux qui veulent recevoir cette parole (Kabbale est un mot hébreu signifiant accueillir, recevoir, transmettre, c’est-à-dire les trois modalités de l’évolution).

“Dans l’acte même de réception, il y a un acte de création” dit encore le Zohar.

Moïse a donc reçu au Sinaï une loi mystique gravée dans le cristal représentant l’Arbre de Vie et conduisant directement au Ciel. Mais devant l’état de dépravation morale des Hébreux et les jugeant indignes de recevoir cette parole, il brise ces Tables et les remplace par d’autres, en pierre celles-ci, qui représentent l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal conduisant aux chemins du monde par la Loi.

Mais la parole originelle n’est pas perdue… Moïse la confie à son neveu Josué qui la transmet oralement aux Prophètes et aux Sages, selon une longue chaine initiatique interrompue.

La Kabbale est repérée pour la première fois dans l’Histoire en -500 ans de notre ère, dans cette période carrefour de l’Histoire de la pensée (le retour d’exil à Jérusalem ; le siècle de Périclès en Grèce ; l’exaltation de Bouddha en Inde). Au cours de cette période, le monde a fait la révolution du langage.

Comment mettre en adéquation l’être et le langage ? Comment, dans une réalité en mouvement, fixer le langage ?

Platon propose d’arrêter le mouvement. Il instaure le monde des Idées où une vérité statique coexiste avec une réalité dynamique.

Ezéchiel au contraire, propose de mettre le langage en mouvement dans une réalité en mouvement. A la logique de vérité de Platon, il substitue une logique de sens. Déconstruire les mots en animant la structure consonantique grâce aux voyelles et les reconstruire pour les resignifier. Les lettres, disent les kabbalistes, portent la mémoire d’une image ancienne.

Prenons deux exemples :

Le premier : ABRAHAM. Quand il est encore à Ur, il s’appelle ABRAM –père solitaire dans sa toute-puissance. Il obéit à ‘injonction divine, casse les idoles de son père et fuit son pays, sa maison, sa famille. Par cette brisure, son nom reçoit une lettre nouvelle  “HE” qui, dans le Tétragramme, élève à un autre niveau de conscience.  “HE”, lettre éminemment féminine dans l’alphabet hébraïque, induit chez le patriarche, une concavité du cœur, du corps et de l’esprit. Il a changé de nom, d’identité et de vocation. C’est un autre homme, prêt pour un autre destin, ABRAHAM –père d’une multitude de nations.

Son épouse, SARAÏ, avec un.  “IOD”, à la fois lettre masculine, phallique, symbole de virilité et de fécondité- est évidemment stérile, étrangère à elle-même. Dieu la visite et lui retire ce” IOD  ” pour le remplacer par un  “HE”. Elle s’appelle désormais SARAH : elle peut recevoir, se mettre en creux et devenir féconde. Elle a changé de nom, d’identité ; c’est une autre femme.

Le second repère historique se situe au 1er siècle de notre ère, dans le grand traumatisme qu’est la destruction du Temple.

Les Sages d’Israël se réfugient en Haute-Galilée, à Safed où ils créent la 1ère école de Kabbale, -toujours en activité-, qui poursuit la quête du sens de la Révélation en interrogeant sans relâche le texte originel de la Parole divine.

Les enseignements de cette École connaitront un grand essor en Europe chrétienne, durant l’Age d’Or judéo-espagnol. Tous les éléments de la tradition ésotérique juive sont compilés et réunis dans l’ouvrage somme de la Kabbale, le ZOHAR.

Après Thomas d’Aquin, tous les penseurs de la Renaissance puissent dans ce trésor d’innombrables intuitions. Les Sagesses nouvelles comme les  “ROSE-CROIX”, l’HERMENEUTISME  ou encore l’ALCHIMIE, s’inspirent directement de la Kabbale.

Dans le passage intellectuellement difficile entre Franc-Maçonnerie opérative médiévale et Franc-Maçonnerie symbolique moderne, la Kabbale agit comme un catalyseur. Un des pères fondateurs de la Franc-Maçonnerie, Isaac Newton, sera en même temps un grand savant et un grand kabbaliste.

Les XVIII et XIXèmes siècles, acquis à la toute puissance de la Raison triomphante, relègueront la Kabbale sur les étagères des vieux grimoires, à côté de la magie ou de la sorcellerie.

La défaite de la pensée du XXème siècle, et le XXIème siècle naissant en mal de repères, la redécouvriront. Son charme suranné inspire aujourd’hui de nombreux cherchants de toute nature.

De nos jours, il coexiste trois courants -ou pratiques- de la Kabbale.

–      La Kabbale mystique des origines, réservées aux initiés qui consacrent leur vie à solliciter le Texte pour en exprimer les sucs et les saveurs et retrouver par là, le chemin du Ciel et la proximité divine.

–      La Kabbale philosophique, ouverte à tout esprit en recherche qui veut pénétrer le sens de la Création et la compréhension des choses de la vie.

–      La Kabbale dite magique ou pratique, version dévoyée à des fins mercantiles ou occultistes qui prétend posséder tous les mystères.

Vous avez certainement remarqué que les repères historiques dans lesquels s’ancre la Kabbale se situent tous dans les grandes fractures où l’humanité vacillante lève les yeux au ciel.

Avant Leibnitz, la Kabbale s’interroge sur la première angoisse existentielle  ” Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Et ce rien, c’et quoi ? Et avant ce rien, il y a quoi ?”.

L’hébreu a un mot pour désigner cela  “AÏN”, rien, le néant, une totalité sans grandeur, innommable parce qu’indéfinissable.

Est-ce le Dieu sans nom du Tétragramme YHVH qui n’indique rien d’autre que l’éternité :

“J’ai été – Je suis – Je serai” ?

Quatre consonnes qu’aucune voyelle ne viendra jamais animer ou mettre en mouvement.

Or le plan humain est de s’ouvrir à une existence, donc aux trois modalités du temps : passé-présent-futur. Exister, c’est produire sans cesse un écart entre ce qui a été, ce qui est et ce qui sera.

L’homme dès lors, ne peut être inscrit dans une quelconque éternité. Il deviendrait idole de sa propre identité :  “L’exil précède l’être” dit le Zohar, c”est-à-dire que l’Homme n’EST pas, il a

A ÊTRE.

AÏN – RIEN : aleph-iod-noun déconstruit aleph-noun-iod : ANI, JE, en hébreu.

RIEN et JE sont liés par la même énergie sémantique.

Dire JE, c’est ne rien dire, c’est ce figer dans un présent éternel, se fermer à toute aventure et mettre fin à toute possibilité d’évoluer. Il faut pouvoir être RIEN pour dire JE et devenir sujet de sa propre histoire.

Dans AÏN donc, tout est figé dans un infini absolu et pour l’éternité. Mais nous sommes là, nous existons ; alors, que s’est-il passé ?

De l’essence à l’existence et de l’existence à l’essence sont les deux chemins de la Kabbale

En un acte de pur amour, de volonté absolue ou d’une liberté totale (pourquoi, d’ailleurs, lui prêter une motivation ?) Dieu se retire de lui-même en lui-même : Dieu ne veut pas jouir entièrement du monde ; il se limite, il s’entame ; il s’exile pour laisser une place, un espace de création. Il ouvre le monde au désir d’Être. Il ne se révèle pas dans une apparition ou dans un miracle. Il se révèle en se cachant, en se dérobant au regard.

Ce mouvement est appelé TSIM-TSOUM.

La musique du mot laisse entrevoir la possibilité d’un processus dynamique, comme l’inspiration après l’expiration.

Cette contraction, qui met le monde en mouvement, a nourri de nombreux concepts philosophiques (castration symbolique, de Freud ; l’entame, de Lacan ; l’altérité, de Lévinas ; l’hospitalité, de Derrida.

Comme moteur de l’Histoire, elle libère l’Homme de l’angoisse existentielle devant le silence du Ciel et implique qu’ici-bas rien n’est éternel, infini ou absolu. Dès lors, l’Homme n’étant pas Dieu peut assumer son rôle dans la Création et témoigner de la  “présence de l’absence” comme dit Edmond Jabès pour qui la foi ne serait que la brûlure de son effacement.

Mais, comme la vague en se retirant laisse encore son empreinte sur le sable, Dieu laisse une lumière résiduelle dans le monde.

Sous le poids du flux divin, les vases qui ont recueilli la Lumière, se brisent : c’est la métaphore de la  “brisure des vases” appelée  “chevira” en hébreu. Le temps de l’humanité est venu.

Cette fracture fondatrice est à l’origine de tout commencement. Elle est maintes fois répétée dans l’Histoire.

ADAM casse les idoles de son père, part à l’aventure et fait entrer le monde dans l’ère du monothéisme.

La hanche brisée de JACOB après son combat avec l’Ange, fonde les douze tribus d’Israël

MOÏSE tue l’égyptien, fend la Mer Rouge, brise les Tables de la Loi et montre le chemin de la Terre promise.

JÉSUS renverse les étals des marchands, se sépare du Temple et inaugure un nouveau Testament.

Comme la chute d’eau, fracture géologique s’il en est, génère l’énergie, la  “chevira” est l’acte fondateur du monde. Tout ce qui advient est l’expression de cette fracture. Elle signe l’autonomie de l’être mais, hélas, aussi, installe la nostalgie de l’unité perdue.

Réparer cette fracture pour s’unifier à lui-même, au monde et mettre fin à l’exil est la mission de l’Homme sur terre.

Ce troisième mouvement est appelé TIKKOUN. Il complète le schéma du mécanisme de la Création :

—–  TSIM TSOUM : Retrait

—–  CHEVIRA        : Fracture

—–  TIKKOUN       : Réparation

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais vous raconter une rencontre authentique.

En 1933, exilé à Princeton, Einstein a des états d’âme sur les possibles applications militaires de ses découvertes. Il s’en ouvre aux kabbalistes de Brooklyn et tente de les convaincre, mais aussi de se convaincre lui-même, que physique et métaphysique sont incompatibles. N’en croyez rien, lui répondent les vieux Sages, la matière n’est pas seulement un assemblage de molécules. Il y a en elle autre chose, de l’ordre du langage et ce langage parle d’un but à atteindre, d’un projet à réaliser : les débris de lumière dispersés par la  “chevira” sont cachés au plus profond de la matière comme autant d’étincelles prisonnières. Briser le noyau de l’atome pour les libérer c’est faire œuvre de réparation.

Avec les trois principes moteurs (tsim-tsoum, chevira, tikkoun), le modèle proposé par la Kabbale prend toute sa cohérence.

Du retrait nait l’Absence. De l’Absence se ressent le manque. Du manque nait le désir. Du désir se construit la volonté. Dans la volonté se prépare l’action.

L’œuvre de création est là, figurée par un schéma-diagramme en forme d’Arbre de Vie qui a inspiré de nombreuses représentations :

–      L. De Vinci en a donné une illustration célèbre dans son Traité d’ Anatomie avec l’Homme de Vitruve repris aujourd’hui par le logo de Manpower.

–      Pic de la Mirandole y voyait le Christ en Croix.

–      A. De Souzenelle y a repéré la symbolique du corps humain

–      L’astrologie ancienne le considérait comme une cartographie du système solaire

–      Aujourd’hui, nombreux sont les savants qui y voient une étrange ressemblance avec la molécule d’ADN et sa structure en double hélice.

“Un Arbre qui a ses racines au Ciel et ses fruits sur Terre” dit le Zohar, fonctionnel dans toutes les dimensions de l’espace, de haut en bas, de la matière vers l’esprit.

Cet Arbre décrit les différentes étapes de toute création et les mécanismes de transformation de la lumière venue de l’infini en matérialité concrète.

Cette création est structurée en dix tourbillons de vie que la Kabbale appelle SEPHIROT et la science d’aujourd’hui niveaux d’organisation formant un réseau d’entités ouvertes à l’énergie circulante.

L’Arbre séphirotique fonctionne comme un système cybernétique : chaque sephira reçoit de l’énergie de la sephira précédente, la travaille pour son propre compte puis la transmet à la sephira suivante jusqu’à la matérialité.

Esprit et Matière sont de même nature, deux manifestations de la Lumière à des modalités et des niveaux différents.

Au Commencement, donc, Aïn, Rien, le Néant.

La Kabbale développe une théorie séduisante de l’Infini. Ce n’est pas une singularité. Il n’est ni Un, ni Zéro, ni innombrable mais une complexité ternaire qui peut apparaître comme étant sa propre cause.

Analysons la structure sémantique du mot hébreu AÏN (aleph, iod, noun) :

–      Aleph : le mystère à jamais inconnaissable

–      Iod : la plus petite lettre de l’alphabet hébraïque, la première lettre du Tétragramme sacré, le point initial, la cellule-souche, la semence qui porte la potentialité

–      Noun : la puissance qui projette cette semence pour féconder le monde.

Trois niveaux d’infini représentés (en haut du schéma) par trois voiles (le voile a le mérite de séparer et de laisser entrevoir) :

–      Premier voile : Aïn, le Néant, l’antérieur du monde. Dieu incréé tel qu’il est pour lui-même, au-delà de l’Être ou du Non-être.  “Dieu n’était pas Dieu avant la Création” pense la Kabbale.

Cette idée que quelque chose a précédé la Création plait beaucoup aux esprits sceptiques et scientifiques, Max Planck en a même fixé la frontière : 10-43 seconde, 10-43 centimètre. Ce qui se passe derrière ce Mur restera dans l’ordre de l’essence inconnaissable car l’esprit humain n’en aura jamais les moyens, ni les lois.

–      Entre le premier et le deuxième voile, EIN-SOF, littéralement  “sans fin”. C’est certes un infini vertigineux mais on est déjà dans une dualité, un rapport qui put être un commencement : Créateur, Horloger, Géomètre ou Architecte, ici habite le Dieu si proche aux croyants et si lointain aux autres.

–      Le troisième voile EIN SOF AUER, littéralement  “lumière infinie” que Dieu nous a laissée quand il s’est retiré et que l’Homme reçoit (kabbala) pour parachever et réparer la Création.

Cette lumière infinie irrigue un arbre dont l’architecture est structurée en dix sephirot et vingt-deux sentiers qui forment, ensemble, les trente deux voies de la Sagesse selon le Zohar :

.      10, comme les dix commandements

. 10, comme le principe-tout, là où tout commence et tout finit. Le nombre parfait de Pythagore parce qu’il contient l’unité qui a tout fait et le zéro, symbole du chaos duquel tout est sorti. Il comprend donc le créé et l’incréé, la vie et le néant.

. 22, comme les vingt deux lettres de l’alphabet.

Le message est là, lumineux, sans aucune ambigüité : le monde est créé par la parole et fonctionne par la Loi. La parole introduit le monde dans l’ordre du symbolique par le langage, la nomination.

Toute chose créée doit être nommée pour parvenir à l’être et ainsi avoir une destinée singulière. Elle est à sa façon, un reflet de la Création tout entière.

L’alphabet est le pilier de cet édifice dont les lettres sont les briques fondamentales dont est faite la matière et qui, par le jeu des combinaisons et des séquences, constituent la multiplicité du Vivant.

La Kabbale utilise des procédés pour pénétrer le Texte et en faire jaillir les saveurs et les sucs cachés. Tout comme les atomes et les molécules ont un poids, les lettres et les mots sont lourds de significations et permettent d’établir des correspondances, de mettre en évidence des parentés et de relier toutes les choses entre elles.

Mais les méthodes ne concernent pas seulement la valeur numérique d’un mot. Elles nous renseignent aussi sur la vérité qu’il porte.

Le sens littéral du mot, c’est son  “enveloppe” dit le Zohar. Malheur à qui prend cette enveloppe pour la vérité de la parole !

Toute parole, dit la Kabbale a quatre niveaux de sens :

–      Le PCHAT ou sens littéral, le premier degré, le vêtement de la parole

–      Le REMEZ, ou sens allusif, symbolique, le deuxième degré qui se prête à l’allégorie, à la métaphore, à la représentation

–      Le DRACH ou sens homilétique, le troisième degré qui ouvre à l’exégèse, à l’analyse, au commentaire

–      Le SOD, le quatrième degré, le sens caché, ésotérique ou mystique qui perce le mystère,  “l’âme de l’âme” dit le Zohar.

Appliquons le procédé NOTERIKA et, à partir des initiales des ces appellations -P.R.D.S.-, formons le mot PARDES (à l’origine du mot français PARADIS).

La symbolique est lumineuse : le paradis c’est quand on a tout compris en ayant traversé les quatre niveaux de sens. L’enfer, au contraire, c’est quand on n’a rien compris -ou rien entrepris- par paresse ou par impuissance.

L’Arbre de Vie tel qu’il est ici représenté, repose sur trois colonnes : deux latérales, visibles et une axiale, invisible parce qu’intériorisée, ne se réalisant qu’à l’intérieur de l’Homme.

    La colonne de droite (2-4-7) est solaire, masculine, toute en extériorité. Le Yang chinois. Elle est dite colonne de la Grâce parce irriguée en premier par une énergie puissante mais indifférenciée. C’est la vie à l’état de nature.

    La colonne de gauche (3-38) est lunaire, féminine, toute en intériorité. Le Ying chinois. Elle est dite colonne de la Rigueur parce qu’elle canalise, met en ordre, organise. C’est la vie à l’état de culture.

Réduites à elles-mêmes, ces deux colonnes expriment deux absolus mortifères : Ordre et Désordre, Cristal et Fumée selon l’expression de Henri Atlan.

    La colonne centrale à une fonction médiatrice. Elle est dite colonne d’Harmonie et d’Équilibre : de l’Infini au Fini, de l’Absolu au Relatif, du Ciel à la Terre, du projet à la réalisation, la Lumière, tel un éclair étincelant, va traverser l’Arbre, de la première à la dernière sephira.

La sephira KETER est le diadème qui coiffe la Création. Elle est l’énergie initiale, la force de l’Esprit, la volonté qui inspire et anime tout projet.

Elle jaillit dans la sephira 2 – HOKHMA qui manifeste la conscience spontanée, la perception immédiate qu’a l’être humain de sa propre existence, la  “conscience de soi” en tant que sujet autonome et pensant.

Cette énergie débordante va se réguler sur la colonne de gauche, dans la sephira 3 – BINAH, intelligence au sens étymologique de lire-entre; discerner. BINAH manifeste la faculté d’analyse et de synthèse.

Ce triangle supérieur 1-2-3 constitue le monde de l’Émanation du principe de vie : Volonté-Conscience-Intelligence.

 

Les sept autres sephirot sont celles de la construction comme les sept jours de la création dans la Genèse.

Les sephirot 4-5-6 forment la triade des émotions supérieures qui accompagnent la pensée :

La sephira 4 – HESSED, manifeste les élans du cœur. Elle mesure la capacité à s’ouvrir, à se donner, à s’épancher. Mais, réduite à elle-même, elle s’égare dans le torrent compassionnel et se consume dans la passion.

Cette débauche trouve son équilibre dans la sephira 5 – GEVOURAH, dite de rigueur et raison. Elle mesure la capacité à la retenue, à l’intériorité, à la maitrise de soi. Mais là aussi, réduite à elle-même et coupée de sa source affective, elle assèche le flux vital, sclérose la circulation d’énergie et éteint la lumière.

HESSED et GEVOURAH convergent sur la colonne centrale dans la sephira 6 – TIPHERET, traduite par Beauté au sens grec d’esthétique et d’harmonie des formes ; au sens hébraïque, d’éthique. Au centre de l’Arbre, elle met en relation directe la première et la dernière sephira, comme le passage obligé entre Esprit et Matière.

La sephira 7- NETZAH, traduite par éternité sans doute parce qu’elle manifeste ce qui ne change pas en chaque Homme, ses fondamentaux. On dirait aujourd’hui son ADN mais aussi son cerveau reptilien, ses pulsions, ses instincts, en un mot tous ses processus involontaires. Mais là encore, réduite à elle-même, elle révèle la nature archaïque, sauvage de la vie. Quand elle s’ouvre à sa sœur de gauche, HOD, cette force brutale se métamorphose, se civilise et exprime alors le talent, le sens artistique créateur et inventif.

La sephira 9 – YESOD est traduite par Fondement parce que dans la symbolique du corps humain, elle assure la fonction de reproduction.

Avec les sephirot 7 et 8, elle constitue le monde la Formation, là où sont rassemblés et mis en forme tous les éléments constitutifs de la Création avant leur transmission à MALKHOUT -10ème et dernière sephira. A elle seule, elle constitue le monde de l’Action qui donne du sens à toute l’œuvre qui précède, participe à la réparation des vases brisés et ouvre le chemin du retour à l’Unité primordiale.

La Lumière infinie a délivré son énergie et fait son travail. Le projet initial s’est réalisé : l’Esprit est devenu Matière ; le désir, acte.

Les kabbalistes ont une expression :  “KETER est dans MALKHOUT ; MALKHOUT est dans KETER”.

L’intention est dans l’acte. L’acte est dans l’intention comme un arbre en entier est contenu dans une graine.

J’ai laissé volontairement pour la fin la sephira DAAT, sur la colonne centrale, en pointillés, parce qu’occasionnelle. Elle n’apparaît que dans de rares moments de grâce, quand les sephirot sont en vibration entre elles et composent la symphonie de ce que Shakespeare appelait  “la musique des sphères”.

L’égrégore maçonnique est sans doute un phénomène de même nature.

L’Arbre de Vie est une échelle cosmique par laquelle l’Homme effectue la liaison entre Ciel et Terre, entre Infini et Fini. Il peut le faire par la voie des mystiques -sur la colonne de gauche-, en complète adhésion, ou bien par la voie des poètes -sur la colonne de droite-, en totale liberté. Chacune de ses voies requérant effort et vigilance.

Le chemin le plus simple serait celui de l’harmonie et de l’équilibre sur la colonne centrale qui n’exige ni stricte obéissance, ni indépendance irresponsable. C’est, entre l’équerre et le compas, la voie de l’initiation maçonnique.

Le symbolisme maçonnique concorde avec l’Arbre de Vie de la Kabbale en ce qu’il a d’essentiel dans l’espace et le temps.

Il est intéressant d’établir un rapprochement entre l’Arbre des sephirot et la hiérarchie des officiers en Loge :

KETER (1) occupe la place du Vénérable Maître dirigeant les travaux que les branches de l’équerre relient à la Sagesse (2), la conscience raisonnable de l’Orateur et à l’Intelligence (3), qui discerne et met en ordre, le Secrétaire.

(4) et (5), la Compassion et la Rigueur correspondent au Frère Hospitalier et au Frère Trésorier.

(6) la Beauté, convient au Frère Maître des Cérémonies, ordonnateur de tout ce qui tient aux formes.

(7) et (8) s’associent aux Frères 1er et 2ème Surveillants alors que (9), la base, le Fondement se rapporte au Frère Expert, gardien de la tradition.

Enfin (10), le Royaume de la Création, le plus proche du monde profane est le domaine du Frère Couvreur qui veille à la sécurité des travaux.

Sagesse, Force et Beauté, les trois piliers qui soutiennent symboliquement le Temple résument la théorie des sephirot en la dégageant des subtilités métaphysiques : elle attribue à la 2ème sephira, la Sagesse, la conception du travail maçonnique ; à la 7ème sephira, la Force,

L’exécution de ce travail et à la 6ème, la Beauté, la mission d’orner, de décorer et de mettre la dernière touche à l’œuvre de création.

Arbre miniature complet mais non réalisé, l’Homme vit dans la tension permanente de garder à la fois un contact fort et fécond avec la réalité terrestre et de s’élever en esprit. Cette tension est l’essence même de la vie. Elle souligne la grandeur de l’Homme dans l’univers, sa responsabilité dans la réparation du monde et sa solitude aussi, depuis le retrait de Dieu. Il ne peut invoquer aucun déterminisme : hasard, fatum, karma ou mektoub sont des alibis mortifères.

L’Homme est libre et responsable.

Par la conscience de cette singularité, il se perçoit lui-même comme infini. Cette étrangeté laisse en lui un sentiment d’éternité que d’aucuns appelleront la part de divin et d’autres, la déchirure de son âme, en l’absence de Dieu, contre l’Histoire et dans la vérité du Mal.

Dans l’absence de Dieu : nul Homme ne peut parler ou agir en son nom.

Contre l’Histoire parce que ce temps-là est exil.

Dans la vérité du Mal parce que le Mal témoigne de la création du monde.

Si le but ultime de l’Homme est de se réunifier à lui-même et au monde, il y a autant de sainteté à le faire par la réalisation matérielle que par l’élévation spirituelle. Aucun de ces mouvements ne se suffit à lui-même. Le bon choix est d’apprendre à les concilier.

Rationalité et envolée prophétique, fidélité et questionnement permanent sont les deux voies escarpées de la mystique juive.

Dans la complexité du monde, nous dit-elle, nait une multitude de situations. Dans l’effort d’en dégager la cohérence apparait le sacré qui les dépasse et leur donne sens.

Le seul invariant, c’est la Lumière éternelle qui vient de l’Infini et qu’il faut  “kabbalah”, recevoir en se laissant traverser pour, peut-être, par moments, retrouver en, soi et pour soi, l’unité perdue.

 

 

LA CONSCIENCE MORALE UNIVERSELLE EST-ELLE UNE ILLUSION ?

Au commencement est la métaphysique qui, au-delà du monde sensible et intelligible lève les yeux au ciel et l’interroge sans succès sur des questions sans réponses.

Après vient la logique et le bon sens dont Descartes nous dit qu’il est la chose du monde la mieux partagée parce qu’il est sans doute la réponse la plus adéquate à l’absurdité existentielle.

La conscience, elle, est d’une autre nature. Elle émerge dans le champ de l’affectif. Le sentiment est le début de la conscience.

Enfin vient le sens moral qui n’est pas une donnée immédiate, nous dit la Genèse, mais une connaissance appréhendée par l’expérience. La volonté d’Adam de refuser le paradis n’a aucune dimension morale. Son fils Caïn tue son frère mais son acte ne suscite rien en lui et quand Dieu lui demande  “Où es-tu ?”, il répond évasivement parce qu’il n’a encore rien compris.

Pour son crime, Dieu condamne Caïn à l’errance perpétuelle. Sanction romanesque qui reporte ni valeur pédagogique ni même jugement moral.

Le châtiment proposé par Victor Hugo  “L’œil était dans la tombe et regardait Caïn” introduit une nouvelle dimension dans le monde.

Elle suggère clairement que la conscience morale devrait jaillir de l’être mais qu’hélas elle s’impose de l’extérieur. La conscience morale est le cadeau empoisonné que la responsabilité offre à la liberté.

D’où vient alors cette plainte qui déchirée monde depuis la nuit des temps, cette attente qui sonne comme une pathétique désespérance ?

Elle vient d’un vide au cœur de l’être, du deuil impossible de l’unité perdue que chaque Homme projette à l’infini sur l’écran géant de son désir d’absolu.

L’humanité attend la conscience morale universelle comme on attend Godot, comme on regarde l’inaccessible étoile, dans la résignation amère, mais lucide, de ce qui devrait être, et qui n’est pas, ou pas encore. Et ce constat provoque une insupportable souffrance.

Innombrables sont les évènements de notre histoire que nous pouvons attribuer à l’ambition d’unifier le monde. Cet idéal s’est jusqu’à présent manifesté dans une logique de conquête où la dimension morale était souvent absente parce qu’à l’évidence, le progrès spirituel n’a jamais accompagné le progrès matériel.

Ce manque à être est le moteur de l’histoire des Hommes. Il est tellement présent qu’ils en ont fait un sacré, une théologique même, qui s’impose à toute rationalité critique. On le trouve déjà dans la  “Guerre du Feu”, à l’aube de l’humanité. Il est la colonne vertébrale des trois messages de la révolution monothéiste. Il parcourt tout l’espace de la pensée marxiste. Même la tradition maçonnique a cédé au vertige universaliste : temple de la fraternité universelle, la République des Muses.

Si tous les gars du monde voulaient se donner la main etc, etc …

L’Homme est écartelé entre deux forces contradictoires et pourtant nécessaires : le besoin de s’unifier à soi-même et au monde et le besoin de se séparer pour affirmer sa liberté et son autonomie.

“C’est la séparation qui crée le lien” dit même la kabbale.

La question de l’universalité de la conscience morale rejoint la question existentielle première : comment être face à l’Autre sans se perdre et sans perdre ?

La symbolique maçonnique pourrait la poser en ces termes : la construction du temple intérieur et celle du temple de la fraternité sont-elles compatibles et même souhaitables ?

Analysons deux allégories bibliques hautement symboliques des menaces qui attendent l’humanité sur le chemin de son unité.

L’épisode du Déluge sanctionne la confusion, l’indifférenciation coupable entre le Vivant et la nature hostile. L’intervention divine sauve la diversité et l’irréductible individualité de chaque être vivant.

Le mythe de la Tour de Babel est encore plus signifiant. Ce n’est pas, comme le dit l’exégèse classique, parce que les Hommes parlaient des langues différentes et ne se comprenaient plus que la Tour s’est effondrée. Mais au contraire parce qu’ils parlaient tous la même langue, la langue de bois, la langue des perroquets, tous unis et complices dans le projet fou de monter au ciel.

L’unité et la fraternité de Babel participent de l’illusion et du mensonge. Elle s’étale aujourd’hui dans le  “politiquement correct” ou dans la misère de la pensée unique.

La célèbre formule de Kant  “La Loi morale en moi et la voûte étoilée au-dessus de moi” participe aussi de cette illusion.

Dans la mesure où une réflexion bucolique est présentée comme une vérité scientifique.

Le philosophe des Lumières nous dit là que la morale individuelle s’impose à la morale universelle.

Ainsi, le grand chef Esquimau pense accomplir un acte de régulation macro-économique quand il abandonne sa vieille mère sur la banquise. Cet acte est conforme aux mœurs de sa tribu ; elle n’en heurte pas moins la conscience.

L’infanticide chinois a été, des siècles durant, la plus sûre méthode de contrôles des naissances. Dans le continent africain, les mutilations génitales des fillettes sont présentées comme des coutumes ancestrales et de ce fait, comme respectables.

Au nom de l’islam, un théologien musulman célèbre propose un moratoire sur la lapidation de la femme adultère.

La question très actuelle du droit à la différence revendique, au nom de la justice, une différence de droits.

Les discriminations dites positives, la loi sur la parité homme/femme, bafouent le principe d’égalité, entravent les développements d’une conscience commune et surtout, mettent en évidence l’opposition légalité/légitimité.

La légalité est soumise aux aléas, aux circonstances, à la fragilité émotionnelle qui peut s’emparer des foules sentimentales. Elle travaille dans le temps court.

La légitimité, elle, travaille dans le temps long, sur des bases solides, dans le sol dur de l’Histoire.

Toute morale à prétention universelle doit donc, et d’abord, dire à quelle source elle pense sa légitimité.

La source religieuse affirme que la morale est l’expression de la parole divine. Sa légitimité est transcendante ; elle s’impose à l’Homme comme un absolu, justement parce qu’elle n’est pas d’origine humaine. Aucun Homme ne peut s’en prévaloir, rechercher l’héritage ou la paternité. Aucun Homme ne peut changer un  “iod” à cette parole révélée et transmise à toutes les créatures vivantes. Cette source de légitimité est puissante et très efficace.

La philosophie des Lumières propose une tout autre approche, expurgée de toute référence religieuse.

Pour Kant, la conscience morale est inhérente à la condition humaine. Elle est à l’Homme ce que le fruit est à l’arbre. Elle forme le socle de la société civile pacifiée par le droit, dernière frontière de l’humanité en marche.

Hegel s’inscrit en faux contre cette assertion. Kant, disait-il  “prétend avoir les mains pures mais il n’a pas de mains”. Sous entendu, la conscience morale sans la volonté politique, sans la vision qui l’inscrit dans l’Histoire, n’est qu’une chimère.

Pour Marx et le matérialisme historique, la conscience morale se forge dans la lutte des classes qui verra le triomphe du socialisme sur le capitalisme, de la solidarité sur l’égoïsme et la fin de l’Histoire.

La psychanalyse réconcilie l’approche religieuse et l’approche humaniste.

Il y a en l’Homme, dit Victor Frankel, disciple de Freud, un inconscient spirituel qui se manifeste dans la conscience morale. Celle-ci est le lieu de la transcendance de l’Homme et dans cette transcendance, il est en relation avec quelqu’un ou quelque chose qui le précède et le constitue dans son identité. C’est à ce quelqu’un, à ce quelque chose que Frankel donne le nom de Dieu.

Sous des avatars divers et variés, le rêve immense et fusionnel d’une humanité convergeant vers le point  “oméga” cher à Teilhard de Chardin, habite toujours l’esprit de nos contemporains.

Aujourd’hui, ce mouvement s’appelle  “mondialisation”. Peut-il favoriser une conscience mondialisée ou au contraire y faire obstacle ?

Ce mouvement, sur le plan intellectuel, est l’enfant d’Auschwitz et de la révolution technologique.

Le  “soleil noir” d’Auschwitz constitue, et sans doute pour longtemps, le point focal d’une morale à l’échelle de l’univers. Il a installé une conscience aigüe du  “plus jamais ça” qui a inspiré tous les combats pour les droits de l’Homme et instauré les concepts juridiques nouveaux de  “crime contre l’humanité” et  “droit d’ingérence”,  “compétence universelle, légitime défense. Dans cet esprit, la communauté internationale a installé des organismes qui tentent difficilement de jeter les bases d’un Droit international, nouvelle frontière de l’espérance en des lendemains qui chantent, après les grands délires du XX° siècle.

La révolution technologique a accompagné et amplifié ce mouvement. Elle a ouvert un cyber-espace interconnectant toute la planète pour une nouvelle convivialité propice à l’émergence d’une conscience humaine universelle.

La contestation de ce mouvement fut immédiate et surprenante par sa radicalité. Elle est de deux ordres :

–      D’ordre économique : le néo-libéralisme fondé sur la loi d’airain du marché mondialisé, reproduit le schéma marxiste de l’exploitation de l’Homme par l’Homme et induit une nouvelle mobilisation des peuples. C’est le courant dit  “altermondialiste”.

Est-il révolutionnaire ou réactionnaire ? Les deux probablement.

D’une part, il refuse le risque de la modernité génératrice d’inégalités mais aussi de progrès. D’autre part, il milite pour un changement radical de logique économique (pause, voire diminution, de la croissance au profit d’un développement durable, maitrisé et plus soucieux des enjeux de l’environnement).

Pour le moment, ce courant n’a pas quitté les affrontements urbains. Sans perspective politique, pris au piège de ses bons sentiments qui le conduisent à voir de la morale là où il n’y a que crispation identitaire ou défense des archaïsmes, il cristallise autour de lui un imaginaire peuplé d’humiliations et de ressentiments, une théologie de la victime au service de la contestation sociale et de la vision floue d’un autre monde, dernier refuge des damnés de la Terre restés orphelins après la fin du communisme.

–      D’ordre philosophique et politique : la valeur contemporaine la plus forte sur le plan symbolique est le combat pour les Droits de l’Homme.

C’est la réponse au rejet et à la haine de l’Autre. Cette exigence qui affiche l’ambition d’élever l’Homme à la dignité de fin et non plus de moyen comme le voulait Kant, n’a pas échappé à la malédiction qui frappe tout projet à caractère universel : la radicalisation idéologique qui l’a perverti et qui prône le métissage sans contraintes ni limites, l’hybridation infinie des cultures.

Pour éviter le spectre de la guerre des civilisations, il faut les dissoudre dans une soupe fade mais généreuse, dernier horizon des la paix dans le monde. C’est une morale de la marchandise a    appliquée à l’humanité. Tout s’achète, tout se vend, tout se vaut. Tout peut se mélanger dans un maelstrom où la réalité se fait et se défait. La complexité d’un projet universaliste s’efface au profit d’un relativisme philosophique et moral où la diversité humaine est un libre-service, une braderie permanente du patrimoine culturel qui peut, sous sa forme extrême, conduire au négationnisme (la polémique surréaliste sur les racines  “chrétiennes” de l’Europe en est la meilleure illustration).

 

Sans les valeurs fondatrices de la légitimité qui dépassent les vicissitudes de l’Histoire, l’idéal le plus généreux, la vision d’avenir la plus lumineuse aboutissent inexorablement à la barbarie. Et si au XX° siècle, cette barbarie a pris le visage hideux du racisme, au XXI° siècle elle pourrait prendre le masque trompeur de l’anti-racisme qui rabote les identités et prône le relativisme culturel.

Ce courant de pensée, né en réaction aux horreurs de la deuxième guerre mondiale, prospère dans la communauté internationale.

Animé d’un esprit de tolérance qui confine à l’aveuglement, son angélisme peut être qualifié d’utopie meurtrière. Le Mal est un malentendu, un avatar né des fracas de l’Histoire.

A chacun sa planète : la démocratie, le progrès et le bonheur pour les peuples éclairés ; la tyrannie et la fatalité du malheur pour les autres, condamnés à ‘obscurantisme au nom des Droits de l’Homme et au respect de sa culture. La prétention occidentale à l’universel est qualifiée d’arrogante, méprisante, voire raciste et ne vise, dit-elle, qu’à instaurer la loi du plus fort, perpétuer son hégémonie et conforter sa toute-puissance.

Vision du monde en totale contradiction avec la tradition des Lumières qui, au nom du principe de solidarité et d’égalité des droits, a développé une éthique de la responsabilité et fixé la mission civilisatrice (dans laquelle s’inscrit d’ailleurs l’Ordre Maçonnique) de répandre les lumières sur la terre en affrontant éventuellement les résistances naturelles au changement, ce que notre Frère Rudyard Kipling appelait :  “le fardeau de l’Homme Blanc”.

Où finit la solidarité et où commence l’indifférence de la démission ? Ce procès d’intention entre tenants de l’interventionnisme, au nom de l’unité du genre humain et tenants de l’isolationnisme au nom du respect des cultures, doit évidemment être dépassé par un effort collectif de pédagogie, de vigilance et de coopération internationale, dans tous les domaines.

La révolution de l’information portait tous ces espoirs.

Censée à l’origine, favoriser l’émergence d’un village planétaire, elle n’a créé, en fait, qu’une forme de collectivisme à visage humain qui a exacerbé la crispation identitaire de petites communautés, repliées sur elles—mêmes. La communication, là, n’est pas échange, partage, enrichissement réciproque, mais ersatz de lien social fracturé, entreprise abstraite et virtuelle de déshumanisation du monde. Même la démocratie –orgueil des peuples dits éclairés- n’est plus la forme d’organisation sociale la plus achevée. Elle est battue en brèche par la dictature de l’audimat où l’émotion compassionnelle s’est substituée à la rationalité politique.

Elle devient sous l’effet de la mondialisation, une force qui accélère e temps pour imposer un  “parti unique” de l’universel” dans un monde décrété achevé. C’est, selon la belle expression de Pascal Bruckner :”La Créolisation du monde”.

Dans cet univers tiède, menacé d’un  “mol ensauvagement”, rien n’est proche, rien n’est lointain. L’espace a disparu.

Internet est le visage radieux de ce monde sans fenêtres. Le terrorisme, sa face noire.

Entre l’extase de la misère partagée de la société sans classes du rêve communiste fracassé et la démocratisation du luxe, imprudemment promise par la révolution néo-libérale, émerge une conscience nouvelle qui se revendique planétaire. Elle appelle à l’engagement des Hommes dans la Cité et dans le Monde.

C’est la conscience écologique.

Sa philosophie est la suivante : à la vision fantasmatique prométhéenne du dépassement perpétuel, elle veut imposer comme solution incontournable, une éthique de l’empêchement, de la limitation pour la sauvegarde d’une planète menacée par les inconséquences de l’action humaine. Elle propose une version romantique du salut fondée sur l’ascèse individuelle et collective.

Pour la conscience écologique, seul le combat commun pour sauver la planète bleue peut réunir et mobiliser l’humanité. Contre les arrogances d’une science triomphante, contre l’exploitation éhontée des ressources naturelles, politique et morale doivent marcher de concert. Certes, la conscience écologique est instruite de l’Histoire. Elle a pris acte que toute morale à prétention universelle peut être accusée de tisser le trône d’utopies meurtrières, comme hier le Temps des Cerises ou les lendemains qui chantent, aujourd’hui le terrorisme, présenté comme la seule arme des opprimés.

La ruine de ces messianismes politiques discrédite pour longtemps une conscience de l’universel.

La conscience écologique est une tentative généreuse pour dépasser cet avatar et donner une nouvelle raison de vivre à une humanité amère et sans illusion.

Toutefois, par la radicalité de sa contestation, sa posture moralisatrice et péremptoire, elle a engendré un néo-paganisme de la Nature qui la rend suspecte et nuit à sa dimension humaniste.

Le concept de conscience morale à ‘échelle de l’humanité est, on le voit, difficile à appréhender. Il n’oppose pas le Bien et le Mal dans un combat mythologique. Il pourrait émerger dans la complexité d’une synthèse entre un Bien et un autre Bien.

La démocratisation du luxe tant attendu par les Hommes depuis deux siècles, est un bien mais la préservation de notre planète menacée par cette démondialisation, est aussi un bien.

La famille est un bien, gérant de la cohésion sociale mais l’émancipation de la femme en son sein est aussi un bien.

La cohésion nationale est un bien mais l’arrivée de l’étranger comme apport de sang neuf est aussi un bien.

Que faire quand le Devoir, expression concrète de la conscience, donne des ordres contradictoires ?

“La ligne de partage entre le Bien et le Mal passe par le cœur de chaque Homme” dit Soljenitsyne, et qui peut détruire un morceau de son propre cœur”

Entre le besoins d’identité, constructif et fondateur de l’être qui invite au repli sur soi-même, et le besoin de spiritualité qui élève et nous relie au reste de l’humanité, s’ouvre une faille douloureuse. Le fait religieux, en tapinois, veut combler ce manque et faire la synthèse entre besoin individuel et besoin collectif.

Tout concept à prétention universelle est condamné à l’échec s’il ne prend pas en compte besoin d’identité et besoin de spiritualité.

Faut-il tenter de les harmoniser, de les dissocier ou bien de les dépasser dans une foi nouvelle et planétaire qui transcenderait tous les antagonismes identitaires ?

Le philosophe allemand Théodore Adorno propose pour son pays et pour le monde un  “patriotisme de la Constitution” comme version réactualisée de la Révélation du Sinaï.

L’Histoire avance sur une infinité de chemins qui ouvrent tous à une espérance et à un cauchemar.

Allons-nous vers un  “monde meilleur”, cette société civile à laquelle aspirait Kant ?

Allons-nous vers le  “meilleur des mondes” de George Orwell où l’Homme ne sera plus sujet de son histoire mais spectateur passif, soumis aux impératifs de la technique, forme ultime de l’aliénation, mode chaotique masqué à la fois par l’opacité et par la transparence, monde désenchanté à la fois visible et invisible ?

 

Si l’humanité doit être, un jour, un cortège sans fin qui marche en avant vers la Lumière, si elle doit être soustraite à l’empire du hasard, de l’imprévu et des contradictions, il n’y aura plus de place pour les vicissitudes d’une histoire féconde et chargée de promesses mais uniquement pour un paradis en forme d’enfer, immobile dans son éternité, unique dans sa perfection.

L’aspiration à une conscience morale universelle est-elle une énième utopie meurtrière ?

Oui si elle veut s’imposer par le haut, se décréter par la force ou se concrétiser dans un quelconque ordre international sans la légitimité de l’Histoire. Pourra-t’elle se fonder autrement que par le fracas ? Cette question aujourd’hui, relève de la quadrature du cercle.

La reconnaissance de valeurs communes passe par ce que Freud appelle la  “castration symbolique” dans la représentation idéale que chaque civilisation se fait d’elle-même.

 

Alors, Conscience morale universelle : Réalité ou Illusion ?

Cette question même a-t’elle un sens ?

Ces deux concepts  “conscience” et  “universelle” ne se situent-ils pas sur deux plans différents, deux référentiels parallèles et à jamais incompatibles ?

Une vue de l’esprit pathétique d’une humanité en souffrance aculée à provoquer des fractures historiques pour faire des sauts qualitatifs et passer d’un plan de conscience à un autre, différent et supérieur ?

L’Homme est unique. C’est une illusion qui a eu des conséquences historiques gravissimes. Elle s’est construite jusqu’à présent autour du tragique.

La plus haute instance politique est aujourd’hui le Conseil de Sécurité de l’ONU. Il est composé des cinq vainqueurs de la deuxième guerre mondiale. C’est cette grande fracture qui fonde sa légitimité. La recherche d’autres entités s’est jusqu’à présent heurtée à des polémiques infinies et stériles.

Comment conclure sans évoquer la haute figure d’Emmanuel Lévinas qui, dans toute son œuvre, a interpellé la conscience des Hommes sur le rapport à l’Autre, qui a le mieux pensé et écrit sur le principe d’altérité, noyau dur et inaltérable de toute conscience ?

 

Ma liberté, dit-il, n’a pas le dernier mot. Je ne suis pas seul. Mais l’Autre non plus n’a pas le dernier mot… Alors lequel est mon prochain ? Lequel passe avant l’autre ?

Sa réponse tombe d’une terrifiante simplicité :  “On me somme de porter des jugements là où je devrais porter des responsabilités”.

A Dieu qui l’interroge sur le sort de son frère Abel, Caïn élude :  “Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère ?”.

Seul un assassin peut faire une telle réponse. Mais la question, elle, c’est que tous les Hommes l’ont en commun. C’est sans doute cela une Conscience Morale Universelle : un questionnement sans fin qui porte toutes les promesses de l’Humanité. Toutes ces hontes aussi.

 

 

 

 

MÉMOIRE ET ENGAGEMENT

Allocution prononcée dans le cadre du colloque  “Mémoire et Engagement” le 10 mai 2009, sous l’égide du Grand Orient de France et de la municipalité de Saint-Martin-Vésubie

 

 

Ici, dans ce village qui respire la paix et la sérénité, en ce haut lieu emblématique de la Résistance, où souffle l’esprit de solidarité entre les hommes, j’invite, 65 ans plus tard, les vivants et les morts, assemblée aujourd’hui réunie pour se souvenir et rendre hommage, cohorte anonyme de la marche des fantômes, et vous, femmes et hommes de la Vallée, élus par l’Histoire, glorieux soldats de l’armée des ombres, je vous invite à réfléchir sur la notion d’engagements.

L’exercice sera périlleux, nous prévient Albert Camus :  “Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde”.

Comment restituer avec des mots, la beauté et la grandeur de ce qui s’est passé ici, il y a 65 ans, sans céder à la magie du verbe ?

Les mots en effet, ne sont pas des créations innocentes, produits du hasard….

Les mots, nous dit la tradition ésotérique, sont des êtres vivants complexes. Chacun d’eux possède une énergie, montre une origine et ouvre à un destin.

Ainsi, du beau mot RÉSISTER.

Le verbe sonne fort jusque dans sa prononciation heurtée, raclée, qui dit qu’on ne cède pas, qu’on a planté ses maisons dans un sol dur.

Le verbe porte à rêver, aussi, d’une forteresse qui défie la nuit et guette la promesse de l’aube.

Dans sa structure graphique même, le verbe RÉSISTER semble incarner mystérieusement le sens profond.

Ses deux  “R”, en sentinelle, deux consonnes fortes comme deux murailles.

Deux  “E”, voyelles musicales qui mettent le verbe en vibrations.

Deux  “S”, consonnes délicates et subtiles, enveloppant symétriquement le  “i” central, trésor au cœur de la forteresse. Ce  “i”, venu du  “iod” hébraïque, cette lettre-point, origine et fin de toue chose, diamant inaltérable de l’âme que Dieu se réserve en chacun de ses créatures, ce  “iod” qu’il ne faut surtout pas changer sous peine d’anéantir tout l’édifice. Ce  “iod”, permanence de l’être, au cœur de l’humain, qui nourrit la flamme fragile et éphémère de l’existence, ouvre une fenêtre sur l’éternité, afin que, mystère entre les mystères, demeure inoubliable ce que personne ne pourra jamais comprendre.

Étrange et vieux dilemme dans lequel s’est trouvé Adam, au Jardin d’Éden.

Si on ne peut comprendre, comment s’approprier la parole créatrice et surtout comment la transmettre ? Comment, présentement, accomplir ce devoir de mémoire, cet impératif éthique qui s’impose à nos consciences repues, lasses et habituées, non pour effacer une quelconque dette ou s’inventer un engagement de substitution, mais simplement pour comprendre. Comprendre pour le seul bonheur de comprendre et peut-être, mais là, sans trop se l’avouer, faire cesser ce questionnement qui hante chacun d’entre nous : Justes parmi les Nations, Résistants, femmes et hommes pas comme les autres, pourquoi avez-vous fait ce que vous avez fait ? Et, question subsidiaire, plus discrète mais tout aussi lancinante : et moi, en pareille circonstance, qu’aurai-je fait ?

Ce qui donne à mes propos un sens dramatique absolu.

Si on veut essayer de vivre dans sa vérité (et c’est la qualité première d’un Juste), chacun doit considérer comme un devoir de répondre à cette question. Et c’est un effort d’autant plus difficile que nous sommes de moins en moins capables de nous imaginer dans une situation semblable. Alors, il nous reste l’honnêteté d’admettre qu’il ne suffit pas d’applaudir aux actes héroïques, de compatir aux souffrances ou de condamner les défaillances d’autrui pour être pleinement rassurés sur nos propres vertus.

“Ce que j’ai fait, aucune bête au monde ne l’aurait fait” nous dit l’aviateur Guillaumet dans  “Terre des Hommes” de Saint-Exupéry comme pour souligner que la vie n’est pas seulement un instinct animal de conservation mais la valeur suprême de l’humanité.

Au commencement est le courage de vivre et l’engagement, une manifestation de son énergie initiale, de sa force, de son moteur. Chercher à l’appréhender dans toute sa richesse est une entreprise ardue, sinon vaine. Les Justes, eux-mêmes, interrogés, sommés souvent de fournir une explication, se réfugient dans des réponses d’une extrême pudeur, comme si spéculer sur un acte si personnel, touchant quelque part au blasphème, à s’emparer du  “iod” sacré, au cœur de l’être :  “j’ai fait ce que j’avais à faire” est l’expression la plus courante de cette spontanéité naturelle, à la fois banale et héroïque. Puis, quand on insiste :  “Dans le cours des évènements, quelque chose est entré en jeu qui s’est imposé, nous a dépassés, quelquefois même sans avoir le sentiment de faire un choix.

Quand l’engagement s’allie à la simplicité et prend le visage de l’évidence, peut-être est-ce là qu’il atteint l’essentiel, mieux, au sublime, qu’il fait vibrer cette pointe de l’âme que d’aucuns appelleront la part de divin en l’Homme et d’autres, cet état supérieur de la conscience humaine quand elle agit en plein accord avec elle-même et avec le monde. Cette simplicité, cette évidence ainsi formulées dans la bouche même des acteurs, laissent chez beaucoup de nos contemporains en mal d’épopée romantique, un goût d’inachevé.

Savoir, comprendre, cette  “libido sciendi” que Freud considère comme un des moteurs de l’existence n’est pas satisfaite. Philosophes et moralistes sont alors convoqués et pérorent doctement. Les uns invoquent une conscience politique forgée par l’histoire familiale.

D’autres, des valeurs transcendantes religieuses ou laïques. D’autres encore, disent qu’un état de grâce les a habités, ou que la providence s’est manifestée à travers eux.

Ces spéculations abstraites n’emportent pas l’adhésion.

Ce n’est pas dans les raisons d’une philosophie, voire même d’une morale, qu’on trouve le courage d’agir, la force de s’engager, mais au-delà de toutes les raisons, dans ce qui distingue un homme d’un autre homme. Autant dire qu’il est vain d’y chercher une quelconque rationalité.

Comment nommer cette valeur qui les appelle et les dépasse, pour laquelle ils n’ont même pas le sentiment de se sacrifier puisque sans elle leur propre vie ne mériterait pas d’être vécue ?

L’engagement du Juste a d’abord procédé d’une conscience claire de son individualité, irréductible et exigeante qui sait que chaque moment de la vie peut ouvrir à l’infini de ce qu’il est, sans autre référence que lui-même. Par nature, ou intuitivement, la révolte intérieure, là où s’exprime le génie, jaillit des tripes, pas du cerveau.

Un sentiment d’abord, alerté par l’étrangeté d’une situation ou l’Autre est victime innocente d’une injustice et souffre en silence dans sa solitude.

Puis, une urgence quand la conscience est interpellée et n’a pas le temps d’analyser, un rugissement de la chair enfin, avant que la raison s’en mêle et tente de moduler ce cri en parole et la parole en acte. Cette colère froide qui s’empare de l’Antigone de Sophocle quand la barbarie se fait loi, quand un pouvoir scélérat bafoue les valeurs sacrées et autorise le viol des consciences. Quand Antigone défie Créon, elle parle au nom de tous les Justes  “Tu auras peut-être ma mort. Tu n’auras pas ma vie”.

Nulle envolée prophétique, nulle posture moralisatrice, seulement la volonté forte et tranquille d’être là où il faut, quand il faut, communion avec l’entière condition humaine, exprimée dans la célèbre formule du Talmud  “Qui sauve un Homme sauve l’humanité entière”.

La chair et les sens disent la limite extrême, au-delà de laquelle l’arrogance de l’Autre ne m’atteint pas, quand il me désigne à la mort, quand il s’est mis par sa pratique, comme par son projet, hors humanité.

In fine, qui a légitimité pour poser les critères d’un engagement !

Pas la Raison pas le Droit, pas la Philosophie, même pas la Morale mais un mouvement, une tension qui agit en son propre nom et en vertu d’elle-même, une fidélité à l’idée que chacun se fait de soi-même ou qu’il se fait de l’Homme, quelqu’un de fragile, en dernier ressort, un choix mystérieux entre rester présent à son humanité ou l’anesthésier (et toutes les raisons sont bonnes) comme aspiré par sa propre nuit, dans le trou noir de l’indifférence qui inexorablement conduit à l’absence de soi.

Les Justes parmi les Nations ont fait le choix de la hauteur dans la solitude. Cette grandeur d’âme leur a tenu lieu de patrie quand l’Autre a failli. Dans le fracas du monde qui invitait à la grégaire complicité et à l’abandon, ils ont, non seulement refusé mais inversé le Mal en Bien.

De l’angoisse et la peur, ils ont construit un passé serein sur l’inconnu. Au cours de la désespérance, ils ont réinventé l’espoir.

En un mot, ils ont en confiance en eux

La confiance, cette version laïque de la foi qui soulève des montagnes, qui introduit de la grâce et de la poésie, du vivant en somme, dans la géométrie glacée d’une France, étrangère à elle-même.

Beaucoup ont eu besoin pour s’engager, de s’inventer une religion, une idéologie, de rêver à des lendemains qui chantent. Autant de motifs qui font honneur aux individus qui se mettent au service d’une cause collective.

D’autres, livrés à eux-mêmes et en face de leur seule conscience, n’ont eu que l’innocence et la  “noblesse de s’inscrire spontanément dans le mouvement de la vie avec cette aisance d’être assez forts et assez libres pour écouter la raison du cœur que la raison ne connaît toujours pas, celle qui depuis l’aube de la civilisation, transforme sans le vouloir, un Homme ordinaire en héros.

Et c’est peut-être une vue de l’esprit éperdu de reconnaissance et d’admiration…

Force est de constater qu’héroïsme, courage et sacrifice n’étaient pas des mots de leur vocabulaire. La plupart d’entre eux n’étaient ni casse-cous, ni têtes brûlées. L’idée même d’héroïsme leur était étrangère. Nul d’entre eux n’a jamais confondu le Beau et le Bien, ni pris la pose pour entrer dans l’Histoire.

Ce fut leur commune pudeur. Hier ils ont eu la grâce singulière d’être les seuls à entendre les soupirs qui s’échappaient des poitrines des enfants en détresse, les seuls à voir là où les autres ont fermé les yeux, les seuls à rester debout, en sentinelle, avec tout au plus, le sentiment du devoir accompli.

Aujourd’hui, ils sont là, parmi nous, pour nous rappeler tout ce que le manque de courage ou de rigueur morale peut engendrer de tragique pour l’Histoire des Hommes.

Ce faible souffle est celui de l’esprit qui ne doute ni ne désespère, qui répond présent à un appel qui vient du tréfonds des âges :  “Qu’as-tu fait de ton frère ?”. Cet esprit nous traverse et nous enjoint, 66 ans plus tard, de rester éveillés, de faire face, de tenir bon. C’est dans la Bible hébraïque, la gamme des représentations caractéristiques du Juste : il se tient debout, ne s’incline que devant Dieu. Et quand ce dernier le rappelle à lui, il l’invite à siéger à sa droite, au tribunal des âmes.

Déjà vainqueur en esprit, le Juste est exempté de cette épreuve parce que, de son vivant, il a été jugé plus vivant que les vivants. Il a témoigné de la seule chose qui fait qu’un Homme est Homme : sa dignité.

Justes de St Martin Vésubie, de France et d’ailleurs, quand viendra l’heure pour chacun de rejoindre le monde de vérité, les questions posées en préambule vous seront de nouveau présentées.

Seul le silence sera grand. L’exemple de votre vie sera votre réponse. Vous avez donné à l’humanité la plus pure et la plus terrifiante des leçons : l’Homme est seul devant son choix.

C’est cette brutale certitude qui renvoie chacun à la solitude de sa conscience et interdit catégoriquement de conclure pour nul autre que pour lui-même et son entière responsabilité. Qu’elle soit évidente ou nimbée de contradictions et de paradoxes, le produit des circonstances ou l’expression de sa ferme volonté, la décision ne surprend pas le Juste.

Il a offert dans son acte, la totalité de son être. Plus, il Est son Acte.

Pour ne pas oublier ou perdre la lumière qui l’a inspiré, et en être digne, il nous faut retrouver et conserver, comme une flamme précieuse, la ressource éthique et spirituelle qui les a nourris : le  “iod” sacré, inaltérable au cœur du Juste : l’esprit de Résistance.

Parce qu’on n’a pas pu l’appréhender dans sa subtilité et sa complexité, on n’a pas pu non plus, la codifier ou la modéliser. Il n’a pas laissé de philosophie. Il n’a pas créé d’école de pensée, laissé ni dogme ni catéchisme. Peut-être a-t’il jeté les bases d’un nouvel humanisme ou inspiré une moralité à laquelle on puisse se référer. A-t’il gagné le terrain du politique ? C’est un souci permanent pour l’homme d’aujourd’hui en recherche de repères.

L’esprit de résistance est fondé sur un seul socle.

Il considère l’Homme comme libre, non seulement d’accepter ou de refuser une fatalité, mais qui invente et crée son propre destin, un logis qui ouvre à une autre dimension dans des territoires insoupçonnés où l’Homme se révèle à lui-même et change la face du monde.

Une mystique, en quelque sorte, au sens classique d’une quête d’absolu mais aussi au sens moderne de dépassement de soi dans une action qui engage la totalité de l’être, élève le particulier à l’universel, donne à l’éphémère une chance d’éternité et prend ainsi valeur d’exemplarité.

Justes parmi les Nations, mes amis, mes frères, vous qui pendant et surtout après, n’avez recherché que l’anonymat, vous voilà, à votre corps défendant, tiré dans la lumière par la reconnaissance légitime de ceux que vous avez sauvés de La mort et par ceux qui vous considèrent comme un phare pour l’humanité.

Mais, si come je crois, cette grande lumière vous incommode, alors écoutez la voix d’un grand philosophe et humaniste qui a vécu cette période, a beaucoup réfléchi et beaucoup écrit, Emmanuel Mounier, fondateur de la revue Esprit !  “Le meilleur sort qui puisse arriver à l’esprit de résistance, c’est qu’ayant laissé chez assez d’Hommes le sens total de l’Homme, il disparaisse sans laisser de trace, tant il se confondrait avec l’allure quotidienne des jours”.

L’alchimie des cathédrales

Le dernier numéro de Spiritualités Magazine traite largement de l’alchimie.
Vous le trouvez ici

Dans “L’Alchimie des Cathédrales”, Spiritualités Magazine” propose une exploration profonde et mystique de la cathédrale de Chartres, en révélant les secrets alchimiques, ésotériques et symboliques cachés dans son architecture et son histoire. Cette œuvre ne se contente pas de décrire la beauté architecturale de la cathédrale, mais cherche à en déchiffrer les mystères spirituels et les messages occultes qu’elle renferme. L’approche de l’auteur se distingue par les éléments suivants :

  1. L’Alchimie Spirituelle :

    • La cathédrale de Chartres est présentée comme une œuvre d’alchimie spirituelle, où chaque élément architectural, des vitraux à la structure géométrique, joue un rôle dans la transformation spirituelle des visiteurs. L’auteur explique comment la lumière, les formes et les proportions sacrées sont utilisées pour symboliser l’union du ciel et de la terre, et pour provoquer une transmutation intérieure chez ceux qui parcourent ses allées.
  2. Le Symbolisme Caché :

    • Le livre décrypte les symboles alchimiques et ésotériques présents dans la cathédrale, des vitraux à la disposition des chapelles, en passant par les labyrinthes et les sculptures. Chaque détail est interprété comme porteur d’un message spirituel destiné aux initiés, ce qui révèle une dimension cachée du monument qui dépasse sa fonction religieuse apparente.
  3. L’Héritage des Templiers et des Constructions Sacrées :

    • L’auteur explore également les liens entre les Templiers et la cathédrale de Chartres, suggérant que ces chevaliers auraient joué un rôle crucial dans la transmission de savoirs ésotériques et dans l’érection de la cathédrale. Des éléments comme l’Arche d’Alliance et d’autres artefacts sacrés sont évoqués, ajoutant une couche de mystère à l’histoire du bâtiment.
  4. La Géométrie Sacrée :

    • Un aspect central de l’analyse de l’auteur est l’utilisation de la géométrie sacrée dans la conception de la cathédrale. Des concepts tels que le Nombre d’Or, la Quadrature du Cercle, et l’Étoile à Sept Branches sont expliqués comme étant des principes fondamentaux qui confèrent à la cathédrale son pouvoir spirituel unique.
  5. Le Rôle de la Cathédrale comme Portail Spirituel :

    • Plus qu’un simple lieu de culte, la cathédrale de Chartres est décrite comme un portail spirituel, conçu pour élever la conscience humaine et servir de guide dans un cheminement intérieur profond. La structure de la cathédrale est donc perçue comme une incarnation physique des lois divines et un outil de transformation spirituelle.

Intérêt de l’Ouvrage

  1. Une Exploration Unique de Chartres :

    • Cet ouvrage propose une vision inédite de la cathédrale de Chartres, la présentant non seulement comme un chef-d’œuvre architectural, mais aussi comme un livre de pierre qui renferme des enseignements spirituels et alchimiques ancestraux.
  2. Un Guide pour les Chercheurs de Sens :

    • Pour ceux qui s’intéressent à l’alchimie, à l’ésotérisme, ou à la spiritualité en général, ce livre est une mine d’informations. Il offre une interprétation riche et détaillée des symboles cachés dans la cathédrale, permettant aux lecteurs de découvrir les mystères que recèle ce lieu sacré.
  3. Un Lien entre Histoire et Mysticisme :

    • L’auteur établit des connexions fascinantes entre l’histoire des Templiers, les traditions druidiques, et la construction des cathédrales gothiques, offrant une perspective qui relie les événements historiques à une quête spirituelle plus vaste.
  4. Une Invitation à la Transformation Personnelle :

    • En explorant les concepts de transmutation et de transformation intérieure, le livre incite les lecteurs à utiliser les enseignements de Chartres comme une voie vers leur propre développement spirituel.

Pourquoi se Procurer cet Ouvrage ?

  1. Découvrir les Secrets Cachés de Chartres :

    • Pour ceux qui veulent aller au-delà des apparences et découvrir les profondeurs mystiques de la cathédrale de Chartres, ce livre est un guide essentiel.
  2. Enrichir sa Connaissance de l’Alchimie Spirituelle :

    • L’ouvrage est une ressource précieuse pour quiconque souhaite approfondir ses connaissances en alchimie spirituelle et en symbolisme ésotérique.
  3. Explorer l’Héritage des Templiers et des Cathédrales Gothiques :

    • Si vous êtes passionné par l’histoire des Templiers et leur rôle dans le développement de l’architecture sacrée, ce livre offre des perspectives fascinantes.
  4. Inspirer une Quête Personnelle de Sens :

    • L’approche de l’auteur, centrée sur la transformation intérieure, peut servir d’inspiration pour ceux qui cherchent à entreprendre leur propre voyage spirituel, guidé par les enseignements anciens incarnés dans la cathédrale de Chartres.

Se procurer cet ouvrage, c’est ouvrir une porte vers un univers riche en symboles et en mystères, où chaque page invite à une réflexion profonde sur la nature de l’esprit humain et son lien avec le divin.

La puissance des rituels

L’Impact des Monothéismes sur les Rituels

Dans “La Puissance des Rituels”, Arnaud Riou aborde l’impact des religions monothéistes sur les pratiques rituelles. Voici un résumé des points essentiels concernant cette question :

Dépossession des Rituels: L’avènement des religions monothéistes a marqué une transformation significative dans la gestion et la pratique des rituels. À partir du IIIe siècle, les populations ont progressivement été dépossédées de l’initiative de leurs propres rituels. Les cérémonies telles que les mariages, les enterrements, les confessions, les célébrations, et les bénédictions ont été confiées aux religieux. Les prêtres, moines, lamas, et rabbins sont devenus les principaux dépositaires des rituels, établissant ainsi les liens entre la terre et le Ciel​​.

Centralisation du Pouvoir Rituel: Cette transition a centralisé le pouvoir rituel entre les mains du clergé, qui a hérité de la liturgie, des protocoles sacrés, des instruments et de l’autorité définissant les rituels. Les lieux de culte des religions monothéistes, comme les cathédrales et les églises, ont souvent été construits sur des sites païens sacrés, intégrant des éléments de géobiologie et de géométrie sacrée pour renforcer leur impact symbolique et spirituel​​.

Adaptation et Réappropriation: Bien que les religions monothéistes aient fortement influencé les pratiques rituelles en les structurant et en les institutionnalisant, il existe encore des tentatives modernes de réappropriation et d’adaptation des anciens rituels. Les pratiques traditionnelles peuvent être redécouvertes et intégrées dans des contextes contemporains, même si cela nécessite de respecter les traditions tout en les adaptant aux réalités actuelles​​.

 

Le Pouvoir dans l’Histoire des Rituels selon “La Puissance des Rituels”

Arnaud Riou explore en profondeur le lien entre les rituels et le pouvoir à travers l’histoire. Voici les points essentiels:

  1. Accompagnement des Sphères du Pouvoir: Les rituels ont toujours accompagné les sphères du pouvoir, aussi bien dans la lumière que dans l’ombre. Des rituels puissants ont été utilisés à travers les cinq continents pour gouverner et influencer le monde, depuis l’oracle de Delphes en Grèce antique jusqu’aux pratiques modernes des francs-maçons​​.
  2. Rituels Secrètes et Sociétés Secrètes: Les rituels ont souvent été associés à des sociétés secrètes comme les francs-maçons, les Tiandihui et la Triade, et les organisations criminelles comme la Cosa Nostra et les Yakuzas. Ces rituels, souvent tenus secrets et réservés aux initiés, renforcent le pouvoir des groupes en question et servent à l’intégration, l’initiation, et l’exclusion​​.
  3. Influence des Prêtres et des Religions: Les prêtres, en programmant leurs rituels à des moments précis comme les solstices et les éclipses, augmentaient leur influence grâce au pouvoir symbolique des images et des représentations célestes. Avec l’avènement des religions monothéistes, les populations ont été dépossédées de l’initiative de leurs propres rituels, et le pouvoir des rituels a été concentré entre les mains des religieux​​.
  4. Rituels et Pouvoir Politique: Les rituels ne sont pas seulement spirituels mais aussi politiques. Par exemple, la marche solennelle d’Emmanuel Macron au Louvre après son élection, avec des symboles puissants comme la pyramide du Louvre et l’Ode à la Joie, est un exemple de rituel initiatique destiné à marquer un moment politique important​​.
  5. Rituels et Société Moderne: Les rituels continuent de jouer un rôle crucial dans le renforcement du pouvoir social et politique. Les rassemblements comme ceux des Gilets jaunes peuvent avoir des aspects rituels, renforçant la cohésion sociale et l’identité collective. Cependant, ils peuvent également devenir une source de division si leur pouvoir est perçu comme menaçant l’ordre établi​​.
  6. Rituels et Autorité Spirituelle: Le pouvoir des rituels est tel qu’il peut toucher à divers aspects de la société – spirituel, politique, écologique, économique, et artistique. Cette polyvalence rend les rituels à la fois fascinants et effrayants, car ils confèrent un pouvoir qui dépasse souvent le simple pouvoir temporel​​.

En résumé, les rituels sont intrinsèquement liés au pouvoir, qu’il soit spirituel, politique, ou social. Ils ont le pouvoir de fédérer, d’initier, et de transformer, mais aussi de diviser et de marginaliser. Le respect et la compréhension des intentions derrière les rituels sont essentiels pour saisir pleinement leur impact et leur portée.

 
 
 

L’Impact des Monothéismes sur les Rituels

Dans “La Puissance des Rituels”, Arnaud Riou aborde l’impact des religions monothéistes sur les pratiques rituelles. Voici un résumé des points essentiels concernant cette question :

Dépossession des Rituels: L’avènement des religions monothéistes a marqué une transformation significative dans la gestion et la pratique des rituels. À partir du IIIe siècle, les populations ont progressivement été dépossédées de l’initiative de leurs propres rituels. Les cérémonies telles que les mariages, les enterrements, les confessions, les célébrations, et les bénédictions ont été confiées aux religieux. Les prêtres, moines, lamas, et rabbins sont devenus les principaux dépositaires des rituels, établissant ainsi les liens entre la terre et le Ciel​​.

Centralisation du Pouvoir Rituel: Cette transition a centralisé le pouvoir rituel entre les mains du clergé, qui a hérité de la liturgie, des protocoles sacrés, des instruments et de l’autorité définissant les rituels. Les lieux de culte des religions monothéistes, comme les cathédrales et les églises, ont souvent été construits sur des sites païens sacrés, intégrant des éléments de géobiologie et de géométrie sacrée pour renforcer leur impact symbolique et spirituel​​.

Adaptation et Réappropriation: Bien que les religions monothéistes aient fortement influencé les pratiques rituelles en les structurant et en les institutionnalisant, il existe encore des tentatives modernes de réappropriation et d’adaptation des anciens rituels. Les pratiques traditionnelles peuvent être redécouvertes et intégrées dans des contextes contemporains, même si cela nécessite de respecter les traditions tout en les adaptant aux réalités actuelles​.

“Accueillir l’Amour”

Le chapitre “Accueillir l’Amour” explore la manière dont les rituels peuvent enrichir et transformer les relations amoureuses. Arnaud Riou y décrit des pratiques pour cultiver l’amour sous toutes ses formes, qu’il s’agisse de l’amour romantique, familial ou de l’amour de soi.

Je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément: L’auteur commence par évoquer la diversité des expressions de l’amour. Il insiste sur l’importance de reconnaître et d’honorer les différentes façons dont l’amour se manifeste dans nos vies quotidiennes.

Les Types d’Amour: Riou distingue plusieurs types d’amour, se référant à des concepts anciens et modernes :

  • Éros : l’amour passionné et romantique.
  • Philia : l’amitié profonde et affectueuse.
  • Agapè : l’amour inconditionnel et désintéressé.
  • Pragma : l’amour durable et pragmatique.
  • Philautia : l’amour de soi, essentiel pour pouvoir aimer les autres.
  • Ludus : l’amour ludique et léger, souvent associé à la séduction et au jeu.

Miroir, mon beau miroir: L’auteur explique comment les relations amoureuses peuvent servir de miroirs, reflétant nos propres forces et faiblesses. Il souligne que les conflits dans les relations sont souvent des occasions de croissance personnelle, permettant de mieux comprendre nos propres besoins et ceux de notre partenaire.

L’Amour et ses Langages: Riou aborde la théorie des cinq langages de l’amour de Gary Chapman, soulignant l’importance de comprendre le langage d’amour de son partenaire :

  • Les paroles valorisantes : compliments et encouragements verbaux.
  • Les moments de qualité : passer du temps ensemble de manière significative.
  • Les cadeaux : offrir des objets symboliques d’affection.
  • Les services rendus : faire des actions pour aider et soutenir l’autre.
  • Le toucher physique : gestes d’affection et de tendresse.

Aimer au fil de l’eau: L’auteur propose des rituels simples pour entretenir l’amour au quotidien, comme des promenades ensemble, des moments de silence partagés, ou des activités créatives communes. Ces pratiques visent à renforcer la connexion émotionnelle et à maintenir l’étincelle dans la relation.

Les Rituels Formels: Riou suggère d’intégrer des rituels formels dans la vie de couple, comme célébrer des anniversaires de rencontre ou de mariage de manière symbolique, renouveler ses vœux, ou créer des traditions familiales qui renforcent le sentiment d’appartenance et de continuité.

La Sexualité: Le chapitre aborde également la dimension sexuelle de l’amour, mettant en avant l’importance de l’intimité et de la communication ouverte sur les désirs et les besoins de chacun. Riou propose des rituels pour cultiver une sexualité épanouie et respectueuse, favorisant la complicité et la connexion profonde.

En Quête de Transformation(s): Enfin, l’auteur explore comment l’amour peut être un vecteur de transformation personnelle et spirituelle. Il propose des méditations et des exercices de gratitude pour développer une conscience plus profonde de l’amour et de sa capacité à nous transformer.

Cette invitation à intégrer des rituels dans la vie amoureuse va nourrir et renforcer les liens. Il offre des outils pratiques pour comprendre et exprimer l’amour de manière authentique et intentionnelle : l’amour n’est-il-pas à la fois un art et une pratique quotidienne ? On introduit ainsi intention et symbolisme dans les interactions quotidiennes

Citations du Chapitre:

  • “La reconnaissance et la communication sont cruciales pour comprendre et apprécier les gestes d’amour de l’autre.”
  • “L’amour de soi est essentiel pour pouvoir aimer les autres.”
  •  

Amour : Les thèmes développés

Essence et Langages de l’Amour Le livre explore la complexité de l’amour et ses multiples manifestations. L’auteur souligne que chacun exprime et reçoit l’amour de manière différente, ce qui peut souvent conduire à des malentendus au sein des couples. Par exemple, certains sont touchés par des cadeaux matériels, tandis que d’autres valorisent davantage les actes quotidiens ou les déclarations verbales d’affection .

Communication et Reconnaissance Riou illustre ces différences à travers des anecdotes de couples qu’il a conseillés. Il remarque que la reconnaissance et la communication sont cruciales pour comprendre et apprécier les gestes d’amour de l’autre. Dans un exercice thérapeutique, il demande aux partenaires d’identifier des moments où ils se sont sentis aimés et où ils ont cru que leur partenaire avait été ému par leurs propres actions. Cette introspection révèle souvent des incompréhensions, où les efforts de l’un passent inaperçus pour l’autre .

Rituels pour Renforcer l’Amour L’auteur propose des rituels pour aider les couples à mieux se comprendre et à renforcer leur lien amoureux. Par exemple, il suggère d’écrire des lettres d’amour détaillant comment chacun aime être aimé. Ces lettres doivent mettre en lumière des actions spécifiques qui ont touché les partenaires, sans critiques ni reproches. Ce rituel permet de célébrer l’amour et de créer un moment sacré hors du quotidien .

Types d’Amour Riou se réfère également aux travaux du psychologue Robert Sternberg, qui identifie sept types principaux d’amour : la sympathie, l’engouement, l’amour vide, l’amour romantique, l’amitié, l’amour insensé ou passionnel, et l’amour complet. Les Grecs avaient déjà distingué différentes formes d’amour, telles que éros (la passion), philia (l’amitié), agapè (l’amour inconditionnel), pragma (l’amour de longue date), philautia (l’amour de soi), et ludus (l’amour ludique) .

Auto-Amour et Estime de Soi L’auteur insiste sur l’importance de l’amour de soi comme fondement pour recevoir et donner de l’amour. Il explique que notre capacité à aimer et à être aimé est souvent conditionnée par l’amour reçu dans notre enfance. Les rituels proposés incluent des pratiques pour renforcer l’estime de soi et la gratitude, en reconnaissant et en honorant ce que nous recevons dans nos vies .

 

Réflexion sur le Temps, les Temporalités et les Rituels

Dans “La Puissance des Rituels”, Arnaud Riou offre une perspective très enrichissante sur la manière dont les rituels interagissent avec nos perceptions du temps et des temporalités. Il compare les visions occidentales et chamaniques du temps, et explore comment les rituels peuvent nous aider à harmoniser notre relation avec le temps.

Deux Visions du Temps

Occidentale (Linéaire) En Occident, le temps est généralement perçu de manière linéaire, représenté sur une frise chronologique allant de la préhistoire à l’époque contemporaine. Cette perception linéaire du temps reflète une progression constante, souvent associée à l’idée de progrès et de développement continu​​.

Chamanique (Cyclique) En revanche, dans de nombreuses traditions chamaniques, le temps est vu comme cyclique, représenté par une roue. Les cycles de la nature, comme les saisons, les phases lunaires, et les cycles de la vie humaine, se succèdent et se transforment en une perpétuelle répétition et régénération. Cette perception cyclique du temps suggère que tout est interconnecté et que les fins sont simplement des nouveaux commencements​​.

Les Rituels comme Ancrage Temporel

Les rituels jouent un rôle crucial en nous aidant à naviguer entre ces deux visions du temps. Ils servent de repères et d’ancrages qui nous permettent de marquer et de célébrer les moments importants de nos vies, tout en nous connectant aux cycles naturels.

Rituels Quotidiens et Saisonnaux

  • Quotidiens : Les rituels quotidiens, comme la méditation matinale ou les pratiques de gratitude, nous aident à commencer et terminer nos journées avec intention et présence. Ces rituels ancrent notre existence dans un cadre temporel stable et apaisant.
  • Saisonnaux : Les rituels liés aux cycles saisonniers, comme célébrer les solstices et les équinoxes, nous rappellent notre connexion à la nature et ses rythmes. Ils nous invitent à honorer les transformations et les transitions naturelles​​.

Temporalités Personnelles et Collectives

Temporalités Personnelles Les rituels personnels, comme écrire des intentions lors de la nouvelle lune ou célébrer des étapes de vie importantes (naissance, mariage, décès), nous permettent de marquer notre propre progression dans le temps et de donner un sens à nos expériences. Ils nous aident à intégrer les changements personnels et à évoluer avec une conscience accrue de notre cheminement intérieur​​.

Temporalités Collectives Les rituels collectifs, tels que les célébrations culturelles, religieuses ou communautaires, renforcent notre sentiment d’appartenance et de connexion avec les autres. Ils nous relient à des temporalités plus vastes, celles des traditions et des héritages culturels, créant des ponts entre le passé, le présent et le futur​​.

Pratiques Humanistes des Rituels

Arnaud Riou encourage une approche humaniste des rituels, en insistant sur leur adaptation à notre essence profonde et à notre réalité contemporaine. Voici quelques pratiques recommandées :

Adaptation et Créativité

  • Création de Rituels Personnalisés : Plutôt que de suivre des rituels rigides, il est important de créer des pratiques qui résonnent avec nos valeurs et notre individualité. Cela peut inclure des gestes simples comme allumer une bougie pour méditer ou écrire des lettres de gratitude.
  • Intégration des Cinq Éléments : Utiliser les éléments naturels (terre, eau, feu, air, espace) dans nos rituels pour renforcer notre connexion à la nature et équilibrer notre énergie intérieure​​.

Rituels de Guérison et de Protection

  • Purification : Des pratiques comme brûler de la sauge ou utiliser des cristaux pour purifier et protéger notre espace de vie.
  • Gratitude et Offrandes : Exprimer régulièrement notre gratitude à travers des offrandes symboliques, renforçant ainsi notre lien avec l’univers et les cycles naturels​​.

Conclusion

La richesse des rituels réside dans leur capacité à nous connecter profondément avec nous-mêmes, avec les autres, et avec le monde naturel. En intégrant des rituels dans notre quotidien, nous pouvons naviguer plus sereinement à travers les différentes temporalités de la vie, en honorant à la fois le temps linéaire et cyclique. Les rituels nous offrent une voie pour vivre de manière plus intentionnelle, harmonieuse et connectée, tout en respectant notre essence unique et nos besoins individuels.

Résumé

Le livre commence par l’auteur, Arnaud Riou, qui se remémore son premier rituel à l’âge de douze ans. Ce rituel personnel, effectué en secret, l’a profondément marqué et lui a montré la puissance de l’intention et du symbole dans la pratique des rituels. À travers ses expériences personnelles, l’auteur explore la nature des rituels et leur capacité à relier le temporel à l’éternel, le spirituel à la matière.

Essence des Rituels: Les rituels sont des actions symboliques chargées d’intention qui transcendent la réalité matérielle pour atteindre une dimension plus spirituelle et subtile. Ils sont omniprésents à travers les cultures et les époques, servant de ponts entre le visible et l’invisible. L’auteur insiste sur l’importance de l’intention et de la sincérité dans la pratique des rituels, plus que les accessoires utilisés.

Théâtre et Rituels: L’expérience de l’auteur en tant qu’acteur et metteur en scène lui a montré combien le théâtre est riche en rituels. Chaque représentation théâtrale est vue comme un rituel en soi, impliquant des pratiques symboliques pour invoquer les esprits et honorer les traditions théâtrales.

Rituels Modernes et Traditionnels: Arnaud Riou aborde la question de l’adaptation des rituels traditionnels dans un contexte moderne. Il explique que bien que les formes des rituels puissent évoluer, leur essence reste intacte si l’intention est pure et sincère. Il met en garde contre l’appropriation culturelle et souligne l’importance de respecter les traditions tout en s’adaptant aux réalités contemporaines.

Applications Pratiques: Le livre propose diverses pratiques rituelles adaptées aux besoins modernes, allant des rituels de purification à ceux de protection et de guérison. Il encourage les lecteurs à créer leurs propres rituels en se basant sur leurs intentions personnelles, tout en s’inspirant des traditions anciennes.

Conclusion: Arnaud Riou conclut en soulignant que les rituels sont accessibles à tous et qu’ils offrent une voie puissante pour intégrer le sacré dans notre quotidien. Il invite les lecteurs à expérimenter avec les rituels et à découvrir leur propre chemin spirituel à travers ces pratiques.

Voir aussi :

Réflexion sur les Rituels et l’Imaginal (au sens de Jung)

Protéger son Lieu de Vie

Dans une petite maison nichée au cœur de la campagne, Clara et Antoine s’assoient à la table de leur cuisine, un livre ouvert entre eux. La lumière du matin inonde la pièce, créant une atmosphère paisible et propice à la conversation. Ils viennent de finir de lire ensemble le chapitre “Protéger son Lieu de Vie” du livre “La Puissance des Rituels” par Arnaud Riou.

Clara : “Antoine, je trouve cette idée de purifier notre maison vraiment intéressante. L’auteur dit que notre lieu de vie est une extension de nous-mêmes et qu’il faut en prendre soin pour qu’il nous protège et nous nourrisse.”

Antoine : “Oui, c’est fascinant. J’ai particulièrement aimé la partie où il parle de l’importance de créer une atmosphère harmonieuse avec des rituels simples. Par où veux-tu commencer ?”

Clara : “Je pense qu’on pourrait commencer par un nettoyage énergétique. Il propose de brûler de la sauge pour purifier les espaces. On pourrait faire ça pièce par pièce, en y ajoutant nos intentions positives.”

Antoine : “D’accord, j’aime bien l’idée. On pourrait aussi intégrer des éléments naturels comme le recommande Riou. Il parle de la puissance des cinq éléments. On pourrait par exemple ajouter des plantes dans chaque pièce pour représenter la terre et installer une fontaine d’intérieur pour l’eau.”

Clara : “Oui, et on pourrait utiliser des bougies pour l’élément feu. J’adore les bougies parfumées. Ça apporterait une chaleur agréable. Pour l’air, il suggère d’aérer régulièrement et d’utiliser des huiles essentielles. On pourrait diffuser de l’huile de lavande, c’est apaisant.”

Antoine : “Excellente idée. Et pour l’élément éther, Riou dit qu’il est important d’avoir un espace dédié à la méditation ou à la réflexion. On pourrait réaménager le coin de la véranda avec des coussins et une petite table basse pour ça.”

Clara : “Parfait. J’aimerais aussi faire un rituel de protection pour la maison. Dans le livre, il propose de créer un talisman ou d’utiliser des cristaux protecteurs. J’ai des améthystes et des quartz roses. On pourrait les placer aux quatre coins de la maison.”

Antoine : “Ça me plaît. Il parle aussi de l’importance de l’intention dans ces rituels. On pourrait faire une méditation ensemble pour infuser ces objets de nos intentions de protection et de bien-être pour notre foyer.”

Clara : “Exactement. Et j’aimerais qu’on fasse ça régulièrement, pas seulement une fois. Peut-être chaque nouvelle lune, comme un rituel de renouvellement.”

Antoine : “C’est une belle idée. Cela nous permettrait de rester connectés à notre maison et de maintenir cette énergie positive. Et pourquoi ne pas ajouter un rituel de gratitude pour remercier notre maison de nous abriter ?”

Clara : “Oui, c’est essentiel. Remercier la maison pour tout ce qu’elle nous offre. On pourrait écrire une petite prière de gratitude et la lire ensemble chaque mois.”

Antoine : “Je suis partant. Commençons dès ce week-end. On peut établir notre propre rituel en s’inspirant de ce chapitre et faire de notre maison un véritable sanctuaire.”

Avec ces mots, Clara et Antoine se mettent au travail, impatients de transformer leur lieu de vie en un espace harmonieux et protecteur, guidés par les sages conseils de “La Puissance des Rituels”. Ensemble, ils découvrent que ces pratiques non seulement protègent leur maison mais renforcent aussi leur lien et leur bien-être.

Honorer la Nature

Arnaud Riou met en lumière l’importance de renouer avec la nature et de respecter ses cycles à travers des rituels sacrés. Voici les points essentiels abordés concernant la nature :

Interdépendance avec la Nature: Riou rappelle que, pour les chamans et les cultures animistes, il n’y a pas de séparation entre l’homme et la nature. Nous sommes intrinsèquement liés à notre environnement et les actions que nous entreprenons à son égard ont des répercussions directes sur notre propre bien-être​​.

Les Cinq Éléments: Le livre décrit comment les cinq éléments fondamentaux (Terre, Eau, Feu, Air, et Espace) sont à la fois des composantes de la nature et de notre propre constitution. Honorer ces éléments à travers des rituels permet de restaurer l’équilibre tant dans la nature que dans notre corps et notre esprit​​.

Rituels pour Honorer la Nature:

  • Se Relier à la Terre : Tenir une pierre, entrer en contact avec des arbres, s’accroupir en forêt, et faire des offrandes comme enterrer des minéraux ou du compost​​.
  • Se Relier au Feu : Allumer une bougie, méditer devant une cheminée, ou alimenter un feu toute la nuit, en offrant du bois ou de la sauge​​.
  • Se Relier à l’Eau : Consacrer de l’eau et asperger l’espace ou offrir des coupelles d’eau aux esprits des lieux, changer l’eau quotidiennement, danser sous la pluie ou visualiser l’eau nettoyant les corps subtils sous la douche​​.
  • Se Relier à l’Air : Brûler de l’encens ou de la sauge, suspendre des drapeaux à prières tibétains​​.
  • Se Relier à l’Espace : Utiliser des sons sacrés, de la musique, des carillons ou des chants pour nourrir l’élément Espace​​.

Respect des Cycles Naturels: Riou souligne l’importance de vivre en harmonie avec les cycles naturels, comme les solstices et les équinoxes, et propose des rituels spécifiques pour chaque saison. Il s’agit de rituels qui non seulement honorent ces moments de l’année mais qui permettent également de synchroniser notre énergie avec celle de la nature​​.

Symbolisme et Guérison: L’auteur propose des rituels simples mais puissants, comme semer des graines, pour symboliser la guérison et la fertilité tant pour la terre que pour nous-mêmes. Ces gestes simples sont des actes de gratitude et de reconnexion avec la Terre-Mère, nous rappelant notre rôle de gardiens de la nature​​.

Conclusion: Arnaud Riou appelle à une attitude humble et respectueuse envers la nature, soulignant que nos actes rituels peuvent restaurer l’équilibre écologique et spirituel. En prenant soin de la nature à travers des rituels, nous prenons soin de nous-mêmes, créant une symbiose bénéfique pour tous les êtres vivants.

Citations du Chapitre:

  • “Ce que l’homme fait à la nature, il le fait à sa propre nature”​​.
  • “Honorer l’un des éléments de la nature régule toujours un élément en nous-même, d’un point de vue physiologique et énergétique”​​.

Cette approche holistique des rituels et de la nature démontre que notre bien-être est profondément lié à la santé de notre environnement. Les rituels sont des outils puissants pour restaurer et célébrer cette connexion.

La Quête de Spiritualité : Une Exploration Profonde de l’Âme et de la Connexion avec l’Univers

La quête de spiritualité est une aventure profonde et introspective à la recherche de la connexion avec notre âme et avec l’univers qui nous entoure. Dans cette exploration intérieure, nous cherchons à trouver un sens plus profond à notre existence et à établir une relation plus étroite avec quelque chose de plus grand que nous-mêmes.

Pour certains, la spiritualité est une quête constante de la vérité, une recherche de réponses aux questions fondamentales sur la vie et l’univers. Elle peut prendre différentes formes, que ce soit par le biais de la méditation, de la prière, de la pratique religieuse ou encore de l’exploration des enseignements spirituels.

Cet article examine en détail la quête de spiritualité et explore les différentes voies que les individus empruntent pour trouver une connexion plus profonde avec leur âme et avec le cosmos. Nous explorerons également les bienfaits de la spiritualité sur notre bien-être mental, émotionnel et physique, ainsi que les défis auxquels nous pouvons être confrontés sur ce chemin de découverte personnelle.

Préparez-vous à plonger dans les profondeurs de votre âme et à découvrir les mystères de l’univers dans cette exploration passionnante de la quête de spiritualité.

L’importance de la connexion avec l’Univers

Dans notre quête de spiritualité, il est essentiel de développer une connexion profonde avec l’univers qui nous entoure. L’Univers est bien plus vaste que ce que nous pouvons imaginer, et en nous reliant à cette force plus grande, nous découvrons une source infinie de sagesse et de beauté.

Tout d’abord, la connexion avec l’Univers nous aide à nous sentir connectés à quelque chose de plus grand que nous-mêmes. Lorsque nous prenons conscience de l’immensité de l’univers et de notre place en son sein, nous réalisons que nous sommes tous interconnectés. Nous sommes tous faits des mêmes éléments stellaires, et nous partageons tous une origine commune. Cette compréhension nous aide à développer un sentiment d’unité et à vivre en harmonie avec les autres et avec la nature.

Ensuite, la connexion avec l’Univers nous offre une source infinie de sagesse et d’inspiration. En observant la nature et les cycles de la vie, nous apprenons des leçons profondes sur la patience, la transformation et la beauté de l’impermanence. Les étoiles dans le ciel nous rappellent que nous faisons partie d’un univers en expansion constante, et que nous avons tous un rôle unique à jouer dans cette grande symphonie de la vie. En nous connectant avec l’énergie de l’univers, nous puisons dans une source de créativité et de guidage qui nous inspire à vivre en accord avec notre véritable essence.

Enfin, la connexion avec l’Univers nous permet de trouver un sens plus profond à notre existence. Lorsque nous nous sentons connectés à quelque chose de plus grand que nous-mêmes, nous réalisons que notre vie a un but plus vaste que la simple poursuite du bonheur matériel. Nous sommes ici pour apprendre, grandir et contribuer à l’évolution de l’univers. En nous reliant à cette force plus grande, nous trouvons un sens plus profond à notre existence et une plus grande satisfaction dans notre cheminement spirituel.

En conclusion, la connexion avec l’Univers est essentielle dans notre quête de spiritualité. Elle nous aide à développer un sentiment d’unité, nous offre une source infinie de sagesse et d’inspiration, et nous permet de trouver un sens plus profond à notre existence. Que vous choisissiez de contempler les étoiles, de vous promener dans la nature ou de méditer sur la grandeur de l’univers, prenez le temps de cultiver cette connexion précieuse.

Les enseignements spirituels et les maîtres spirituels

Dans notre quête de spiritualité, les enseignements spirituels et les maîtres spirituels jouent un rôle essentiel. Ils nous guident sur le chemin de la sagesse et nous aident à trouver des réponses à nos questions les plus profondes sur la vie et l’univers.

Les enseignements spirituels sont présents dans de nombreuses traditions et religions à travers le monde. Ils nous offrent des conseils pratiques sur la manière de vivre une vie épanouissante et nous proposent des réflexions profondes sur la nature de l’existence. Que ce soit à travers les écritures saintes, les textes philosophiques ou les paroles des sages, les enseignements spirituels nous offrent une boussole pour naviguer dans notre quête de spiritualité. Ils nous encouragent à cultiver des qualités telles que l’amour, la compassion, la patience et l’humilité, et nous aident à trouver un équilibre entre notre vie intérieure et notre vie extérieure.

Les maîtres spirituels, quant à eux, sont des guides et des exemples vivants de la sagesse spirituelle. Ils sont souvent des personnes qui ont consacré leur vie à la recherche de la vérité et qui ont atteint un niveau élevé de conscience spirituelle. Leur présence et leurs enseignements nous inspirent et nous montrent ce qui est possible lorsque nous nous engageons pleinement dans notre quête de spiritualité. Que ce soit à travers des enseignements directs, des exemples de vie inspirants ou des pratiques spirituelles spécifiques, les maîtres spirituels nous aident à approfondir notre compréhension de nous-mêmes et du monde qui nous entoure.

En conclusion, les enseignements spirituels et les maîtres spirituels sont des ressources précieuses dans notre quête de spiritualité. Ils nous offrent une boussole pour naviguer dans notre cheminement spirituel et nous inspirent à vivre une vie épanouissante et pleine de sens. Que vous choisissiez de vous plonger dans les écritures d’une tradition spirituelle spécifique, de vous connecter avec un maître spirituel ou simplement de suivre votre propre intuition, n’oubliez pas d’écouter votre cœur et de suivre votre propre chemin vers la vérité.

Comment commencer votre propre quête spirituelle

Si vous êtes prêt à commencer votre propre quête de spiritualité, voici quelques étapes simples pour vous aider à démarrer :

  1. Prenez du temps pour vous : Accordez-vous du temps chaque jour pour vous connecter avec votre âme et avec l’univers qui vous entoure. Que ce soit à travers la méditation, la prière, la contemplation ou la marche en nature, trouvez une pratique qui vous permet de vous recentrer et de vous connecter avec votre essence profonde.
  1. Explorez différentes traditions spirituelles : Il existe de nombreuses traditions spirituelles à travers le monde, chacune offrant une perspective unique sur la vie et la spiritualité. Prenez le temps d’explorer différentes traditions, que ce soit à travers la lecture de livres, la participation à des groupes de discussion ou la visite de lieux de culte. Vous pourriez être surpris par ce que vous découvrirez.
  1. Soyez ouvert à l’inconnu : La quête de spiritualité est un voyage d’exploration et de découverte. Soyez ouvert à l’inconnu et prêt à remettre en question vos croyances et vos idées préconçues. Gardez à l’esprit que la vérité spirituelle est personnelle et que chacun a son propre chemin à suivre.
  1. Trouvez des compagnons de voyage : La quête de spiritualité peut parfois être solitaire, mais il est important de trouver des compagnons de voyage avec lesquels partager vos expériences et vos réflexions. Recherchez des groupes de soutien spirituel, des cercles de méditation ou des communautés en ligne où vous pourrez vous connecter avec d’autres personnes partageant les mêmes idées.
  1. Faites preuve de patience et de persévérance : La quête de spiritualité est un voyage qui demande du temps, de la patience et de la persévérance. Ne vous attendez pas à trouver toutes les réponses du jour au lendemain. Soyez prêt à faire face à des défis et à des moments de doute, mais rappelez-vous que chaque pas que vous faites sur ce chemin est précieux et vous rapproche de votre véritable essence.

En conclusion, la quête de spiritualité est un voyage passionnant vers la découverte de notre âme et de notre connexion avec l’univers. En prenant le temps de vous connecter avec votre essence profonde, d’explorer différentes traditions spirituelles et de suivre votre propre intuition, vous pouvez trouver un sens plus profond à votre existence et vivre une vie plus épanouissante. Que votre quête de spiritualité soit remplie de joie, de paix et de découvertes infinies.

L’alchimiste de Sarlat : la sphère de l’équilibre

“L’Alchimiste de Sarlat : La Sphère de l’Équilibre”

Plongez dans le mystère envoûtant de “L’Alchimiste de Sarlat”, un roman graphique qui transcende le temps pour vous emmener dans les ruelles médiévales de Sarlat, où la magie et la réalité se fondent sous le regard d’un alchimiste légendaire. Découvrez une œuvre où la spiritualité, l’alchimie et les mystères du cosmos se rencontrent, illustrée avec une beauté époustouflante qui semble capturée par l’œil d’un photographe invisible du Moyen Âge.

Au cœur de cette histoire captivante se trouve Maître Gérard, un alchimiste dont les compétences et la quête de vérité ultime l’amènent à créer la “Sphère de l’Équilibre”. Ce précieux artefact, orné de pierres précieuses et d’or, n’est pas seulement un reflet des constellations célestes ; il détient le mystérieux pouvoir de mouvoir les saisons et de manipuler le temps lui-même.

Le roman graphique vous emporte dans un voyage visuel où chaque illustration est une fenêtre ouverte sur le passé. Les images, d’une clarté et d’une précision remarquables, vous transportent à Sarlat, où les pavés anciens et les murs de pierre de la cathédrale se tiennent comme des témoins silencieux de l’époque. Les scènes de la vie quotidienne des villageois, juxtaposées aux expériences mystiques de l’alchimiste, sont rendues avec une attention méticuleuse aux détails, évoquant un réalisme qui fait écho à la profondeur des thèmes explorés.

Pour ceux fascinés par l’alchimie et la spiritualité, “L’Alchimiste de Sarlat” offre un festin pour l’esprit et les yeux. Les enseignements d’Hermès Trismégiste, tels que “Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas”, ne sont pas simplement cités ; ils sont visuellement et narrativement explorés, montrant comment les actions de l’alchimiste résonnent avec ces principes antiques, influençant la vie dans son village et au-delà.

La sphère, au centre de cette intrigue, est une énigme en elle-même, porteuse de promesses et de dangers. Son pouvoir étrange et les mystères qu’elle recèle deviennent le fil conducteur de l’histoire, entraînant les personnages et les lecteurs dans une quête pour comprendre non seulement les secrets de l’univers mais aussi les implications plus profondes de l’équilibre entre le matériel et le spirituel.

L’alchimiste, avec sa capacité à transformer le plomb en or, est une métaphore de la transformation personnelle et collective que le livre cherche à inspirer. La nuit où les rues de Sarlat s’embrasèrent sous l’effet de son grand œuvre, devient un symbole puissant de révélation et de changement.

“L’Alchimiste de Sarlat” n’est pas juste un livre ; c’est une expérience immersive qui questionne, inspire et enchante. Pour ceux qui cherchent à découvrir comment les anciens secrets peuvent éclairer notre présent et peut-être, façonner notre futur, ce roman graphique est une lecture indispensable.

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